La nouvelle génération des parfums d’intérieur, bougies parfumées et même des lessives, n’a plus rien à voir avec de vulgaires masqueurs d’odeur. Les fragrances sont formulées par les plus grands nez. Certaines se souviennent peut-être d’une publicité célèbre, « Ça sent la frite ! et, une vaporlsation plus tard, « Ça sent la frite à la rose ! Cétait le temps où l’on cachait une odeur sous une autre encore plus forte. pas une grande réussite.
Aujourd’hui, cela a changé car les parfumeurs mettent tout leur cœur et leur talent ? composer des parfums pour la maison, subtils, élégants, sur des upports de plus en plus sophistiqués. Exemples. Swipe to nex: page Parfum d’intérieur : « IJn parfum pour bo peau, explique le mal CkOne, Aqua di Gio, de bougies, Mizensir] or 14 Iberto Morillas n parfum de orillas [il a créé ussi une collection Un parfum doit voluer dans le temps, dévoiler peu à peu sa personnalité, alors qu’avec la bougie la sensation doit être immédiate.
Quand on sent la cire froide, on ne sent pas grand-chose, mais, dès qu’on l’allume, elle transmet une émotion particulière qui se concrétise dans l’air et donne une ambiance particulière à une pièce : légèreté, confort, ecueillement… C’est avec mes souvenirs que j’ai créé toutes les fragrances de mes bougies [cinquante-deux depuis dix ans]. Par exemple, c’est un temp temple indien en bois résineux qui m’a inspiré Le Bois du Tibet. Ma dernière bougie, Pétale de Rose, évoque la roseraie de mon jardin, ses fleurs pastel entourées de buis, avec cette odeur de la terre après une averse.
J’ai aussi des commandes spéciales pour des boutiques. Ainsi, pour Chopard, j’ai recréé la fleur préférée de Caroline Scheufele : une tubéreuse féminissime, luxueuse et intime comme un boudoir. » Côté technique, la qualité de la cire et de la mèche est importante : Alberto Morillas utilise des mèches de coton ou de papier enduit de cire. À la cire végétale qui a une odeur trop forte, il préfère une cire très pure venue d’Allemagne. Quant ? la confection de la bougie, elle tient de la recette de cuisine : « Je centre la mèche. Puis je verse la cire fondue mélangée au parfum dans le pot, comme pour un gâteau.
Tout est fait à la main ! Et c’est surtout dans la composition de la fragrance que j’investis le plus. » Bougies Mizensir chez Colette (Paris 1 er), à partir de 50 €, 230 g. Parfum d’intérieur : le parfum high-tech de Frédéric Malle « J’ai commencé, comme tout le monde, à faire des bougies bouquets de fleurs avec mes parfumeurs maison (Dominique Ropion, Sophia Grojsman, Carlos Benaïm… ), explique Frédéric Malle, créateur des Éditions de Parfums. Puis j’ai eu envie d’autres supports quand j’ai voulu élaborer un parfum de muguet. Car c’est une senteur fraîche, incompatible pour moi avec l’impression de chaleur d’une bougie. ? Il a donc imaginé une boite magique, Fleur Méca 12 avec l’impression de chaleur d’une bougie. » Il a donc imaginé ne boite magique, Fleur Mécanique, qui ressemble à un ancien poste de radio et qui, au lieu de musique, diffuse des fragrances de bouquets de fleurs : le magnolia de Jurassic Flower, par Carlos Benaim, Un Gardénia La Nuit, le muguet 1er Mai de Dominique Ropion, etc. Mais Frédéric Malle a bien d’autres touches sur son orgue ? parfums, comme ce Rubber Incense totalement innovant : «J’ai voulu moderniser le sachet de lavande glissé dans les tiroirs par nos grands-mères. ? Il a donc mis au point des plaques de plastique (du polypropylène) odorantes. Le parfum est injecté ans ces billes que l’on fait fondre puis elles sont coulées dans ces plaques qui ressemblent à des gaufriers. Le résultat est étonnant. 100 % recyclables, elles se placent dans les dressing- rooms, les placards, les voitures, et durent au moins six mois. Le premier parfum, mystique, sensuel, mis au point par Carlos Benaïm, évoque l’odeur des temples indiens, un mélange précieux de bois et d’encens. On attend la suite avec impatience.
