Le désir est il la marque de la misère humaine ?

Les désirs sont-ils la marque de la misère humaine ? OF p g Le terme « désir » est un terme peu utilisé dans le langage courant où il arbore plus une connotation sexuel ou est cantonné et jugé comme les désirs sans fins que la société de consommation nous crée. Cependant, le terme désir, au sens philosophique désigne plus généralement la recherche d’un objet, réel ou imaginaire, que l’on sait source de satisfaction. Alors loin de n’être que des produits de la capitalisation du monde, les désirs furent et sont un sujet de réflexion pour les philosophes. désir est-il la marque de la misère humaine ? Nous verrons d’abord que, source du malheur du monde, les désirs ne font de l’homme qu’un être aliéné. Mais c’est aussi par ces désirs, qui bien utilisés, que l’espèce humaine et chaque individu évoluent. Enfin, chaque individu est porteur de misère humaine car être humain et doté de conscience. La notion de désir s’est souvent heurtée ? être humain malheureux, aliéné et soumis à une imposition de désirs. Le terme désirer vient du latin desiderare qui signifie « regretter l’absence de quelqu’un ou de quelque chose. ? On s’aperçoit alors que le désir est perçu comme un manque, ou du moins a sensation d’un manque. Mais d’où vient ce manque, et que provoque-t-il ? Nous empêche-t-il de vivre ? Si oui, alors ce n’est plus un désir mais un besoin. Leibniz, dans Nouveaux Essais considère que ce que l’on nomme désir n’est rien d’autre que l’inquiétude qu’on ressent par le manque de l’objet de désir. L’inquiétude est le contraire de quiétude, synonyme de bonheur, preuve en est que les désirs ne mènent pas ce à quoi beaucoup d’individus aspirent. Le désir nous ronge donc, sa réalisation et sa satisfaction ne devenant alors que notre seul but.

Mais une ois satisfait, l’homme qu’on pourrait croire arriver au sommet de la montagne n’en est qu’à son pied. Car c’est précisément ce qui distingue un désir d’un besoin. Alors que le besoin est un cycle naturel qui se répète à l’infini, le désir se renouvelle et s’amplifie. Car, c’est la non satisfaction du désir qui pousse l’homme à désirer de nouveau. En effet, la satisfaction d’un désir est toujours accompagnée de la déception. Durant l’attente de la satisfaction du désir, l’image que l’on s’était forgé de celui-ci était tellement forte, idéalisée, que sa réalisation ne pouvait qu’être en essous des espérances.

L’homme, trop occupé à la recherche de nouveaux désirs ne ser 20F 14 qu’être en dessous des espérances. L’homme, trop occupé à la recherche de nouveaux désirs ne sera profiter de ceux réalisés. Se pose alors la question de l’origine de ces désirs ? On ne peut occulter ici le rôle de la société de consommation qui a pris son essor après le 2nde guerre mondiale et auxquels peu de pays dans le monde échappent. La publicité, omniprésente dans notre vie, que ce soit dans les médias ou dans la rue a pour rôle de créer chez l’homme des désirs artificiels.

Et c’est par la création sans cesse renouvelée de nouveaux produ•ts que les désirs sont ravivés et entretenus, d’où leurs caractères insatiable. On peut illustrer cette idée par les presque comiques sorties de nouveaux IPhone chaque année, chacun différant du précédent de manière très minime mais étant toujours vendu à un prix exorbitant. Cet achat justifie l’idée de Baudrillard qui estime que nous achetons des objets pour l’image qu’il renvoie de nous possédant cet objet. Ce fonctionnement capitaliste a même réussi à changer l’essence de l’homme en modifiant et en augmentant ses besoins.

Ainsi, le tabac, un temps désir est devenu besoin. De plus, ces désirs, par leurs multiplication ont pour risque de n’être pas réalisés, notamment d’un point de vue financier et alors l’individu ressentira une frustration qui sera d’autant plus forte que d’autres auront réalisé ce désir. Les désirs et leurs réalisations sont donc des marqueurs sociaux importants, qui font apparaître les inégalités, et peuvent être so 30F 14 sont donc des marqueurs sociaux importants, qui font apparaitre les inégalités, et peuvent être source de souffrance pour les plus modestes.

