La république colonial

La République coloniale Il y a, je crois, quelque intérêt à résumer et à condenser, sous forme d’arguments, les principes, les mobiles, les Intérêts divers qui justifient la politique d’expansion coloniale. (… )Je disais qu’on pouvait rattacher ce système à trols ordres d’idées : à des idées économiques, à des idées de civilisation de la plus haute portée et à des idées d’ordre politique et patriotique.

Sur le terrain économique, je me suis permis de placer devant vous, en les appuyant de quelques chiffres, les considérations qui justifient la politique d’expansion coloniale au point de vue de ce esoin de plus en plu industrielles de l’Eur ors laborieux pays de Fra e, • to View Messieurs, il y a un par les populations e notre riche et chés. rdre d’idées que je dois également aborder, le plus rapidement possible, croyez- le bien : c’est le côté humanitaire et civilisateur de la question. Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à- vis des rac Swipe to View next page races inférieures… * Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de iviliser les races inférieures. Un troisième, plus délicat, plus grave, et sur lequel je vous demande la permission de m’expliquer en toute franchise. C’est le côté politique de la question. II faut que notre pays se mette en mesure de faire ce que font tous les autres, et, puisque la politique d’expansion coloniale est le mobile général qui emporte à l’heure qu’il est toutes les puissances européennes, il faut qu’il en prenne son parti, autrement il arrivera… Oh ! pas à nous qui ne verrons pas ces choses, mais à nos fils et à nos petits-fils ! il arrivera ce qui est advenu à d’autres nations qui ont joué un rès grand rôle il y a trois siècles, et qui se trouvent aujourd’hui, quelque puissantes, quelque grandes qu’elles aient été, descendues au troisième ou au quatrième rang. Quand vous direz à vos électeurs : «Voilà ce que nous avons voulu faire» soyez tranquilles, vos électeurs vous entendront, et le pays sera avec vous, car la France n’a jamais tenu rigueur à ceux qui ont voulu sa grandeur matérielle, morale et intellectuelle. Discours prononcé par Jules Ferry (1 à la Chambre des députés, le 28 juillet 1885. (1 ) Jules Ferry (1832-1893) a été président du Conseil et ministre des affai uillet 1885. des affaires étrangères de 1883 à mars 1885. Quels sont les arguments de Jules Ferry pour défendre la politique coloniale de la France à l’époque ?

Jules Ferry utilise trois types d’arguments: économique, humanitaire et politique. – L’argument économique s’illustre par le besoin qui devient de plus en plus important pour les populations industrielles de l’Europe en particulier la France qui ne peut pas s’offrir des débouchés au développement de son économie. – L’argument humanitaire et civilisateur est énoncé par la qualification de ces «races supérieures» les peuples ayant tteint un haut niveau de maîtrise technologique , de puissance économique et militaire.

Les « races inférieures » sont les peuples n’ayant pas atteint ce niveau, ce sont des propos « racistes » dans le sens du XXe siècle. – L’argument politique fait appel à prendre sa place dans la concurrence entre les grandes puissances européennes qui ont joué un grand rôle trais siècles avant, autrement dit il faut que la France se mobilise dans la politique d’expansion colonial comme toutes les grandes puissances pour ne pas descendre au troisième au quatrième rang.