Gouvernance, territoires et pôles de compétitivité Sous la direction de Mohamed Bousseta et Mohammed Ezznati @ L’Harmattan, 2009 5-7, rue de l’École pol http://www. librairieh p g diffusion. harmattan harmattan 1 @wanad ISBN : 978-2-296-107 EAN : 9782296107939 SOMMAIRE INTRODUCTION Mohamed BOUSSETA, et M0harnrned EZZNATI . MONDIALISATION, GOUVERNANCE ET TERRITOIRES COMPETITIFS Hassan ZAOUAL L’IMPARTITION DANS LES NOUVEAUX RESEAUX COLLABORATIFS : LE CAS DE L’ENSEIGNEMENT PAR LA RECHERCHE GEODE Michel PLAISENT et Pascal PECQUET .
CORRUPTION, GOUVERNANCE E DEVELOPPEMENT MATIERES………………………………………….. 222 6 Pr. Mohamed BOIJSSETA, Doyen de la faculté des sciences juridiques économiques et sociales Kenitra Pr. Mohammed EZZNATI, Président du comité du programme du colloque Le thème de « la gouvernance des territoires et des pôles de compétitivité » a été interrogé durant ces deux jours dans un contexte de mondialisation / globalisation, mais aussi de régionalisme, de polarisation et d’effritement.
Trois constats ont été rappelés: Le premier c’est qu’aucune discipline ne peut plus être a-territoriale ou a-spatiale. Le second stipule que ce qui a fait la réussite de certains pays, c’est « l’ouverture de la géographie locale sur la logique planétaire de l’économie sans frontières »; d’où « l’économie du zèbre » (kenichi Ohmae). Le troisième réaffirme que la grande entreprise n’est plus la seule à guider l’acte de produire. L’entreprise « glocale-flexible » intervient comme principal acteur de la production et du commerce sans frontières.
De ces trois constats ont été réitérés les fameux principes du « Small is beautifull », du « penser global agir local » et du passage de ‘espace- lieu à l’espace- territoire, à travers les concepts majeurs suivants : – La compétitivité des territoires : Le territoire est une approche de la région et de l’espace qui fut développée après 1980, Iar ement en rupture avec les approches précédentes. C’ 2 – lieu doté de ressources territoriales de taille réduite, à visage humain.
Souvent c’est un bassin d’emplois, caractérisé par la combinaison d’emplois et de compétences. Le territoire est donc beaucoup plus qu’un fragment d’espace neutre et passif, qui contient des ressources. On peut dire que le territoire en tant que st un acteur. Sur un territoire se réalise une proximité entre les acteurs : Proximité géographique (distance et voies de communication), proximité économique (relations), proximité institutionnelle (normes, références, comportements).
Le territoire est porteur d’externalités spatiales spécifiques, non transférables, qui lui confèrent une compétitivité particulière. La compétitivité des territoires est un concept central des politiques régionales, qui visent à promouvoir ou équilibrer la compétitivité du territoire national. C’est pourtant une notion encore mal définie.
On l’emploie souvent dans le sens relatif de comparaison ou daugmentation de la compétitivité, mais c’est aussi une propriété dont on analyse les causes et les manifestations. Entre entreprises, la compétitivité est en général un jeu à somme nulle, reposant sur le partage d’un marché. Au niveau des nations et des régions c’est différent, c’est « la capacité de produire des biens et des services passent le test des marchés internationaux, tout en maintenant des niveaux de revenus élevés et durables » (OCDE).
La compétitivité articule le local et le global : elle repose sur es ressources endogènes propres au territoire, mais elle est validée sur tous les marchés, y compris globaux. Le territoire n’est donc aucunement introverti, exclusivement orienté sur lui-même dans protégées (no tradable 3 La compétitivité se distingue de l’attractivité des territoires car celle-ci peut être volatile et réversible, si elle repose sur de bas salaires ou des aides publiques.
Mais il est intéressant de noter que l’étude des facteurs d’attractivité de certains territoires met en avant, à côté de facteurs pécuniaires incitatifs, des facteurs ?conomiques classiques (taille du marché, accessibilité, qualifications, R&D et innovations) et dautres facteurs : culture d’entreprises et locale, climat social, qualité de vie, qualité des administrations. Dans une ville zone franche exploitant une maind’oeuvre locale sous-payée et précaire, où le luxe côtoie la misere, il n’y a pas de compétitivité du territoire.
Celle-ci se justifie moins par l’évolution du revenu par individu que par sa réussite à allouer l’activité économique et les revenus de manière plus équitable. Deux paradgmes productifs sont à l’origine de la compétitivité du erritoire : les cités-régions et l’organisation productive localisée. – Le diagnostic : Il doit servir à identifier l’avantage compétitif potentiel d’une zone. Les actifs sont des facteurs productifs en activité, alors que les ressources sont des facteurs à révéler et à organiser ; on peut dire que les ressources sont latentes, et que les actifs sont des ressources en service.
