INITIATION A LA SOCIOLOGIE

INITIATION A LA SOCIOLOGIE Licence professionnelle de management des organisations paris 13 Claude COULBAUT Il est à noter que les sciences humaines sont toutes nées dans la même période historique : dans la seconde moitié du 19ème siècle, à un moment les travailleurs rassemblés dans des importantes, commencent à const des outils pour se défendre contre l’exp marquée par des or85 to View nextÇEge de plus en plus herchent à organiser .

Cette période est luttes ouvrières de plus en plus fréquentes et par la crainte de la classe dominante de voir ces ouvriers contester son pouvoir. Il faut avoir en mémoire cette irruption du peuple de moins en moins canalisée par la religion et ses promesses de vie heureuse dans l’au-delà ou ses appels à la résignation au nom de la volonté divine.

Le développement du capitalisme est aussi celui des contradictions dont il est porteur, dont celui de l’indispensable élévation des connaissances d’une part croissante de la population, en commençant par les hommes, pour faire fonctionner de façon efficace l’appareil classe dominante, par les besoins de maîtrise des contractions que son système économique génère. Du coup, ce sont ses conceptions idéologiques et la recherche des solutions appropriées aux questions qu’elle rencontre qui vont s’imposer aux sciences naissantes.

Ainsi, en ce qui concerne la psychologie, la croyance aux dons, ? une intelligence inégalement répartie, du côté de l’idéologie et le besoin de concentrer les richesses créées pour faire croitre les profits en économisant sur le développement humain de l’autre. D’où la commande à BINET et SIMON dune mesure de l’intelligence pour juger de l’aptitude à acquérir les connaissances indispensables ? l’activité productive e façon à ne pas gâcher d’argent de PEtat pour des enfants inaptes à tirer bénéfice de l’instruction qui leur est proposée.

En ce qul concerne la sociologie, deux grandes directions apparaissent : la première est de connaître pour maîtriser et même manipuler au travers de la presse, principalement les aspirations qui se font jour, la seconde est de connaitre pour dépasser un système dont l’inhumanité constitutive est comprise comme l’obstacle majeur à la possibilité de construire un monde de plus en plus humain.

Mais s’agissant de ce qui organise la société et les rapports entre les ?tres humains qui la 2 OF as sociologie comme discipline scientifique au cours du XIX ème siècle Cette apparition ne se fait pas « ex nihilo Elle est le fruit d’une histoire. une histoire des acquis dans différents domaines de la pensée et aussi de l’histoire sociale, c’est-à-dire du système productif, notamment, et des formes de vies sociales qu’il provoque.

Cette apparition est donc la conséquence d’un ensemble d’éléments dont fait partie la volonté de la classe dominante de comprendre pour maintenir son pouvoir. Cette période qui voit naître des avancées scientifiques et techniques accélérant onsidérablement le développement des forces productives et les exlgences qul en découlent, voit également les « humanités » se structurer et revendiquer pour la plupart d’entre elles de se constituer comme science.

Cette évolution est un signe de la spécificité des êtres humains par rapport au reste du vivant. En effet, les êtres humains sont de nature sociohistorique. Ils ne sont plus inscrits dans un processus d’adaptation, comme les autres espèces vivantes, mais dans une démarche d’accumulation et d’appropriation. Chez les êtres humains, en effet, chaque nouvelle génération peut énéficier de ce qui a été accumulé avant elle. C’est vrai à Péchelle du collectif comme pour chacun d’entre nous.

C’est lié au fait que, si les êtres humains sont bien constitués biologiquement, ce biologique n’est qu’un support, une condition d’existence, mais pas la base de leur développement. Cette base est sociale. Il en résulte que les êtres humains sont des êtres d’appropriation et non pa aptation co êtres humains sont des êtres d’appropriation et non pas régis par l’adaptation comme les autres espèces. Ou, dit autrement, l’essence humaine n’est pas blologique, « naturelle elle est sociale.

WALLON ?crit dans son livre « De racte à la pensée » : Hêtre humain est génétiquement social et dans sa 6ème thèse sur FEUERBACH, MARX écrit : l’essence humaine, c’est les rapports sociaux. Ces rapports sont eux-mêmes le reflet des rapports de production qui organisent ceux entre les êtres humains.. Donc, toute avancée humaine s’inscrit dans une histoire dont la connaissance permet de s’humaniser au niveau des acquis humains et de se mettre en situation de création, qui consiste à mettre en rapport des choses qui ne l’avaient jamais été.

