Devoir Chat Bott

Devoir Chat Botté. Olivier Giron Le Chat Botté occupe une place à part dans le recueil de contes de Charles Perrault. En effet, contrairement à ses autres contes, l’élément merveilleux est presque absent de son récit. Cela ne va pas empêcher ce conte de jouir d’une très grande popularité dès la publication des contes de ma Mère [‘Oye, en 1697. Dès sa première publication, le livre était accompagné de dessins ou vignettes, afin d’illustrer les différents contes du recueil.

Tout comme les autres contes de Perrault, le Chat Botté a faire l’objet d’un nombre gigantesque de récritures, d’adaptations ou enc versions vont pour la up or 10 accompagner le text ‘illa Sni* to Hetzel en 1862, avec à la postérité et devi es différentes dition qui consiste ? as des éditions Doré, qui passeront ans les esprits, de l’œuvre de Perrault. Hans Fischer, auteur et illustrateur, proposera également dans les années 1950, sa version du célèbre conte de Perrault. Chaque illustrateur met en avant des aspects particuliers du Chat Botté. À leur manière, ils proposent une lecture différente de l’histoire.

Leurs illustrations sont là bien évidemment pour accompagner le texte, mais surtout pour mettre en lumière leur interprétation du texte original. Les trois documents nous proposent une mise en image de la scène dite « des moissonneurs qui se situe à la moitié du conte. Ils proposen Swpe to page proposent au lecteur trois visions très différentes de cette scène. Dans un premier temps, nous étudierons la représentation du chat dans chacun des documents. Ensuite, nous verrons si à leur manière ces illustrations soulignent l’humour souvent présent dans les contes de Perrault.

Enfin, nous tenterons de comprendre quelle leçon, ce conte essaye de transmettre à ses lecteurs. 1. La représentation du chat. Le Chat Botté met en scène un double héros : un homme et son animal. Les deux personnages sont indissociables, l’un ne va pas sans l’autre. Contrairement à ce que fon pourrait croire, c’est le chat qui est mis en avant par son ingéniosité, qualité pourtant spécifique de l’être humain. L’anthropomorphisme du chat est une des clés du conte. Dès le départ, Perrault lui confère des attributs humains.

Tout d’abord, ce chat a la capacité de parler. Ensuite, il le dote de bottes qui donneront son titre au conte. Ces bottes sont une manière d’humaniser, de viriliser l’animal. L’ensemble des illustrateurs respecte cet aspect du personnage de Perrault, puisque tous représentent le chat avec ses bottes. Ils vont même plus loin, puisque Fischer, Doré et l’auteur de la première vignette dessinent le chat en position debout. Lorsque l’on observe les proportions de chaque illustration, on peut noter que le chat est aussi grand que les moissonneurs qui lui font face.

Ce choix délibéré de représenter l’animal d’une taille identique ? elle des humains va dans le sens d’une humanisation de la bête. Cette humanisation du chat prend une toute autre dimension dans les 10 de la bête. dans les illustrations de Gustave Doré. Le dessinateur du XIXème affuble le personnage central de l’histoire, de plusieurs accessoires sur l’ensemble de ses gravures. Ainsi, le chat nous est représenté avec un chapeau à plume (accessoire indispensable des nobles sous Louis XIV), des bottes montantes et une ceinture. Les paysans, face à lui, se prosternent comme on le ferait devant un roi ou une divinité.

Gustave Doré prend donc le parti d’aller au- elà de l’idée première de Perrault, puisqu’il met en avant l’aspect majestueux du Chat Botté. A-t-on déjà vu un homme se prosterner devant un animal ? Bien que dans le conte tout soit posslble, Doré fat dlsparaïtre en grande partie dans sa gravure l’animalité du chat. Il décide de mettre en avant sa puissance. Le héros apparaît donc à l’image des classes dominantes sous la monarchie absolue. Fischer prend une toute autre direction dans le choix de ses illustrations. Il opte pour un style plus sobre, réalisé au fusain.

Ses dessins sont semblables à des esquisses. Chez ce dernier llustrateur, le chat redevient un peu plus animal par le choix du dessin. Tout comme sur la première vignette, datant de 1 695, il choisit d’enlever tout l’apparat que Gustave Doré avalt associé au héros de Perrault. Chez Fisher, le chat ne reste plus que le simple propriétaire de ses bottes. Mais Fischer conserve tout de même cette ambiguité sur l’animalité ou l’humanité du chat. Même si son trait sobre et la simplicité de son dessin remettent en avant l’animalité du chat, chat.

