I. DÉFINITION DES TERMES . Bien qu ‘ il n’y ait pas de définition internationalement acceptée de l’adolescence, les Nations Unies ont établi que les adolescents sont les personnes âgées entre 10 et 19 ans (LINFPA, 2013). Cependant, la plupart des statistiques et des estimations comparables du monde sur les grossesses chez les adolescentes prennent uniquement la partie de 15 à 19 ans. y a beaucoup moins d’informations sur le segment de la population comprise entre 10 et 14 ans, bien que dans ce groupe précisément les besoins et les vulnérabilités puissent être les plus importantes. OF Ripe next page Dans cette analyse o pourcentage de mèr total des femmes de Il. CONTEXTE LATINO-AMÉRICAINE Des droits reproductifs Inaccomplis ité adolescente le port au nombre Après la région de I • Afrique sub-saharienne, l’ Amérique latine est la région avec la fécondité adolescente la plus élevée.
Ce phénomène est plus récurrent parmi la population à faible revenu, ce qui contribue à la transmission intergénérationnelle de la pauvreté, notamment chez les adolescentes indigènes. Malgré le fait d avoir dans la plupart des pays des cadres légaux de droits reproductifs des adolescents, il reste encore ? urmonter des défis en termes d’institutions et de politiques. 15 à 19 ans aient été beaucoup plus faibles.
En fait, près de 18% de toutes les naissances sont des femmes qui ont moins de 20 ansl . Il est paradoxal que cette résistance à la baisse se produise dans un contexte de déclin intense, généralisé et soutenu de la fécondité depuis 30 ans et d une amélioration progressive des conditions de vie de la population en général et des adolescents en particulier, au moins dans des dimensions telles que l’accès aux services de base, les indicateurs de santé et I • éducation. Ill.
LE PHÉNOMÈNE AU SALVADOR : Selon les dernières données de la CEPAL sur la période 2005-2012, le pourcentage de mères adolescentes au Salvador est 15. 4%, le quatrième plus élevé d’ Amérique latine, après le Nicaragua, la République Dominicaine et I • Équateur. La dernière enquête de santé familiale (2008) du Salvador montre que 23% des adolescentes entre 15 et 19 ont été enceintes au moins une fois, 37% d • entre elles n ‘ étudient ni ne travaillent et sont mariées.
De plus, presque la moitié avaient moins de 18 ans au moment de leur première grossesse et ne voulaient pas tomber enceintes. L ‘ enquête révèle aussi que 57% des adolescentes enceintes décédées se sont suicidées. Il s’ agit d’ un phénomène difficile à éviter notamment à cause de l’ importance de la religion et du conservatisme dans toutes les couches de la société salvadorienne.
Même si depuis I • année 2009 le parti de gauche Frente Farabundo Marti para la Liberacién Nacional (FM LN), censé être plus progressiste par rapport aux droits sexuelles et reproductifs que son prédéces 0 (FMLN), censé être plus progressiste par rapport aux droits sexuelles et reproductifs que son prédécesseur ‘ Alianza Republicana Nacionalista (ARENA), quelques sujets comme la remise en question de la totale interdiction de l’ avortement2 ou I ‘ Intégration de I ‘ éducation sexuelle dans les écoles restent tabou dans ce petit pays de I • Amérique centrale.
Pendant le mandat de Mauricio Funes (2009-2014) il y a eu des progrès en ce qui concerne I • intégration de la santé sexuelle et reproductif (SSR) au niveau des politiques publiques du Ministère de la santé (MINSAL) grâce à l’ insistance de l’ ancienne ministre, Marra Isabel Rodriguez, qui a été très activiste en faveur des roits des femmes et ayant beaucoup promu la lutte contre la grossesse adolescente. Depuis 2014, c’ est Violeta Menjivar qui est en charge du ministère.
