Migration

Premièrement, une probabilité d’émigration positive pour les individus éduqués devrait augmenter les rendements e l’éducation et, finalement, pourrait même conduire à une Sui # to page augmentation du no dans le pays (Bhagwa Stark et al. 1997, 199 sont généralement davantage de fonds ( Swape nextp g lifiés qui restent gwati, 1976 ; igrants qualifiés ent donc envoyer , ce qui desserre la contrainte externe du pays d’origine et favorise finalement la croissance. Troisièmement, les migrants peuvent retourner chez eux après avoir acquis d’utiles compétences à l’étranger.

Quatrièmement, les migrants, particulièrement ceux qualifiés, peuvent établir des liens commerciaux avec leur pays d’origine t y favoriser l’investissement, augmentant ainsi son attrait pour les investisseurs étrangers. Quelques-uns de ces arguments ont fait l’objet d’un examen critique dans Baini (2005b). Une analyse exhaustive et particulièrement éclaira éclairante de la fuite des cerveaux est présentée dans un autre article préparé en vue de cette conférence par Docquier (2006).

Ces questions ne sont que brièvement mentionnées dans la suite de cet article. – L’émigration qualifiée renforce-t-elle les incitations à investir 4. dans léducation ? 24 ‘argument est simple et fut très rapidement identifié par es débuts de la littérature sur le développement (Bhagwati et Hamada, 1974 ; Bhagv,’ati, 1976). Il fut ensuite largement développé par Mountford (1997) et par Stark et al. (1997, 1 998), et testé empiriquement par Beine et al. (2001 , 2003). Supposons que le Sud est doté d’une technologie moins performante.

Sous certaines hypothèses vraisemblables, les rendements de l’éducation sont inférieurs au Sud. Cependant, si (quelques) individus qualifiés sont autorisés à migrer en direction du Nord, les rendements espérés de l’éducation – la moyenne pondérée des salaires des qualifiés au Nord et au Sud, où les facteurs de ondération sont respectivement égaux à la probabilité d’émigrer et à celle de rester dans le pays d’origine – vont augmenter, renforçant ainsi les incitations à acquérir des qualifications au Sud.

L’hypothèse clé est que seuls les individus qualifiés ont une probabilité non nulle d’émigrer. Sinon, l’effet incitation pourrait prendre la direction opposée. Supposons, par exemple, que l’écart de salaire entre le Nord et le Sud est plus élevé pour les travailleurs non qualifiés que pour les travailleurs qualifiés. La possibilité d’émigrer augmenterait alors le salaire relatif des non ualifiés et réduirait les incitations à invest 2 augmenterait alors le salaire relatif des non qualifiés et réduirait les incitations à investir dans l’éducation.

De plus, la plupart de ces modèles ignorent les complémentarités stratégiques possibles entre les qualifications (Kremer, 1993). Dans de telles circonstances, anticiper les migrations d’une part non négligeable de la population peut décourager certains — particulièrement ceux pour qui les coûts d’émigration sont relativement importants — d’investir dans l’éducation. 25 Les études empiriques de l’impact de la fuite des cerveaux sur ‘éducation ne résolvent pas les ambiguités théoriques (voir Docquier, 2006, pour un résumé pertinent).

Beine et al. (2003) trouvent que les perspectives d’émigration agissent positivement sur la formation de capital humain, estimée par le changement dans la proportion d’individus dans le pays d’origine ayant reçu un enseignement supérieur. Cependant, si l’investissement dans l’éducation est mesuré par les taux d’inscription scolaire, il ne reste que très peu, sinon aucun élément qui permet d’associer la fuite des cerveaux à un investissement plus important dans l’éducation (Fair-,i 2005a). Bene et al. 2006), à partir de la base de données plus détaillée de Docquier et Marfouk (2004), concluent également que Pimpact des perspectives migratoires sur l’investissement éducatif dépend beaucoup de la façon dont il est mesuré. 4. 2 – Les émigrants contribuent-ils à la promotion des relations commerciales et financières avec leur pays d’origine ? 26 ly a plusieurs raisons de croire que les migrants peuvent avoir un impact positif sur les liens comm 3 raisons de croire que les migrants peuvent avoir un impact positif sur les liens commerciaux et financiers avec leur pays d’origine.

