Objet d’étude : le roman et ses personnages : visions de l’homme et du monde Question : Vous expliquerez dans un premier temps en quoi ces textes développent un topos littéraire en exposant les principales caractéristiques de celui-ci, puis dans un deuxième temps, vous montrerez leur originalité respective. NB : les mots « caractéristiques » et « originalité » doivent se comprendre de manière littéraire : réfléchissez aux points de vue, à la progression du r Dissertation e personnage de ro p g édés, etc. sentiments passionnés (amour, haine, désir de vengeance etc. ) pour ntéresser le lecteur ?
Vous répondrez à cette question de manière organisée, en vous appuyant sur les textes du corpus, les livres étudiés en classe, et vos lectures personnelles. Stendhal, Le Rouge et le Noir, 1830 Julien Sorel, jeune homme modeste et timide, se présente chez Mme de Rênal pour être le précepteur de ses enfants. Avec la vivacité et la grâce qui lui étaient naturelles quand elle était loin des regards des hommes, Mme de Rênal sortait par la porte-fenêtre du salon qui donnait sur le jardin, quand elle aperçut près de la porte d’entrée la figure d’un jeune paysan resque encore enfant, extrêmement pâle et qui venait de s’avancer.
II tressaillit quand une voix douce dit tout près de son oreille – Que voulez-vous ici, mon enfant ? Julien se tourna vivement, et frappé du regard si rempli de grâce de Mme de Rênal, il oublia une partie de sa timidité. Bientôt, étonné de sa beauté, il oublia tout, même ce qu’il venait faire. Mme de Rênal avait répété sa question. -Je viens pour être précepteur, madame, lui dit-il enfin, tout honteux de ses larmes qu’il essuyait de son mieux. Mme de Rênal resta interdite, ils étaient fort près l’un de l’autre à se regarder.
Julien n’avait jamais vu un être aussi bien vêtu et surtout une femme avec un teint si éblouissant, lui parler d’un air doux. Mme de Rénal regardait les grosses larmes, qui s’étaient arrêtées sur les joues si pâles d’abord et maintenant si roses de ce jeune paysan. Bientôt elle se mit à rire, avec toute la gaieté folle d’une jeune fille, elle se moquait d’elle-même et ne pouvait se figurer tout son bonheur. Quoi, c’était là ce précepteur qu’elle s’était figuré comme un prêtre sale et mal vêtu, qui viendrait gronder et fouetter ses enfants !
Pierre Loti, Aziyadé, 1879, chapitre IV Un beau jour de printemps, un des premiers où il nous fut permis de circuler dans Salonique de Macédoine, peu après les massacres, trois jours après les pendaisons, vers quatre heures de l’après-midi, il arriva que je m’arrêtai devant la porte fermée d’une vieille mosquée, pour regarder se battre deux cigognes. La scène se passait dans une rue du vieux quartier musulman. Des maisons caduques bordaient de peti 2 passait dans une rue du vieux quartier musulman.
Des maisons caduques bordaient de petits chemins tortueux, à moitié recouverts par les saillies des shaknisirs (sorte d’observatoires ystérieux, de grands balcons fermés et grillés, d’où les passants sont reluqués par des petits trous Invisibles). Des avoines poussaient entre les pavés de galets noirs, et des branches de fraîche verdure couraient sur les toits ; le ciel, entrevu par échappées, était pur et bleu ; on respirait partout l’air tiède et la bonne odeur de mai.
La population de Salonique conservait encore envers nous une attitude contrainte et hostile ; aussi l’autorité nous obligeait-elle ? traîner par les rues un sabre et tout un appareil de guerre. De loin en loin, quelques personnages à turban passaient en longeant es murs, et aucune tête de femme ne se montrait derrière les grillages discrets des haremlikes ; on eût dit une ville morte. Je me croyais si parfaitement seul, que j’éprouvai une étrange impression en apercevant près de moi, derrière d’épais barreaux de fer, le haut d’une tête humaine, deux grands yeux verts fixés sur les miens.
Les sourcils étaient bruns, légèrement froncés, rapprochés jusqu’à se rejoindre ; l’expression de ce regard était un mélange dénergie et de naiveté ; on eût dit un regard d’enfant, tant il avait de fraîcheur et de jeunesse. La jeune femme ui avait ces yeux se leva, et montra jusqu’à la ceinture sa taille enveloppée d’un camail à la turque (féredjé) aux plis longs et rigides. Le camail était de sole verte, orné de broderies d’argent. 3 turque (féredjé) aux plis longs et rigides. Le camail était de soie verte, orné de broderies d’argent. n voile blanc enveloppait soigneusement la tête, n’en laissant paraître que le front et les grands yeux. Les prunelles étaient bien vertes, de cette teinte vert de mer d’autref01s chantée par les poètes d’orient. Cette jeune femme était Aziyadé Louis Aragon, Aurélien, 1944, incipit La première fois qu’Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide. Elle lui déplut, enfin. Il n’aima pas comment elle était habillée. Une étoffe qu’il n’aurait pas choisie. Il avait des idées sur les étoffes. Une étoffe qu’il avait vue sur plusieurs femmes.