Fleur Mécanique, 190 € (parfum recharge de 30 ml à partir de 45 E), Rubber Incense, 75 € les trois plaques parfumées. Parfum dintérieur : les lessives raffinées de Francis Kurkdjian Francis Kurkdjian, l’un des plus talentueux jeunes parfumeurs actuels (il a créé Narciso Rodriguez For Her, Le Mâle de Jean-Paul Gaultier, Rose Barbare pour Guerlain… et possède aujourd’hui sa propre maison de parfums), est très attaché au raffinement d Guerlain… et possède aujourd’hui sa propre maison de parfums), est très attaché au raffinement des détails. Témoin ses papiers d’encens à brûler, ses bulles parfumées, ses bougies…
C’est au cours d’un séjour à New York qu’il a eu l’idée de parfumer a lessive : « La laverie collective de mon immeuble me rendait un linge gris, rêche et malodorant. De retour à paris, j’ai décidé de m’attaquer au problème. » Pas facile car le travail de parfumage doit prendre en compte beaucoup d’impératifs. « La lessive doit « bloomer, c’est-à-dire exhaler immédiatement à l’étendage et au repassage son parfum léger de fleurs blanches. L’assouplissant doit s’accrocher aux fibres, donc contenir des grosses molécules qui ne partent pas au rinçage et qui résistent au séchage et au fer… ? Autant d’obstacles qu’Il a réussi à franchir en à peine six ois et qui ont remporté un beau succès puisqu’il se vend déj? plus de mille duos de lessive et assouplissant par an… Et ce n’est qu’un début, car il y a des addicts… Aqua Universalis Lessive Parfumante, 32 1 1, Assouplissant Parfumant, 32€, 1 1. Parfum d’intérieur : l’esprit des lieux Rami Mekdachi, directeur artistique* : « Si un parfum de peau doit souligner ou exacerber la personnalité d’une femme (sexy, intello, raffinée) ou traduire l’image d’un maroquinier, d’un créateur, etc„ une senteur d’intérieur doit être, elle, en harmonie avec le lieu.
Exemple : quand le Club Saint-James ressemblait à une vieille maison de famille, j’avais mis au point avec Dorothée Piot 2 Club Saint-James ressemblait à une vieille maison de famille, j’avais mis au point avec Dorothée Piot un patchouli et cashmeran évoquant les tapis anciens. Aujourd’hui, ce lieu a été redécoré, il est plus féminin. J’al donc introduit une note légèrement rosée. Pour l’Hôtel Costes, ses tableaux, ses vieux meubles et ses caves m’ont inspiré un rhum patchouli, alors que pour le restaurant L’Avenue, ce sont des notes de figue et de mangue que j’ai formulées avec Olivia Giacobetti.
En résumé, pour les parfums de peau, je me fais sociologue, pour les parfums d’intérieur, je me fais presque architecte. » *Il coache des parfumeurs, aussi bien pour des parfums de peau (la superbe ligne de Roger Vivier, reau de toilette Serge Bensimon… ) que pour des parfums d’ambiance. Jean-Baptiste Rigaud, grand parfumeur français du 19ème siècle Après des études de chimie dans sa province natale en Auvergne, Jean-Baptiste Rigaud monte à Paris en 1852 pour vivre sa passion et révéler l’artiste qui est en lui. Il fait ses premiers pas dans l’industrie parisienne et le monde du arfum chez un pharmacien de renom, M.
