Partie 3 : L’approche classique Introduction Avec le courant classique, nous abordons la première véritable école économique. Une grande partie de ses enseignements sont encore repris de nos jours. • Le contexte On est dans la seconde moitié du XVIIIème siècle et l’Angleterre est en effervescence industrielle. Parmi le noter • La disponibilité d’u Ces capitaux appart or 19 Sni* to View ébut de la révolution e époque, on peut capital financier. ne bourgeoisie jusque-là essentiellement commerciale et tinancière ; • Ily a également une masse de travailleurs prête à vendre ses ervices, surtout depuis l’exode rural provoqué par les enclosures ; • Enfin, sur le plan technologique et scientifique, plusieurs avancées sont réalisées avec le développement du machinisme dans les secteurs métallurgique et du textile qui s’ajoute ? l’apparition de la machine à vapeur en 1774.
Sur le plan social, cette abondance de la main d’œuvre contribue ? la détérioration des conditions des salariés. On y travaille pendant des journées longues de 12 à 15 heures alors que les salaires suffisent à peine à couvrir le minimum vital. Il n’y a ni congés ni st représenté par des auteurs essentiellement anglais (Adam SMITH, David RICARDO, homas Robert MALTHUS… ) et le français Jean Baptiste SAY.
Deux éléments essentiels de base caractérisent cette école • Sur le plan doctrinal, tous les auteurs sont rattachés ou se réclamant de cette école sont en faveur de la défense de la doctrine libérale, c’est-à-dire le laisser faire, la primauté du marché et la proscription de l’intervention de l’État • Sur le plan de l’analyse et des recommandations, donc de politique économique, on trouve parfois de profondes divergences entre les différents auteurs. Il va sans dire que ces auteurs sont d’accord sur plusieurs aspects sinon ils ne constitueraient pas une même école.
Nous analyserons les principaux auteurs tels qu’Adam Smith, David Ricardo et Jean baptiste Say. L’apport d’autres auteurs classiques sera souligné mais de façon plus succincte. • Adam SMITH et le concept de la main invisible • Présentation de l’auteur Adam Smlth est né en 1723 à Glasgow en Écosse. Il est décédé en 1790 à ‘âge de soixante-sept ans. Renonçant à la carrière ecclésiastique (religieuse) pour laquelle il était prédestiné, A Smith enseigne la littérature puis la philosophie à l’université d’Édimbourg. En 1979, il publie un ouvrage « la théorie des sentiments moraux».
Comme d’autres auteurs avant lui (Hobbes, J. Lockes) Smith s’interroge sur la dualité qui existe entre deux sentiments opposés : le principe de l’utilité qui fait que l’humain cherche toujours son intérêt indlviduel et le sentiment du devoir envers autrui, envers la société…. Si certains moralistes expliquent cela par la religion, A devoir envers autrui, envers la société…. Si certains moralistes expliquent cela par la religion, Adam Smith donne une autre nterprétation. Selon lui, l’Homme agit non seulement en fonction de son intérêt personnel mais aussi par le jugement que les autres portent sur son engagement.
Néanmoins, il n’omet pas de souligner que l’ordre social est bâti sur la tendance à admirer les riches et les puissants et l’assimilation de la réussite et du mérite à la fortune. C’est cela qui explique selon Smith que les classes inférieures et moyennes ont des comportements vertueux. La vertu étant perçue comme la voie menant à la fortune. C’est la raison pour laquelle également la classe riche est moins ertueuse car en réalité fortune et vertu sont souvent opposées. Implicitement, Adam Smith reconnait l’opposition qui peut exister entre justice sociale et ordre économique.
Cette attitude est très différente de celle des physiocrates qui nient ce problème. En dépit de tout cela, Smith défend une position très libérale. Il fait de la liberté dans la poursuite de la richesse une condition de tout progrès. Il nuance à l’occasion l’ampleur des inégalités sociales. Pour mieux saisir son œuvre nous allons présenter quelques-unes de ses plus importantes propositions économiques ?? Les propositions économiques dAdam Smith Bien que philosophe, la contribution de Smith se situe surtout dans le domaine économique.
Sa principale œuvre a pour titre «recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations». Ce texte est considéré comme le texte fondateur du libéralisme économique tandis que son auteur est considéré par certains éc le texte fondateur du libéralisme économique tandis que son auteur est considéré par certains économistes comme le père fondateur de la science économique. En tant que philosophe, il s’intéresse à plusieurs auteurs. Mais, son voyage en France et sa rencontre avec François Quesnay le conduit à s’intéresser d’avantage à féconomie politique. ?? Parmi les contributions de Smith certaines datent d’avant son œuvre majeure (richesse des nations) de 1776. Pour expliquer la richesse des nations Adam Smith invoque l’importance de la division du travail. Il illustre cela à travers l’exemple de la production des épingles. Si la fabrication des épingles était confiée à une seule personne depuls la prospection et rextraction du minerai jusqu’à a finalisation du produit, on aurait une seule épingle par année.
