« Etude comparative autour de la profession des sages-femmes : entre écarts et respect des normes officielles à la maternité yantala de Niamey et la maternité 17 portes de la Ville de Maradi Premium BenalS 22, 2014 26 pages Sujet : « Etude comparative autour de la profession des sages- femmes : entre écarts et respect des normes officielles à la maternité yantala de Niamey et la maternité 17 portes de la Ville de Maradi Revue critlque de la li Il est nécessaire et m pour des raisons mét de littérature qui con scientifiques ayant tr sans doute d’oriente or 26 as te en tout chercheur, par une revue roductions .
Cela lui permettra s lieux de la littérature existante portant sur un fait ou phénomène considéré comme un problème de société à en faire un objet d’étude. Dans ses productions scientifiques, l’anthropologie de la santé a naturellement consacré une place de choix à la santé maternelle ainsi qu’aux politiques publiques nationales, sous régionales et globales mis en place pour sa prise en charge.
Dans le cadre du présent inventaire portant particulièrement sur les sages- femmes dans l’organisation et le fonctionnement des services obstétricaux, ainsi que les problèmes qui en découlent de eurs pratiques professionnelles, les idées suivantes, loin d’être exhaustives ont particulièrement été développées : l’identité sociale des sages-femmes, première partie qui abordera successivement ; le statut social des sages-femmes, leur motivation dans le choix de la profession, leur répartition et sera consacrée écarts de conduite par rapport aux normes déontologiques et éthiques dans Vexercice du métier des sages- femmes et enfin les différents rapports des sages-femmes avec les autres acteurs impliqués dans la délivrance des soins constitueront la troisième et dernière partie consacrée à la revue. I L identité sociale des sages-femmes Cette section traite quelques traits caractéristiques des sages- femmes.
Ces caractéristiques concernent notamment le statut social de ces dernières, leurs motivations dans le choix du métier, leurs répartition et mobilité dans la profession et enfin l’écart entre formation théorique et réalité professionnelle. Considérés dans nos analyses, ces éléments permettront à priori de comprendre les représentations des sages-femmes autour de leur profession et au-delà de comprendre les logiques dans leurs attitudes dans la délivrance des services et soins relevant de leur ompétence : l’obstétrique. l. 1. Le statut social des sages-femmes On parle du statut social d’une personne ou d’un groupe pour évoquer sa position sociale, son rang ou la place qu’elle (il) occupe dans la société. Cette échelle sociale est généralement fonction d’une richesse matérielle apparente, d’un capital symbolique, d’appartenance à une famille distinguée etc. lusieurs études consacrées à la profession des sages-femmes en Afrique et au- delà font remarquer que celles-ci sont généralement issues des milieux aisés. Dans une recherche consacrée à la sage-femme au Mali, Touré Y (2001 : 10) leurs maris se comptent le plus souvent parmi les plus hauts cadre de l’Etat et de la société civile. Produite à l’intention OF le plus souvent parmi les plus hauts cadre de l’Etat et de la société civile. Produite à l’intention des professionnels de la santé au Burkina Faso, une étude similaire confirme que les sages-femmes se comptent parmi les épouses des plus hautes personnalités et hauts fonctionnaires des institutions étatiques (Ouattara F. (2001).
