propos des cartes g ologiques

Haut du formulaire Bas du formulaire 4 p g À propos des cartes géologiques Réflexions à l’usage des géologues de terrain débutants, par Maurice GIDON (texte inédit et inachevé). apprentissage, en mettant en lumière les erreurs commises et en indiquant comment les corriger. La pratique pédagogique montre néanmoins, comme il est normal, que chaque génération d’étudiants répète les mêmes erreurs et pose les mêmes questions que l’on peut donc considérer comme « classiques ».

On peut, en conséquence, faire un inventaire et un commentaire par écrit de celles-ci, de telle sorte que les étudiants puissent retrouver, sous un plan rdonné, les remarques qui leur seront faites dans la nature, au hasard des cas particuliers rencontrés. De surcroît ils pourront aussi entendre parler d’autres cas de figure, que le volume et la variété limités des enseignements sur le terrain ne leur auront pas donné l’occasion de rencontrer. C’est ce que j’ai tenté ici, mais je m’en voudrais si cela devait conforter l’illusion que la lecture d’un manuel peut permettre d’apprendre la cartographie.

Le présent texte doit donc être considéré comme une sorte d’aide- mémoire récapitulatif qui devrait être lu après avoir commencé e pratiquer la cartographie, plutôt qu’avant ! Il faut préciser que ce texte concerne tout particulièrement la cartographie géologique des terrains sédimentaires en pays de montagne et qu’il est l’expression de l’expérience acquise, en ce domaine, par son auteur, au cours du lever de plusieurs dizaines de cartes géologiques des Alpes occidentales françaises (à titre de responsable ou de collaborateur) et de la direction de plusieurs dizaines de stages d’étudiants consacrés à cette activité.

Pourquoi apprendre à lever des cartes géologiques ? La première question qui se pose est évidemment est celle de ‘utilité de cette discipline de travail, que d’aucuns ont 34 pose est évidemment est celle de l’utilité de cette discipline de travail, que d’aucuns ont pu (notamment ces dernières années) considérer comme désuète. Deux réponses sont à apporter, la première étant qu’elle a un intérêt fondamental pour la formation du géologue, la seconde que l’on a encore besoin de faire des cartes géologiques ou de réviser celles existantes. ) Apprendre le lever cartographique est essentiel dans la formation du géologue Le lever cartographique est avant tout un outil de base, que l’on eut dire « multi-usages » puisqu’il sert à toutes les disciplines, bien que l’usage structural soit évidemment prédominant. D’abord la carte est un mode de représentation privilégié des observations de terrain.

C’est le meilleur carnet de notes, si l’on veut que les observations conservent leurs relations dans l’espace (d’ailleurs nombre de praticiens consignent parfois directement sur leur carte, dans des « bulles » du type de celles des bandes dessinées, des observations complémentaires que l’on s’attendrait plutôt à trouver sur leurs carnets). En retour la lecture des cartes existantes, qui est une source ondamentale de documentation, se comprend d’autant mieux que l’on aura pratiqué soi-même le dessin sur le terrain. L’apprentissage de la carte se pratique à toutes échelles.

L’échelle qui convient le mieux est celle de la carte détaillée (1/10. 0000) car elle maintient des relations de ressemblance très étroites entre la représentation cartographique et le paysage directement observable. D’autre part cette échelle permet d’être à l’aise pour porter ses efforts à affiner le dessin et permet de recueillir un grand nombre de données sur une faible surface, ce qui perme e dessin et permet de recueillir un grand nombre de données sur une faible surface, ce qui permet de ne pas avoir à parcourir de trop grandes distances pour avoir une base de travail substantielle.

Encore faut-il toutefois que sur une surface ainsi réduite il y ait suffisamment d’observations à valeur exemplaire et de type différent à se mettre sous la dent pour que l’exercice soit aussi largement instructif que possible : c’est pourquoi les régions vraiment favorables aux camps de terrain pour étudiants sont plus rares que l’on pourrait le croire Au contraire lorsque l’échelle est plus petite (par exemple dès le /500000) la représentation devient plus symbolique, synthétisant les faits pour dégager des ensembles en négligeant les fins détails (notamment ceux servant de repères locaux), de sorte que la carte s’éloigne plus du paysage et se manipule moins aisément ? tous égards. ) Il y a encore besoin de lever des cartes géologiques Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cela restera vrai pour de nombreuses années encore (même à l’intérieur du territoire français), et ce pour plusieurs raisons : 1 – Amélioration de la « couverture » cartographique : I n’y a plus de vraies « zones blanches », du point de vue du lever éologique, sur la carte du monde. Toutefois de nombreuses régions du monde ne sont levées qu’à des échelles de l’ordre du 1/1000000 ou du 1/2000000, avec une densité d’exploration sur le terrain peu serrée, et souvent par larges appels à l’interprétation photogéologique de clichés aériens ou de satellites.