Premièrement, les migrants possèdent davantage d’informations sur les opportunités d’investissement dans leur pays. Même s’ils n’y retournent pas, ils peuvent donc promouvoir les relations commerciales et financières de leur pays d’origine avec celui d’accueil. Deuxièmement, la présence de migrants dans le pays d’accueil peut contribuer à pallier le manque d’information – et les préjudices qui en découlent – des natifs sur le pays d’origine des migrants.

Non seulement les immigrés peuvent diffuser des informations concernant les échanges et les opportunités d’investissement dans leur pays, ais en plus leur présence, leur dévouement au travail et leurs compétences peuvent indiquer aux natifs que le pays d’origine offre des possibilités d’investissement rentables. Dans les deux cas, les émigrés qualifiés sont a priori les plus à même de générer ce type « d’externalités de diaspora ».

Docquier et Lodigiani (2006) montrent en effet que les réseaux commerciaux sont généralement dirigés par l’émigration qualifiée. 27 Sur un ton plus prudent, on pourrait souligner qu’en général, les IDE sont attirés par les pays qui possèdent un important pôle e compétences sur leur territoire (Barba Navaretti et Venables, 2005). En outre, la présence d’entreprises étrangères est positivement corrélée avec les inscriptions dans l’enseignement secondaire et supérieur du pays (Faini, 2005a).

Des équilibres multiples peuvent donc apparaître, et notamment un équilibre sous-optimal, où 4 équilibres multiples peuvent donc apparaître, et notamment un équilibre sous-optimal, où une insuffisante dotation en qualifications dans le pays d’origine décourage les entreprises étrangères d’y investir tandis que le manque de capitaux trangers réduit la demande de %SM%quaIifications. Si le « brain drain » ne se transforme pas en « brain gain il se peut qu’il aggrave la situation, voire précipite l’économie vers l’équilibre sous-optimal.

Par conséquent, il ne suffit pas de savoir si la « diaspora qualifiée » est associée à davantage d’IDE vers le pays d’origine ; il faut également prendre en compte l’effet direct de la fuite des cerveaux sur l’offre de qualifications dans le pays d’origine. 43 – Le retour de l’émigration 28 Les émigrés peuvent retourner chez eux et y apporter les nombreuses compétences acquises à l’étranger. Dustmann (1996) met cependant quelques doutes quant à l’aptitude des émigrés (Turcs) à utiliser de manière productive les connaissances qu’ils ont acquises avant de retourner chez eux.

Plus généralement, Borjas et Bratsberg (1996) montrent que dans la plupart des cas, le retour des émigrés a tendance à amplifier le biais de sélection initial. Ainsi, si les émigrés étaient déjà relativement qualifiés au départ, il est probable que ce soit les moins qualifiés d’entre eux qui retournent dans le pays d’origine. Intuitivement, si le biais de sélection est positif – les plus qualifiés sont aussi les plus enclins migrer il se peut que les moins qualifiés, qui constituent un cas limite, reviennent sur leur décision.

Solimano (2002) indique que, au moins pour les Scie S constituent un cas limite, reviennent sur leur décision. Solimano (2002) indique que, au moins pour les Sciences et Techniques (S), une part importante des doctorants issus des pays en voie de développement a tendance à rester aux États-Unis une fois le diplôme obtenu. Les données de la Fondation Nationale pour les Sciences (National Science Foundation) montrent que, quatre ans après l’obtention du doctorat, respectivement 88 et 79 % des iplômés Chinois et Indiens en S&E travaillent toujours aux Etats- Unis.

Massey et Lindstrom (1994) pour les migrants Mexicains, Reagan et Olsen (2000) pour les États-Unis, Bauer et Gang (1998) pour l’Égypte, ainsi que Steiner et Velling (1994) pour l’Allemagne fournissent des analyses empiriques plus détaillées. Rodriguez et Horton (1994) montrent que les émigrés qui reviennent aux Philippines sont relativement moins qualifiés que ceux restés l’étranger. Borjas (1989) montre que les scientifiques étrangers qui réussissent le moins bien aux Etats-Unis ont plus de chances e retourner chez eux.

Enfin, Faini (2006) trouve qu’en Europe, les individus faiblement qualifiés ont moins de chances d’être rejoints par leur époux(se) (graphique 5) et que les émigrés qualifiés ont moins de chances de retourner chez eux. Ces résultats sont cohérents avec l’idée selon laquelle les émigrés qualifiés resteraient plus longtemps dans le pays d’accueil et seraient plus susceptibles, et davantage en mesure, de faire venir les membres de leur famille proche.