Il importe aussi de signaler que déjà avant leur entrée dans la profession, certaines sont surtout issues des familles où le chef st tantôt haut gradé dans l’institution militaire et/ ou sanitaire. Elles donc, aux dires de la première auteure « élevées dans un environnement favorable à leur engagement dans la carrière de sage-femme » (Op. cit. Les conséquences liées à l’appartenance à cette catégorie sociale distinguée n’est pas souvent sans incidence sur les comportements des sages-femmes dans la prise en charge de la grossesse et de l’accouchement. En Afrique de l’Ouest, cette incidence influe sur la qualité de ces soins au regard d’un écart entre deux discours différents et deux représentations ifférentes autour de l’obstétrique : entre les professionnelles et les populations concernées. Pour Prual A. 1999 : 1 76), « les sages- femmes sont le plus souvent issues des milieux sociaux favorisés que les autres professionnels de santé et avaient un meilleur niveau d’éducation que les autres Ce qui peut constituer un impact sur les relations entre les sages-femmes et les femmes enceintes et leurs proches, surtout si elles sont moins scolarisées. Relations assez résumées par Pr Harrison K. A. pour qui « parmi les femmes africaines, celles qui sont éduquées tendent à se sentir supérieu K. A. our qui « parmi les femmes africaines, celles qui sont éduquées tendent à se sentir supérieures, alors que les femmes analphabètes, qui manquent de confiance en elles- mêmes, sont volontiers méfiantes et sceptiques. ne plainte fréquente dans les hôpitaux africains est que les infirmières, qui sont éduquées sont rudes ; ce phénomène a aussi été retrouvé en France où les relations entre les sages-femmes et les femmes d’extrême pauvreté sont « conflictuelles » et pleines de malentendu, entrainant par là une moins bonne qualité de soins »1 . Ces différences sociales entrainent aussi des discours pposés cette fois avec les accoucheuses traditionnelles. Car si celles-ci définissent leur profession par rapport à la souffrance de la parturiente, il n’en demeure pas moins pour les autres qui,formées dans un discours scientifique, appréhendent leur métier par rapport au cas et signes de la maternité à partir de la science oafrré Y. . 1993).
Mais le statut social des sages-femmes, qu’il soit lié à la profession et/ou position sociale occupée par leurs parents, proches ou époux n’est pas sans influence sur le choix de leur métier. 1. 2. Motivation dans le choix de la profession de sage-femme Des recherches ont montré que plusieurs motifs déterminent le choix des sages-femmes à exercer une telle profession. Interrogées dans ce sens, les unes évoquent avant tout la vocation. D’autres affirment avoir été influencées par leur père ou leur mère pour avoir constaté ces derniers dans les professions médicales. Jaffré Y. et Al (2009 :49) parlent de « Vinscription familiale dans la profession » à partir de Jaffré Y. t Al (2009 :49) parlent de « l’inscription familiale dans la profession » à partir de laquelle on passe « d’un soignant de « père en fille » et de « mère en fille » h. C’est aussi le point de vue e Touré Y. (2001 : 109) pour qui « ce choix serait fortement par les parents et l’environnement social de la future sage- femme Elles sont donc de ce point de vue « élevées dans un sage-femme » (Ibid. 111). Ensuite, à la motivation s’ajoutent les circonstances académiques. En effet, un parcours scolaire compromis peut conduire les jeunes filles à embrasser cette profession paramédicale. Or, lorsqu’un métier n’est pas choisi par vocation, son exercice se réaliserait sans doute avec plus de difficulté.
Liant la mauvalse orientation académique des sages-femmes à la qualité de leur service surtout ans un contexte marqué par le désir de réduire significativement la mortalité maternelle et néonatale notamment en Afrique Subsaharienne, Prual A. (1999) estime qu’il est difficile d’atteindre ces objectifs. Car l’orientation peut avoir un impact sur le niveau de formation des personnes compétentes pour faire face à la réalité. Il prend en effet l’exemple des services obstétricaux de cette partie du continent, où les sages-femmes se trouve dans le métier non pas par vocation ou autre motif tendant à améliorer la qualité de l’offre de soins : conséquence de l’impréparation d’appartenir au corps. Assez souvent, c’est à défaut de la possibilité de faire la médecine dont l’inscription est avant tout conditionnée par l’obtention du baccalauréat.
