des vices de son tem scène Dieu descenda corruption humaine d’observer les luttes jugement, représent Dieu sur Terre. Bar Gr Goire 30 Premium gy jr-greg MapT,3 29, 2015 28 pages 3. Agrippa d’Aubigné et son œuvre 3. 1 Les Tragiques En juin 1 577 Agrippa d’Aubigné est gravement blessé lors d’une bataille et se volt être assigné à son lit. De cette immobilité, vont naître Les Tragiques, concentré de colère et de haine qu’il va polir pendant deux ans dans sa demeure. Il achève Les Tragiques en 1 589 mais celle-ci ne firent leur apparition au grand jour qu’en 1 593, lors des Etats généraux de la Liguel sous forme manuscrite.
Ce poème de neuf mille vers est distribué sur sept livres. Miseres raconte la douleur des paysans et les complaintes des soldats en guerre2. Princes nous aspire dans une satire dégradant Henri Ill et les Valois où il compare « la liberté de ses écrits à celle to page sur or28 oree, il met en pler avec ironie la s Feux et Les Fers it par Vengeances et qui amène la paix de La première édition est parue en 1616. C’est pour éviter la censure qu’elle fut imprimée par d’Aubigné lui-même -qui utilisa comme pseudonyme « Le larcin de Prométhée- à Maillé, chez lui et s’aida des presses de Jean Moussat. . Extraits des Tragiques 3. 2. 1 Extrait I « D’ici la botte en jambe, en non pas le cothurne3, j’appelle Melpomene4 en sa vive fureur, Au lieu de l’Hippocrene5 esveillant cette sœur Des tombeaux tombeaux rafraischis, dont il faut qu’elle sorte Eschevelée, affreuse, et bramant en la sorte Que faict la biche apres le fan qu’elle a perdu. Que la bouche luy saigne, et son front esperdu Face noircir du ciel les voutes esloignees, Qu’elle esparpille en l’air de son sang deux poignees Quand espuisant ses flancs de rebloublez sanglots De sa voix enroüee elle bruira ces mots « O France desolee ! ô terre sanguinaire,
Non pas terre, mais cendre ! ô mere, si c’est mere Que trahir ses enfants aux douceurs de son sein Et quand on les meurtrit les serrer de sa main ! Tu leur donnes la vie, et dessous ta mamelle S’esmeut des obstinez la sanglante querelle ; Sur ton pis blanchissant ta race se debat, Là le fruict de ton flanc faict le champ du combat. » Je veux peindre la France une mere affligee, Qui est entre ses bras de deux enfants chargee. Le plus fort, orgueilleux, empoigne les deux bouts Des tetins nourriciers ; puis, à force de coups D’ongles, de poings, de pieds, il brise le partage Dont nature donnait à son besson rusage ,
Ce volleur acharné, cet Esau6 malheureux Faict degast du doux laict qui doit nourrir les deux, Si que, pour arracher à son frere la vie, Il mesprise la sienne, et n’en a plus d’envie. Mais son Jacob, presé d’avoir jeusné meshui, Ayant dompté longtemps en son cœur son ennui, A la fin se defend, et sa juste colere Rend à l’autre un combat dont le champ est la mere. Ni les souspirs ardents, les pitoyables cris, Ni les pleurs rechauffez ne calment leurs esprits ; Mais leur rage les guide et leur poison OF pleurs rechauffez ne calment leurs esprits Mais leur rage les guide et leur poison les trouble,
Si bien que leur courroux par leur coups se redouble. Leur conflict se rallume et fait si furieux Que d’un gauche malheur ils se crevent les yeux. Cette femme esploree, en sa douleur plus forte, Succombe à la douleur, mi-vivante, mi-morte , Elle void les mutins, tout deschirez, sanglans, Qui, ainsi que du coeur, des mains se vont cerchans. Quand, pressant à son sein d’un’ amour maternelle Celui qui a le droit et la juste querelle, Elle veut le sauver, l’autre qui n’est pas las Viole, en son poursulvant l’asyle de ses bras. Adonc se perd le laict, le suc de sa poictrine ; puis, aux derniers abois de sa proche ruine,
Elle dit : « Vous avez, felons, ensanglanté Le sein qui vous nourrit et qui vous a porté ; Or, vivez de venin, sanglante geniture, Je n’ai plus que du sang pour vostre nourriture. » Les Tragiques, Livre premier Miseres, Vers 78 à 130 3. 2. 2 Analyse de l’extrait 1 Agrippa y déplore le destin de la France, et les deux pans religieux- qui la déchirent. Il se sert de la Muse Melpomène, la faisant réveiller d’entre les morts, pour faire crier le désespoir de la France et lui reprocher d’être le sein de ces épouvantes, elle qui a donné naissance à ses hommes et qui les regarde désormais ‘ensanglanter sur ses flancs.
