Qu’entend-on par refuge ? L’art serait-il un refuge dans le sens d’une protection du réel ? Ou l’activité artistique est-elle un refuge (la création aurait une fonction apaisante) ? Ne considère- t-on pas que l’art devrait au contraire avoir une fonction de prise de conscience du réel, une fonction dérangeante ? L’art est un éloignement et un détournement du réel. Il nous distrait du réel. C’est une évasion. Le principal et premier représentant de cette conception, c’est Platon.
Pour lui, le réel est ce que découvre la pensée rationnelle, en rupture avec les apparences sensibles. Or l’art ne propose que des apparences sensibles, qui viennent redoubler les apparences sensibles du monde phénoménal. L’art n’est qu’une imitation de la réalité, une contrefaçon qui ne peut donc pas nous comme imitation et réalité (voir par exem a-b). Pourtant, on pe nous rend s next page Sv. ‘ipe to Platon critique l’art loignement de la X, 604d-605d, et 598 cèle une vérité, qu’il sensible.
En ce sens, Part nous dévoile le réel. Et cela, non pas en le démontrant par la raison ou discursivement, mais de manière sensible. Par l’art, l’esprit humain commence à se connaître. Telle est la thèse de Hegel (voir Introduction à l’esthétique, coll. « Champs », p. 80-81 On peut encore considérer que l’art ne révèle pas tant à l’esprit sa propre vérité, mais plutôt celle du monde. L’art est alors compris comme un élargissement de la perception (voir Bergson, Matière et Mémoire, éd. PUB, p. 48 et qq) , l’artiste enrichit notre perception du réel (Le Rire, éd. PUF du centenaire, p. 460-461 On peut enfin faire référence à la position radicale de F. Nietzsche (voir par exemple Le Crépuscule des idoles, « Flâneries inactuelles », S 24), pour qui l’art est une illusion certes, mais salutaire. Cest un mensonge au profit de la vie. L’art ne copie ni ne dévoile la réalité : il la transfigure. Cette opération de l’art permet à l’homme de supporter la connaissance du caractère mortel du fond des choses, vérité ultime de l’être. 2