Grimault. Avec passion et détermination, guidé par son imagination, il décide de parcourir le monde à la découverte de nouvelles senteurs inédites originaires des contrées exotiques et réalise très vite l’attirance et l’émotion que ces richesses inexploitées peuvent susciter auprès des grandes dames d’Europe. De retour à Paris, alors que l’aristocratie connaît un véritable engouement pour tout ce qul PAGF s OF engouement pour tout ce qui est anglais, Jean-Baptiste Rigaud ouvre sa parfumerie rue Vivienne sous le nom de « Parfumerie
Victoria » en hommage à la Reine d’Angleterre. Il offre alors à sa clientèle des extraits aux noms très anglais : « Kiss me quick Jockey club « Bouquet Victoria Il amorce une brillante carrière en lançant des parfums exotiques rares, orientant ainsi son commerce dans une voie inédite. Il explique lui-même sa démarche en ces termes : « En fondant une maison de parfumerie, j’ai eu une visée plus haute que celle de faire le commerce ordinaire de la parfumerie. (… J’ai donc pensé qu’introduire une plante aromatique nouvelle, c’était ajuster une nouvelle note à mon clavier et qu’à cette condition eulement, je pouvais créer de nouveaux produits portant en eux le cachet de l’originalité Un parfumeur de génie, créateur de tendances Jean-Baptiste Rigaud Parfumeur de génie Parfumeur des maisons royales Faubourg Saint-Honoré Un Air Embaumé La bougie parfumée Parfumeur d’ambiance Parmi les premières grandes innovations de Jean-Baptiste Rigaud, il convient de citer l’extrait dYlang-Ylang en 1860 surnommé la « Fleur des Fleurs » et le « Roi des Parfums » qui conquiert tous les suffrages du monde élégant de l’époque et classe d’emblée la maison Rigaud comme grande parfumerie parisienne.
Une autre fleur exotique vient s’ajouter au palmarès des créations de Jean-Baptiste Rigaud, il s’agit de l’extrait 6 2 exotique vient s’ajouter au palmarès des créations de Jean Baptiste Rigaud, il s’agit de l’extrait de la fleur de Kananga du Japon. Charmé par la mystérieuse légende de cette fleur, Jean- Baptiste en fait une marque à part entière représentée par une japonaise tenant à la main droite une branche de Kananga. « Eau de Kananga créee en 1869, connaît très vite un vif succès ? travers toute l’Europe jusqu’aux Etats-Unis d’Amérique. L’essor international est rapide et Jean-Baptiste Rigaud ouvre dans le monde entier de nombreux dépôts et agences, notamment à New York en 1868.
A l’affût de factualité et des tendances de la mode, son inspiration l’incite à créer des parfums évocateurs dédiés aux grands personnages de fépoque. Hommage à la famille impériale avec « Impérial Bouquet s, un parfum portrait de [‘Empereur Napoléon Ill, de l’Impératrice Eugénie et du Prince Eugène Il saisit l’air du temps et, alors que triomphent les opérettes d’Offenbach, il crée une série de compositions amusantes ‘inspirant des chefs d’œuvre tels que La Vie Parisienne, La Belle Hélène ou encoreLa Biche au Bois. Il dédie son parfum « Miranda Bouquet » aux actrices et chanteuses du Théatre Vaudeville et de l’Opéra Comique.
Rigaud, le parfumeur des maisons royales Après la chute du Second Empire, le siège de Paris et la guerre franco-allemande de 1870, Jean-Baptiste R 7 2 Second Empire, le siège de Paris et la guerre franco-allemande de 1870, Jean-Baptiste Rigaud relance sa maison. II devient fournisseur officiel de Sa Majesté la Reine des Pays Bas, puis de la aison royale de Grèce, et enfin parfumeur-distillateur de la Cour Impériale de Russie. Diversifiant son activité dans la savonnerie et les crèmes dermatologiques, il poursuit son expansion avec l’acquisition de deux maisons de parfumerie bien connues de la grande bourgeoisie parisienne : la Parfumerie du Dr Cazenave et la parfumerie Naquet très courtisée pour sa production exclusive d’huile de Macassar.
