Blog de makaveli

Un jour où le temps est maussade, A. rend visite à B. qui est en train de lire le compte-rendu du Voyage de Bougainville ; après une discussion sur la personnalité de Bougainville, sur les apports de son ouvrage (B. voit 3 qualités : une meilleure appréciation de la géographie du globe, des progrès dans la technique de navigation, et, surtout « une meilleure connaissance de notre vieux domicile & de ses habitants), la conversation roule sur Aotourou, tahitien présenté aux français par le navigateur, puis ramené dans son pays ; B. uppose que l’étonnement des tahitiens devant les coutumes françaises, faisant suite au récit d’Aotourou de retour dans son pays, doit être aussi grand que celui des français face aux mœurs tahitiennes ; comme B. souligne la différence entre les eux sociétés – « La vie sauvage est si simple, & nos sociétés sont des machines si compliquées ! b, A. le taquine en le taxant d’idéalisme ; B. invite A alors à lire des extraits du Supplément au voyage de Bougainville, pour le convaincre de la véracité de son propos. (nb : il s’agit d’une mise en abîme : A. et B. ont désormais échanger sur un livre… dont ils sont les personnages ! ) 1*2. Situation et propos de l’extrait (z de quoi parle ce texte ? ) L’extrait que nous étudions est issu du chapitre Il : il expose les adieux faits par un des chefs Tahitiens aux voyageurs français – e fait, le chapitre s’intitule « Les Adieux du vieillard 2. Annonce de la pbi (ou reformulation de la question posée par l’examinateur) Quelle vision de la civilisation traduit ce discours ? En quoi ce texte contribue-t-il à « éclaire 21 texte contribue-t-il à « éclairer » les esprits européens ? ou • en quoi ce texte est-il emblématique (=représentatif) des umières ? ) 3. Lecture du texte „ à haute voix, sans aller trop vite ! 4 Lecture analytique Ici, elle est juxtalinéaire (z en suivant le fil du texte) Caractéristiq les + saillantes du txt : ANTITHESE : opposition de la société tahitienne vs société uropéenne PERSUASION : le vieillard s’adresse directement à Bougainville (utilisation massive de l’apostrophe, « tu »), discours très virulent, accusateur, semblable à un réquisitoire.

Début du discours précédant rextrait : le vieillard, père d’une famille nbse, a battu froid (z n’a pas été aimable avec) les français dès leur arrivée, car il pressentait que les beaux jours de son pays allaient s’éteindre avec leur arrivée ; au moment où les français s’en vont, au gd désespoir des Tahitiens en pleurs qui leur témoignent les + gdes marques d’amitié, le vieillard intervient d’un air sévère apostrophe ses semblables en leur précisant que eest de l’arrivée des français, et non de leur départ, qu’ils devraient s’affliger ; puis il s’adresse violemment à Bougainville, « chef des brigands l’enjoignant de hâter son départ, puisqu’il a « nui au bonheur » des tahitiens, qui « suivaient le pur instinct de la nature » ; s’ensuit une synthèse accablante des méfaits de l’européen : il a amené le sentiment de jalousie, jusque là inconnu des femmes tahitiennes, « communes » aux hommes tahitiens ; il a réduit ce peuple en esclava e il s’est accaparé leur pays ; il ‘est montré violemment i rimant un vo en esclavage ; il s’est accaparé leur pays ; il s’est montré violemment injuste, en réprimant un vol insignifiant lors même qu’il pillait sans scrupule un pays entier. Après ce violent préambule, le vieillard va reprendre les thèmes de griefs (=reproches) point par point et les développer. nb • cette construction rigoureuse révèle bien sûr la présence de l’auteur, Diderot : la manière de parler de ce vieux chef tahitien évoque bien sûr + un philosophe français que celle d’un « sauvage » l) Deux gds mouvements dans le texte : . Le travail, la propriété 1 à 17 ; 2. Yamour, 118 à fin 1. Le travail & la propriété L 1 Q : Apostrophe bâtie suivant un o,’thme ternaire, ménageant une gradation : (« esclave, plutôt la mort, asservir ! ») ; le tahitien fait un constat (le français n’est pas esclave, prêt à perdre sa vie pour l’éviter) et relève une contradiction : l’européen asservit les tahitiens, alors qu’il a horreur de l’esclavage !

