Jacques Henri PREVOST petit Manuel d’Humanité Plotin et le Néo-platonisme CAHIER 40 La symbolique du Néo-platonisme Les Ennéades de Plotin MANUSCRIT ORIGIN Tous droits réservés NO 00035434 Introduction. 60 p g Le Néo-platonisme est une doctrine philosophique ? orientation mystique, fondée par Ammonius Saccas. Produit de la rencontre des civilisations grecques et orientales, elle apparaît à Alexandrie puis s’étend jusqu’à Rome, entre le 2ème et le 5ème siècle.
Les Néo-platoniciens transforment la philosophie rationnelle en une véritable science théologique. Puis, avec Plotin, dans sa forme romaine, la doctrine quasi eligieuse est établie sur les fondements de plusieurs théories associées. – Une théorie de l’être. Toutes choses émanent du Un, (Bien ou Intelligence universelle), par dégradations successives, et démarche intellectuelle personnelle, un puissant effort volontaire de l’intelligence pour élever l’homme au niveau du divin.
Plotin était un philosophe romain de l’Antiquité tardive qui naquit en 205, ? Lycopolis, en Égypte. A l’âge de 28 ans, il partit étudier la philosophie ? Alexandrie pendant onze années, de 232 à 243, auprès d’Ammonios Saccas, qui fonda un courant philosophique appelé « néoplatonisme h, qui nfluença de manière profonde la philosophie occidentale.. On considère que Plotin fut, en fait, le véritable fondateur du néoplatonisme car il installa à Rome, en 246, l’école néoplatonicienne de Rome, sous le règne de l’empereur Philippe l’Arabe.
Ce n’était pas vraiment une institution, mais une association informelle de personnes intéressées qui exerça pourtant une forte influence en se développant. Plotin enseignait en grec dans la maison de Gémina, la femme du futur empereur Trébonien et il s’attira ensuite la protection de l’empereur Gallien. Son enseignement était essentiellement oral mais à partir de 254,il roduisit de nombreux et courts traités qui nous sont intégralement parvenus.
Sa relecture des dialogues de Platon constituèrent une source d’inspiration fort importante pour la formation de la pensée chrétienne, en particulier du concept de la Trinité. Il eut successivement pour disciples ou successeurs, Amélius, Eustochius, Jamblique, 2 60 Tyr qui collationna et publia l’intégralité des écrits dans les « Ennéades’ . Plotin Dans La République, Platon décrivait déjà une division tripartite de l’âme.
Partant de la distinction platonicienne entre le monde sensible et celui idées, Plotin onceptualise la présence de trois essences ou hypostases qui constituent le principe de l’univers. – Au centre se trouve l’Un. Immobile, permanent, il possède en lui- même le principe de son existence, il est la source même de son âme. Il précède tout ce qui existe et en fonde l’être. – Émanant de l’Un et l’entourant, se trouve l’Intelligence. Elle est immobile et contient en elle la multiplicité des idées et des formes. – Ensuite l’Âme qui émane de l’Intelligence.
Elle est animée d’un mouvement circulaire et centrifuge qui la conduit à se diffuser vers le monde de la matière. On a déjà là un modèle de la Trinité élaboré au début du IIIème siècle après J. – C. et qui aura un grand écho dans le monde intellectuel antique, au moment même ou l’Église essaiera de donner un fondement argumenté à la doctrine trinitarienne de Saint Augustin, l’un des pères de IEglise Romaine, évêque d’Hippone, doctrine établie par le concile de Nicée en 325 et celui de Chalcédoine en 451.
Plotin approfondit donc les pensées de Platon et celles d’Aristote sur la nature de l’intelligence, en proposan orie de la nature 3 60 disait aussi que c’est le travail propre de l’homme e remonter de l’Ame à l’Intelligence, puis de l’Intelligence à l’Un et d’accomplir ainsi son union mystique avec la divinité. Après l’assassinat de Galien, Plotin dut quitter Rome, et se réfugia à Naples où il mourut en 270. Ses successeurs poursuivirent son œuvre jusqu’à la fermeture définitive de toutes les écoles philosophiques de l’Empire par Justinien, en 529, lorsqu’il devint obligatoire d’être chrétien sous peine de mort.
