Articles sur l’identité française

Ce débat avait été abandonné en février 2010, près trois mois de polémiques sur l’islam et des dérapages xénophobes. Malgré de multiples tentatives pour sauver son idée de débat, Nicolas Sarkozy, pressé par une partie de ses propres soutiens, avait finalement renoncé. Avec le temps, les langues se délient. Estimant que cela n’était ‘ jamais une erreur de débattre de l’identité nationale », François Fillon a esquissé un léger mea culpa sur le débat lancé par le gouvernement.

Le premier ministre a 2g gouvernement. Le premier ministre a reconnu le 17 février sur RTL que « la manière dont certains s’emparent du débat, dont ertains le caricaturent, c’est une question qu’on peut se poser » L’échec de ce débat – dont le site est aujourd’hui à vendre à 299 euros – s’était doublé dune large défaite de I’LJMP aux élections régionales de mars 2010, où le Front national avait enregistré une forte poussée, alors même que le débat était censé le contrer. Le ministère de l’immigration et de l’identité nationale avait été supprimé lors du remaniement de novembre 2010.

Le portefeuille de l’immigration fut alors rattaché au ministère de l’intérieur. L’intitulé « identité nationale » disparaît. C’est à ce moment-là que M. Sarkozy affirme avoir « renoncé à l’identité nationale comme mots ». Interrogé récemment sur la disparition du ministère de l’immigration, M. Sarkozy a déclaré, le 27 février, sur RTL, que sa création avait été « une erreur ». « Je me suis aperçu que ce fut une erreur de séparer [l’intérieur et l’immigration] puisque, en vérité, s’agissant de la lutte contre l’immigration illégale, le ministre en charge, c’est celui de l’intérieur.

Donc, si vous mettez l’immigration dans un autre ministère, le ministre en charge de la lutte contre l’immigration illégale se retrouve dépourvu de toute possibilité d’action. Signe que la question reste toujours sensible chez les sarkozystes : le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, s’est emporté en direct Guaino, s’est emporté en direct à la télévision, le 25 février, quand un élu socialiste lui a reparlé du débat sur l’identité nationale en le qualifiant de débat « indigne ».

Alexandre Lemarié La création du ministère de l’immigration et de l’identité nationale était une des promesses de campagne de Nicolas Sarkozy. Lors dun discours à Besançon, le 13 mars 2007, le candidat réaffirmait ses intentions : ‘Parler de l’identité nationale ne me fait pas eur », même si « pour certains c’est un gros mot. Je ne veux pas laisser le monopole de la nation à l’extrême droite. Je veux parler de la nation française parce que je n’accepte pas l’image qu’en donne Jean-Marie Le Pen. En faisant de l’identité nationale un thème majeur de sa campagne, M. Sarkozy était alors déj suspecté de lorgner l’électorat d’extrême droite, allant jusqu’ déclarer, le 22 avril 2006, devant de nouveaux adhérents de l’IJMP : « Si certains n’aiment pas la France, qu’ils la quittent. ‘ Après l’élection, le ministère avait été effectivement créé le 18 ai 2007 dès le premier gouvernement Fillon sous l’intitulé complet de « ministère de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire ».

Brice Hortefeux comme M. Besson, les deux hommes politiques à s’être succédé au ministère de l’immigration, n’ont eu aucun mal à suivre les directives présidentielles. Le premier en affichant l’objectif de reconduire vingt-cinq mille étrangers en situation irrégulière en 200 4 2g affichant l’objectif de reconduire vingt-cinq mille étrangers en situation irrégulière en 2007 et en commandant un rapport au Haut Conseil à l’intégration sur les valeurs de la République.