Le tahitien met en évidence le défaut majeur de l’européen, qui est la contradiction entre ses idées et ses actes ; cela est souligné par l’argument de éciprocité : le tahitien est ton frère (1 3), un ê humain, pas un animal. Cette entrée en matière permet de dévoiler la base du raisonnement qui guide la conduite de l’européen (cela montre au lecteur ce qu’il a dans l’esprit) : 1. L’homme doit être laissé libre (cf. Il : tu n’es pas esclave, tu souffrirais plutôt la mort que de l’être ») 2. Or le tahitien est réduit en esclavage (cf. Il : « et tu veux nous asservir ! » cf. aussi 14-6 : le traitement infligé aux tahitiens par les européens) 3. Conclusion (du point de vue français !!! ) : Donc le tahitien n’est pas un homme (m 4 21 .

Conclusion (du point de vue français : Donc le tahitien n’est pas un homme (mais un animal) Le vieillard corrige ce raisonnement faux : il souligne que le tahitien, devt l’esclavage, a le même rnvt que l’européen, il est prêt à défendre sa liberté jusqu’à la mort (1 2 : le tahitien sait défendre sa liberté & mourir »). Donc le tahitien est bien un homme ! On retrouve ici une idée chère à Diderot, cf. SQ4 txt cplmtr « Autorité politique » « Aucun homme n’a reçu de la Nature le droit de commander à un autre homme » = la LIBERTE est LA valeur fondamentale, le socle de l’Humanité. Le vieillard s’emploie à corriger l’erreur : français=tahitien=homme : tous deux sont enfants de la Nature, st de la même espèce (1 3) ; ils sont donc soumis aux mêmes lois (1 3-4). Nb : se profile ici la valeur de FRATERNITE : tahitiens et français sont frères, puisqu’ils ont la même Mère.

Preuve : comportement des tahitiens à l’arrivée des français : 1 6 « nous avons respecté notre image en toi » ; en cohérence avec la vision de l’Homme qu’ont les Tahitiens ; en revanche, l’accumulation de méfaits que déroule le vieillard (par des questions qui enfoncent le clou et soulignent comportement berrant des européens) laisse à supposer que l’européen s’est conduit indignement : agression 1 4, pillage 1 4, massacre 1 5, esclavage, avilissement et animalisation 1 5-6 ; ces méfaits supposés sont la conséquence d’un présupposé départ de raisonnement) erroné : pour le français, le tahitien n’est pas un homme. Concl : moeurs tahitiennes mœurs européennes ; accord idées-actes = sagesse, honnêteté > Inutiles lumières = prétention et dépravation 18 à 17 : disco s 1 idées-actes = sagesse, honnêteté > inutiles lumières = 18 à 17 : discours sur la propriété et le travail Diderot fait la « navette » entre les deux pôles de l’antithèse / société tahitienne vs société européenne/ Nb : Utilisation de l’antithèse.

Diderot va battre en brèche le présupposé voulant que la société européenne, parce qu’elle est civilisée, est remarquable, alors que les Tahitiens seraient méprisables puisque considérés comme des « sauvages Le discours du vieillard va contredire cette « vérité générale », et, mieux, l’inverser : tahitiens sublimes de simplicité et de raison vs européens aliénés. SOCIETE TAHITIENNE SOCIETE EUROPEENNE L 8-17 : propriété : ce qui est « nécessaire et bon » = ce qui permet de remplir les besoins fondamentaux de l’être humain et procure de ce fait un bien être une série d’exemples vient illustrer cet argument : – 9 : la faim est apaisée = FRUGALITE 10 : vêtements = pour se protéger SIMPLICITE 11 : cabanes où rien ne manque : SIMPLICITE (cf. Sq 4, Montesquieu, Apologue des Troglodytes, lettre 12 1) s’arrêter=Age d’or = le Tahitien vit comme au temps de PAge d’or (cf. SQ4 Montesquieu, lettre 12 1), et c’est le fruit d’une VOLONTE (1 14 « nous avons rendu… »=nous avons fait en sorte… )

