Phrase d’amorce . Ce sont les mutilés de la 1ère Guerre mondiale appelés les « gueules cassés » qui sont à l’origine de la greffe du visage. Afin de réparer les dégâts physiques et psychosociaux de la guerre, des centres sont ouverts pour proposer des méthodes de camouflage ou de réparation des visages abimés. L’expression « Gueules cassées » aurait été introduite par le colonel Yves Picot alors qu’on lui refusait l’entrée à un séminaire donné à la Sorbonne sur les mutilés de guerre. Les Hospices de Lyon furent très actifs dans ce domaine.
Introduction : La greffe du visage e reconstruire tout ou ? cause d’accident ou cette opération sont mêmes, la possibilité OF r„ti Swtp next page le qui tente de a été meurtrie s concernes par efermés sur eux- n eux un trouble psychologique important. Cimage qu’ils renvoient devient alors une obsession. Cet acte n’est donc pas anodin et il faut y avoir mûrement réfléchi avant d’envisager de changer de visage. La période d’après-greffe est donc extrêmement importante, tant au niveau psychologique qu’au niveau médical, avec le fort risque du rejet.
Avant l’opération, le patient se fait toujours une idée de ce à quoi il pourrait ressembler après l’opération. Il a donc de nombreuses ttentes de cette greffe, il imagine et idéalise souvent son futur visage. Ces attentes mènent Swige to vie' » next page mènent souvent à de nombreuses déceptions, dûes notamment à cette idéalisation. Cest pour cela qu’il faut une longue période au patient pour accepter ce visage qui deviendra le sien. b) Et la famille dans tout ça ?
On parle énormément du greffé et de sa reconstruction psychologique personnelle, mais qu’en est-il de la famille du patient ? En effet, elle aussi doit accepter ce nouveau visage, tout en rassurant et en accompagnant le patient dans sa reconstruction. La famille est en quelque sorte le relai des édecins, mais à la maison Elle jour le même rôle des médecins et des psychologues : elle aide et rassure le greffé qui a besoin de parler et d’extérioriser ses émotions. Isabelle Dinoire affirme que c’est grâce à ses amis et à sa famille si elle a tenu le coup. ) Témoignage d’Isabelle Dinoire Pour comprendre au mieux le vécu et l’aventure d’Isabelle Dinoire, nous avons décidé de retranscrire un témoignage qu’elle a accordé à un journaliste, 5 ans après son opération : Isabelle Dinoire, comment allez-vous ? Bien. Qu’est-ce qui vous aide à tenir ? Mes amis, ma famille et l’équipe médicale. Allez-vous chez un psy ? Oui, une fois par mois. Ce n’est pas beaucoup… C’est suffisant. Ça vous amène quoi d’aller chez le psy ? Ben, pas grand-chose. Ce n’est pas bien de dire ça, hein? La greffe, maintenant, elle est passée. Alors on parle de ma vie.
Mais, ça, je peux en parler avec ma volslne. Avant l’opération, vous vouliez retrouver une wie normale». Y êtes-vous parvenue ? Oui. 20F 14 Avant l’opération, vous vouliez retrouver une «vie normale». Y Cest quoi une vie normale ? Pouvoir sortir sans être dévisagée. Passer incognito. Même si, avec la médiatisation, ça n’est pas vraiment possible. On me reconnait souvent. Il y en a quelquefois qui me suivent dans les rayons de supermarchés pour voir si c’est bien moi. Certains veulent me parler. C’est agréable ? Ça l’est plus qu’au début où ils me regardaient comme des fauves.
Que vous disent-ils quand ils vous arrêtent ? Que c’est magnifique, que j’ai été courageuse. C’est sympa. Vous croyez que vous êtes une héroïne pour eux ? Apparemment. Vous, vous ne vous sentez pas héroïque ? pas tellement. Il en fallait bien une première, ça a été moi, c’est tout. I fallait quand même une immense volonté pour traverser tout ça Je ne pensais pas que j’en avais autant. Quand ça m’est tombé essus, je me suis juste dit: «Faut que tu te bouges. » Après l’opération, vous avez dit être heureuse de revenir sur la «planète humaine». Avant, sur quelle planète étiez-vous ?
