control social

Le contrôle social Définition Des sarcasmes aux peines de prison, en passant par les remises de peine et les félicitations, le contrôle social désigne l’ensemble des pratiques sociales, formelles ou informelles, qui tendent ? produire et à maintenir la conformité des individus aux normes de leur groupe social. Ses modalités varient d’un type de société à l’autre. Ses effets sont discutés : ciment de la cohésion sociale pour les uns, il est un instrument de domination pour les autres. . Les modalités du contrôle social . 1 Sanctions formell vien « ext Le contrôle social pro de _ • . anctions : un écart ? u contrevenant — e • r jugements et par actions qui signalent u groupe — qu’il doit sy conformer. Ces sanctions peuvent être négatives (railleries, réprobations, mépris public, mise au ban, amende, etc. ), mais aussi positives (médailles officielles, félicitations scolaires, compliments moraux, etc. ). Le contrôle social est dit formel lorsque les jugements et les sanctions de conformité sont exercés par des organisations spécialisées (une police, des tribunaux, une administration pénitentiaire, etc. , informel lorsqu’il est appliqué par chacun des membres du groupe, de manière diffuse : une peine de prison nfligée à un criminel après arrestation et condamnation pénale relève du contrôle social formel ; Ihilarité déclenchée par une tenue vestimentaire incongrue relève du contrôle social informel. « L’une est appliquée p par chacun et par tout le monde, l’autre par des corps définis et constitués écrit Émile Durkheim Les sociétés traditionnelles utilisent surtout un contrôle social informel, exercé par le groupe primaire.

Dans les sociétés plus différenciées, plus individualisées et plus bureaucratisées, le contrôle social formel exercé par l’État a pris une place répondérante, sans effacer totalement le contrôle social informel. .2 Les institutions du contrôle social Si certaines institutions — les institutions pénales – sont spécialisées dans le contrôle social, il est cependant possible de considérer que toute institution a une fonction, directe ou indirecte, manifeste ou latente, de contrôle social.

Cest évidemment le cas pour la famille, instance d’apprentissage des normes. C’est également le cas pour les églises et pour l’école, qui œuvrent explicitement à la transmission de valeurs et à la promotion de normes – parfois concurremment. Mais c’est aussi e cas pour des institutions qui n’ont pas pour fonction manifeste de conformer les individus aux normes établies. Les entreprises sont ainsi des lieux de conformation à des normes locales (la « culture d’entreprise ») ou générales (la ponctualité, l’assiduité, le respect de la hiérarchie, etc. . De même, les institutions de la protection sociale conditionnent explicitement ou implicitement au respect de normes morales l’assistance qu’elles apportent aux populations pauvres. Certains théoriciens critiques rangent également les médias de masse parmi ces institutions qui exercent une fonction latente de contrôle social. Car si la télévision, la radio et la pr 2 OF s institutions qui exercent une fonction latente de contrôle social.

Car si la télévision, la radio et la presse n’ont pas de pouvoir de sanction sociale, contrairement aux institutions précédentes, elles ont en revanche un puissant pouvoir de jugement, parfois ? leur insu, en dépit de l’impartialité dont elles se réclament. C’est le sens du modèle de propagande, une grille d’analyse critique élaborée par Edward Herman et Noam Chomsky, qui cherchent à mettre en évidence les biais systémiques qui existent dans les médias américains dominants : ceux-ci participent d’une « abrication du consentement qui contribue au contrôle social dans les démocraties libérales.

Il. Les effets du contrôle social 11. 1 Contrôle social et déviance La théorie de étiquetage » invite même à considérer le contrôle social comme un facteur paradoxal de déviance. Selon Howard Becker, la déviance résulte d’interactions sociales. La déviance est analysée ICI comme un processus interactif et séquentiel un premier acte déviant est commis (déviance primaire), il fait l’objet d’un étiquetage (stigmatisation) d’abord par les proches et ensuite par les instances institutionnalisées du contrôle social. Cette stigmatisation produit deux effets.

D’une part, elle amène l’intéressé à intérioriser l’image de soi que lui renvoie la société et ainsi à se définir lui-même comme déviant. D’autre part, elle limite ses possibilités de continuer à agir dans le cadre légal. Cette stigmatisation fait donc entrer l’individu dans un processus de déviance secondaire qui induit une nouvelle réaction de la société. On entre ainsi dans une sp 3 OF s secondaire qui induit une nouvelle réaction de la société. On entre ainsi dans une spirale dans laquelle chaque délit appelle une réaction sociale qui contribue elle-même à favoriser ? ommettre de nouveaux délits.

Ce processus a pour effet d’amplifier la déviance et d’enfermer un comportement déviant occasionnel dans une véritable culture délinquante. 11. 2 L’intériorisation du contrôle social C’est sans doute lorsqu’il se mue en auto-contrôle que le contrôle social atteint son efficacité maximale : sa capacité à prévenir les écarts à la norme n’est jamais aussi forte que lorsque c’est l’individu lui-même qui se l’applique, soit de manière inconsciente, soit en ayant l’impression de se contraindre de son propre chef.

Ce contrôle social interne ne se réduit pas à l’anticipation es sanctions du contrôle social externe, pour les rechercher (sanctions positives) ou les éviter (sanctions négatives) : il est le fruit d’un processus d’intériorisation de la contrainte, lui-même porté par trois facteurs. L’intériorisation de la contrainte est d’abord le résultat d’un processus historique : elle est l’une des caractéristiques fondamentales du « processus de civilisation » décrit par Norbert Elias.

L’historien Roger Chartier en résume la dynamique : « en Occident, entre le XIIè et leXVlllè siècle, les sensibilités et les comportements sont profondément modifiés par deux faits ondamentaux: la monopolisation étatique de la violence qui oblige à la maîtrise des pulsions et pacifie ainsi l’espace social ; le resserrement des relations interindividuelles qui implique nécessairement un contrôle plus sévère des 4 OF S relations interindividuelles qui implique nécessairement un contrôle plus sévère des émotions et des affects. ? Par ailleurs, au fil des interactions quotidiennes, l’intériorisation du contrôle social est renforcée par les rôles sociaux et des jeux de distinction dans lesquels les individus sont pris : l’auto-contrôle des émotions, la maîtrise de soi, le refoulement des pulsions, sont ‘effet d’un contrôle social que l’individu s’impose à lui-même pour tenir son rang, en particulier lorsqu’il prétend à la domination (Elias), ou pour garder la face, dans le cadre d’une mise en scène de la vie quotidienne(Goffman).

Enfin, plus fondamentalement, l’intériorisation du contrôle social est le fruit d’une socialisation : si dans les salles de classe d’un lycée, les élèves restent (très généralement) assis, ce n’est pas parce qu’après délibération (intérieure ou collective), ils auraient estimé que les sanctions négatives qu’ils encourent en se levant ’emportent sur les sanctions positives que cette bravoure leur vaudrait auprès de leurs pairs ; c’est tout simplement parce qu’après des années de socialisation scolaire, ils ne pensent plus à défier cette norme, profondément intériorisée.

Autrement dit, le processus historique et collectif d’intériorisation du contrôle social est aussi un apprentissage individuel, à l’échelle d’une vie : « chaque individu doit parcourir pour son propre compte en abrégé le processus de civilisation que la société a parcouru dans son ensemble ; car l’enfant ne naît pas « civilisé ». » S OF s