Anthologie Guangyi TANG Sommaire préface -2 Expression des sentiments – Paul Verlaine, (Chanson d’automne) , Poèmes saturniens – Victor Hugo, (Elle était déchaussée) , Les Contemplations or 12 Sni* to View jeux sur le langage -Guillaume Apollinaire, (Il pleut) , Calligrammes -Francis Ponge, (Notes prises pour un oiseau), La rage de l’expression –6 La réflexion du sens de la vie Charles Baudelaire, (l’albatros), Les fleurs du mal François Villon, ‘épitaphe villon (ou ballade des pendus) -g Engagement chaque fonction pour que l’on puisse comprendre mieux les fonctions de la poésie et comment la poésie évolue ans l’histoire.
Dans la section de l’expression des sentiments, on a choisi un poème, (Chanson d’automne), qui trahit la tradition de la poésie. Dans ce poème Verlaine tente d’exorciser par la musique l’inquiétude de son âme. Mais dans ce poème, la tristesse est plus précise : nostalgie du passé, inquiétude de se sentir emporté, sans pouvoir réagir par « un vent mauvais ». Le rythme traduit ce sentiment complexe fait d’angoisse et d’abandon, par le jeu délicat des vers de trois et quatre syllabes. Ces mètres courts donnent à la rime qui revient ? intervalles réguliers, des résonances articulièrement suggestives.
Le deuxième poème, (Elle était déchaussée) est un poème romantique prônant de privilégier l’expression des sentiments et des sensations. Ce poème décrit de manière très sensuelle le plaisir de la rencontre amoureuse dans un rêve. Cette impression onirique découle à la fois du personnage féminin, un peu mystérieux, du rôle actif joue par la nature dans le scenario amoureux. Dans la section du jeu sur le langage, (Il pleut) qui fait partie des Calligrammes met en forme de mots qui représentent un dessin, une image en relation avec le contenu du texte.
Le poème est omposé de cinq propositions, lignes sans aucune ponctuation ni rime. pas de vers car pas de régularité. Le poème est donc en vers libres. Il s’agit d’un poème reprenant le th 12 pas de reprenant le thème classique de l’amour et celui de la fuite du temps rendu sensible par une métaphore naturelle. L’originalité de ce poème est qu’il reflète par son dessin son thème majeur. Le dessin ajoute du sens au texte. Apollinaire veut ainsi arriver à un art unique : la peinture et la poésie ici. Notes prises pour les oiseaux) reprend le philosophe Cratyle que le mot est une imitation de ce qu’il désigne. Sous ce principe, ce poème redéfinit le mot « oiseau » avec la phonétique et le graphisme de l’écriture. Dans ce poème pour parler des oiseaux il s’intéresse au mot oiseau et non pas à l’animal ou à ses connotations, ce qui correspond à la pensée de Sartre: (Le poète a choisi un fois pour toutes l’attitude poétique qui considère les mots comme des choses et non comme des signes) . Dans la section de la réflexion du sens de la vie, (L’albatros) traduit le sens de la vie du poète.
Baudelaire choisit « un symbole plus douloureux » : l’Albatros représente « la dualité de l’homme ? : majestueux dans le ciel, son élément, mais ridicule sur terre et au contact des hommes. De même, le poète se situe au-dessus du commun des hommes pour ses poèmes, mais mêlé à la foule, il n’est rien et devient ridicule. Baudelaire a recours à une image très suggestive pour dépeindre sa propre condition dans une société qui l’ignore complètement. Baudelaire ainsi faisait partie de la génération des poète 19 une société qui l’ignore complètement.
Baudelaire ainsi faisait partie de la génération des poètes maudits, c’est-à-dire non compris par les gens de son époque. (L’Epitaphe Villon) , ou La Ballade des pendus, considéré comme le testament du poète (il l’écrit alors qu’il 2 s’attend à être pendu), est l’expression d’une émotion sincère justifiée par l’existence tourmentée du poète qui est particulièrement pathétique car elle nourrit les formes apparentes du lyrisme en lul donnant une dimension biographique, personnelle et en instaurant un dialogue privilégié avec le lecteur, témoin compatissant des souffrances endurées auxquelles elle donne.
Mais Villon y donne également la parole à des pendus moraux qui proclament l’universalité du genre humain, nvitant ainsi le destinataire à s’identifier au sujet de l’énonciation et à se placer sous le regard de Dieu. Dans la section de l’engagement, (Ce coeur qui halssait la guerre»témoigne de l’engagement de Desnos dans la résistance, engagement qui lui value la déportation et lui coûta la vie. Il s’agit bien d’un poème qui est un appel au combat et qui témoigne de la prise de position de l’écrivain face à l’Histoire de maniere à la fois argumentative et poétique.
Desnos nous montre son attachement à la vie et nous signale l’absurdité d’une vie sans liberté. (Le renégat) dessine un ortrait péjoratif et caricatural de son frère noir soumis comme un esclave volontaire au monde des blancs. Le poète renvoie à une prise 2 son frère noir soumis comme un esclave volontaire au monde des blancs. Le poète renvoie à une prise de conscience de l’identité noire, dans le monde colonial. C’est aussl la revendication d’une appartenance à une culture autre et une condamnation du racisme.
Dans (Chanson) extraite de Les Châtiments, Victor Hugo proclame son admiration pour Napoléon l, pour mieux accabler de ses sarcasmes Napoléon Ill qu’il a surnommé « Napoléon le petit ». La tonalité est d’ailleurs donnée par la préface ou Hugo écrit : « Si l’on met un bâillon à la bouche qui parle, la parole se change en lumière, et l’on ne bâillonne pas la lumière ». Le texte Chanson que nous allons voir ici illustre ce combat du poète. pour conclure, cette anthologie poétique illustre bien les fonctions de la poésie.