Le passage ? des échelles plus précises est une évolution naturelle qui change la nature même des renseignements que l’on peut escompter tirer de la 4 34 Unable to process your request now. Please try again latere s 4 révisés). Ce fut le cas lors du passage des cartes dites « d’Etat ajor », au 1/80. 0000, à celles en courbes, au 1/50-0000, mais cela se reproduit aussi à l’occasion de la réfection, encore en cours, de ces dernières : elles ont en effet été d’abord basées sur des levés à la planchette, puis sur une photogrammétrie au sol, enfin sur l’exploitation de photos aériennes, avec des compléments sur le terrain de plus en plus améliorés d’une édition à la suivante. Mais surtout ce vieillissement se fait jour en général de façon progressive.

Cela résulte par exemple de modifications du terrain (routes, grands travaux, éboulements naturels, etc… ) qui ccasionnent la mise en évidence de données non accessibles lors du lever de la carte. Les données enregistrées sur la carte apparaissent aussi insuffisantes, au bout d’un certain délai, du fait de l’évolution des techniques d’analyse (mesures microtectoniques, microfaciès, analyse du métamorphisme). Enfin les cartes sont, comme les hommes qui les font, sujettes aux erreurs (aux différents stades de leur fabrication, d’ailleurs). Chaque auteur qui parcourt une nouvelle fois un terrain qu’il a levé en fait l’amère expérience.

En France la couverture à 1/500000 est maintenant presque omplète et les cartes à cette échelle font maintenant l’objet de révisions et de nouvelles parutions lors de leur épuisement ou même avant, lorsque l’évolution des connaissances et des concepts ou les faiblesses du travail des auteurs de la première édition les font paraître suffisamment désuètes. Le délai moyen est de l’ordre de 25 ans. 3/ Quelques remarques générales 1/ Le degré de fiabilité des cartes géologiques Le profane se fait souvent une idée fausse 6 4 générales e profane se fait souvent une idée fausse de ce que l’on peut attendre des cartes géologiques, ce qui l’amène à être urpris, lors des premières utilisations, par l’écart entre la représentation cartographique et l’observation du terrain.

Cela tient essentiellement à ce que la carte ne saurait être un document parfaitement objectif (comme le serait une photo) mais est l’expression par un dessin de ce qui a été vu, et donc, comme tout dessin, le fruit dune interprétation. En outre ce dessin est basé sur des explorations effectuées selon des tracés foncièrement linéaires (voire ponctuels) qui ne permettent donc pas de balayer toute la surface représentée. En d’autres termes il est impossible au cartographe daller partout et l est donc astreint à pratiquer des interpolations pour « couvrir » les surfaces non parcourues. a) Il y a donc un problème d’objectivité, puisque le lecteur se trouve, devant la carte, dans l’impossibilité de savoir si la représentation fournie en un point donné résulte d’une observation réelle ou dune interpolation.

Ce problème, qu avait été totalement négligé dans les premiers temps de la cartographie, se manifeste de façon de plus en plus aiguë avec la précision accrue que les auteurs comme les lecteurs souhaitent voir introduire dans les cartes modernes. Il est notamment un cas commun où ce problème est tout articulièrement crucial : c’est celui des limites d’extension des terrains de couverture. Ces dernières, qui sont celles qui cachent le bed-rock, ont, en tant que masque, une efficacité qui n’est nullement proportionnée à leur épaisseur ni, par conséquent, ? l’importance qui devrai n’est nullement proportionnée à leur épaisseur ni, par conséquent, à l’importance qui devrait leur être accordée sur la carte.