Cela lui fit mal augurer de celle-ci qui portait un nom de princesse d’Orient sans avoir l’air de se considérer dans l’obligation d’avoir du goût. Ses cheveux étaient ternes ce jour-là, mal tenus. Les cheveux coupés, ça demande des soins constants. Aurélien n’aurait pas pu dire si elle était blonde ou brune. Il l’avait mal regardée. II lui en demeurait une impression vague, générale, dennui et d’irritation. Il se demanda même pourquoi. C’était disproportionné. Plutôt petite, pâle, je crois… Qu’elle se fût appelée Jeanne ou Marie, il n’y aurait pas repensé, après coup.
Mais Bérénice. Drôle de superstition. Voilà bien ce qui l’irritait. ly avait un vers de Racine que ça lui remettait dans la tête, un vers qui l’avait hanté pendant la guerre, dans les tranchées, et plus tard démobilisé. un vers qu’il ne trouvait même pas un beau vers, ou enfin dont la beauté lui semblait douteuse, qu’il ne trouvait même pas un beau vers, ou enfin dont la beauté lui semblait douteuse, inexplicable, mais qui l’avait obsédé, qui l’obsédait encore : Je demeurai longtemps errant dans Césarée…
En général, les vers, lui… Mais celui-ci lui revenait et revenait. Pourquoi ? c’est ce qu’il ne s’expliquait pas. Tout à fait indépendamment de Ihistoire de Bérénice l’autre, la vraie… D’ailleurs il ne se rappelait que dans ses grandes lignes cette romance, cette scie . Brune alors, la Bérénice de la tragédie. Césarée, c’est du côté d’Antioche, de Beyrouth. Territoire sous mandat. Assez moricaude, même, des bracelets en veux-tu en voilà, et des tas de chichis, de voiles. Césarée… un beau nom pour une ville.
Ou pour une femme. Un beau nom en tout cas. Césarée… Je demeurai longtemps je deviens gâteux. Impossible de se souvenir : comment s’appelait-il, le type qui disait ça, une espèce de grand bougre ravagé, mélancolique, flemmard, avec des yeux de charbon, la malaria… qui avait attendu pour se déclarer que Bérénice fût sur le point de se mettre en ménage, à Rome, avec un bellâtre potelé, ayant l’air d’un marchand de tissus qui fait l’article, à la manière dont il ortait la toge. Tite. Sans rire. Tite.
Cet ensemble de textes composés d’extraits de romans écrits entre le XIXème siècle et le XXème siècle. Ces textes forment un corpus littéraire sur le thème de la première rencontre amoureuse. Dans cette étude, nous expliquerons en quoi ces textes développent un topos littéraire en exposant S cette étude, nous expliquerons en quoi ces textes développent un topos littéraire en exposant les principales caractéristiques de celui-ci, tout en expliquant la mise en avant de leur originalité respective.
Dans une première partie, nous montrerons que es auteurs choisissent un cadre propice pour leurs rencontres amoureuses. puis dans un second temps, nous mettrons en valeur le sentiment de surprise éprouvé par les personnages au moment de leur rencontre. Dans une troisième partie, nous expliquerons comment l’auteur met en valeur le moment important du premier regard entre les personnages. puis pour terminer, nous exprimerons le trouble et l’admiration ressentie par les personnages lors de la rencontre. Dans « Le rouge et le Noir » Mme de Rênal et Julien se rencontre dans le jardin de la maison.
Le cadre est intime, ils sont « loin es regards des hommes », le lecteur ressent une sensation de douceur et de solitude, c’est le cadre parfait pour une rencontre amoureuse. La rencontre dans « Aziyadé » et elle aussi accompagnée d’un cadre idyllique. La scène se déroule « un beau jour de printemps » dans une ville ravagé par la guerre dans le passé. Le lecteur ressent une impression d’exotisme grâce au portrait d’Aziyadé et aux nombreux éléments appartenant à l’Orient dans cet extrait. Il ressent aussi une impression de solitude car la ville est calme et déserte eût dit une ville morte ».