Bien qu étant députée ait promu la loi contre la violence familiale et les reformes du « Code de la Famille » au sujet de la paternité/maternité responsable, c ‘ est encore tôt pour évaluer l’ impact de sa gestion sous le mandat du nouveau président Salvador Sânchez-Cerén. Également Sinchez-Cerén, étant ministre de éducation pendant le gouvernement de Mauricio Funes, a lancé l’ éducation intégrale e la sexualité (EIS) dans le programme éducatif national, mais d’ une façon un peu dissimulée, c • est-à-dire, sans trop vouloir informer la presse des négociations autour de ce sujet. ? ce jour, avec l’ actuel ministre Carlos Canjura le sujet continue à être abordé notamment avec I • appui du Système des Nations Unis (SN U), mais il n • existe continue à être abordé notamment avec I • appui du Système des Nations unis (SNJ), mais il n existe encore aucune étude d impact qui démontre l’ efficacité de ces mesures sur la réduction des grossesses adolescentes.
La pression des médias et le pouvoir de I • Église Cette peur de la presse est fondée notamment sur le journal de droite « El Diario de Hoy » où il y a souvent des articles de la chroniqueuse d • extrême droite Julia Regina de Cardena13 et aussi du chroniqueur Luis Fernéndez Cuervo, tous les deux leaders d’ opinion très conservateurs, qui mettent en péril la plupart des progrès obtenus par les négociations « état-organisations progressistes-société civile » et qui mettent même en question I action des Nations Unies. pouvoir de l’ Église est tellement fort, ayant même des chaînes t des programmes à la télévision qui préconisent le devoir d accepter tous les enfants qui soient envoyés par Dieu et dans le meilleurs des cas qui prônent en faveur de I • abstinence sexuelle. Très loin de la réalité des jeunes pour qui la vie sexuelle active commence à 16. ans (enquête FESAL 2008), I ‘ Église se limite à la mise en fonctionnement des associations pro-vie qui essaient « d aider » les futures mamans qui parfois ne savent même pas si elles veulent garder leurs enfants, c • est-à-dire qui cherchent plus d • information et d’ orientation qu autre chose. Dans ces structures-là les jeunes filles sont manipulées afin de ne pas faire autre chose que de continuer leurs grossesses et pour éviter d’ en avoir d’ autres il leur est conseillé de s absten 4 0 leurs grossesses et pour éviter d • en avoir d • autres il leur est conseillé de s • abstenir sexuellement.
Même dans les cas de viols des filles entre 10 et 14 ans, quand leurs corps ne sont même pas aptes au travail de I ‘ accouchement, ces organisations restent immuables sur les mêmes idées ultra-conservatrices. I y a des documentaires4 tournés par des associations féministes ui ont même filmé en caméra cachée la manière dont ces adolescentes sont culpabilisées, manipulées et dénigrées par les associations pro-vie. Faire preuve d • amour et devenir mère est bien vu D • autres causes culturelles qui empêchent ce problème d’ être résolu sont ce que les femmes adolescentes disent « la preuve d’ amour Y.
Il s’ agit d’ avoir des rapports sexuels sans protection (par conséquent très risqués) avec leurs compagnons pour leur démontrer qu elles sont seulement avec eux et de cette façon-là « gagne leur confiance En fait le contexte est d’ une société, encore très patriarcale et achiste, où il y a peu de critiques envers la responsabilité des hommes, souvent beaucoup plus âgés, qui font des enfants aux jeunes femmes et qui après ne s • en occupent pas.
Normalement il s ‘ agit de jeunes filles qui sont déjà nées de mères adolescentes, raison pour laquelle elles vivent cette situation comme quelque chose d habituel, de normal, en reproduisant le cercle de la pauvreté des femmes. De plus, dans certaines communautés rurales, le fait de devenir mère est valorisant parce que cela implique le passage de l’ enfance à la maturité.