Il faut distinguer les ressources et les actifs génériques et spécifiques. Ils sont génériques quand leur valeur marchande actuelle ou potentielle n’est pas dépendante de leur sage dans un processus de production particulier. Conformément à l’approche de Williamson, un actif est spécifique quand sa valeur dans un usage dans un emploi alternatif est inférieure à sa valeur actuelle, c’est-à-dire que la valeur de l’actif est inséparable de son usage dans un lieu précis. Son déplacement 4 c’est-à-dire que la valeur de déplacement d’un usage à un autre induirait des coûts non récupérables.
La différence entre l’actif générique et spécifique quantitative : c’est le degré de transférabilité (son coût) qui détermine la spécificité de l’actif. Les ressources spécifiques sont seulement virtuelles, mais elles sont essentielles pour la différenciation des territoires. Elles n’existent pas en soi, elles doivent être liées à un projet pour lequel des acteurs vont se réunir en les intériorisant. Elles sont proches de l’atmosphère décrite par Marshall. S’ils sont parfois non transférables, les actifs spécifiques peuvent être reproduits ailleurs. Les ressources spécifiques au contraire ne sont ni transférables reproductibles, et sont la base d’une stratégie de développement. Le passage des ressources génériques aux ressources spécifiques ié à la naissance de l’idée du type de développement qui est prevu, par exemple la promotion du tourisme « intelligent » Une stratégie de développement basée sur des ressources spécifiques va s’appuyer sur des activités à forte valeur ajoutée destinées aux marchés mondiaux et procurera un avantage compétitif à long terme.
Le développement de ces avantages compétitifs passe par une différenciation sur le long terme du territoire, qui ne peut reposer que sur des ressources spécifiques fondant des actifs spécifiques. Ces ressources s écifi ues apparaissent quand les cteurs combinent leurs st résoudre un problème S Plusieurs stratégies de développement peuvent être élaborées à partir de ce schéma : passage de ressources génériques à des actifs génériques (tourisme balnéaire de masse), passage d’actifs génériques à des actifs spécifiques. La convergence entre régions : Dérivée de l’économie internationale néoclassique, la théorie de la convergence entre régions montre que la croissance d’un pays s’accompagne d’une convergence du niveau de richesse de ses régions. Les théories dérivées de la diffusion technologique et du ommerce arrivent au même résultat, difficile à observer en réalité et conditionné à des hypothèses controversées. La théorie de la convergence régionale est issue des travaux des classiques et des néoclassiques sur la convergence entre nations.
Dans l’approche classique, les suiveurs sont avantagés ils peuvent bénéficier des acquis et des innovations du leader dans la mesure où ils peuvent imiter sa technique. Les principaux arguments néoclassiques reposent sur l’hypothèse de rendements marginaux du capital décroissant. Ceci implique que les pays ayant un capital initial faible croitront plus apidement que ceux dsposant d’un capital initial déjà important. 10 L’ouverture devant être synonyme de rattrapage, les flux de capitaux cherchant les opportunités de profit les plus grandes se dirigeront vers les pays les plus pauvres.
Barro et Sala-l-Martin appliqueront aux régions ces conclusions très controversées. Sur le plan infranational, les facteurs de production seront mobiles. Ce sont les biens qui deviennent relativement immobiles puisque leur transport a un coût. La rédiction centrale de cette approche est qu’en présen ilité du capital et du de transport relativement bas et décroissants et d’un accès u marché toujours amélioré, les différences importantes dans revenus par tête doivent disparaître.
En principe, la convergence prédite par le modèle néoclassique devrait être instantanée du fait d’une forte mobilité du capital : les écarts de rendements des fonds investis liés à des stocks de capital inégaux (plus le stock est important, moins son rendement est élevé) se traduiront par d’importants flux d’investissements productifs accélérant la convergence. Mais l’existence de facteurs de production immobiles comme le capital humain ou les infrastructures publiques euvent ralentir le processus de convergence. La convergence provient du fait que Pimitation est moins coûteuse que l’innovation.
Aussi les pays les moins avancés ont tendance à rattraper ceux dans lesquels le processus de découverte est dynamique. Pour autant, il n’est pas sûr que la contagion soit suffisante pour provoquer la convergence si les capacités technologiques nationales sont faibles ou si les structures institutionnelles s’avèrent défaillantes. De plus (dans un modèle de rendements d’échelle constants) la diffusion des technologies et des savoirs va conduire a égaliser e revenu par tête puisque le travail se déplacera vers les zones ? hauts revenus et le capital vers les zones à bas revenus.
L’approche en terme de commerce explique pareillement que la spécialisation régionale et les échanges vont conduire à l’égalisation du prix des facteurs, indépendamment de leur mobilité. -Les districts industriels marshallien : Le district industriel marshallien ex li des entreprises par leur re ue la performance produisant des économies Le district industriel marshallien explique la performance des entreprises par leur regroupement produisant des économies