En confrontant deux nourrissons qui luttent pour le lait de leur mère, d’Aubigné narre la bataille incessante des catholiques et huguenots, qui leur font perdre le goût de leur propre vie et amène a goût de leur propre vie et amène au chaos de la pensée humaine. D’Aubigné part d’une matière compliquée d’apparence qu’il tourne avec aisance en un conte et là, tout est compris. Il amène une ambiance dramatique et dure dans sa poésie sans le rendre pathétique notamment en faisant parler ses protagonistes « O France desolee ! combat. » (vers 89-96).
On recourt beaucoup à la métaphore, comme Agrippa le fait ? travers l’histoire de la mère et de ses deux fils. Des déchirements de la nature humaine, typique du baroque, d’Aubigné en parle à travers les conflits incessants qui n’aboutissent qu’? l’autodestruction des hommes. L’antithèse « Et quand on les meurtrit les serrer de sa main ! » (vers 92) traduit Fimpression d’instabilité et de contradiction des guerres de l’époque. 3. 2. 3 Etude personnelle de l’extrait 1 Le thème principal qu’aborde d’Aubigné est les guerres de l’époque, qui opposent catholiques et huguenots.
Il parle des ouffrances et des deux partis religieux qui ne cessent de riposter chacun contre l’autre. Agrippa s’intéresse aussi au rapport qu’entretient le peuple avec sa patrie. Il observe d’ailleurs, que des deux côtés l’espoir n’y est plus, et qu’on s’abandonne. Agrippa se sert d’un oxymore « Des tombeaux rafralschis » (vers 81). Il recourt aussi à une gradation « Eschevelée la sorte » (vers 82) et un parallélisme « le fruict du combat. » (vers 96). Des vers 97 à 130, son histoire n’est autre qu’une métaphore de la réalité des guerres.
Des vers 97 à 130, son histoire n’est autre qu’une métaphore e la réalité des guerres. On trouve aussi une antithèse « Et quand sa main ! » (vers 92), une autre métaphore « Sur ton pis blanchissant » (vers 95), une énumération « de coups de pieds » (vers 100-101) et une paronomase « vivez de venin » (vers 129). D’Aubigné se sert de formulations poétiques en jouant avec le placement des mots « Sesmeut des obstinez la sanglante querelle ; » (vers 94). Quand on lit cet extrait, on se retrouve emporté dans un tourbillon de visions, de fureur, d’énergie.
Agrippa a un style qui nous prend. Bien que ça soit magnifiquement écrit et que e ne peux qu’admirer son talent d’écrivain, je ne pourrai jamais percevoir la personne qu’il était. Cest comme ces vieilles photos en noir et blanc de nos arrière-grands-parents sur lesquelles on tombe par hasard. On voit bien ce qu’il s’y passe, Tante Béné dans la cuisine en train de boire un thé, le père dans le jardin. On voit, mais on ne ressent pas. On ne ressent pas, parce qu’on ne vivra jamais ce qu’eux, on vécut.
Pour d’Aubigné, je me retrouve face ? la même sensation. Le texte est magnifique, mais le cœur n’y est pas. 3. 2. 4 Extrait 2 « Je veux, à coups de traits de la vive lumiere, Crever l’enflé Pithon au creux de sa tasniere, Je veux ouvrir au vent l’Averne7 vicieux, Qui d’air empoisonné face noircir les cieux, Percer de ces infects les pestes et les roignes, Ouvrir les fonds hideux, les horribles charongnes Des sepulchres blanchis : ceux qui verront ceci, En bouchant les nazeaux, fr PAGF s OF horribles charongnes En bouchant les nazeaux, fronceront le sourci.