Du coup, après PAGF s OF dont l’inscription est avant tout conditionnée par l’obtention du baccalauréat. Du coup, après des échecs, elles s’inscrivent par suggestion d’un parent ou connaissance particulière et non par amour à la profession ni par orgueil personnel comme l’affirment d’autres. (Op. cit. ). Et lorsqu’un métier est choisi selon les circonstances hasardeuses, il va sans dire qu’il s’exercera avec moins de passion et donc de vocation. En dehors de ces facteurs de motivation, Ouattara F. (2001) révèle que la compétence technique d’un soignant ou la reconnaissance sociale du statut de malade à l’égard de celui-ci influence certains à embrasser la profession médicale ou paramédicale.
Cette reconnaissance ou ce que l’auteur appelle « avantage du métier de la santé » se manifeste à travers le pouvoir de solgner et de privilégier ses parents, amis, connaissances et alliés (gratuité des soins, d’hospitalisation, facilité d’accès… ), des cadeaux et des remerciements entre autres. Quant au corps des sages-femmes, n note surtout le goût de l’autorité et de la responsabilité aussi bien sur les usagères que sur les accoucheuses et auquel s’ajoute l’amour de « beauté des blouses roses D. 13. Inégale répartition et Mobilité La répartition des ressources humaines dans la carte sanitaire était et demeure fune des préoccupatlons des politiques publiques liées à l’organisation du système de santé partout. Les pays en voie de développement présentent à ce niveau plus de difficultés en ce sens que la répartition présente des écarts énormes.
Pour Prual A (2004) les soins obstétricaux d’urgence SOU) par exemple se limitent que dans les grandes Prual A (2004) les soins obstétricaux d’urgence (SOU) par exemple se limitent que dans les grandes Villes au détriment des campagnes périphériques. Tout de même, même dans ces grandes villes, le plateau technique n’est pas souvent suffisamment couvert, au regard des besoins en termes d’équipements et des ressources humaines. En Afrique subsaharienne par exemple, cette couverture n’est que de 1 dans les grandes villes alors qu’elle est supérieure à dans les villes de l’Amérique latine. Quant aux personnels qualifiés pour les SOU, à savoir les ynécologues et les sages-femmes, ils sont aussi bien quantitativement que qualitativement insuffisants« alors qu’il y a des écoles de médeclne et de formation des sages-femmes dans tous les pays » (Prual A. 2004 : 572).
Le même auteur constatait déjà en 2004 que cette mauvaise répartition est essentiellement liée à la mauvaise gestion des ressources humaines dans l’ensemble des territoires en question. Pour les chercheurs ayant consacré particulièrement leurs travaux sur la répartition des sages-femmes, la mauvaise gestion du personnel n’est pas que la cause de ce déséquilibre. II s’agit souvent de l’absence des primes de motivation ou de fonction qui stimulerait ces dernières à se faire déployer partout où c’est nécessaire. C’est le point de vue de Touré Y. pour qui les sages-femmes refusent d’aller dans les zones reculées à cause du manque de possibilités crassister à des ateliers, des séminaires de formation entre autres.
A cela s’ajoute le lien de mariage qui les unit avec les hauts fonctionnaires de l’Etat et les contraint à rester avec eux selon les codes du 7 OF les hauts fonctionnaires de l’Etat et les contraint à rester avec eux elon les codes du travail en vigueur dans la plupart des Etats s sahéliens. par ailleurs Diarra A (2012) note pour sa part l’influence étroite des dignitaires locaux, des politiciens et des hauts placés dans les rouages de l’administration sur les affectations. Il faut dire ? ce niveau que le mouvement des agents s’effectue non pas selon des critères objectifs, selon les besoins réels des maternités, mais plutôt selon certaines affinités. Affinités qui peuvent permettre aux concernées d’avoir une certaines main mise sur la structure relevant de leur influence et/ de leur terroir.