Descartes estime dans le discours de la méthode qu’il doit « changer [ses] désirs plutôt que Pordre du monde » car les seules choses qui soient véritablement en notre pouvoir sont nos pensées. Or, c’est une propriété de la volonté de désirer que les choses qui sont possibles. On retrouve là la notion de rationalité des désirs. En effet, le risque des désirs est leur multiplicité et leurs non satisfaction. L’homme désire toujours plus et ce désir toujours plus grand risque de ne pas être en accord avec la nature.

Ainsi, alors qu’en moyenne, un homme a besoin de 000 calories par jour, ces doses sont largement dépassées dans les pays occidentaux, tandis que d’autres personnes souffrent de malnutrition dans d’autres pays. Il en est de même avec le pétrole ; son exploitation intensive n’a causé que des dommages à la terre. Les désirs toujours plus forts de s’enrichir a mener l’exploitation au bout, si bien que d’ici peu de temps, on ne sait pas avec quelles ressources énergétiques les hommes se fourniront, de quoi lui nuire.

Or, une consommation et une exploitation rationnelle auraient permis le développement de nouveaux modes d’approvisionnement et de consommation, si ant est que les désirs des uns font le malheur des autres. On rejoint là une vision stoïcienne du désir. Selon les Stolciens, il nous faut nous détourner des désirs qui ne dépen 4 4 stoicienne du désir. Selon les StoiCiens, il nous faut nous détourner des désirs qui ne dépendent pas de nous et accepter ce sur quoi nous ne pouvons rien, tant bien même la gravité de cette chose.

Ainsi, Epictète écrivit dans Manuels « Ne demande pas que ce qui arrive arrive comme tu le désires mais désire que les choses arrivent comme elles arrivent, et tu seras heureux. » On peut donc émettre une critique quant à ceux qui n’accordent pas leurs désirs aux réels et sont dans la démesure, ne respectant plus leurs conditions d’humains, soumis à la volonté des divinités et des éléments naturels. La société qui s’est construite et dont on est un acteur nous pousse à une surenchère des désirs. Cette situation mène à ce qu’on appelle la spectularisation » de la société théorisé par Guy Debord.

Chaque chose qui nous entoure est objet de spectacle si bien que nous devenons spectateur de notre vie et que celle-ci est vécue par la consommation et les désirs. On en vient alors à s’imposer des désirs, l’homme devient son propre tyran et perd par la même occasion sa liberté qu faisait de lui un homme heureux. L’homme, par la satisfaction immédiate de ses désirs en est venu à cette utopie que rien ne lui est impossible si bien que croyant générer du bien par l’assouvissement de ses désirs, il ne fait que créer du mal.

Bien qu’étant source de malheur, nous allons voir que ces désirs, que l’homme ne peut renier lui sont parties intégrantes et l’aident à évoluer. Si ron reprend l’opposition 4 ne peut renier lui sont parties intégrantes et Paident à évoluer. Si ron reprend l’opposition habituelle entre besoin et désir, on peut partir d’un principe que l’homme a pour obligation, c’est-à- dire ce qui nous pousse à agir en vertu d’une nécessité intérrieure qui nous fait un devoir d’agir de cette manière là, de satisfaire ses besoins, faute de mourir mais que ses désirs sont contingents, c’est-à-dire sont mais peuvent ne pas être.

L’homme, en assurant ses besoins n’aura que pour but la conservation de l’espèce humaine, il sera réduit au même rang que les autres animaux. La satisfaction de ses besoins primaires, triviaux lui permettront e se nourrir et de s’assurer une descendance. L’homme ne vivra donc pas, il survivra. Au contraire, par la satisfaction de ses désirs, fhomme apporte de la vie à la vie. En effet, si fon attribue le plaisir au désir, alors c’est cette succession de plaisirs qui fera la vie de l’homme.

D’autre part, on peut attribuer le bonheur à la sagesse mais celui-ci, bien que dans la quiétude, court le risque d’être dans la monotonie. De plus, on peut avoir une considération des désirs autre que vaine et artificiel. Ainsi, Épicure, dans Lettre à Mécénée a classifié les désirs. Il a d’abord istingué désirs naturels et désirs vains. Dans les désirs naturels, certains sont nécessaires au bonheur (c’est-à-dire qui est et ne peut pas ne pas être), d’autres aux biens être du corps et d’autres sont même vitaux.

