thérèse raquin

Déjà, avant le grand cycle des Rougon-Macquart, Thérèse Raquin d’Émile Zola, publié en 1867, est un roman qui joue le seuil, où les identités sont poreuses et liminaires, et où la délimitation entre l’univers des vivants et celui des morts est perméable. Parce qu’il met en scène un revenant dont les fonctions premières sont de « cristallise[r] — tel est son destin! ?? toutes les figures de la marge » (Albert, 1996) et de générer divers degrés de croyance, il amalgame des mondes symboliques antinomiques, mobilisant des cadres conceptuels omposites permettant de penser le rapport problématique qu’entretiennent les vivants avec les trépassés.

Hantés par le fantôme de leur victime qu’ils ont violemment noyée afin de Swpe to page vivre au grand jour le font l’expérience de I orn érèse et Laurent Ile nature est ce réances positivistes défunt qui revient de u-d• Snipe to View et naturalistes : l’hallucination Commençons par le systeme de cr ances naturalistes relevant d’une cosmologie scientifique de type positivist positiviste, qui est certainement le plus évident.

Défendue par l’auteur et le narrateur, la dimension physiologique du détraquement des personnages explique l’apparition de Camille en spectre. Tout le métadiscours bruyant (la préface, l’exergue tiré de Taine, les réponses de Zola dans les journaux) vise à inscrire le fantôme dans une épistémologie savante. Le discours préfaciel est puissant, tranchant et intransigeant, car il s’agit pour le jeune Zola d’instituer le roman naturaliste.

Le narrateur n’hésite pas confirmer, en quelque sorte, les propos de son auteur : ? Thérèse, elle aussi, avait été visitée par le spectre de Camille Cette communauté, cette pénétration mutuelle est un fait de psychologie et de physiologie qui a souvent lieu chez les êtres que de grandes secousses nerveuses heurtent violemment l’un à l’autre. » (p. 592)3 Mais le roman n’est pas seulement une actualisation des préceptes de la préface; bien au contraire, il convoque un imaginaire de la science qui ne se résume pas seulement à une « étude » des « tempéraments » (p. 519).