Paris, le jour de la fête de me Dufour, qui s’appelait Pétronille. Aussi, comme on avait attendu cette partie impatiemment, s’était- on levé de fort bonne heure ce matin-là. M. Dufour, ayant emprunté la voiture du laitier, conduisait lui- même. La carriole, à deux roues, était fort propre ; elle avait un toit supporté par quatre montants de fer où s’attachaient des rideaux qu’on avait relevés pour voir le paysage. Celui de derrière, seul, flottait au vent, comme un drapeau. La femme, ? côté de son époux, s’épanouissait dans une robe de soie cerise xtraordinaire.
Ensuite, sur deux chaises, se tenaient une vieille grand-mère et une jeune fille. On apercevait encore la chevelure jaune d’un garçon qui, faute de siège, s’était étendu tout au fond, et dont la tête seule Swap ta next page Après avoir suivi l’avenue des Champs-Élysées et franchi les fortifications à la porte Maillot, on s’était mis à regarder la contrée. En arrivant au pont de Neuilly, M. Dufour avait dit : — « Voici la campagne enfin ! » et sa femme, à ce signal, s’était attendrie sur a nature.
Au rond-point de Courbevoie, une admiration les avait saisis devant l’éloignement des horizons. À droite, là-bas, c’était Argenteuil, dont le clocher se dressait ; au-dessus apparaissaient les buttes de Sannois et le Moulin d’Orgemont. À gauche, l’aqueduc de Marly se dessinait sur le ciel clair du matin, et l’on apercevait aussi, de loin, la terrasse de Saint-Germain ; tandis qu’en face, au bout d’une chaîne de collines, des terres remuées indiquaient le nouveau fort de Cormeilles. Tout au fond, dans un 2