La mort chez Baudelaire est représentée par de nombreuses allégories, évoquant pour la plus part des traditions médiéval et ewst associé à des visages changeants. La mort est d’abord présente, de manière grotesque, sous la forme du cadavre grouillant de vers et exhibant l’atrocité de sa décrépitude ou sous l’apparence de squelettes hideux. En effet Le cadavre est une des figures les plus caractéristiques et récurrentes des Fleurs du Mal.
On le retrouve dans de nombreux poème (et pas seulement dans la partie intitulée « La mort h) : Danse macabre (97) (vers 20) « Tu réponds, grand squelette, mon goût le plus cher » ; • « Une charogne » (2 infâme Swipe View next • « Une gravure fanta toute toilette,/Grotes Qu’un diadème affre r une charogne sp re singulier n’a pour front de squelette,/ • « Le Mort joyeux » (72), À saigner tous les bouts de ma carcasse immonde. • tels « Le Squelette laboureur » (94), Des Écorchés et des Squelettes. « Une martyre » (110) Un cadavre sans tête épanche, comme un fleuve, • « Un voyage à Cythère » (116). Cette figure se rencontre dans de nombreux poèmes, « Danse macabre » (97), l’origine de cette mode, on trouve Théophile Gautier, dont le recueil La Comédie de la mort, paru en 1838, décrit de telles Visions. Or dans Les Fleurs du Mal, toutes ces allégories* juxtaposent une foule de détails affreusement réalistes. Ainsi, dans « Un voyage Cythère » (1 16), rien n’est épargné au lecteur : Les intestins pesants lui coulaient sur les cuisses. v. 33) C’est l’accumulation de ces précisions qui conduit l’allégorie* ers le grotesque*. Dans ce poème, cette vision de la charogne fait de la modernité le lieu même de l’horreur. Baudelaire a donc su dépasser une mode et donner à ces images une signification profonde. En effet, Cythère n’est plus, comme le veut la tradition mythologique, le berceau de Vénus, déesse de la beauté. Au contraire, Cythère devient une allégorie* de l’âme du poète, désertée par le classicisme et la beauté, envahie par l’atrocité.
Certes Baudelaire cultive, comme les Jeunes-France*, un ton provocateur. Il suffit pour le comprendre de relire « Le Mort joyeux » (72) ou « une charogne » (29). Dans ce dernier poème qui connut un grand succès dans les années 1860, la description est paradoxale. La mort est certes caractérisée par la décomposition du corps, mais cette vision est en même temps grouillante de vie. Jean-Pierre Richard, dans son recueil Poésie et profondeur, a parfaitement analysé ce paradoxe . e lyrisme baudelairien de la putréfaction nous peint la mort comme une vie superlative et déchainée.