En analysant de as de GuidanRoumdji,21’auteure révèle l’existence des agents ayant des parentés les instances politiques au pouvoir mais surtout les autorités coutumières qui les rendent inamovibles et qui en ces de problèmes « font recours aux autorités politiques, coutumières ou certains responsables de la santé court-circuitant leurs répondant directs locaux… pratiques tolérées et considérées comme normales pour certaines personnes ». (2012 :20). 1. 4. Écarts entre formation théorique et réalité du terrain C’est l’un des problèmes essentiels dans le métier des sages- femmes. Il se traduit notamment par la prise en compte u contexte social dans les écoles de formation. Olivier de Sardan J. -P. 2001 :68) soutient que la « Culture Professionnelle Locale » (CPL)3 des sages-femmes en Afrique est marquée par un écart considérable entre la formation théorique reçue (souvent de type très scolaire au plus pire sens du terme) et les conditions d’exercice « réel » du métier 8 OF d’exercice « réel » du métier ensuite dans un contexte de pénurie grave de matériel et de médicament Ainsi, les écoles de formatlon ne préparent pas psychologlquement les élèves sages-femmes aux problèmes liés à la maternité d’une part, et autres part la formation elle-même est insuffisante par rapport à ce les attendent comme tâches réelles. Selon Diallo Y. et Al. (2001), estiment que les sages-femmes interrogées à cet effet disent qu’elles même ne comprennent certains points précis de la gynécologie qu’elles rencontrent dans l’exerce de leur profession et que ces « insuffisances, de l’avis des sages-femmes ont des conséquences fâcheuses sur la qualité des soins et leurs fonts courir des risques très Importants » (Diallo Y. et Al, (2001 : 120). Dans une étude consacrée à la socialisation professionnelle es sages-femmes à Dakar, Mahé-Vasseur p. 2009) parle de l’inadéquation entre connaissance théorique et pratique quotidienne qui se traduit souvent par la répartition inadaptée de responsabilité et des tâches au sein d’une équipe médicale. Aussi, cette formation est-elle trop théorique et trop éloignée de l’environnement ou des conditions dexercice professionnel en ce sens qu’elle est orientée beaucoup plus sur l’approche biomédicale et non sur les problèmes perçus par les communautés (Prual A. 1999 : 179). Cet écart entre normes professionnelles en vigueur et comportement réel des sages- emmes est aussi lié à la mauvaise appréciation de celles-ci ? l’école ou de leur insuffisante compréhension (Olivier de Sardan J. -P. (2001 : 67). Il. Eca PAGF q OF celles-ci à l’école ou de leur insuffisante compréhension (Olivier de sardan J. -P. (2001 : 67). Il.
Ecarts de conduite aux normes déontologiques dans l’exercice professionnelle des sages-femmes Il parait particulièrement difficile voire impossible d’avoir un système de santé dont les animateurs appliquent strictement et à la lettre les principes régissant son fonctionnement. Seulement, les écarts sont variables mais significatifs à l’échelle ‘un corps professionnel, d’un pays, d’un continent à un autre. Cette partie abordera selon les points de vue de quelques auteurs, ce qui est officiellement inscrits dans l’agenda des sages- femmes et ce qu’elles exécutent réellement sur le terrain. Car le fonctionnement « correspond plus à la gestion négociée entre ce qui est formellement le statut et les objectifs du service et ce qui est de rordre du fonctionnement réel » (Jaffré Y. et Al 2009 : 79).
Les mêmes auteurs évoquent régulièrement la primauté du social sur le professionnel dans l’offre des services de soins obstétricaux. Ce qui n’est pas sans conséquences sur la santé des patientes en estimant par exemple que « pour certaines femmes, leur disparition sociale anticipe et cause leur décès » (Ibid. 87). 11. 1 . Accueil et mépris Toute femme enceinte a besoin d’un accompagnement moral et psychologique et donc d’une grande affection aussi bien de la part de son entourage familial que dans l’institution sanitaire d’accueil. Mais ces affection et compassion, tant attendues sont généralement absentes chez les soignants à qui s’adresser notamment les sages-femmes qui sont pourtant essentielles pour une prise en ch