La Trinité chrétienne Cette transformation de la philosophie en science théologique se traduit par deux attitudes. La première est celle d’un syncrétisme poussé. Les Néo-platoniciens tendent à réunir toutes les traditions humaines antiques accessibles, de quelque nature qu’elles soient, littéraires, musicales, mythiques, cultuelles, philosophiques. Ils les reconnaissent comme des analogies relatives aux manifestations variées des mêmes dieux. Ils les combinent et les utilisent donc en tant que matériaux pour la construction de l’édifice théologique qu’ils proposent.
La seconde est une démarche de mise en ordre, une tentative de hiérarchisation chronologique visant à attribuer à chaque divinité identifiée une place exacte dans ‘histoire et dans le rang au sein du panthéon syncrétique reconstruit. Les mythes, s’ils sont vraiment des mythes doivent séparer dans le temps les circonstances du 4 60 leurs puissances Les mythes recèlent toute la structure de la réalité du monde, laquelle englobe le monde sensible et les dieux.
Cherchant à révéler les secrets immanents qu’ils recouvrent, les vont établir quatre catégories de mythes, théologiques, physiques, psychologiques, et matériels. Concernant ces derniers, ils recherchent dans les corps les traces laissées par leur origine divine. puis ils tenteront d’établir des pratiques de magie ympathiques permettant de remonter jusqu’aux dieux. Mais ils s’intéressent surtout à l’interprétation des mythes théologiques.
Proclus Proclus ou Proklos, un Néo-platonicien grec né en 41 2, disciple et successeur de Plotin, bien connu par son discours sur la structure dialectique du monde nous dit » Puisque, en principe, toutes choses dérivent et de l’Un et de la Dyade postérieure ? l’un, et sont de quelque manière mutuellement unies, mais ont aussi une nature antithétique, comme il y a une sorte d’antithèse entre le Même et l’Autre, le Mouvement et le Repos, et que toutes les réalités du monde articipent à ce genre, on ne saurait que bien faire en considérant l’opposition qui pénètre tout le réel. (Ceci est une façon un peu compliquée de nous prier d’admettre que c’est Popposition des contraires qui assure l’équilibre de ce monde). A mesure que progresse la christianisation des struct et administratives, la 60 petites communautés avec beaucoup de piété. Ils la transforment une démarche religieuse de plus en plus spiritualiste et mystique. manifestations publiques et les sacrifices sanglants sont remplacés par des petites cérémonies cultuelles quotidiennes et privées.
Elles comportent es prières et des pieuses allocutions, on y brûle de Pencens et on y chante des hymnes qui sont réputés inspirés par les dieux. Les métaphysiciens mystiques néo- platoniciens ont composé un grand nombre de très beaux hymnes dont la plupart ont été systématiquement détruits. Plotin eut pour successeur Porphyre de Tyr qui était installé en Sicile où il écrivit une polémique « Contre les Chrétiens », brûlée sur ordre de l’empereur, et y rédigea aussi son célèbre ouvrage de logique, « Isagogè ». ? la mort de Plotin, Porphyre prit en mains l’École néo- platonicienne de Rome en 70, édita les œuvres du maître et écrivit une « Vie de Plotin ». Il épousa une veuve nommée « Marcella » à qui il adressa une lettre fort célèbre, la « Lettre ? Marcella » qui expose l’essentiel de la doctrine néoplatonicienne. Un résumé d’une « lettre de Jamblique à Porphyre » est aussi donné en annexe. Un des hymnes de Proclus Écoute-moi, ô Athéna, Toi dont le visage rayonne une pure lumière. Conduit à bon port l’errant ue ‘e suis sur la Terre. En récompense de mes s n ton honneur, S 60 remonte à l’olympe vers la demeure du Père.