Les barrières des méthodes alorisant parce que cela Implique le passage de I • enfance à la es barrières des méthodes de contraception Une dernière cause est la difficulté d • accès permanent aux méthodes de contraception et leurs prix qui parfois sont très élevés. Après le stérilisation féminine (32%), les méthodes les plus populaires parmi les salvadoriennes sont des injections trimestrielles d hormones (22%).
Dans un seconde dégrée il y a d ‘ un part des méthodes naturelles, la pilule et le préservatif (7%), et d une autre part le DIU et d’ autres méthodes modernes D après Sofia Villalta, coordinatrice de l’ Unité de santé sexuelle t reproductive du MINSAL, « dans les hôpitaux publics quand les adolescentes viennent donner naissance, on profite pour leur proposer la stérilisation si la fille a déjà eu deux enfants.
Normalement elles acceptent parce qu elles ne se voient pas capables d • affronter le fait d avoir plus d enfants ni de gérer leur sexualité autrement, malgré ‘ existence de méthodes de contraception à leur portée Aux dispensaires, centres de santé et hôpitaux publics, il y a quelques méthodes gratuites comme les préservatifs et d’ autres très bon marchés comme les injections ou la pilule normal qui eut être obtenue pour un dollar5.
D’ autres fois, par exemple lors de catastrophes naturelles, il n est pas rare de manquer d’ approvisionnement de tout type de médicaments, y compris des méthodes de contraception, donc pendant ces périodes-là on peut constater l’ augmentation des grossesses non-souhaitées. Pendant les évaluations 6 0 constater I • augmentation des grossesses non-souhaitées.
Pendant les évaluations de mes projets j • ai pu observer et en discuter avec des jeunes filles qui avouent connaître grosso modo les différentes méthodes mais ne pas les utiliser principalement arce que c’ est mal vu par leurs partenaires, parce qu ‘ elles ont honte d’ en demander et car les médicaments sont chers et/ou parfois inaccessibles. C’ est pour cela que l’ une de leurs méthodes préférées est injection puisqu ‘ elle est dispensée près de chez elles aux centres de santé pour environ un dollar tout les trois mois. ? C’ est la moins chère et la plus facile ? cacher avoue une jeune fille. pour creuser plus loin sur les conséquences de ces grossesses non-souhaitées, il y a une étude, récemment publiée6, révélant que les adolescentes enceintes souffrent de discrimination, d arcèlement et de violence provenant des autorités scolaires et de la société en général. étude montre aussi qu’ au niveau de l’ état il y a un manque d attention psycho-sociale lors de la grossesse, de la maternité précoce et/ou de la violence sexuelle. « Des avortements clandestins, des punitions physiques, I ‘ interdiction d • aller au collège/lycée, l’ expulsion des foyers ou l’ obligation de commencer à travailler pour s en occuper toutes seules sont les conséquences principales confirme I étude.
D’ après Lydia Lemus, consultante d’ éducation et formation en anté sexuelle et reproductive chez le Fonds des Nations unies pour la population (LJNFPA), « il est très important que les filles et les adolescentes puissent unies pour la population (IJNFPA), « il est très important que les filles et les adolescentes puissent continuer leurs études pour assurer leur futur professionnel, raison pour laquelle il faut le soutien des familles et des enseignants.
Il reste encore beaucoup de travail à faire Un chemin à long terme Pour résumer, on peut dire qu’ au niveau gouvernemental les travaux pour lutter contre la grossesse adolescente sont en train e se faire : le cadre légal est approuvé et maintenant c • est le moment de veiller à son accomplissement en luttant en même temps avec une très grosse partie de la société qui rejette à tout prix quelque soit le changement dans ce domaine. De plus, comme tout ce qui implique des changements d ‘ attitudes affectant la culture, ‘appropriation de ce sujet par la jeunesse et par la société salvadorienne va prendre un peu plus de temps.
