Article « Au collégial : nouveau programme et dissertation explicative » Vital Gadbois Québec français, no 96, 1995, p. 77-81. Pour citer cet article, utiliser l’information suivante http://id. erudit. org/iderudit/44348ac Note : les règles d’écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir. Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érud’t (y compris la reproduction) est assujettie à sa politiq dutilisation que vous OF p g http://www. erudit. r Érudit est un consorti ns but lucratif omposé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec ? Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d’édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Pour communiquer avec les responsables d’Érudit : erudit@umontreal. ca Document téléchargé le 31 January 201 5 03:40 On trouvera ici un petit dossier sur la dissertation explicative dans le cadre du nouveau programme de langue maternelle et de littérature francophone au collégial.
Un premier texte présente une perspective critique NOUVEAU PROGRAMME : UNE PERCEPTIVE CRITIQUE L’occasion et le contexte Le nouveau programme de formation générale commune en « Langue d’enseignement et littérature » a été rendu public en janvier dernier. Il faisait suite a) à une commission parlementaire qui demandait qu’on resserre les programmes de français, qu’on assure une plus grande maitrise de la langue, qu’on assure une culture générale plus solide.
L’ex-ministre Robillard répétait que la littérature devait être le fondement de cette maîtrise et de cette culture , b) à une consultation marathon des départements ar un questionnaire fleuve qu’il fallait traverser en 48 heures, dont les tenants et aboutissants n’ont pas été explicités et les résultats n’ont pas été diffusés ; c) à la « ponte express » d’un comité multipartite, composé notamment de professeurs reconnus pour leur culture et leur sagesse, supervisés par un comité de plus grands sages encore, et dont la production QUÉBEC français • HIVER 1995 • NUMÉRO 9 6 a été passée à la moulinette des techniciens docimologues et taxinomistes ; d) à deux versions, la première ne présentant que quelques grandes orientations (disparition de la éflexion sur la langue, disparition de l’enseignement par genre, accent mis sur la compétence terminale : analyse, dissertation explicative, essai critique ), la deuxième présentant de plus un cours classique express, basé sur l’histoire de la littérature française, avec la notion de courant littéraire comme fondement ; e) à une consultation vapeur des dé artements de français qui recommandai e plus de 4 consultation vapeur des départements de français qui recommandaient qu’on fasse plus de place à la littérature québécoise, au théâtre, aux genres littéraires, qui réclamaient un peu de souplesse et uelques mois pour assurer une implantation pédagogique et didactique sérieuse à un changement majeur de programme. EfflfflECHEEEHiTO Le résultat Balayant du revers de la main rapports, résultats de consultation et vingt-cinq ans d’enseignement, le contenu de ces programmes propose un retour à la culture (française pour l’essentiel), aux grands classiques (français pour l’essentiel), une incitation au parcours historique de l’écriture (française pour l’essentiel), l’analyse thématique et stylistique comme axes exclusifs d’interrogation de l’œuvre littéraire, un retour aux courants littéraires (toutes es œuvres étudiées doivent en dépendre), l’abandon de la littérature universelle (adieu Homère, Dante, Dostoïevski, Virgile, Cervantes, Hemingway), la mise en perspective (en berne ? ) de la littérature québécoise, à évaluer à l’aune de la littérature française, l’abandon de la pratique théâtrale (c’est 23 000 entrées au théâtre, près de des billets, qui ne se vendront plus), la disparition de l’écriture littéraire comme moyen pédagogique, la disparition du cours traditionnel de linguistique et donc le bâillon sur la réflexion de la place de la angue dans la société québécoise, le retrait du champ des cours complémentaires des cours de langue et de littérature française et québécoise (toute la discipline 601).
Pour chacun des trois ensembles c’est le nouveau mot pour par 30F 14 discipline 601). Pour chacun des trois ensembles (c’est le nouveau mot pour parler des cours) composant la formation générale commune en langue d’enseignement et littérature (c’est la nouvelle expression pour désigner le français), il y a une compétence terminale propre et exclusive : l’analyse littéraire, la dissertation explicative, l’essai critique. Trois concepts mal connus, du moins sous cette dénomination, trois compétences plus ou moins pratiquées jusqu’à ce jour dans les collèges, et pourtant trois compétences terminales et très certainement trois objets d’évaluation terminale.
