Le capital immatériel

Dans les economies post-industrielles, la création de valeur n’est plus seulement liée aux actifs matériels. Entreprises et pays s’appuient de plus en plus sur des valeurs immatérielles en vue de créer de la richesse. D’où la naissance du concept de capital immatériel, développé il y a une vingtaine d’années dans les pays nordiques. Mais encore faut-il identifier ce capital, pour ensuite le valoriser et le manager sur le long terme.

Après le discours royal du 30 juillet, voilà que le Maroc s’intéresse de près à cette notion, il faut le souligner, peu connue des milieux économiques et peu raitée dans les différents travaux de recherche. Le Souverain a même chargé Bank Al-Maghrib (BAM) et le Conseil économique, social et environnemental (CESE), de mesurer la valeur globale du Maroc entre 1999 et la richesse immatéri des entreprises, fon à la différence entre dune structure.

La ri or4 Snipe to neKtÇEge prendre en compte bliques. Au niveau ill» qui correspond valeur de marché se globalement sur les qualités organisationnelles (savoir-faire, procédés, culture, valeurs,… ), les ressources humaines (compétences, motivation, connaissances,… ), ainsi que sur le r Swlpe to vlew next page relationnel (liens avec les clients, fournisseurs, investisseurs,… ). Sans oublier les marques et brevets.

Les entreprises marocaines sont-elles au fait de ce captal immatériel et savent-elles en tirer proflt? Tout porte à croire que non. Selon la CGEM, peu d’entreprises y sont sensibles. «Les entreprises marocaines prêtent malheureusement peu d’intérêt au capital immatériel qui ne paraît nulle part dans leur bilan. Les savoir-faire, brevets et licences ne sont, par exemple, que très peu valorisés», estime Mohamed Smani, directeur de R Maroc. En effet, sur 1 . 18 demandes de brevets déposées en 2013 à l’Ompic (l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale), 315 sont d’origine marocaine dont 49 seulement sont le fait d’entreprises. Cependant, face à la concurrence déloyale de Flnformel, à la piraterie, à la sous-qualification des ressources humaines, ? la fuite des cerveaux (18% des diplômés de l’enseignement supérieur quittent chaque année le Maroc), au manque de structuration des entités familiales largement dominantes, difficile pour les entreprises de valoriser leur capital intangible.

A l’échelle d’un pays, hormis la recherche, l’innovation, les technologies de l’information, le capital immatériel peut inclure tout un ensemble de valeurs: l’histoire, la culture, l’image de marque, la diversité, l’ouverture, les actions de réforme, PAG » OF d valeurs: l’histoire, la culture, l’image de marque, la diversité, l’ouverture, les actions de réforme, la sécurité, la stabilité politique,…

En résumé, tout ce qui est de nature à renforcer l’attractivité d’un pays. «La CGEM qui milite pour un tissu économique compétitif et responsable, qui a signé des pactes ociaux avec les syndicats et qui a été la première organisation patronale d’Afrique et du monde arabe à proposer un label RSE, s’inscrit parfaitement dans cette démarche de valorisation du capital immatériel du Maroc», déclare la patronne des patrons, Miriem Bensalah Chaqroun.

La confédération patronale n’a jamais vraiment travaillé sur la question de manière directe, mais elle prévoit de s’associer aux autres acteurs afin de mieux définir les contours du capital immatériel du Maroc. «Nous comptons évidemment collaborer étroitement avec le CESE et la Banque entrale pour mieux cerner ces atouts immatériels qui font du Maroc ce qu’il est aujourd’hui: un pays aux fondamentaux économiques, politiques, sociaux, culturels et cultuels solides», poursuit-elle.

Selon un rapport de la Banque mondiale (Where is the wealth of nations? Measuring Captal for 12st Century), la richesse immatérielle créée par habitant au Maroc est 7 fois supérieure à celle du PIB défini par la comptabilité nationale (voir L’Economiste du 27 février 2014). Elle seralt, selo défini par la comptabilité nationale (voir L’Economiste du 27 février 2014). Elle serait, selon l’organisation qui s’est basée dans son étude sur le capital humain et la qualité des institutions formelles et informelles, de 22. 965 dollars par tête d’habitant.

La part du capital immatériel dans la richesse, elle, est estimée ? 78%, contre pour l’Egypte, pour la Tunisie et -18% pour l’Algérie (rente pétrolière oblige). Le Maroc est donc en avance en la matière par rapport à plusieurs pays de la région, même si dans son discours le Roi s’interroge sur le sort de cette richesse mal répartie entre les différentes catégories de la société. Cela dit, le potentiel est encore énorme. ?Le tourisme fait partie des meilleurs moyens de valorisation du capital immatériel», pense le rmnistre du Tourisme, Lahcen Haddad. ?Nous n’avons pas suffisamment travaillé sur la marque Maroc que nous pouvons mesurer et fructifier. Il s’agit d’une valeur immatérielle que nous comptons exploiter», ajoute-t-il. Son département vient de créer une commission à laquelle d’autres ministères sont associés (Affaires étrangères, MRE, Culture, Commerce extérieur), afin de créer le label Maroc. Un benchmark sera également réalisé afin de s’inspirer des meilleures pratiques dans le domaine. &