Elle présente aussi l’évolution de la poésie dans l’histoire en nous montrant les différentes façons d’traiter un sujet commun, comme Verlaine exprime ses sentiments par le jeu syllabes qui expose (l’art pour l’art) du Parnasse , mais le poème romantique d’Hugo qui parait raditionnel utilise ‘enjambement et la coupure différente à la tradition. Paul Verlaine, (Chanson d’ automne), Poèmes saturniens Les sanglots longs Des violons De l’automne Blessent mon cœur D’une langueur Monotone.
Tout suffocant PAGF s 9 l’heure, Je me souviens Des jours anciens Et je pleure Et je m’en vais Au vent mauvais Qui m’emporte Deçà, delà, pareil la Feuille morte. VINCENT VAN GOGH, LA CHUTE DES FEUILLES Paul Verlaine, au début de sa carrière poétique, situe son art dans les tendances du parnasse. « La poésie c’est le rythme » a dit Verlaine. Il innove dans » l’Art poétique » surtout par la musique des ers qui crée la suggestion. Il aime utiliser l’impair qui est une rupture nette avec la prosodie classique. Victor Hugo, (Elle était déchaussée), Les Contemplations Elle était déchaussée, elle était décoiffée, Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants ; Moi qui passais par là, je crus voir une fée, Et je lui dis: Veux-tu t’en venir dans les champs ? Elle me regarda de ce regard suprême Qui reste à la beauté quand nous en triomphons, Et je lui dis: Veux-tu, c’est le mois où l’on aime, Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds ? Elle essuya ses pieds à [‘herbe de la rive ; Elle me regarda pour la seconde fois, Et la belle folâtre alors devint pensive.
Oh! comme les oiseaux chantaient au fond des bois ! Comme l’eau caressait do aze ! PAGF 19 intellectuel engagé, ce qui sont incarnés par ses oeuvres littéraires englobant la poésie, le roman et le théâtre. Jeux sur le langage Guillaume Apollinaire, (Il pleut) , Calligrammes Il pleut des voix de femmes comme si e Iles étaient mortes meme dans le souvenir Cest vous aussi qu’il pleut merveilleuses rencontres de ma vie ôgouttelettes Et ces nuages cabrés se prennent ? hennir tout unlvers de 7 2 ressemble au profil de Voiseau au repos.
Et oi et eau de chaque côté de l’s, ce sont deux gras filets de viande qui entourent le bréchet. Francis Ponge, appartenu au mouvement surréaliste, s’est attaché à changer les normes poétiques traditionnelles en écrivant des poèmes en prose, mettant en valeur les objets triviaux dans la poésie 7 Réflexion sur le sens de la vie Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers. ? peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leu s grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d’eux. Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule I Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid ! L’un agace son bec avec un brûle-gueule, L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait ! Le Poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l’archer ; Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
Charles-Pierre Baudelaire est un poète français. « Dante dune époque déchue »selon le mot de Barbey d’Aurevilly, nourri de romantisme, tourné vers le lassicisme, à la croisée e PAGF 12 modernité P, il occupe une place considérable parmi les poètes français 8 François Villon, (L’épitaphe Villon (ou ballade des pendus) » Frères humains, qui après nous vivez, N’ayez les coeurs contre nous endurcis, Car, si pitié de nous pauvres avez, Dieu en aura plus tôt de vous mercis.
Vous nous voyez ci attachés, cinq, six : Quant à la chair, que trop avons nourrie, Elle est piéça dévorée et pourrie, Et nous, les os, devenons cendre et poudre. De notre mal personne ne s’en rie ; Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre ! Se frères vous clamons, pas n’en devez Avoir dédain, quoique fûmes occis Par justice. Toutefois, vous savez Que tous hommes n’ont pas bon sens rassis. Excusez-nous, puisque sommes transis, Envers le fils de la Vierge Marie, Que sa grâce ne soit pour nous tarie, Nous préservant de l’infernale foudre.
Nous sommes morts, âme ne nous harie, La pluie nous a débués et lavés, Et le soleil desséchés et noircis. Pies, corbeaux nous ant les yeux cavés, Et arraché la barbe et les sourcils. Jamais nul temps nous ne sommes assis puis çà, puis là, comme le vent varie, A son plaisir sans cesser nous charrie, Plus becquetés d’oiseaux que dés à coudre. Ne soyez donc de notre confrérie ; Prince Jésus, qui sur tous PAGF seigneurie : A lui n’ayons que faire ne que soudre. Hommes, ici n’a point de moquerie ; Illustration de la Ballade des pendus.
Gravure (1490). (Bibliothèque du musée Condé, Chantilly. ) François Villon est le poète français le plus connu de la fin du Moyen Âge où la poésie lyrique arrive à l’apogée. Son œuvre n’est pas d’accès facile sans notes et sans explications. Sa langue ne nous est pas toujours accessible. Les allusions au Paris de son époque, son art du double sens et de l’antiphrase rendent souvent son texte difficile, même si ‘érudition contemporaine a éclairci beaucoup de ses obscurités.
Robert Desnos, (Ce cœur qui haïssait la guerre) , L’honneur des poètes Ce coeur qui haïssait la guerre voilà qu’il bat pour le combat et la bataille ! Ce coeur qui ne battait qu’au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit, Voilà qu’il se gonfle et qu’il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haine. Et qu’il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent Et qu’il n’est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne 10 Comme le son d’une cloc ‘émeute et au combat.