Je n’existais plus. Défigurée comme j’étais… Quand on n’a pas de visage, on n’est rien. On ne peut montrer aucune émotion, les yeux, ça ne suffit pas. On ne peut pas communiquer. A quel moment vous êtes-vous dit: «Cette fois, je l’ai apprivoisé, c’est mon visage» ? Jamais. Je l’ai accepté, le visage de la donneuse, mais je sais que ce n’est pas le mien. Ce n’est pas le sien non plus. C’est un troisième visage alors ? Oui. C’est un autre visage. C 30F 14 n’est pas le sien non plus. Cest un troisième visage alors ? Oui. C’est un autre visage. Cest ma nouvelle vie. Vous ne dites jamais amon visage» ? Non.
Une fois j’ai dit: «Ça me gratte à mon nez». Et puis j’ai tout de suite dit à ma fille: «Mais que je SUIS bête, ce n’est même pas le mien. » Elle m’a regardée et elle m’a dit: «Ben si, c’est le tien. »Avant l’opération, le patient se fait toujours une idée de ce à quoi il pourrait ressembler après l’opération. Il a donc de nombreuses attentes de cette greffe, il imagine et Idéalise souvent son futur visage. Ces attentes mènent ouvent à de nombreuses déceptions, dûes notamment à cette idéalisation. C’est pour cela qu’il faut une longue période au patient pour accepter ce visage qui deviendra le sien. édecins, mais à la maison. Elle jour le même rôle des médecins 4 4 vécu et l’aventure d’Isabelle Dinoire, nous avons décidé de retranscrire un témoignage qu’elle a accordé à un journaliste, 5 ans après son opération . ma voisine. Cest agréable ? Ça l’est plus qu’au début où ils me regardaient 4 j’en avals autant. Quand ça m’est tombé dessus, Je me suis juste dit: «Faut que tu te bouges. » n’existais plus. Défigurée comme J’étais… Quand on n’a pas de Vous ne dites jamais «mon visage» ? Non. Une fois j’ai dit: «Ça me que je suis bête, ce n’est même pas le mien. ? Elle m’a regardée et elle m’a dit: «Ben si, c’est le tien. » attentes de cette greffe, il imagine et idéalise souvent son futur visage. Ces attentes mènent souvent à de nombreuses déceptions, dûes notamment à cette idéalisation. Cest pour cela qu’il faut une longue periode au patient pour accepter ce visage qui deviendra le sien. patient ? En effet, elle 6 4 reconstruction psychologique personnelle, mais qu’en est-il de la famille du patient ? En effet, elle aussi doit accepter ce nouveau isage, tout en rassurant et en accompagnant le patient dans sa reconstruction.
La famille est en quelque sorte le relai des Ce n’est pas beaucoup… Cest suffisant. Avant l’opération, vous vouliez retrouver une avie normale». Y vraiment possible. On me reconnaît souvent. Il y en a quelquefois qui me suivent dans les rayons de supermarchés pour voir si c’e en a quelquefois qui me suivent dans les rayons de supermarchés pour voir si c’est bien moi. Certains veulent me parler. Vous, vous ne vous sentez pas héroïque ? Pas tellement. Il en Il fallait quand même une immense volonté pour traverser tout ça ! Je ne pensais pas que j’en avais autant.
Quand ça m’est tombé yeux. ça ne suffit pas. On ne peut pas communiquer. Cest un autre visage. Cest ma nouvelle vie. elle m’a dit: «Ben si, c’est le tien. » Avant l’ B4 bête, ce n’est même pas le mien. » Elle m’a regardée et elle m’a dit: «Ben si, c’est le tien. » qu’il faut une longue période au patient pour accepter ce visage c’est grâce à ses amis et à sa famille SI elle a tenu le coup. Ce n’est pas beaucoup… C l’équipe médicale. C’est quoi une vie normale ? Pouvoir sortir sans être dévisagée. vraiment possible. On me reconnaît souvent. Ily en a quelquefois 0 4