Vous qui avez donné ce subject à ma plume, Vous-mesmes qui avez porté sur mon enclume Ce foudre rougissant aceré de fureur, Lisez-le : vous aurez horreur de vostre horreur ! Non pas que j’aye espoir qu’une pudique honte Vos pasles fronts de chien par vergogne surmonte ; La honte se perdit, vostre cœur fut taché, De la pasle imprudence, en aimant le peché , Car vous donnez tel lustre à vos noires ordures Qu’en fascinant vos yeux elles vous semblent pures. J’en ai rougi pour vous, quand l’acier de mes vers Burinait vostre histoire aux yeux de l’univers.
Subject, stylle inconnu : combien de fois fermee Ai-je à la verité la lumiere allumee ? Verité de laquelle et Vhonneur et le droit, Conu, loué de tous, meurt de faim et de froid Venté qui ayant son throne sur les nues N’a couvert que le ciel, et traine par les rues. Lasche jusques Ici, je n’avois entrepris D’attaquer les grandeurs, craignant d’estre surpris Sur l’ambiguité d’une glose estrangere, Ou de peur d’encourir d’une cause legere Le courroux tres-pesant des princes irritez.
Celuy-là se repent qui dit leurs veritez, Celui qui en dit bien trahit sa conscience Ainsi en mesurant leur ame à leur puissance, Aimant mieux leur Estat que ma vie à l’envers Je n’avois jamais fait bablller à mes vers Que les folles ardeurs d’une prompte jeunesse. Hardi, d’un nouveau cœur, maintenant je m’adresse A ce geant morgeur, par qui chacun trompé MORGEUR : QIJI EST ARROGANT. souf aintenant je m’adresse A ce geant morgeur, par qui chacun trompé MORGEUR : QUI EST Souffre à ses pieds languir tout le monde usurpé. » Les Tragiques, Livre deuxième Princes, Vers 1 à 40 3. . 5 Analyse de l’extrait 2 D’Aubigné dénigre les personnages nobles de son temps qui ont délaissé les valeurs du peuple. Il dénonce leur corruption, les compare à de vulgaires immondices qui bannissent l’honneur et le droit qui « meurt de faim et de froid » (vers 24). D’avoir introduit la lumière dans une nuit totale, il s’en félicite ensuite. Il se dit finalement lui-même lâche de ne pas avoir plus tôt pris a parole pour les dénoncer de peur de n’être foudroyé de leurs sentences. Agrippa a le don d’interpeller ses lecteurs en usant d’une ponctuation expressive.
Il se questionne intérieurement « combien allumee ? » (vers 21-22) ce qui nous entraine encore plus avec lui dans ses vers. Agrippa nous fait nous sentir concernés. Il manie aussi parfaitement la satire « Crever l’enflé Pithon des sepulchres blanchis » (vers 2-7) qui met sa cible dans une position infâme et insignifiante, intensifiant ainsi ses diatribes. Chaque vers tend vers le burlesque. Tout est accentué jusqu’? l’exagération. Les satires et les dénaturations grotesques sont typiques de l’époque « les fonds hideux, les horribles charongnes » (vers 6).
De nouveau, Agrippa recourt à la métaphore et aux images « Crever l’enflé [… ]tasniere, » (vers 2), « Je veux l’Averne vicieux, » (vers 3). 3. 2. 6 Extrait 3 « Ton sein est pour jamais tent du sang 7 OF l’Averne vicieux, » (vers 3). « Ton sein est pour jamais teint du sang de tes proches, Dieu t’as sauvé par grace, ou bien c’est pour reproches Grace, en mettant pour luy l’esprit qui t’as remis, Reproche, en te faisant serf de tes ennemis De pareille façon on Void couché en terre Celui qu’en trente lieux son ennemi enferre.
Une troupe y accourt, dont chacun fut lassé De repercer encor le sein des-jà percé ; Puis l’ennemi retourne et, couché face à face, Il met de son poignard la poincte sur la place Où il juge le cœur ; en redoublant trois fois, Du gosier blasphemant luy sortit cette voix : « Va t’en dire à Dieu qu’il te sauve à cette heure ! » Mais, homme, tu mentis, car il faut que tu meure De la main du meurtri : certes le Dieu vivant Pour ame luy donna de sa bouche le vent, Et cette voix qui Dieu et sa force desfie Donne mort au meurtrier et au meurtri la vie.