Depuis sa prise de fonctions en janvier 2009, le second assume également son rôle, comme lors de l’expulsion, la semaine dernière, de trois afghans à Kaboul. En réclamant l’ouverture d’un « grand débat » sur l’identité nationale, M. Besson obéit d’ailleurs à la feuille de route du président de la République. En effet, un mois et demi avant les élections européennes du 7 juin, Nicolas Sarkozy lui avait adressé une lettre. Nous devons être fiers d’avoir restauré en France un discours assumé sur l’identité nationale et républicaine », crivait alors Nicolas Sarkozy à son nouveau ministre, l’invitant « poursuivre ce travail, ouvert et sans tabou, de réaffirmation de ce que signifie d »être français' » Dimanche, Eric Besson a notamment évoqué son intention de donner « chaque année aux jeunes Français l’occasion de chanter La Marseillaise ». En octobre 2008, Nicolas Sarkozy avait affiché son attachement à Ihymne national.

Celle-ci avait été huée par des supporteurs tunisiens lors d’un match amical de football entre la France et la Tunisie au stade de France. Le lendemain, le président de la République convoquait la ministre des sports Roselyne Bachelot, son secrétaire d’Etat Bernard Laporte et le président de la Fédération française de football, Jean-Pierre Escalettes. Le gouvernement avait alors réagi à l’unisson, demandant l’avenir l’arrêt s g l’avenir l’arrêt d’un match en cas dhymne sifflé. Le ministre de l’intérieur, Michèle Alliot-Marie, avait pour sa part demandé au préfet de saisir la justice de tels délits.

Et le parquet de Bobigny avait ouvert une enquête préliminaire pour « outrages à l’hymne national ». Mes chers compatriotes, ly a quelques instants, en me recueillant devant le Mur des usillés de la Chapelle en Vercors, j’ai pensé aux 16 otages exécutés par l’occupant. J’ai pensé à la population du plateau du Vercors prenant fait et cause pour les maquis et s’exposant aux plus terribles représailles. J’ai pensé aux villages bombardés, aux maisons brûlées au lance- flammes, aux maquisards massacrés, aux civils assassinés… Le Vercors a payé cher son engagement dans la Résistance.

En soutenant les maquis, ses habitants savaient qu’ils risquaient le pire. Mais pas un de ces hommes, pas une de ces femmes, durs la peine, dont une nature rude avait trempe le caractère, n’hésita. Pas un, pas une ne recula. Retranchés dans leur montagne, ils défièrent pendant des mois la plus puissante armée du monde. Le Vercors devint le point de ralliement de ceux qui ne voulaient pas subir. un instant le coeur de la France se mit à battre ici. Et dans ce paysage magnifique et austère se mit à renaître une fierté française.

Alors, pourquoi tant d’hommes et de femmes se sont-ils engagés dans ce combat inégal dont l’issue tragique ne faisait à leurs yeux aucun doute ? La force étrange qui les pou 6 g inégal dont fissue tragique ne faisait à leurs yeux aucun doute ? La force étrange qui les poussait à risquer leur vie, s’imposait eux comme une évidence. Ils se battaient pour une cause dont ils savaient seulement qu’elle était plus grande qu’eux et qu’elle les rattachait à une multitude d’autres hommes et d’autres femmes poussés par la même force et dévoués à la même cause. Ils se battaient, disait Malraux à propos des Résistants, pour cette fierté mystérieuse dont ils ne savaient au fond qu’une chose c’est qu’ leurs yeux la France l’avait perdue Ils la lui rendirent. Ils avaient tellement envie d’être fiers de leur pays. La France ? Elle était en eux. Chacun à sa façon, exprimait par ses actes ce sentiment profond que la France était leur bien commun, ce qu’ils avaient de plus précieux, ce qu’ils avaient de plus beau transmettre à leurs enfants.

Ils se sentaient comme les maillons d’une longue chaîne qui avait commencé bien avant eux et qui continuerait bien après eux, s’ils ne la laissaient pas mourir, non pas matériellement mais spirituellement. Des chefs du maquis jusqu’au plus humble des maquisards qui mourut en chantant la Marseillaise, des infirmières déportées Ravensbrück jusqu’aux blessés regardant le visage du bourreau ui allait les achever, tous avaient au fond d’eux-mêmes cette certitude qu’une nation est un principe spirituel qui se nourrit de la noblesse des cœUrs, de la beauté des âmes, de la fermeté des caractères.