Au 18ème siècle des auteurs comme MONTESQUIEU (1 689 – 1755), son livre « L’esprit es lois » date de 1748, les penseurs de ce qui a été appelé le siècle des lumières ont développé une philosophie sociale et mis en avant de nouveaux principes d’organisation de la société qui ont débouché sur ceux portés par le Révolution française : Liberté Egalité Fraternité Constitution de l’an I (1793) Ces principes eux-mêmes ne sont as nés de rien.

Il résulte du mouvement de la société, PAGF 5 en tirer des « leçons » utiles dans l’activité humaine. Par exemple, une façon de fabriquer des objets, la suite cohérente des étapes ? réaliser pour y parvenir, ?ventuellement de la façon la plus rapide et la plus économe de la matière première ou en rapportant le plus de profit possible. Ces principes peuvent donner l’impression d’arriver par nécessité absolue, tant ils expriment la pensée de ceux qui dominent la société, pensée qui s’impose ? tous.

Mais cette survenue n’est pas inéluctable. Elle est nécessairement portée par des groupes humains qui défendent, par exemple, une position qui leur permet d’imposer leurs intérêts comme mesure de ce qui est bon pour la société toute entière. La Révolution de 1789 a été un moment de cette lutte qui se enait entre des groupes sociaux dont les intérêts étaient devenus contradictoires : la bourgeoisie et la noblesse.

Les principes de la bourgeoisie se sont alors substitués à ceux qui prévalaient dans l’organisation traditlonnelle fondée sur la monarchie absolue avec la division de la société en ordre ; la place centrale dévolue à la religion dans la vie sociale qui justifiait une immuabilité de l’ordre des choses : Dieu fixant à chacun sa place et son destin, le bonheur pour tous étant remis à la vie après la mort. Comme il a été souligné précédemment, ces principes ont eu une base matérielle. Les évolutions de pensée ont été construites sur les progrès et les contradictions du PAGF s 5 développement économique.

La question du pouvoir politique et de ses formes institutionnelles était devenue incontournable. Ces changements conduisent à l’émergence de questions soclales d’un genre nouveau prises en compte par la création sur ces problématiques dune discipline à visée scientifique, susceptibles d’aider à leur compréhension et à leur maîtrise, avec des « pères fondateurs » qui en dessinent le contour et les principes. Cela se passe dans la seconde partie du 19ème siècle. ) Quelles sont ces transformations ?

Les transformations économiques et sociales sont issues de ce qu’on a appelé « la révolution industrielle » caractérisée par l’invention de la machine à vapeur qui va permettre 4 de mécaniser, de commencer à automatiser. Dans le même temps, le capital commence ? s’accumuler de façon conséquente et les divisions de la société se creusent. Quand ? Elles démarrent à la fin du 18ème (en France, capitalisation des savoirs avec l’Encyclopédie dont le chef de file est Denis DIDEROT. Celui-ci se heurte à des résistances, notamment de l’église). Où ?

D’abord en Angleterre, puis dans les autres pays européens notamment France, Allemagne (qui ne devient l’ Allemagne qu’en 1870), Italie (Unité Italienne, 1860), puis Etats-Unis et Japon. Ses caractéristiques : passage d’une société pre PAGF 6 OF as ment rurale à une société où les individus sont plus isolés, mais plus dépendants, notamment pour assurer le minimum vital, sans rites communs, avec des intérêts plus individuels, des relations plus impersonnelles. La formation de la classe ouvrière avec, parallèlement, l’essor de la bourgeoisie qui a pris le pouvoir à la Révolution de 1789, en

France et le déclin de la noblesse comme classe dominante, même si la royauté reste largement perçue comme un instrument de pouvoir susceptible d’aider à maintenir la classe dangereuse ? sa place. Il ne faut pas oublier que la République, en France, ne s’installe vraiment qu’en 1871 et qu’elle est décidée à 1 VOIX de majorité. D’autres pays conserveront une royauté avec un pouvolr réellement détenu par la bourgeoisie, une royauté affichant une neutralité de bon aloi et qui n’est mise en cause que quand la révolution prolétarienne est à l’ordre du jour, par exemple en

Espagne avec la mise en place de la république au milieu des années 30. D’où, devant fampleur des transformations des sociétés européennes, le développement dune réflexion sur ces phénomènes, leurs causes, leurs conséquences s’impose. Évidemment ces questions sont totalement liées à la volonté de maitrise de ce qui bouge et elles sont posées par ceux qui peuvent le faire, ceux qui détiennent le pouvoir et qui ont favorisé l’accès au savoir accumulé de leurs enfants et des enfants de ceux qui les servent.