Voici, de peur d’Achas, un prophète caché En un lieu hors d’acces, en vain trois jours cerché. Une poule le trouve, et sans faillir prend cure De pondre dans sa main trois jours sa nourriture. O chrestiens fugitifs, redoutez-vous la faim ? Le pain est don de Dieu, qui sçait nourrir sans pain : Sa main depeschera commissaires de vie, La poule de Merlin au les corbeaux d’Helie. Reniers8 eut tel secours et vid un corbeau tel Quand Vesins furieux, son ennemi mortel, Lui flt de deux cens lieues escorte et compagnie.
Il attendoit la mort dont il receut la vie, N’ayant, tout le chemn, ni propos ni devis Sinon, au separer, ce magnifique avis : 8 OF N’ayant, tout le chemin, ni propos ni devis « Je te reprocheray, Reniers, mon assistance Si du fait de pans tu ne prens la vengeance. » Moy, qui rallie ainsi les eschapés de mort pour prester voix et mains au Dieu de leur support, Qui chante à l’advenir leurs frayeurs et leurs peines, Et puis leurs libertés, me tairay-je des miennes ?
Parmi ces aspres temps l’esprit, ayant laissé, Aux assassins man corps en divers lieux percé, Par l’Ange consolant mes ameres blessures, Bien qu’impur, fut mené dans les régions pures. Sept heures me parut le celeste pourpris9 Pour voir les beaux secrets et tableaux que j’escris, Soit qu’un songe au matin m’ait donné ces images, Soit qu’en la pamoison 10 1’esprit fit ces voyages. Ne t’enquiers, mon lecteur, comment il vid et fit, Mais donne gloire à Dieu en faisant ton profit. Et cependant qu’en luy, exstatic, je me pasme, Tourne à bien les chaleurs de mon enthousiasme.
Les Tragiques, Livre cinquième Les Fers, Vers 1157 à 1206 3. 2. 7 Analyse de l’extralt 3 D’Aubigné parle du rapport de Dieu avec les hommes, et des blessures de la guerre. Il voit que le peuple est las de tué son prochain et d’ensanglanter leur patrie. Il met en scène deux oldats ennemis, dont le plus faible vainc le pêcheur car le Seigneur donne la vie aux faibles et punit les voix injurieuses. Dieu sait aussi nourrir celui qui le mérite. Agrippa se dit celui qui rassemble tous ces miraculés, gracié de Dieu afin de les faire suppôts du Seigneur.
L’esprit d’Aubigné, délaissant un corps meur PAGF OF gracié de Dieu afin de les faire suppôts du Seigneur. L’esprit d’Aubigné, délaissant un corps meurtri par les coups, est emmené au Ciel ne sachant ni si c’est un rêve ni si son esprit a vagabondé et il y découvre la Vérlté. D’Aubigné ne se focalise jamais sur une seule histoire, mais ioche dans chacune qu’il trouve, et en fait un récit aux milles couleurs. Il se parle à lui-même, se remet en question. Il a ce don de nous inviter à danser en rythme avec lui.
On y trouve un concept propre à l’époque baroque, l’attente de Dieu Le bonheur d’Agrippa face à la découverte spirituelle du monde du Seigneur est si intense qu’il indique bien une attente, le désir de voir quelque chose se passer, l’avènement de la paix de 3. 2. 8 Extrait 4 « Nul secret ne leur peut estre lors secret, pource Qu’ils puisoyent la lumiere à sa premiere source : Ils avoyent pour miroir l’œil qui fait voir tout l’œil, Ils avoyent pour flambeau le soleil du soleil.
Il faut qu’en Dieu si beau toute beauté finisse, Et comme on feint jadis les compagnons d’Ulisse Avoir perdu le goust de tous frians appas Ayant fait une fois de lothos un repas, Ainsi nulle douceur, nul pain ne fait envie Après le Manl 1, le fruict du doux arbre de vie. L’ame ne souffrira les doutes pour choisir, Ni l’imperfection que marque le desir. Le corps fut vicieux qui renaistra sans vices, Sans tache, sans porreaux, rides et cicatrices. En mieux il tournera l’usage des cinq sens. Veut-il souëfve12 odeur ? il respire l’encens (suave) Qu’offrit Jesus en croix, qui en donnant