Aie pitié de moi, Déesse aux doux conseils, Parce que je me flatte d’être à toi, ? Salvatrice des mortels, Ne permet pas que, gisant à terre, Je tombe en proie et en butin Aux mains des Punisseuses Qui me font frissonner. Porphyre eut pour disciple Jamblique, un autre syrien, qui fonda une école néoplatonicienne en Syrie, à Apamée. IL entra en conflit avec les Chrétiens et les Gnostiques et s’intéressa à la théurgie qui est est un ensemble de pratiques mystiques et de rituels magiques permettant à l’âme de réaliser une fusion mystique avec les êtres supérieurs jusqu’au Dieu ineffable.
Jamblique y voyait un moyen permettant à l’âme de se diviniser, degré par degré, jusqu’à atteindre ‘extase mystique, sans cependant jamais donner à l’homme un pouvoir quelconque sur les dieux. Après la destruction des temples païens et la fermeture autoritaire des écoles philosophiques, le Néo-platonisme s’effaça, ne subsistant que par les traces laissées dans la pensée chrétienne. Il réapparut cependant à Florence au quinzième siècle dans le « Néoplatonisme médicéen » qui fut un fort mouvement philosophique et artistique toscan local regroupant des penseurs et des artistes florentins avec l’appui de la famille régnante.
Marsile Ficin, théologien italien et philosophe platonicien, n 1433, fit ses études ? 0 philosophe de l’Antiquité, à son protecteur Côme de Médicis qui était alors au pouvoir. Cosme de Médicis inaugura le mécénat et imprima un renouveau à l’art. II fonda la « Nouvelle Académie de Florence » sur le modèle de l’Académie de Platon. Son protégé, Marsile Ficin, entreprit sur son conseil de traduire et commenter les œuvres complètes de Platon et de Plotin.
Marsile Ficin eut pour élève le futur souverain Laurent le Magnifique et avec l’appui des Médicis, l’aura culturelle du Néoplatonisme médicéen se poursuivit bien au-delà de cette période. Le plan de l’œuvre établi par Porphyre. er CORPUS (3Ennéades) NOI, (La morale) CHomme Les Vertus La dialectique Bonheur 2 8 60 Porphyre a classé les traités par thèmes sans aucunement suivre leur ordre chronologique, et il y a parfois ajouté ses propres commentaires.
On considère néanmoins que son travail ne remet pas en cause l’authenticité des écrits, ni leur unité de doctrine. Porphyre présente les textes comme un chemin initiatique nous menant du multiple (les Énnéades : 1, 2, et 3), à la dualité (les ennéades : 4 et 5), puis enfin à l’unité (une Énnéade, la 6). Le premier corpus, regroupe les inquiétudes face à l’existence, la lace de l’homme dans runivers.
Il commence par la définition de l’homme et s’achève sur l’Un et quelques considérations annexes, neuf exactement, dont la dernière veut conduire à la reconnaissance d’un dieu au-delà de la vie, de la pensée, de l’intelligence. Le deuxième corpus parle de l’âme qui vient d’en haut et qui est enfermée dans un corps du monde sensible. Il s’interroge sur l’essence de cette âme. et le mystère fondamental de la connaissance. Il expose ce qu’est la contemplation et le chemin ? parcourir. Le dernier texte annonce l’âme universelle elle-même, et peut-être la ie de toute chose.
Le troisième corpus critique radicalement les catégories ou genres de l’être aristotéliciennes et stoïciennes qui comptent trop d’ambiguités et laissent dans l’illusion de la diversité. Il conseille d’aller vers le recueillement, la présence de l’être en nous. Cet être total est habité par un nombre infini, éternel, détaché du sensible, et re g 60 Cessence de l’âme Difficultés relatives ? l’âme 1 l’âme 2 l’âme 3 mémolre et la sensation L’immortalité Câme et le corps N05, L’âme 2 (L’âme-intelligence) Les trois hypostases réalités Premier Ibo