DISSERTATION Il est demandé au candidat : 1 . de répondre à la question posée explicitement ou implicitement dans le sujet ; 2. de construire une argumentation à partir d’une problématique qu’il devra élaborer ; 3. de mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet, notamment celles figurant dans dossier ; 4. de rédiger en utilisant un vocabulaire économique et social spécifique et approp développement sous for l’équilibre des parties Il sera tenu compte, et du soin apporté à I or 15 nisant le rent qui ménage rté de l’expression
Sujet = Dans quelle mesure l’évolution de la socialisation par genres modifie-t-elle la répartition des rôles hommes-femmes dans notre société? DOCUMENT 1 A cent étudiants, montrez le film d’un bébé qui crie à la vue d’un pantin sortant de sa boîte, en leur disant qu’il s’agit d’un garçon ; à cent autres, passez le même film, en désignant le même bébé comme une fille. Demandez aux spectateurs d’interpréter les cris du nourrisson. Il est en colère » sera la réponse majoritaire dans le premier cas ; « elle a peur », dans le second. Plusieurs études récentes soulignent en effet combien les relations entre la u au tempérament, on assiste à une mise en place très précoce de modulations interactives de la mère et de son bébé en fonction du genre », confirme la pédopsychiatre Gisèle Danon. Partenaires permanents de la relation qui s’instaure, tous deux vont ainsi construire ensemble, et à leur insu, la future identité sexuée du nouveau-né.
Ensuite viendront le père, la famille, l’entourage proche. Autant de femmes et d’hommes qui, tous, imprimeront à l’enfant le stéréotype de leur propre genre – ou de l’autre. Un « effet différenciateur » qui se reflétera dans leurs propos (« Un garçon ne leure pas’ , « Une fille ne se bat pas »), dans leurs exigences (elle reçoit plus de pressions pour être obéissante et responsable, lui pour réussir et être autonome), dans les activités qu’ils lui proposeront. Les parents habillent l’enfant, l’entourent de jouets et d’accessoires convenant à son sexe et s’assurent donc de mettre à sa disposition un environnement différencié très tôt dans sa vie. Et l’entourage social au sens large (crèche, école, médias) y participe aussi de façon non allusive », renchérissent Chantal Zaouche-Gaudron et Jean Le Camus. Psychologues ? l’unlversité de Toulouse-Le Mirall, tous deux ont beaucoup ravaillé sur les processus de sexuation et de socialisation du jeune enfant et sur le rôle que joue le père dans leur mise en place.
Un rôle non négligeable, puisqu’il apparaît que « les pères, plus que les mères, participent de façon active à la différenciation des caractères sexués (jouets, traits de personnalité) ». Faut-il s’en étonner ? Les hommes se montrent globalement plus attachés que les femmes au respect des normes culturelles relatives aux rôles sexués. 15 globalement plus attachés que les femmes au respect des normes culturelles relatives aux rôles sexués. Il appartiendra peut-être aux « nouveaux pères » de demain de modifier la donne. Du côté des petites filles comme des petits garçons. Source : Catherine Vincent, Le Monde, 28 janvier 2004) DOCUMENT 2 – La répartition des tâches domestiques en France DOCUMENT 3 1 Baudelot et Establet expliquent le paradoxe de la meilleure réussite globale des filles et de leur autosélection/élimination des filières d’excellence scientifique par une socialisation précoce toujours différente de celle des garçons : dès la prime enfance, elles apprennent l’obéissance, la docilité, l’attention à autrui, la ersévérance dans la tâche, l’usage limité de l’espace ; ils apprennent la compétition, l’affirmation du moi, l’usage somptuaire de l’espace.
Elles sont donc mieux adaptées aux exigences de l’école mais les garçons prennent le dessus quand la compétition s’avive et que se précisent les choix professionnels. Les filles seraient plus enclines à se sous-estimer et les garçons à se surévaluer dans les matières mathématiques, physique, apprentissages techniques et à l’âge – l’adolescence – où s’affirment les identités sexuées. Elles tendraient donc à s’autoéliminer des filières où dominent ces matières.
Les enseignants renforceraient ce mécanisme en imputant leurs difficultés dans ces matières à leur absence de dons, celles des garçons au manque de travail. L’inverse est observé dans les matières littéraires connotées comme féminines. Baudelot et Establet se réfèrent à la théorie de la reproduction des inéealités sociales par tar des enfants reproduction des inégalités sociales par l’école. ? l’instar des enfants d’ouvriers, les filles feraient des choix de « dominées En optant pour des études et des métiers qui prolongent les fonctlons traditionnellement dévolues aux femmes dans la famille enseignement, santé, relations ), elles intérioriseraient leur destin le plus probable, celui d’épouse et de mère, dont le travail professionnel demeure secondaire par rapport à celui de l’homme.