Comme le montre la section suivante, ce résultat a par ailleurs d’importantes répercussions sur la structure des t uivante, ce résultat a par ailleurs d’importantes répercussions sur la structure des transferts. Graphique 5 -Regroupement des familles en Europe (% des ménages dont les époux sont réunis) 44 – Les émigrés qualifiés envoient-ils davantage de fonds ? 29 Un autre type d’argument insiste sur le rôle des transferts de fonds.

D’après la Banque mondiale (2006), « les effets négatifs de la fuite des cerveaux sont dans une certaine mesure compensés par les fonds envoyés par les travailleurs émigrés Il existe en effet quelques études empiriques qui montrent que le volume des transferts a tendance à augmenter avec le niveau e qualification (Johnson et Whitelaw, 1974 ; Rempel et Lobdell, 1978). Sans doute les émigrés qualifiés gagnent-ils plus et, ceteris paribus, envoient-ils davantage d’argent vers leur pays d’origine.

Cependant, cette littérature inachevée laisse beaucoup de questions sans réponses. Premièrement, les résultats empiriques sont mitigés. Rodriguez et Horton (1994) montrent qu’aux Philippines, le niveau de qualification des émigrés n’a pas d’impact sur le montant des transferts. Deuxièmement, il est possible que les travailleurs qualifiés proviennent de familles riches et d’un iveau d’éducation supérieur, et que les incitations à y envoyer de l’argent soient donc plus faibles.

Enfin, il se peut qu’ils passent plus de temps à l’étranger[6] Reagan et Olsen (2000) fournissent des analyses empiriques… [6] soit parce qu’ils sont plus disposés à rassembler leur famille dans le pays d’accueil, soient parce qu’ils rencontrent moins de difficultés à le faire. Effectivement, u soient parce qu’ils rencontrent moins de difficultés à le faire. Effectivement, un résultat caractéristique de la littérature est que les transferts ont tendance à décliner avec la durée ‘émigration (Lucas et Stark, 1985).

Par conséquent, même un impact positif de l’éducation sur le montant des transferts ne peut constituer la preuve que la fuite des cep,’eaux est associée à des transferts plus importants. L’impact direct des qualifications peut effectivement être positif, mais l’impact global, qui tient compte du fait que les émigrés qualifiés ont tendance à rester plus longtemps à l’étranger, peut aussi bien être négatif. 30 Baini (2006) présente un modèle simple, dans lequel les émigrés choisissent à la fois le niveau des transferts et le degré de egroupement familial.

La principale hypothèse est que l’utilité de l’émigré est une fonction positive de sa propre consommation, du niveau des transferts et du nombre de membres de sa famille proche qui sont réunis. Les membres de la famille sont divisés en deux groupes, selon leur degré de « proximité » avec l’émigré. En règle générale, les émigrés envoient relativement plus d’argent aux membres dont ils sont le plus proches et c’est par eux qu’ils souhaitent le plus être rejoints. Intéressons-nous à l’impact d’un changement dans la composition de l’émigration, constituée aintenant d’émigrés plus qualifiés aux salaires plus élevés.

Dans ce cas, la hausse des salaires aura deux effets contradictoires sur les transferts vers le pays d’origine : a) un effet « salaire où de plus fortes rémunérations sont associées à des transferts plus important 8 effet « salaire où de plus fortes rémunérations sont associées à des transferts plus importants en direction de ceux restés dans le pays, b) un effet « regroupement où les salaires plus élevés permettent aux émigrés de rassembler les membres de leur famille proche, ce qui a un impact négatif sur le montant des ransferts.

L’impact global d’une émigration plus qualifiée sur les transferts est donc une question d’ordre empirique. Les résultats de Baini (2006) suggèrent que, dans l’ensemble, une émigration plus qualifiée est corrélée avec des transferts moins Importants. Les résultats des simulations, basées sur des précédents économétriques, sont présentés dans le tableau 3. Tableau 3 Impact d’une hausse de de l’émigration qualifiée sur la part des transferts dans le PIB (variation en %) 31 L’impact d’une évolution vers une émigration plus qualifiée est toujours négatif.