Conclusion : 1 16, la boucle est bouclée ; le tahitien rejette avec mépris la « civilisation » européenne, et rend en qq sorte la monnaie de sa pièce à l’européen : la France est assimilée à une contrée, terme péjoratif, c’est à dire, à ses yeux, un pays de.. sauvages ! Fimpératif « va » est aussi très méprisant : le Tahitien ne veut rien garder des « lumières » (z des « progrès ») de cette civilisation ! refus de la colonisation. Ce mépris du tahitien à l’égard de l’européen clôt et renverse la séquence qui avait commencé avec le mépris des européens vis- à-vis des tahitiens, cf. 9 « sommes nous dignes de mépris parce que nus n’avons pas su nous faire des besoins superflus ? » :la séquence entière est en qq sorte un chiasme, qui souligne le renversement des valeurs : le sauvage déraisonnable n’est plus celui qu’on croit !

Vs « besoins superflus « 1 9 : l’européen ne se contente pas du nécessaire, veut plus Vs « ce que tu appelles les commodités de la vie » I ny a pas de développemt, parce qu’un lecteur français du XVII sait à quoi cela correspond , à savoir : – (soupers fins, vaisselle précieuse) – (mode très raffinée : vêtements complexes, en tissu précieux, ichement brodés, perruques, maquillage, pour les hommes comme pour les femmes = PARAITRE) – (maisons françaises sous Louis XV répondent à un idéal de confort rarement dépassé de uis : etites pièces très confortables, décorées av t extrême (peintures confortables, décorées avec raffinement extrême (peintures parfumées, miroirs amovibles… , cheminées tournantes, tables disparaissant dans le plancher pour éviter la présence des domestiques, meubles distincts pour chaque activité de la vie quotidienne (écrire une lettre, jouer, coudre, travailler sur des dossiers, etc etc 114 biens imaginaires : qui relèvent de l’imagination, qui sont irréels : l’européen leur attribue une grande importance, alors que, du point de vue du Tahitien, ils n’en ont aucune. (voir ci- contre l) Ce sont des besoins factices 1 17, des vertus chimériques : factices=artificiels ; le Tahitien souligne ainsi Féloignement de ce comportement avec la nature ; chimérique=irréel, irrationnel : implicitement, le tahitien affirme que ce comportement est déraisonnable, puisqu’il sort du cadre des besoins imposés par la Nature. et, en toute logique, on obtient implicitement ‘équivalence Nature=raison = mesure, simplicité) = Pire, Ill : ce superflu « s’obtient au terme d’une poursuite , de pénibles efforts (1 13), de Pagitation et du tourment : 116 – l’européen se torture littéralement pour acquérir des biens.. qui ne lui servent pas !!! (nb : cela préfigure notre belle société de consommation !!!! ) La contradiction, l’absurdité de ce comportement – l’européen n’est qu’un aliéné- éclatent au regard de la vie simple, naturelle et délicieuse des Tahitiens ! L’européen, lui, est en plein « âge de fer » (z de violence, de souffrance), parce qu’il le veut ainsi !

En outre : remarques sur le style des lignes 8 à 17 Outre l’antithèse qui structure le passage (voir tableau ci-dessus ! ) de façon très claire, en opposant les deux so passage (voir tableau ci-dessus ! ) de façon très claire, en opposant les deux sociétés point à point, on remarque *L 9 et 11 : retour de la question rhétorique ; la réponse va être amplement développée dans ce qui suit ! Met le Tahitien en position de force, parce que le français ne sait pas répondre, ou va répondre de travers ! Sagesse du Tahitien ainsi soulignée. nb : cela stimule aussi le raisonnement du lecteur, et lui permet de rogresser, en prenant conscience qu’il est en fait aliéné.. L 9- 11 : Série de parallélismes, dont la clarté souligne à merveille la simplicité de la vie tahitienne : c’est limpide… notez que la syntaxe (Zla construction des phrases) se fait plus complexe, le rythme s’emballe dans les lignes suivantes : le style semble illustrer les trépidations, les secousses absurdes de la vie européenne ! Retour à l’explication linéaire : Les lignes 18 à 23 constituent une transition : elles permettent au vieillard d’illustrer par un ultime exemple rexcellence de la simplicité de la vie tahitienne ; mais elles portent aussi sur le orps, la santé, et annoncent la thématique qui va suivre (1 24 la fin), celle de l’amour…