Il est trop tôt encore pour en voir les effets. Il n • en demeure pas moins que s’il y avait une tournure à droite après les élections de 201 9, un recul de ces politiques sociales pourrait rès bien avoir lieu. V. DÉFIS ET RECOMMANDATIONS Sans avoir I intention de faire une liste exhaustive de recommandations, il me semblerais pertinent de Réduire les inégalités au niveau structurel en générant plus d opportunités pour les femmes et de veiller à I • application des lois, afin de collaborer à faire baisser le risque de grossesse et alléger les effets de la maternité précoce.
Promouvoir des politiques réduisant la pauvreté et I inégalité de genre afin d • augmenter I • autonomisation B0 des politiques réduisant la pauvreté et I • inégalité de genre afin augmenter I • autonomisation des femmes, ce qui va leur permettre d’ avoir un projet de vie (personnel et professionnel) dans lequel la maternité sera décalée et le cercle de la pauvreté casse. Favoriser des initiatives visant à obtenir le changement d attitudes des institutions et de la société vis-à•vis de la grossesse et de la maternité précoce, ainsi que de la violence sexuelle.
Mettre en place des programmes d information et d • éducation sexuelle plus adaptés aux réalités culturelles des communautés en responsabilisant plus les jeunes garçons. V. ANNEXES : Bibliographie : 1. AAVV (2014), « Impacto del embarazo, la maternidady la violencia sexual en las nihas y adolescentes, en el contexto educativo salvadorefio » L impact de la grossesse, la maternité et la violence sexuelle des filles et des adolescentes dans le contexte éducatif salvadorien 2. FESAL (2009), « Enquête de santé familiale 2008 3.
ISNA (2013), « Politique nationale de protection intégrale de I ‘ enfance et de l’ adolescence du Salvador 4. MINSAL (2012), « Politique de santé sexuelle et reproductive 5. MINSAL, « Salud sexual y reproductiva de los adolescentes y évenes en América Latina: incorporando la perspectiva de derechos humanos en las inversiones de salud püblica » (« Santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes de I ‘ Amérique latine : en introduisant une perspective de droits humains aux investissement de la santé publique 6.
RODRIGUEZ VIGNOLI,Jor e CEPAU droits humains aux investissement de la santé publique 6. RODRIGUEZ VIGNOLI, Jorge (CEPAL/UNFPA 2010), « La reproducciôn en la adolescencia y sus desigualdades en América Latina » La reproduction pendant I adolescence et ses inégalités en l’ Amérique latine Sitographie . Alliance par la santé sexuelle et reproductive du Salvador : http://allanzassr. org/ 2. Ciudad Mujer : http://ww. w. ciudadmujer. gob. sv/ 3. Enquête nationale de santé familiale (FESAL) : www. fesal. org. sv 4.
Fonds des Nations unies pour la population (LINFPA) : http://www. unfpa. org. sv/ 5. Institut de la femme (ISDEMU) : http://www. isdemu. gob. sv/ 6. Institut de la jeunesse (INJUVE) : http://w. ww. injuve. gob. sv/ 7. Institut de recherche, formation et développement de la femme (IMU) : http://lmuelsalvador. org/ 8. Ministère de la santé (MINSAL): http://www. salud. gob. sv/ 9. Ministère de I ‘ éducation (MINED) : https://www. mined. gob. sv/ 10. OPS-OMS : httpwwww. paho. orwels,’ Plan international : http:/AvwW’. lan. org. sv/ 11. 12. UNICEF : http://www. unicef. org/spanish/infobycountry /elsalvador. html Personnes de ressources : 1. ALVARENGA DE APARICIO, E. , Responsable de santé reproductive chez I • IJ NFPA. 2. LEMUS, L, Consultante éducation et formation en santé sexuelle et reproductive chez l’ UNFPA. 3. SALAZAR, H. , Directeur adjoint de protection de la santé intégrale chez l’ INJIJVE. 4. VILLALTA, S. , Coordinatrice de I ‘ Unité de santé sexuelle et reproductive du MINSAL. 0 0