Critique de Théâtre Les Bonnes

Les Bonnes jean GENET Mise en scène de Jacques Vincey (2011) Les lumières s’allument sur une scène enfumée, aux couleurs sombres où se trouve une grande structure métallique. Arrive alors un homme, nu, au cheveux long, qui énumère les « règles » que doivent suivre les comédiennes pour jouer Les Bonnes (Texte présent au début de Pœuvre de Genet), les conseils sont précis, presque trop strictes pour être prononcé par un un tel individu, peut-être pour interpeler d’avantage le spectateur… On le verra de nouveau observant l’action.

Pour écrire sa pièc e dix ans, deux bon Sni* to View ncieux, en costume, n affaire vieille resse sans ralson apparente. Ici, les deux bonnes sont deux sœurs, Claire et Solange, à l’attitude quelque peu hystérique et frustrée à la fois. On apprendra que les deux femmes nourrissent une haine sans borne pour « Madame » tout en réalisant qu’elles ne seraient rien sans elle. Sur scène, elles ont l’air de jumelles, toutes deux vêtues de noir, les cheveux au carré et le teint blanc, l’une est pourtant plus âg page âgée que l’autre.

On découvre leur petit rituel, ce jeu quotidien ui consiste à enfilez les robes de Madame pour se sentir, quelques instant, dans sa peau. Sous leur dégout se cache un désir et une profonde envie d’être à la place de Madame. On croirait presque deux petites filles qui s’amusent à fouiller dans le placard de leur maman pour lui ressembler, ce qui peut attendrir le spectateur jusqu’à ce que les dialogues et le scénario des deux femmes prenne une tournure plus macabre, plus noire. Elles rejouent le meurtre de Madame et, à chaque fois, prenne peur et abandonne avant la fin.

Bien qu’au début de la pièce on ne sache as vraiment qui est Claire et qui est Solange, leur rapport reste amère et plein de rancœur. Quand l’une se pare des habit de Madame, elle en profite pour rabaisser l’autre et lul dlre tout ce qu’elle a sur le cœur. Cest comme si le fait d’enfiler le costume de leur maitresse leur donnait le droit d’être cruelle l’une envers l’autre. Lorsqu’elle sont dans leur état normal » elle ne perdent cependant pas la folie qui les animent, elles sont assises dans l’obscurité, pleurant sur leur sort. Le décor vient appuyer cette atmosphère angoissante, pesante. Ilya fiot cen PAG » OF d leur sort. sante. Ily a l’îlot central de la cuisine, qui sert plus ou moins de refuge aux bonnes, et des paliers reliés par des marches soutenus par cette immense structure de métal. On constate que la partie la plus basse, la cuisine, est réservée aux deux bonnes et que les points les plus hauts représentent les appartement de Madame (c’est d’ailleurs là haut que se produisent les ponctuelles apparitions de cette dernière) , comme pour souligner de façon physique l’infériorité et la soumission initiales des domestiques. En ce qui concerne les costumes, le blanc, symbole de pureté, de ainteté, est destiné aux tenues de Madame.

Le noir et le rouge, plus inquiétants, passionnés sont portés par les bonnes, ce qui leur donne un côté très obscur, presque diabolique. On ne s’y trompe pas, Claire et Solange sont clairement mises au centre du complot, tant par leur paroles que par leur attitude et leur robes noires se fond à merveille dans le décor de sorte à les rentre encore plus sournoise et effrayante. Leur jeu est ? l’image de leur personnalité, tantôt hystérique et effréné, tantôt mélancolique et désespéré. Elles donnent à la pièce ersonnalité, tantôt hystérique et effréné, tantôt mélancolique et désespéré.

Elles donnent à la pièce un côté très intense, très vif, en passant d’un sentiment à un autre sans prévenir et n’hésitent pas à sur jouer si nécessalre, que ce soit les bonnes ou Madame. Cette bipolarité exacerbée rend l’action à la fois débordante d’énergie et parfois presque vide de sens tellement les mouvements et les cris s’entremêlent. Jacques Vincey nous propose ici une mise en scène énergique et saccadée, basée sur le symbolisme des costumes, des couleurs insi que sur un jeu de scène impressionnant et débordant de justesse.

La pièce pose le lourd problème des relations maîtres/ domestiques et la situation, parfois complexe, dans laquelle ces deux bonnes se sont enfermées. Cependant, le rythme des dialogues et l’hystérie des personnages, si ils nous subjuguent au départ, a tendance à lasser. On a l’impression de tourner en rond et de ne pas savoir où poser les yeux pour suivre ce qui se passe et s’y retrouver. Le thème est intéressant et les comédiennes excellentes, mais ce n’est pas une pièce que je prendrais plaisir à revoir.