Toute la bourgeoisie européenne en visite à Paris se presse pour découvrir les merveilles et curiosités présentées dans la magnifique parfumerie de luxe de la rue Vivienne. Voici ce qu’écrivait une correspondante de presse américaine de l’époque : « On a beaucoup admiré leur vitrine artistiquement aménagée, le Kananga du Japon et les parfums les plus odoriférants, dans les flacons en cristal gravé et écrins aux formes élégantes du goût le plus pur… Du Faubourg Saint-Honoré à la rue de la Paix parfumeur de génie C’est en 1899, sous la raison sociale « Veuve Rigaud » que son épouse décide de continuer l’œuvre de Jean-Baptiste après sa disparition en 1898.
Elle apporte un nouveau style, féminin et moderne, à son salon de parfums de luxe ouvert en 1902 rue du Faubourg St Honoré. style, féminin et moderne, a son salon de parfums de luxe ouvert en 1902 rue du Faubourg St Honoré. Ce salon laqué de rose et blanc est admirablement décoré de miroirs et de mobilier Louis XVI. Des meubles en acajou présentent des flacons originaux et leurs étuis gracieux, dont des doigts de fées nouent un à un les précieux rubans. Son fils Henri Rigaud rejoint la société et profite des progrès de la chimie pour créer dans la lignée des maîtres parfumeurs de nouveaux parfums à succès. Avec son nouveau parfum Camia en 1906, Henri Rigaud se hisse ’emblée parmi les grands parfumeurs de l’élite.
Luxueusement présenté dans un étui de satin de style Empire, ce parfum ne tarde pas à recueillir les plus flatteuses appréciations dont celles de sa majesté la Reine d’Angleterre. La rue de la Paix était déjà en 1910 le rendez-vous de toutes les élégances, le centre du commerce de luxe et le reflet du goût parisien. Rigaud y ouvre une boutique de style Empire, dont la devanture en marbre blanc met en valeur d’artistiques flacons de cristal et de luxueux écrins. La maison Veuve Rigaud parfume alors les plus grandes célébrités éminines de l’époque, comédiennes, journalistes. Les parfums empruntent souvent les noms de célébrités de la Belle Epoque ou leur rendent hommage.
La cantatrice Mary Garden très en vogue aux Etats-Unis, donne son nom au parfum éponyme Mary Garden Rigaud lance aussi « Vincitor un parfum immédiatement adopté par les grands sportifs de l’époque en hommage à l’aviateur Louis Blér PAGF immédiatement adapté par les grands sportifs de Pépoque en hommage à l’aviateur Louis Blériot qui vient de franchir la Manche. « Un Air Embaumé l’immense succès d’Henri Rigaud En 1914, Henri Rigaud devenu seul propriétaire de la maison – dont la raison sociale devient simplement « Rigaud » — lance pour l’occasion le célèbre parfum « un Air Embaumé Parfum subtil d’une finesse et d’une distinction remarquables, délicat et persistant, il connaît un succès fulgurant, puisque 30 ans après sa création, ses adeptes lui restent fidèles.
Pour illustrer la publicité, le photographe Mady’s fait poser Mlle Fabrice dévotement agenouillée devant un flacon, et crée une image particulièrement évocatrice de la sensation voluptueuse suscitée par les effluves de ce déllcieux parfum. ? un Air Embaumé » a même inspiré les poètes, et Elie Brachet a composé : « Dans un Air Embaumé qui grise, Les jours coulent si tendrement Qu’on croit entendre dans la brise L’amour chanter pieusement. » D’autres belles créations nourrissent la renommée de la « Un rêve », « Parfum tendre maison : « Chypre de Rigaud » encore « Vers la Joie En 1925, à la mort d’Henri Rigaud, la maison est reprise par » ou Gustave Delage, tuteur des enfants dHenri. Les succès continuent de voir le jour, notamment le arfum« Féerie » qui inspire au peintre Jean-Gabriel Dom 10