Même si son trait sabre et la simplicité de son dessin remettent en avant l’animalité du chat, le dessinateur nous eprésente toujours l’animal campé sur ses pattes postérieures tel un homme. Mais cette humanité ne passe pas simplement par le dessin de Fischer. Elle se perçoit dans les choix narratifs de l’auteur. Il reste très fidèle à l’œuvre originale de Perrault, il ne fait que simplifier le texte de manière très sobre. (Il remplace, par exemple, le mot héritage par le mot domaine, sans doute pour être mieux compris des lecteurs actuels). Mais surtout, Fischer accompagne l’histoire de remarques personnelles.

Il interrompt le récit pour faire découvrir au lecteur ce qui n’est pas raconté dans e conte de Perrault. Il ne réinvente pas le conte, il y ajoute des scènes qul apportent un nouvel éclairage sur l’histoire de départ. C’est ainsi, qu’il nous montre, à plusieurs reprises, le chat en train de s’entraîner, afin détre crédible devant les moissonneurs. Cette scène, présente sur deux planches, va dans le sens d’une humanisation du chat. Elle met en avant la volonté de réussir du héros qui pour parvenir à ses fins, démontre beaucoup de pugnacité.

Cette intelligence ne peut être que le fait d’un humain. Les dessinateurs successifs ont donc respecté Perrault dans on humanisation du Chat Botté. Mais certains d’entre eux, comme Fischer, n’oublient pas que le Chat Botté reste un animal et joue sur cette dualité. À travers les illustrations, les différents dessinateurs et auteurs vont conserver et adapter l’humour et l’ironie très présente dans les contes de 0 et auteurs vont conserver et adapter l’humour et l’ironie très présente dans les contes de Perrault. 2.

L’humour dans le Chat Botté et ses récritures. Perrault, lors de l’écriture de ses contes, compose avec l’humour et l’ironie. On s’inscrit d’emblée dans le merveilleux à la ecture des contes (même si celui-ci est plus en retrait dans le Chat Botté). On ne s’inscrit pas dans la « mimesis » lorsque l’on se plonge dans la lecture des contes. Le conte ne se confronte pas ? la réalité. Pourtant, Perrault utilise l’humour et la connivence du lecteur pour rattacher son récit à la réalité. L’auteur utilise ce que l’on pourrait qualifier de comique de situation.

Dans la scène qui nous est proposée, on présente au lecteur des moissonneurs terrifiés par la menace proférée par un chat. Cette menace est efficace. Le lecteur doit donc accepter u’un animal, par une simple phrase (Bonnes gens qui fauchez, si vous ne dites pas au roi que ce pré appartient à Monsieur le Marquis de Carabas, vous serez tous hachés menu comme de la chair à pâté) et par une attitude menaçante, parvient à terrifier un groupe de paysans, qui plus est armé (présence d’une faux sur la vignette anonyme et sur la gravure de Doré ou encore d’une fourche sur le dessin de Fischer).

Sur la gravure de Doré, cette invraisemblance est minimisée par l’attitude majestueuse et imposante du chat, qui de par son attitude et sa représentation impose le respect. Par contre, chez Fischer, la simplicité du dessin renforce ce comique de situation. Le chat n’est pas effrayant. Son entraînement aux grimaces rend ses menac PAGF s 0 comique de situation. Le chat n’est pas effrayant. Son entrainement aux grimaces rend ses menaces encore plus comiques. ? la lecture intégrale du conte, cette scène, qui peut sembler absurde, peut être interprétée sous un autre angle. En effet, les paysans rencontrés par le chat travaillent sur les terres de l’ogre qui intervient dans la suite du récit. Cet ogre, ayant la capacité de se métamorphoser en l’animal de son choix, les aysans ont sans doute, par erreur, reconnu leur maître dans ce chat. Mais à la lecture de ce passage des moissonneurs, le lecteur ne dispose pas encore de cet aspect de l’histoire.

C’est pour cette raison, que le comique de situation de cette scène prend toute sa mesure. Les contes sont censés être des œuvres intemporelles. Pourtant Perrault nous propose un texte ancré dans son époque. L’extrait qui nous est proposé met en avant la société, encore en partie seigneuriale, qui est la réalité du temps de Louis XIV. Lorsque l’on observe la gravure de Gustave Doré, on peut isément faire un parallèle entre la représentation du chat et celle de Louis XIV sur des peintures de Rigaud par exemple.

Chaque auteur et dessinateur plante le décor de l’histoire dans sa réalité. C’est le cas de Fischer avec l’utilisation de la chemise à carreaux pour habiller les paysans. Ce vêtement est emblématique de la paysannerie, dans l’imaginaire collectif du vingtième siècle, mais n’était en aucun cas une réalité à fépoque de Perrault. La présence d’un miroir est un autre anachronisme proposé par Fischer dans ses illustrations. Cet objet était difficilement access 6 0