Ils aimaient leur patrie parce qu’ils aimaient ce qu’elle avait fait d’eux. des caractères. d’eux. Ils aimaient les hommes et les femmes qu’ils étaient devenus grâce à la France, grâce à leur patrie. Ce qu’ils appelaient la France c’était ces valeurs qui les unissaient, au fond, cette conception de l’honneur et de la dignité qui les portaient tous. Ici, au moment où leur destin rejoignait celui des soldats de l’An Il et de Bir Hakeim, les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité avaient cessé pour eux d’exprimer une devise abstraite pour devenir la plus authentique et la plus profonde des expériences humaines.

Comme elle l’était pour tous les résistants, pour tous les Français libres, pour tous ceux qui avaient protégé des proscrits, pour toutes les mères qui avaient caché des enfants juifs parmi leurs propres enfants, pour tous ceux, qui face à la barbarie, avaient compris tout à coup ce que pouvait bien signifier le mot civilisation, pour tous ceux qui avalent découvert que la France vait une âme au moment même où elle allait la perdre.

C’est toujours au moment où l’on va les perdre que l’on mesure la signification et l’importance de ces choses indéfinissables avec lesquelles on a tellement Phabitude de vivre que l’on a l’impression qu’elles sont aussi naturelles que l’air que l’on respire. Nous vivons peut-être l’un de ces moments où les repères s’effacent, où l’identité devient incertaine, où nait le sentiment que quelque chose qui nous est essentiel pour vivre est en train de se perdre. Tout semble concourir à l’aplatis chose qui nous est essentiel pour vivre est en train de se perdre.

Tout semble concourir à l’aplatissement du monde. Je veux le dire parce que je le pense, à force de vouloir effacer les Nations par peur du nationalisme on a ressuscité les crispations identitaires. C’est dans la crise de l’identité nationale que renait le nationalisme qui remplace l’amour de la patrie par la haine des autres. A force d’abandon nous avons fini par ne plus savoir très bien qui nous étions. A force de cultiver la haine de soi nous avons fermé les portes de l’avenir. On ne bâtit rien sur la haine de soi, sur la haine des siens et sur la détestation de son propre pays.

Voilà pourquoi, mes chers compatriotes, nous devons parler de notre identité nationale. Ce n’est pas dangereux, c’est nécessaire. Ce qui serait dangereux ce serait de ne pas en parler, de faire comme si tout allait bien en se disant « A quoi bon ? ». Cest avec cette politique de l’autruche qu’on laisse le champ libre à tous les extrémismes. C’est pourquoi j’ai voulu ce débat. C’est pourquoi j’ai voulu que nous discutions ensemble, que nous réfléchissions ensemble. L’identité nationale ça nous concerne tous, ça concerne tous les Français. Notre conscience nationale, elle s’est forgée dans l’épreuve.

Depuis la Guerre de Cent ans jusqu’aux maquis du Vercors, de Corrèze, ou des Glières, depuis Valmy jusqu’au Chemin des Dames, depuis Lazare Ponticelli le dernier poilu engagé à 16 ans en trichant sur son âge parce qu’il voulait dire merci à la France qui l’avait accueilli jusqu’à ceux trichant sur son âge parce qu’il voulait dire merci à la France qui l’avait accueilli jusqu’à ceux que Malraux, encore lui, appelait « les clochards épiques de Leclerc depuis les pêcheurs de l’Isle de Sein jusqu’aux Cadets de Saumur, la France a vécu d’abord dans l’esprit et dans le coeur de ceux qui avaient le sentiment de lui evoir tant qu’ils étaient prêts à se battre pour elle et peut-être mourir. Alors, qu’avaient-ils donc le sentiment de lui devoir ? Si on le leur avait demandé chacun aurait sans doute donné sa réponse qui eût été bien différente de celle des autres. Le pêcheur de l’Isle de Sein ou le paysan du Vercors n’aurait pas répondu la même chose que Jean Moulin ou d’Estienne D’orves. Tous pour tout avalent le sentiment de se battre pour la même chose. Cela, c’est l’identité nationale.