Un unique modèle de définition des cours devient universel et entraîne des conséquences majeures sur la didactique et la pédagogie de l’ordre collégial chaque cours ou ensemble aura pour objectif de faire acquérir une seule compétence, laquelle se décompose en éléments à acquérir progressivement ; en regard de chacun de ces éléments, des critères de erformance définissent des standards. Et dans le cas de la formation générale commune, en regard de chaque critère de performance, des activités d’apprentissage sont définies. L’ensemble est prescriptif. L’ANALYSE LITTERAIRE, LA DISSERTATION EXPLICATIVE ET L’ESSAI CRITIQUE Ce qui est demandé, du cours 1 au cours 3 de la formation générale commune en « Langue d’enseignement et littérature », se situe essentiellement dans l’énoncé des trois compétences terminales, fondées sur des habiletés générales communes mais distinctes et dans leurs exigences et dans la façon ont leurs sujets sont éno 4 4 façon dont leurs sujets sont énoncés.
Trois compétences fondées sur des habiletés générales communes Certes, les trois compétences en titre exigent qu’on sache lire et analyser un sujet, recueillir un contenu littéraire pertinent pour traiter le sujet à la suite d’un relevé et d’une mise en séries de faits et ? l’énonciation d’idées, élaborer un plan de rédaction à la suite d’une pratique de la grande variété de plans, maîtriser un registre de langue soutenu et discursif, maîtriser également la construction de aragraphes variés d’introduction, de développement et de conclusion, enfin respecter un protocole de rédaction et de présentation d’un travail intellectuel. Trois compétences terminales distinctes Toutefois, ces trois compétences sont différentes dans leurs exigences formulées par le programme • dans le cours 1, une analyse littéraire de 750 mots portant sur les thèmes majeurs et les procédés de style d’un extrait d’œuvre (ou d’une œuvre complète si elle est brève) appartenant à un courant littéraire ; cet extrait est habituellement accompagné des éférences d’usage sur l’auteur et son œuvre, et d’une recommandation de traitement : Faites l’analyse littéraire de « Je vis, je meurs extrait de Élégies et sonnets (1555) de Louise Labé (1524-1566).
Vous vous attarderez au thème de l’amour, aux effets et à la puissance de ce sentiment, rendus, entre autres, par des procédés comme les figures de rapprochements, le vocabulaire des sensations et le jeu des pronoms personnels. dans le cours 2, une dissertation explicative de 1 000 mots portant sur les thèmes et le langage de textes issus de courants littéraires, à partir d’une Q U ÉB C français • HIVER 1995 • NUMÉRO 96 liste de sujets déterminés ; ces textes sont habituellement accompagnés des références d’usage sur l’auteur et son œuvre : Le réalisme de Flaubert a une cible, contrairement à celui de Maupassant. Montrer à l’aide de « Deux amis » et de Madame Bovary. ?? dans le cours 3, un essai critique de 1 250 mots portant sur les thèmes, le langage et l’imaginaire d’une œuvre québécoise d’aujourd’hui comparée ? une œuvre francophone ; un sujet déterminé lui est fourni : On prétend que le réalisme du roman québécois des années rente doit hélas beaucoup trop au réalisme français du dix-neuvième siècle. À l’aide de Trente arpents de Ringuet et de Madame Bovary Ae Flaubert, discuter ce point de En somme, voici les éléments de contenu des sujets présentés aux étudiants et étudiantes lors d’un examen. LESLI JET* COMPREND IL + 1. le ou les textes littéraires avec chose (c’est la consigne) : mais, contrairement à la recommandation de l’analyse littéraire, dans le cas de la dissertation comme de l’essai, le sujet est une invitation qu’il faut prendre comme un ordre dont il ne faut déroger sous au 6 4