Chapitre 5 LA FÉCONDI É L’on a vu précédemment que la mortalité avait été le phénomène démographique étudié le plus précocement. L’intérêt des chercheurs sur la natalité, seconde composante du mouvement naturel de la population s’est surtout manifesté depuis la fin de la seconde guerre mondiale en raison des interrogations suscitées par la forte croissance démographique des pays en développement. 1- Introduction 1 . – Définitions or28 Sni* to View a) La natalité désigne la venue (fréquence) des naissances au sein d’une population au cours d’une période donnée de temps généralement l’année). b) Les naissances vivantes : Est « né vivant » un enfant qui a respiré (ou crié) ; les « faux mort-nés » étant des enfants nés vlvants, mais décédés avant leur enregistrement (définition applicable ? certains pays seulement). ) La fécondité fait toujours référence à la venue des naissances, mais appréhendées au sein de la sous-population de femmes en âge de procréer (femmes âgées del 5-49 ans). La référence à la population féminine, pour Vétude de la entend les manifestations de cette aptitude. Une femme fertile ‘est donc pas forcément féconde (autrement dit, la fertilité est une condition nécessaire mais non suffisante de la fécondité), alors que la fécondité est une preuve de la fertilité (en anglais, fécondité=fertility).
Fécondité a comme antonyme infécondité et stérilité, qui est l’inaptitude à procréer, constitue le contraire de fertilité. De la même manière, l’infécondité est une condition nécessaire mais non suffisante de la stérilité. En effet, une femme sans enfant n’est pas nécessairement stérile. Enfin, il convient de noter que la fécondité s’étudie à partir es naissances vivantes (ou naissances d’enfants nés vivants). Les morts fœtales (fausses couches et avortements) sont exclues, ainsi que la mortinatalité (cf. hapitre 4 : définition de la mortalité). d) Types d’analyse de la fécondité. On distingue deux types d’analyse de la fécondité : l’analyse longitudinale : on suit une cohorte de femmes du début (à partir de 15 ans) jusqu’à la fin (50 ans) de leur vie féconde ; et l’analyse transversale : on étudie la fécondité au cours d’une période limitée de temps, en ne retenant d’une cohorte donnée e femmes que sa fécondité à l’âge qu’elle a au cours de la période considérée. ) Types de fécondité. Selon la variable état matrimonial, on est amené à distinguer : la fécondité générale, dans l’étude de laquelle toutes les femmes en âge de procréer sont prises en considération ; et la fécondité légitime ou étude des naissances conçues dans le cadre de mariages (conce tiales exclues) ou au sein PAGF OF cadre de mariages (conceptions prénuptiales exclues) ou au sein des couples. ) Spécificité de la fécondité par rapport aux autres phénomènes émographiques : l’analyse de la fécondité se distingue de celle des autres phénomènes démographiques en raison du fait que les naissances constituent un événement non fatal et renouvelable. 1. 2- Les facteurs de la fécondité La fécondité résulte du jeu simultané de deux catégories de facteurs : a- Des facteurs biologiques ou physiologiques : Ce sont ceux qui permettent que les relations sexuelles aboutissent ? une naissance vivante.
L’on distingue : la fertilité, le délai de réapparition de Vovulation, la fécondabilité et la mortalité intra- utérine ; b- Des facteurs de comportement : Deux types de facteurs sont généralement rangés dans cette catégorie : b. l- Les facteurs de première espèce : (i) la fréquence et la régularité des rapports sexuels au cours d’un cycle menstruel et surtout la distribution de ceux-ci par rapport aux jours fécondables ; (ii) les interdits et les tabous sexuels visant certaines périodes • période post-natale, période d’allaitement, . (iii) la durée de l’allaiteme près la naissance d’un PAGF (absence d’ovulation).
La durée de l’insusceptibilité post-partum varie en fonction de la pratique de l’allaitement maternel : 2 mois eulement si la femme n’allaite pas et environ8 mois si la femme allaite ; (iv) l’abstinence post-partum (absence de rapports sexuels pendant un certain temps après l’accouchement) ; (v) l’action volontaire pour limiter ou espacer les naissances au moyen de l’avortement provoqué ou de méthodes contraceptives. b. 2- Les facteurs de deuxième espèce : Ce sont les facteurs socio-culturels économiques et politiques qui exercent uneinfluence directe sur les premiers facteurs pour influencer ensuite sur la fécondité.
Les facteurs socio-culturels : âge d’entrée en union, religion, iveau d’instruction, etc. (i) SI l’âge d’entrée en union est précoce, le couple a beaucoup plus de temps pour mettre au monde des enfants ; (ii) Dans certaines religions, il est interdit de concevoir en dehors du mariage ; (iii) Le niveau d’instruction de la femme constitue un facteur de différenciation de la fécondité :les femmes qui passent beaucoup plus de temps à l’école rentrent en union à un âge relativement tardif. En outre, les femmes instruites ont plutôt tendance ? limiter le nombre d’enfants par rapport à celles sans instructlon.
Les facteurs économiques : revenu, type d’activité, etc. En règle générale, plus les conditions d’existence sont difficiles, plus la fécondité est élevée. les pouvoirs publics vis-à-vis de la natalité. Certains gouvernements sont natalistes, d’autres anti-natalistes et certains laissent faire. 2- Mesures de la natalité et de la fécondité 2. 1- Taux brut de natalité (TBN) L’indice de mesure le plus simple est le taux brut de natalité qui est le rapport entre le nombre de naissances vivantes survenues au cours d’une année civile et la population moyenne de cette nnée. On l’exprime pour 1 000 habitants.