Si cette production est confiée à un artisan pour lequel on fournit également du fil à laiton, on obtiendrait 20 épingles par jour. Enfin, si le processus de spécialisation est poussé plus loin et le travail est effectué dans une manufacture, alors la production passerait à 200 épingles par jour et par salarié. Autrement dit, si vous prenez la même personne, son rendement sera différent selon qu’il travaille en usine ou lorsqu’il travaille seul en intervenant tout au long de la chaine de production, d’amont en aval.
La division du travail signifie également spécialisation des taches. C’est d’ailleurs cette spécialisation des taches qul augmente la productivité des employés ; • Cidée de l’augmentation de la richesse par le biais de la division du travail est pertinente, elle n’est pas pour autant suffisante. Elle suppos biais de la division du travail est pertinente, elle n’est pas pour autant suffisante. Elle suppose l’implantation de manufactures et (usines), ce qui passe par un grand effort en matière d’investissement. Le financement de l’investissement présuppose à son tour beaucoup de capitaux.
Autrement dit l’épargne est un préalable à toute croissance économique. ?? Cet accent mis sur l’importance majeure de l’épa gne, est un trait distinctif de toute l’école classique ou de ceux qu’on appelle les tenants de l’approche de l’offre par opposition aux adeptes de l’approche par la demande. Ainsi, pour Smith et ses disciples, c’est l’épargne qui permet de financer l’achat d’équipements mais aussi l’achat ou la location de bâtiments, de terrains ou tout ce qu’on appelle aujourd’hui les coûts fixes. capital obtenu par l’épargne est également indispensable pour les approvisionnements en matières premières, le paiement de salaires ainsi divers autres ervices (transport, conseil,… ) jusqu’à ce que les produits soient vendues et les recettes perçues. En d’autres termes, l’épargne est également nécessaire au financement des coûts variables. • De manière générale, pour les classiques, l’épargne est non seulement une condition nécessaire de la croissance, elle est également une condition suffisante.
Le raisonnement est développé en trois temps: 4. 1) La croissance dépend de l’accumulation du capital 4. 2) l’accumulation du capital ne peut se produire que si une partie du revenu est épargnée. C’est pourquoi, ce n’est pas alable pour les sociétés primitives vivant de la chasse et de la cueillette, sociétés au sein desquelles il n PAGF s OF lg les sociétés primitives vivant de la chasse et de la cueillette, sociétés au sein desquelles il ny a pas vraiment de croissance soutenue de l’économie. our revenir au point précédent (42), sans cette partie du revenu qui est mise de côté périodiquement (à chaque paie, chaque mois ou chaque année) tant par les ménages que par les entreprises elles-mêmes, on ne peut financer la croissance des périodes ultérieures. A titre d’exemple, un ménage qui n’a as épargné au préalable ne peut espérer se lancer dans rachat d’une maison. De la même façon, une entreprise qui n’a aucune réserve procède rarement à une acquisition majeure financée exclusivement par endettement ou augmentation de capital.
L’endettement augmente considérablement les risques financier et opérationnel d’une entreprise, tandis qu’une augmentation de capital conséquente dilue fortement les actionnaires en place Nonobstant ces considérations, il ne faut perdre de vue que peu importe l’origine de ces capitaux, dette ou augmentation de capital, c’est une épargne d’autres agents ; . 3) L’épargne est une condition nécessaire et suffisante à la croissance car l’intégralité de l’argent épargnée est entièrement consommée.
Sur ce point, certains économistes, notamment, ceux du courant dit hétérodoxe tels que les keynésiens et les socialistes ne sont pas d’accord. Ces derniers mettent en avant le fait que la partie épargnée soit trop élevée par rapport à la partie du revenu consacrée à la dépense, soit l’acquisition de biens et services. Dans ce cas, la demande adressée aux entreprises peut s’avérer insuffisante pour susciter de nouveaux investissements de dressée aux entreprises peut s’avérer insuffisante pour susciter de nouveaux investissements de leur part. De ce fait Vépargne ne sera pas investie.
Dans ces conditions, l’épargne n’est pas une condition suffisante de la croissance. Selon les économistes hétérodoxes, cette fausse conclusion résulte d’une double erreur. • L’épargne sert à financer l’investissement donc à financer le versement de salaires aux travailleurs d’une part et au financement de ;’acquisition d’équipements, de matières premières, d’installations… d’autre part. Toutefois, si les ntreprises sont pessimistes sur l’état de la demande, elles n’investiront pas assez. Autrement dit l’épargne constituée ne sera pas totalement dépensée. ?? La seconde erreur tient à l’acceptation même qu’ont les classiques de la monnaie qu’ils considèrent comme étant neutre. Or selon les keynésiens, la monnaie n’a pas que deux fonctions (moyen de paiement et unité de compte). Elle a également celle de réserve de valeur, c’est-à-dire qu’elle peut être désirée pour elle-même et donc thésaurisée (conservée). Dans ce cas, l’épargne ne revient pas nécessairement dans le circuit ?conomique pour alimenter la demande et donc à nouveau elle n’est plus une condition suffisante de la croissance. ?? Théorie de la valeur travail Nous avons souligné précédemment que chez Smith la division du travail est un puissant facteur qui concoure à l’augmentation de la richesse. Mais, cette division du travail n’est pas elle-même la richesse. Cette dernière provient du travail. Adam Smith précise à cet égard «la valeur d’une denrée quelconque pour celui qui la possède et qui al précise à cet égard «la valeur d’une denrée quelconque pour celui qui la possède et qui a Vintention de l’échanger pour ne autre chose est égale à la quantité de travail que cette denrée le met en état d’acheter ou de commander».
