Commentaire

Après avoir vu dans c parvient à obtenir les îtresse, tente de lui omment Oenone (l), nous étudierons ans quelle mesure ces personnages tragiques (Il) témoignent des sympathies jansénistes de Jean Racine (Ill) Questions possibles à l’oral de français Quel est le rôle de cette scène ? En quoi cet extrait de tragédie illustre-t-il la vision racinienne de l’amour ? Comment la passion est-elle représentée ? Quel est le rôle des différents personnages dans la scène ? l- Des aveux difficiles A – Un dialogue difficile Dans la scène 3 de l’acte l, le dialogue est difficile, la parole stagne.

Leur agitation est soulignée par le champ lexical de la passion (« fureur « affreux dessein « colère « j’aime » (x3), « amour « trouble », « cruelle », « violence « horreur et une ponctuation expressive (points d’interrogation, d’exclamation, apostrophes (« O haine de Vénus ! O fatale colère B — Le rôle d’Oenone Traditionnellement, les serviteurs jouent un rôle de confident au théâtre. Leur présence est souvent l’occasion pour leurs maîtres de se confier et de livrer au public leurs pensées de façon vraisemblable. Néanmoins, Oenone a un rôle plus important qu’une simple servante ou confidente.

Elle est un personnage complexe dévoué corps et âme au bonheur de sa maîtresse. Elle rappelle ainsi qu’elle a abandonné sa famille pour s’occuper e Phèdre (« Mon pays, mes enfants, pour vous j’ai tout quitté. »), et qu’elle connaît cette dernière depuis sa naissance (« Songez- vous qu’en naissant, mes bras vous ont reçue ? »). Sa vie est si intimement liée au bonheur de sa maîtresse qu’elle meurt de chagrin de la voir dépérir (« mon âme chez les morts descendra la première »). Aussi, si Phèdre souffre d’une passion destructrice, le dévouement d’Oenone pour sa maîtresse est également dévastateur.

On retrouve dans ses répliques le champ lexical de la souffrance « morts « ma juste douleur », « l’horreur « au nom des pleurs ue pour vous j’ai versés Y, mais aussi de la passion : « Cruelle, quand ma foi vous a-t-elle déçue ? « ma fidélité « au nom des pleurs que pour vous j’ai versés Camour d’Oenone pour sa 2 fidélité », « au nom des pleurs que pour vous j’ai versés ». L’amour d’Oenone pour sa maîtresse prend la forme d’une passion dévastatrice qui contribue à déclencher le mécanisme tragique. C — Un effet d’attente La tension de cette scène repose sur un effet d’attente.

L’héroine Phèdre n’apparaît qu’à la scène 3 de l’acte l. Le spectateur attend donc l’apparition de ce personnage depuis deux scènes. Dans cette scène 3, Oenone insiste pour sortir Phèdre de son mutisme. Elle reprend sans cesse les termes employés par Phèdre pour l’inciter à dévoiler son secret. par exemple Phèdre . ût aux dieux que mon coeur fût innocent comme elles ! Oenone Et quel affreux projet avez-vous enfanté Dont votre coeur encore doive être épouvanté ? Phèdre Je meurs pour ne point faire un aveu si funeste. Mourez donc, et gardez un silence inhumain.

Oenone, en reprenant les termes employés par sa maîtresse, pousse cette dernière dans ses retranchements. Amenée préciser ses paroles, Phèdre avouer son crime après plus de 30 épliques. Toutefois Phèdre, incapable de rononcer le nom de celui qu’elle aime, le fait deviner à Oen ériphrases : « ce fils de 3 « chez les morts « mortel ennui »). Ce champ lexical de la mort s’accompagne d’un champ lexical du crime : « remords », « sang innocent », « criminelles », « affreux projet « aveu « mon crime L’aveu même de Phèdre a un effet tragique.

En effet, cet aveu ferme toute possibilité d’action : il n’y a rien faire pour éviter la honte de l’inceste. Ainsi, Œnone est comme un agent du destin : son insistance, qui mène Phèdre à avouer son secret, lance la machine tragique. B — Des personnages pathétiques Les deux personnages, dans cette scène, sont dans un état de grande souffrance. Oenone, qui devrait être la personne qui comprend le mieux Phèdre, souffre de ne pas recevoir les confidences de sa maîtresse. Son rôle est pathétique, car ce personnage n’existe que par Phèdre : si Phèdre est malheureuse, Oenone l’est aussi.

Ce parallèle entre les deux femmes est explicite lorsqu’Oenone menace de se suicider : « Mourez donc et gardez un silence inhumain. / Mais pour fermer vos yeux cherchez une autre main. / Quoiqu’il vous reste à peine une faible lumière, / Mon âme chez es morts descendra la première. » Si, par sa violence et ses supplications, elle a eu raison de Phèdre, elle souffre de se sentir impuissante à la guérir : c’est également cette impuissance qui en fait un personnage pathétique. Racine a voulu que Phèdre ans la scène 3 de l’acte lumière (vers 155). Les répliques de Phèdre sont hachées, haletantes.

Elle reste partagée entre mutisme ou aveu et craint de parler : « Ciel, que lui vais-je dire ? » (vers 247) – « Que lui dirai-je ? » (vers 565) — «Où suis-je? et qu’ai-je dit? » (vers 179). Cassonance en « i » présente dans la majorité de ses répliques enforce cette impression de souffrance aigüe : « Quel fruit espères-tu de tant de violence ? / Tu frémiras d’horreur si je romps le silence. » Oenone conduit Phèdre vers l’aveu. Mais cette dernière ne voit d’autre issue à sa souffrance que la mort, comme le souligne le chiasme aux vers 255 – 258 : Quel mortel ennui / contre tout votre sang vous anime aujourd’hui ? – Puisque vénus le veut de ce sang déplorable / je péris la dernière et la plus misérable. » Cette structure fermée souligne l’enfermement de Phèdre dans une souffrance sans issue. Ill- L’influence du classicisme et du jansénisme A- L’écriture de l’excès Dans le début de cette scène 3, Racine utilise un vocabulaire lié à des émotions excessives : « fureur », « colère « j’aime » (x3), « amour » (x3), « trouble « cruelle », « violence », « horreur ». Cette scene s’inscrit ainsi dans une vision catholique et janséniste du monde.

Racine a été élevé par les jansénistes, qui prônent une morale austère, refusent toute passion ou plaisir. Dans cette scène 3 de l’act ns apparaissent néfastes S 6 plus Hippolyte que le culte (Phèdre évoque ainsi la colère de Vénus : « Puisque Vénus le veux, de ce sang misérable/ Je péris la dernière, et la plus misérable Camour est un sentiment excessif, qui détourne l’attention de l’homme de son dieu pour se concentrer sur une créature qui ne mérite pas cette attention.