Cest ainsi que selon le degré de scrupule des auteurs la surface cartographique des affleurements de bed-rock peut se rétrécir comme peau de chagrin vis à vis de celle attribuée aux errains de couverture ou vice-versa. Disons immédiatement qu’il n’y a aucune recette miracle pour trouver le juste milieu et que, même si l’on a déjà une grande expérience, on reste exposé ? voir par exemple, à l’occasion de l’ouverture d’une tranchée de route, que le bed-rock y est mis à nu sous seulement 50 cm de formations superficielles alors que l’on avait cru ces dernières fort épaisses. Un exemple spécialement représentatif de ce cas est celui des glacis quaternaires où la tranche sédimentaire est parfois fort mince, aussi bien au plein coeur de l’affleurement de a formation que sur ses bords.

Sur un plan plus général ce problème Impose donc d’essayer de donner un rendu objectif des observations afin de mieux préciser le degré de fiabilité du document fourni à l’utilisateur. La solution consiste, dans la mesure où cela est matériellement possible, à utiliser deux types de figurés, tant pour les contours que pour les couleurs, selon que le dessin traduit une observation ou une interpolation. En fait c’est là une distinction elle même peu objective car un affleurement représenté comme certain n’aura jamais été parcouru intégralement et une certaine part e « vu à distance » (variable selon les conditions topographiques et météorologiques) est toujours prise en compte comme observation objective.

En fait on constate que cela reste peu pratiqué sur les cartes régul comme observation objective. En fait on constate que cela reste peu pratiqué sur les cartes régulières. La raison en est que leur échelle est trop petite (et souvent plus petite que celle à laquelle ont été pratiqués les levés), de sorte que les plages d’incertitude seraient à la fois très nombreuses et très petites, donnant une impression de mosaïque qui nuirait à la lisibilité. Il n’en reste pas moins que sur les levés de terrain, où l’échelle plus grande permet en général de faire la distinction entre ce qui vu et interpolé il est très précieux de pratiquer cette double figuration.

Cela permet de consewer un document plus proche du vécu, consultable ultérieurement lorsque les impressions de terrain et même son souvenir se seront dissipées de la mémoire. Diverses raisons y poussent . – d’abord se souvenir soi-même au moments des synthèses interprétatives, notamment structurales, de ce qui est sûr et de ce qui, au contraire, est incertain et ne contraint donc pas ‘interprétation ; – ensuite garder trace des points qui seront à revisiter (car insuffisamment vu) si l’on veut ultérieurement préciser le lever ; – enfin permettre de répondre ainsi à d’éventuels utilisateurs ultérieurs soucieux de connaître les bases les plus solides de la carte. ) Ceci amène à parler de la maille du réseau d’observations, c’est à dire de l’intervalle séparant les observations ponctuelles ou (plus généralement) les cheminements le long desquels elles sont faites. Cet intervalle varie en fonction des besoins et de l’échelle de la carte, mais on peut considérer que la valeur moyenne est à l’échelle du document final im rimé) de l’ordre de un à deux centimètres de distance e l’échelle du document final imprimé) de l’ordre de un ? deux centimètres de distance entre les cheminements (cela correspondant à une surface non visitée, mais néanmoins examinée à distance dans la plupart des cas).

Toutefois d’autres facteurs de variabilité de la maille interviennent : ce sont l’intérêt (notamment structural) du secteur et la finesse de ses motifs structuraux et les difficultés de cheminement. Par exemple les grandes falaises abruptes et les vastes épandages alluviaux ne bénéficient pas fréquemment ‘une maille d’observation bien serrée (dans le premier cas l’exploration se fait au « marteau suisse », c’est à dire aux jumelles 2/ Les spécificités du travail de lever de carte La cartographie géologique est un travail qui doit être avant tout scrupuleux et méthodique. Il exige une grande vigilance, pour exploiter au maximum les cheminements parcourus, et présente des aspects pénibles (aller à des endroits difficiles ou désagréables) et parfois fastidieux (aller à des endroits sans intérêt géologique).

Il ne faut pas croire cependant que le cartographe doit se onduire comme une machine non dotée d’intelligence et n’être qu’une sorte d’aide géologue rapportant fidèlement des données objectives (non « entachées » d’interprétations), à partir desquelles pourront ensuite se bâtir vues d’ensemble et interprétations. Certes une « observation objective » est souvent prônée pour contrebalancer la tendance à trop vite construire des édifices théoriques mal fondés (l’opposé du cartographe scrupuleux serait le « petit génie » qui essaye de comprendre rapidement, à l’aide de seulement quelques observations bien choisies). Si le principe en est bon l’application prat 0 4