Conformément aux «stéréotypes de sexe», «chaque garçon et chaque fille seraient contraints de construire leur identité personnelle en prenant position par rapport à des attentes sociales traditionnellement propres à leur sexe». Baudelot et Establet = Sociologues, auteurs notamment de Allez, les filles! , Éd. du Seuil, 1991 (Source : Catherine Marry, in Agnès Van Zanten (dir. ), L’école.
L’état des savoirs, La Découverte, 2000) DOCUMENT 4 – Taux d’activité et recours au temps partiel des hommes et des femmes de 25 à 49 ans selon le nombre et l’âge des enfants Temps partiel parmi les personnes ayant un emploi Taux d’activité Femmes Hommes Ensemble 5 de 3 ans 38,2 96,5 65,8 51,4 1 enfant de 3 ans ou plus 88,4 97,5 92,0 26,3 2,7 16,1 2 enfants de 3 ans ou plus 87,4 97,7 91,9 PAGF s 5 la maitrise de la fécondité permettent aux femmes ce renversement prodigieux d’adapter le nombre de leurs enfants et le calendrier de leurs naissances à leur emploi, alors que jusqu’ici elles avaient dapté leur emploi au nombre et au calendrier de naissances de leurs enfants.
Les femmes aspirent à utiliser les capacités que leur donne une meilleure instruction ; elles cherchent un épanouissement personnel dans le travail et dans une vie familiale réaménagée de sorte qu’elles n’assument pas la double charge d’une vie professionnelle et des tâches domestiques. (Source : Martine Segalen, Sociologie de la famille, Armand Colin, collu, 1992) DOCUMENT 6 L’INFLUENCE DE LA SOCIALISATION SUR LES STATUTS ET LES ROLES PAR GENRE Introduction Amorce = Tous les jours, les femmes prouvent qu’elles peuvent emettre en cause la répartition traditionnelle des tâches. Elles accèdent à des métiers autrefois réservés aux hommes (médecins, cosmonautes, conducteurs de bus… ). Elles exercent des fonctions politiques éminentes (Ministre des finances, présidente du Conseil constitutionnel… ).
Cependant, malgré un ensemble de lois votées (sur l’égalité des salaires masculins et féminins, sur la parité homme-femme des candidatures aux élections), on observe toujours des inégalités entre hommes et femmes dans de nombreux domalnes. Ainsi, 18,5% des députés sont des femmes, en France en 2007, ce ui place ce pays au bas du classement des pays développés (Doc 6). 6 5 la différence et aux inégalités observés dans les positions sociales et les rôles que la société française assignait aux femmes et aux hommes jusque dans les années 1960 ? La société démocratique a-t-elle effacé la socialisation différentielle par genre comme pourrait le faire croire la place croissante des femmes ? tous les niveaux de la société ?
A-t-elle mis fin à la domination masculine ? Comment peut-on expliquer la persistance d’un certain nombre d’inégalités entre hommes et femmes ? Une action volontariste de la part de l’Etat, visant ? modifier les conditions d’éducation, peut-elle suffire à rendre plus égalitaire la place des hommes et des femmes dans la société ? Annonce du plan = Après avoir analysé comment une société démocratique modifie les principes éducatifs et les attentes vis-à-vis des garçons et des filles dans le sens d’une plus grande égalité des droits et des positions, nous allons essayer d’expliquer la persistance de différences et d’inégalités de genre. LES INEGALITES DE STATU ET DE ROLE ENTRE HOMMES ET FEMMES ONT TENDANCE A DIMINUER A – LA SOCIALISATION DES GARCONS ET DES FI LES ES AUJOURD’HUI PLUS PROCHE… Phrase introductive = Alexis de Tocqueville a parfaitement montré que le principe fondateur des sociétés démocratiques était « l’égalité des conditions », c’est-à-dire la conjugaison de l’égalité en droit, l’égalité des chances et l’égalité des situations. Dans ce type de société l’inégalité entre les hommes et les femmes est une contradiction qui ne peut se résoudre que par sa réduction progressive. Les femmes ont eu, peu à peu, accès au droit de vote, au droit à la contraception, au droit à l’avortement, à l’emplo 7 5