Analysons cette citation. Si une marchandise X nécessite une quantité de travail donnée, par exemple dix heures, alors elle peut permettre d’acheter une autre marchandise dont la production nécessite également dix heures de travail. Ici la valeur d’un bien (ou service) est égale à son coût d’opportunité en terme de travail. Cette définition n’est toutefois pas sans poser de problème lorsqu’on examine la répartition des revenus au sein de l’entreprise.
Les alariés reçoivent des salaires en contre partie du temps pendant lequel ils offrent leurs services à la compagnie. Cette explication est également valable pour une autre catégorie de personnel, à savoir les cadres et les membres de la direction. Toutefois comment interpréter les revenus perçus par les actionnaires et les créanciers, en l’occurrence les dividendes et les intérêts. Ce n’est pas une contrepartie d’un quelconque travail dans la mesure où ces deux catégories ne travaillent pas souvent au sein de l’entreprise.
La justification peut être formulée comme suit : Pour btenir un revenu suffisamment élevé permettant de rémunérer tous les facteurs de production (travail, capital, terre… ) la valeur d’une marchandise mesurée par la quantité de travail qu’elle peut commander (ou acheter) doit être supérieure à la quantité de travail incorporée dans la production de cette marchandise ( prix de vente supérieur au cout de prod incorporée dans la production de cette marchandise ( prix de vente supérieur au cout de production).
En d’autres termes, on doit distinguer ici la valeur marchande de la valeur normale basée sur le coût de production. Néanmolns, selon Smith mais aussl David Ricardo, le libre jeu du marché va avoir tendance à éliminer les écarts entre les deux valeurs (prix naturel et prix du marché). Exemple: Si la demande pour les produits de l’entreprise est forte le prix du marché sera supérieur au prix naturel ce qui fait grimper le taux de profit.
Cette situation se traduit par afflux de nouveaux capitalistes (entreprises) attirés par les perspectives élevés de profit. Conséquence de cette nouvelle situation, l’offre de produit augmente d’où une baisse du prix de marché et un retour vers le prix naturel ou prix d’équilibre (Craqphiques) En dépit de cette précision, la théorie de la valeur travail de Smith et Ricardo demeure insatisfaisante, même si l’auteur écossais n’ignore pas que le profit ne rémunère aucun travail, mais il est plutôt proportionnel au capital investi. ?? La répartition du revenu Précédemment, nous avions présenté l’idée selon laquelle le travail est la seule source de la valeur d’échange exprimée dans le prix (prix de vente). Le profit qui est une partie du prix constitue donc un prélèvement sur la valeur créée par le travail. A. Smith l’admet la valeur que les ouvriers ajoutent à la matière se ésout alors en deux parties dont l’une paye les salaires et l’autre les profits que fait l’entrepreneur…. » L’auteur fournit une analyse détaillée de cette répartition des revenus en ajoutant la re PAGF lg revenus en ajoutant la rente et les intérêts.
La rente foncière perçue par les propriétaires fermiers est une partie des profits versée par les fermiers aux propriétaires des terres. Smith explique cela par une situation de monopole due à la quantité limitée de terres. L’intérêt du capital est pour Smith une partie du profit versée à ceux qui prêtent les capitaux aux propriétaires. Par conséquent, le taux d’intérêt doit être inférieur au taux de profit. Précisions ici l’intelligence remarquable d’Adam Smith.
II explique en effet que la différence entre taux de profit et taux d’intérêt est une sorte de prime d’assurance que le prêteur paye au propriétaire pour pouvoir jouir d’un revenu garanti et non d’un revenu aléatoire comme celui qu’on realise dans les affaires. • Valeur d’échange et valeur d’usage Enfin pour finir, il faut signaler qu’Adam Smith distingue bien valeur d’échange et valeur d’usage. Il précise même «les choses qui ont la plus grande valeur d’usage n’ont fréquemment aucune aleur d’échange et au contraire, celles qui ont la plus grande valeur d’échange n’ont fréquemment que peu de valeur d’usage.
Rien n’est plus utile que l’eau mais elle ne permet d’acheter presque rien, presque rien ne peut être obtenu en échange d’elle. Un diamant au contraire n’a pas de valeur d’usage, mais on peut fréquemment l’échanger contre une grande quantité de marchandise». Cette distinction mise à part, Smith ne donne pas d’explications pour expliquer ce paradoxe de la valeur. Selon ce dernier, ce n’est pas l’utilité qui mesure la valeur d’échange bi