Où la population moyenne représente : soit la population totale au 01 juillet de l’année (en milieu de l’année) ; soit la moyenne des effectlfs de la population au 01/01 et au 31/12 de l’année considérée. Remarques : 1- Cet indice a l’inconvénient d’être fortement influencé par de nombreux facteurs : entre autres, structure par âge de la population (importance relative des femmes de 15-49 ans dans la population totale et répartition selon l’âge de ces femmes à l’intérieur du groupe 15-49 ans), précocité et intensité de la uptialité, importance des pratiques contraceptives.
Il en résulte que l’on observe un large éventail de TBN quand on étend les obseNations dans le tem s et dans l’espace (entre 10%2 à 5096′). Plus eénéraleme ciétés traditionnelles, PAGF s OF naissances en J Jours ; – j : nombre de jours correspondant aux naissances enregistrées durant la période d’observation. Exemple : Du 01 ’06/2014 au 31 ,’07/2014, on a enregistré 7 000 naissances dans une région d’un pays donné. Calculer le TBN correspondant à cette période sachant que la population totale u 01107/2014 de cette région est estimée à 2 300 000 habitants. – Le TBN est l’indice qui rend compte de la composante positive de l’accroissement naturel d’une population Taux d’accroissement naturel = TBN – TBM par contre, comme le TBN est influencé par plusieurs facteurs, il constitue un mauvais indice de comparaison tant dans l’espace que dans le temps. 2. 2- Taux global de fécondité générale ( GFG) Cet indice appartient encore à la catégorie des mesures globales de la fécondité.
Il se calcule comme le rapport des naissances vivantes d’une année à la population féminine moyenne du roupe 1549 ans (ou quelquefois 15-44 ans). Dans les sociétés à forte fécondité, ce taux peut atteindre jusqu’? 180%o ; dans les pays à faible fécondité, il peut descendre jusqu’? 40%0. Exemple : L’on dispose dans le tableau suivant les données sur les naissances et les effectifs de la population totale et de la population féminine de 15-49 ans. 215 Région 5 11 717 587 098 143 334 T. A.
F Calculer le TBN et le TGFG à partir de ces données. 2. 3- Taux de fécondité par âge(ou taux spécifique de fécondité) Pour éliminer l’effet de structure que constitue la répartition ar âge des femmes en âge de procréer, on définit des taux de fécondité par âge ou groupe d’âges. Pour ce faire, on rapporte les naissances issues de mères d’un âge donné à l’effectif des femmes de cet âge. Ansi, en considérant une génération de femmes en âge de procréer, on peut calculer des taux de fécondité par âge.
Soit : Avec : N(x, x+a) : naissances vivantes entre les anniversaires x et x+a PF(x, x+a) : effectif de femmes âgées entre x et x+a. N. B. Les taux de fécondité par âge s’appellent également « nalssances rédultes ». 2. 4- Indice synthétique de fécondité (ISF) Synthétique de « Indice Conjoncturel de les taux étaient calculés dans une seule génération (correspondant à 35 années civiles car on considère les femmes âgées de 1549 ans) au lieu d’être calculés au cours d’une année CIVile (c’est-à-dire dans 35 génératlons), leur somme serait la descendance finale de la génération.
Ainsi, en additionnant pour une année donnée, les taux de fécond’té par âge (ou groupe d’âges), on obtient l’ISF qui n’est autre que la descendance finale que l’on observerait dans une génération fictive dont les femmes seraient soumises, à chaque ?ge, à la fécondité observée selon rage au cours d’une seule année. 1- Si l’on dispose des taux de fécondité aux divers âges en années révolues, on peut écrire . Avec 0 : âge du début de la fécondité de la génération considérée.
Of : descendance finale 2- Si l’on dispose des taux quinquennaux de fécondité aux divers groupes d’âges en années révolues, on peut écrire : 2. 5- Exemple : Quelques indicateurs de fécondité 8 OF TGFG 212 208 180 167 TBN 43,3 42,3 35,3 33,4 Note: aux de fécondité par groupe d’âges pour 1 000 femmes. 1 Enquête Nationale Démographique et Sanitaire 1992. CNRE et Macro International Inc. 1994. 2Enquête Démographique et de santé 1997. INSTAT/DDSS et Macro International Inc. 1998. 3Enquête Démographique et de Santé de Madagascar 2003-2004.
INSTAT et ORC Macro. 2005. 4Enquête Démographique et de Santé de Madagascar 2008-2009. INSTAT et ICF Macro. 2010. naissance à une fille, la population pourra se renouveler à l’identique. Ainsi, quand on parle de renouvellement de population, on ne considère que la population féminine. 2. 7. 1- Taux brut de reproduction (TBR) Le TBR est le nombre moyen de naissances féminines par emme d’une génération, en l’absence de la mortalité, à la fin de la période de reproduction (ou de la vie féconde).
En analyse transversale, on calcule le TBR à partir des taux de fécondité par âge (ou groupe d’âges). 1- Si l’on dispose des taux aux divers âges en années révolues, alors • Avec 0,488 représente le taux de féminité à la naissance : groupes d’âges en années révolues, alors : À partir de ces deux expressions, on peut écrire (en cas d’analyse transversale) : En analyse longitudinale, on obtient aisément l’expression du TBR à partir de la descendance finale. Soit :