Dans son poème « Le Mal » datant de 1870, Rimbaud utilise le sonnet et sa structure classique pour peindre sa vision de la réalité du monde afin de la transmettre au lecteur comme le dit Mallarmé : « Peindre non la chose mais l’effet qu’elle produit Cest dans cette structure classique que Rimbaud va intégrer des scènes de batailles caractérisées par « les crachats rouges de la mitraille », « les bataillons » et les « cent milliers d’hommes Cette scene de bataille se réfère à la guerre franco-prussienne qui se déroule la même année. Rimbaud assimile ce champ de bataille à un tableau qu’il peint.
Une explosion de couleur attire le lecteur dès le premier vers avec les « crachats rouges » mais qui s’étend au à « l’in des uniformes « écarl uleurs respectives fr ais et « verts » des ‘Vipe next page soldats prussiens, au uge o de été » et de la « nous exprimer la réal , aux couleurs vives aud s’emploie es euphémismes comme « tas fumant » pour désigner les soldats morts calcinés et « croulent » se référant aux soldats tombant « en masse » morts. Rimbaud emploi la locution conjonctive : « tandis » afin de mettre en exergue « Le Mal » de son tableau et accentuer les couleurs du hamp de bataille.
Rimbaud utilise des éléments réels comme les Roi respectifs de chaque armée : Napoléon Ill pour la France ainsi que le roi Guillaume de Prusse. Cependant Rimbaud ne peint pas seulement un tableau dans son poème, Swile to Wew next page il y ajoute aussi des sensations sonores grâce aux rimes croisées des quatrains. En effet le bruit des « mitrailles » s’associe au bruit des « Roi qui les raille », ces bruits étant en plus incessants et continus puisqu’ils « sifflent tout le jour Y. Rimbaud mêle tableau de scène de guerre et bru tages afin de permettre au lecteur de ivre lui aussi les sensations et émotions de sa réalité.
Cependant Rimbaud va délaisser cette scène de guerre dans le premier tercet qu’il va ensuite reprendre dans la dernière strophe. En effet après avoir décrit le tableau représentant le front, symbolisé par les sensations brutes et immédiates ressenties dans les deux quatrains, la scène se déroule maintenant à l’arrière auprès des mères » et nous peint un deuxième tableau. Cette fois Rimbaud emploi des émotions directes pour évoquer l’ « angoisse » de celles-ci face au massacre de la guerre et de leurs fils. La scène e déroule alors dans un cadre plus refermé : l’église.
La pauvreté fait aussi partie de la guerre, avec ces mères qui effondrées n’ont à donner qu’ « un gros sou lié dans leur mouchoir » et qu pleurent « sous leur vieux bonnet noir Le registre pathétique est présent dans les mères « pleurant », qui sont « ramassées dans l’angoisse le registre accentue la détresse des mères face à la guerre. Le poème de Rimbaud dénonce cette réalité horrible qu’est la guerre, où les hommes sont réduits à des couleurs, à des « tas fumant » pendant que la population à l’arrière ne peut que se tourner vers l’Eglise.