La surprise est exprimée dans chacun des extraits. Dans « Aziyadé », le narrateur ne s’attendait pas à la voir et encore moins à voir une femme : »auc extraits. Dans « Aziyadé », le narrateur ne s’attendait pas à la voir et encore moins à voir une femme têtes de femmes ne se montrait derrière les grillages de haremlikes Julien est comme frappé : « frappé du regard », et étonné : « étonné de sa beautée » lorsqu’il aperçoit Mme de Rênal dans « Le rouge et le Noir La violence est exprimée pour accentuer l’effet de surprise.
Mme de Rênal quant à elle est interdite : « Mme de Rênal resta interdite » Quant à « Aurélien » de Louis Aragon, la surprise pour Aurélien est que Bérénice ne lui plaît pas : « II l’a trouva franchement laide Chaque rencontre se fait par le regard le « premier regard n. ‘expression du regard est présente dans chacun des extraits. Julien est « frappé du regard » par Mme de Rênal dans « Le Rouge et le Noir Le regard est exprimé différemment dans « Aurélien le regard est présent mais son effet est inversé.
Aurélien explique qu’il n’a pas bien regardé Bérénice : « Il l’avait mal regardée Aurélien n’est même pas sûre de la description hysique de Bérénice : « Plutôt petite, pâle, je crois… Quant au narrateur dans « Aziyadé » même si il n’aperçoit que le visage d’Aziyadé, il l’a voit derrière d’épais barreaux de fer : « en apercevant près de moi, derrière d’épais barreaux de fer, le haut d’une tête humaine Certain personnage sont troublé lors de leur première rencontre avec leur être aimé.
Pour commencer Julien « tressaillit » Julien, ? la vut de Mme de Rénal dans « Le Rouge et le Noir » est tellement troublé qu’il en oublie s de Mme de Rênal dans « Le Rouge et le Noir » est tellement roublé qu’il en oublie ses larmes et sa timidité : « Il oublia une partie de sa timidité. Bientôt, étonné de sa beauté, il oublia tout, même ce qu’il venait de faire. Ici la répétition de « oublia » accentue le trouble.
Il est aussi troublé par sa beauté : « Julien n’avait jamais vu un être aussi bien vêtu et surtout une femme avec un teint si éblouissant « étonné de sa beauté Mme de Rênal quant à elle est troublé et très surprise. La vue de Julien lui apporta de la joua et du bonnheur : « Bientôt elle se mit ? rire, avec toute la gaieté folle d’une jeune fille… ? ne pouvait se figurer tout son bonheur.
Elle est troublé et étonné car elle ne s’attendait pas à voir comme précepteur de ses enfants, un garçon si jeune et si sensible : « Quoi, c’était là ce précepteur qu’elle s’était figuré comme un prêtre sale et mal vêtu Le trouble chez Aurélien dans « Aurélien » de Louis Aragon est sous forme d’obsession. Le personnage principal est obsédé par le prénom « Bérénice ». II fait un rapprochement entre un vers de Racine et ce prénom.
Dans « Aziyadé » de Pierre Loti, le narrateur est troublé à la vue d’Aziyadé : « J’éprouvai une étrange e fer, le haut d’une tête humaine Ce trouble est accentué par le fait que lors de la description du portait d’Aziyadé par le narrateur, le lecteur à l’impression que le monde autour s’est arrêté et qu’il n’existe plus que les deux personnages. Chaque personnages e 8 monde autour s’est arrêté et qu’il n’existe plus que les deux personnages.
Chaque personnages est en admiration devant son être aimé lors de la première rencontre. Dans « Le Rouge et le Noir Julien est impressionné et est en admiration devant la beauté et la parure de Mme de Rênal. La présence d’hyperboles accentue son admiration devant sa beauté : « un être aussi bien vêtu », « une femme avec un teint aussi éblouissant Mme de Rênal est en admiration devant la sensibilité de Julien.
Son instant maternel ressort lorsqu’elle voit les larmes de Julien sur ses joues pâles, il l’attendrie. L’admiration qu’éprouve Aurélien dans « Aurélien » de Louis Aragon est particulière. Le prénom « Bérénice » l’irrite et lui fais penser à un vers de Racine en rapport avec « Bérénice » dans « Bérénice et Titus » Il en devient en admiration pour la « Bérénice ? de l’histoire, en admiration devant ses cheveux, sa parure et ces bijoux. Il est en admiration devant une beauté dateuse.
Pour conclure, ces textent développent un topos littéraire sur le thème de la rencontre. Les scènes ou se déroule les rencontres sont dans un cadre propice à leur rencontre et par le passage du premier regard, chaque personnage et surpris à sa manière à la vue de l’autre. II vient s’ajouter à cela un trouble émotionnel qui est la réaction sentimental des personnages à leur rencontre. Et de l’admiration plus ou moins évidente dû à l’attirance physique des personnages. 9