Et, donc, la science en cours de création porte la marque de la ature des questions posées, de la pensée qui prévaut à l’époque où elle se constitue, du positionnement des individu 7 OF as posées, de la pensée qui prévaut à fépoque où elle se constitue, du positionnement des individus qui s’emparent des questions lié à leur histoire personnelle, du niveau global de développement de la société. Les réponses qu’elle avance portent les mêmes stigmates. Elles ne sauraient être en surplomb de la société. ) Trois figures centrales fondatrices de la sociologie Pour s’affirmer comme science, la sociologie doit se définir, se trouver des méthodes. Trois personnes, considérées comme centrales, à cause de leur apport spécifique et essentiel ? l’élaboration théorique, vont marquer cette phase de constitution de la nouvelle discipline scientifique. Emile DURKEIM (1 858 -1917) Fondateur de l’école Française de sociologie, Sa préoccupation centrale : les fondements de la cohésion sociale et son évolution.

Il étudie ainsi le passage à la solidarité fondée sur la complémentarité et produite par le processus de division du travail qui s’affirme dans la société industrielle. Karl MARX (1818 – 1883) Allemand, a vécu en France, est mort en Angleterre. C’est un philosophe, un économiste et un sociologue. Il est révolté par l’immense misère qui se développe, l’enrichissement continu des uns (le petit nombre) et l’appauvrissement des PAGF 8 5 analyse de la société rigoureuse, scientifique.

Il dintéresse au processus de développement de cette société, capitaliste, puisque construite sur l’accumulation des capitaux issus du commerce et de l’exploitation du travail humain, une accumulation se réalisant à grande échelle avec l’industrialisation. Il met à jour les contradictions internes de ce développement avec, en particulier, les ppositions de classes (ceux qui créent les richesses et ceux qu s’accaparent l’essentiel des fruits du travail des premiers), Pexploitation et l’aliénation.

La logique dévastatrice et porteuse de mort de ce système qui s’exonère de la réponse aux besoins humains pour ne s’occuper que du profit. ( de M (marchandise) vers A(argent), puis retour vers M'(nouvelle marchandise), à A vers M pour retour vers A'(argent augmenté du profit). Il souligne la nécessité de son dépassement dans un mouvement qui abolit l’état actuel des choses pour aller vers l’émancipation humaine. Il ne s’agit donc as d’un modèle de société, mais d’une mise en cause de la domination détres humains sur d’autres êtres humains et de l’aliénation, la perte d’humanité possible, qui en résulte pour tous.

Max WEBER (1864-1920) C’est aussi un allemand. Il ouvre la voix à la sociologie comparative. Il cherche à mettre ? jour les particularités de la civilisation occidentale, caractérisée, selon lui, par un processus de rationalisation ou, selon sa formule, de « désenchantement du monde c’est à dire d’abandon progressif des q 5 ues dans Pensemble des magiques dans l’ensemble des domaines de la vie ociale, de la science à l’art en passant par la religion, le pouvoir et l’économie. ) Les acquis antérieurs et le positionnement des penseurs Répétons-le, si ces trois auteurs témoignent des préoccupations sociales de leur temps, ils prennent appui sur des acquis antérieurs, issus d’une observation minutieuse de la société, source de connaissances nombreuses et diverses. Ils s’inscrivent dans un souci constant et ancien de découvrir des principes d’organisation de la vie en société pour mieux les maîtriser. Voir PLATON dans son livre « La République ». 6 Trois grands courants caractérisent les positionnements de cette ériode fondatrice.

Premier courant : des traditionalistes qui refusent que l’organisation de la société procède de la raison, une raison aveugle, selon eux, à la réalité que constituent les réseaux de relations cancretes qui enserrent l’individu dans une communauté d’appartenance (comme quoi les questions identitaires ne datent pas d’aujourd’hui). untel est d’abord les réseaux auxquels il est « naturellement » rattaché : il est fils de, sujet de, membre de telle religion, etc. Dans ce courant, on trouve ainsi des auteurs comme Frédéric LE PLAY (1806-1882), qui fut