Les désirs ne sont plus alors des caprices, m 6 4 aux biens être du corps et d’autres sont même vitaux. Les désirs ne sont plus alors des caprices, mais sont essentiels ? la vie même. De plus, Épicure affirme que le but recherché de la vie n’est autre que le bonheur, et que celui-ci est atteint par la satisfaction de ses désirs. Cependant, le bonheur est atteint on pas par une satisfaction illimitée et démesurée de tous les désirs mais par une rationalisation du choix des désirs, certains pouvant apporter du plaisir après avoir été source de malheur et inversement.

Il est donc nécessaire de satisfaire ses désirs ? condition qu’ils aient été l’objet d’un choix rationnel. Enfin, le but recherché par l’homme dans le désir n’est pas tant le plaisir que va provoquer la satisfaction de ce désir mais ce que l’on peut appeler le plaisir de désirer, l’attente. La fin du désir (et le plaisir hypothétique qui l’accompagne) c’est-à-dire ce en vue de quoi la hose se produit -imaginons un objet- n’est qu’un prétexte.

Cest l’imagination du plaisir que va procurer la satisfaction de ce désir et les moyens engagés qui vont véritablement être l’objet de plaisir même. Preuve est, l’homme, être intelligent, est conscient du caractère vain de la satisfaction de ses désirs ce qui ne l’empêche pas de les renouveler à chaque fois. Cependant, il n’est pas Innocent de se questionner sur futilité de ces désirs vains si on est conscients de leurs vanités. Pourquoi espérer pour arriver à une déception et à une frustration certaine ? Mais Epicure, en s rustration certaine ?

Mais Epicure, en soulignant l’importance de la conscience du caractère vain de certains désirs met en garde de n’être pas dans l’utopie et d’être conscient de la limite de ses désirs, ce qui ne signifie pas pour autant les limiter et encore moins les nier. Ainsi, combien de fois n’a-t-on pas entendu de nos parents de ne même pas rêver d’un jouet tant il était cher ou encore que c’est se comporter en enfant gâté que de désirer sans cesse. On en viendrait alors à tenter de nier les désirs des enfants de peur qu’il pique une colère ou soit confronté de anière trop brutale aux ressources financières non illimités de ses parents.

Françoise Dolto, pédiatre et psychanaliste alla à contre-courant de ces idées véhiculées depuis tout temps et souffla un vent de modernité dans l’éducation des enfants. Ainsi, elle avance l’idée que les parents ne doivent pas faire en sorte de contourner les désirs de leurs enfants en s’écartant des belles vitrines de jouets à chaque coin de rue. Au contraire, nier ses désirs ne serait que rendre la frustration plus importante. Les désirs, même non satisfaits sont matière à dialogue entre le arent et l’enfant car des mots sont mis sur ces désirs.

Pourquoi ce Jouet et non pas l’autre ? Cenfant, en expliquant, c’est-à-dire par l’extériorisation d’arguments rationnels par le langage, va se construire sa propre identité. Cependant, Françoise Dolto met également en garde contre l’imm B4 également en garde contre l’immédiateté de la satisfaction des désirs, qui n’inciterait pas l’enfant à chercher la nouveauté. De plus, la non satisfaction de certains de ces désirs va lui permettre d’appréhender la limite de ceux-là, et des obstacles auxquels il se confrontera plus tard.

De la même manière, lorsque l’on va au cinéma et qu’une vie , à nos yeux idyllique nous y est racontés, on ne sort pas de la séance avec l’idée que notre vie est une succession d’échecs. Non, cela nous provoque des désirs, que l’on sait vains mais qui pour autant améliorent notre quotidien. Les désirs sont partie intégrante de l’homme et, même avec une volonté extrêmement forte, on ne peut les enfouir. Cependant, il est possible de les classifier, de les organiser par rationalisation. Cette rationalisation des désirs peut se faire via la pensée comme le suggère Descartes.

La combinaison de la rationalisation et de la modération des désirs amène alors à une satisfaction des désirs accompagnés de réels plaisirs. Spinoza affirma que « Le désir est l’essence de l’homme en tant qu’on la conçoit comme déterminée à faire quelque chose. » Il considère non pas alors le désir comme quelque chose de distinct de l’homme mais comme lui étant essentiel, c’est-à-dire ce qui lui est nécessairement lié et ce sans quoi l’homme ne serait pas ce qu’il est. De la même manière que Baudrillard estime que l’homme ne consomme pas pour vivre, il vit pour con