Appretissanges Et Competences Version Fac

Connaissances, apprentissage et création des richesses dans la nouvelle économie : essai d’élaboration d’un cadre analytique Elhadj Ezzahid Université Mohammed V-Agdal, Rabat, Maroc Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales Development economics Center-DEC ezzahid. elhadj@yahoo. fr Résumé Au cours des dernièr modalités de créatio profonde. Ainsi, une fondements sont les 5 d next page es ric e siècle, les u une mutation naissance dont les ntissage.

Dans ce contexte, les éléments qui déterminent la compétitivité des individus, des organisations et des nations sont devenus de plus lus liés aux possibilités de mettre en place un environnement propice à l’innovation et à l’émergence des compétences et des habiletés les plus pointues. Céducation, la formation et l’apprentissage sont, dans ce cadre, les vecteurs de la compétitivité.

Concernant les piliers de la nouvelle économie, ils sont quatre . une population éduquée et habile, un cadre institutionnel performant, une infrastructure de communication et d’information fiable et un dispositif national d’innovation et d’apprentissage actif. Introduction La création de la richesse et l »amélioration des conditions de vie es populations sont des objectifs louables puisqu »ils libèrent les individus de la pauvreté et de la misère.

Historiquement, l »humanlté est passée par trois stades en ce qui concerne ses modalités de création de richesses (Toffler, 1991 Dans le premier stade, la principale source de création de richesses fut la terre exploitée à travers les activités agricoles. Dans le deuxieme c »était la transformation des matières premières par les activités industrielles. Actuellement, la principale source de création de richesses est constituée par le stock des onnaissances que détiennent et utilisent les individus et les groupes (Toffler, 1991).

De nos jours, la connaissance et I »apprentissage permettent aux individus d’acquérir des compétences et des habiletés dynamiques pour produire mieux et d »une manière efficiente. Cette amélioration de la productivité est le résultat du fait que les processus productifs sont de plus en plus façonnés par les ingrédients relevant de facteurs immatériels et symboliques que sont les connaissances dont disposent les individus (Romer, 1992). Ce phénomène qui marque une mutation profonde ne doit pas être vu omme une condition suffisante de création de richesse.

En effet, un environnement propice est nécessaire à la formation du savoir, à sa diffusion et à son utilisation dans les activités productives et non productives. Des travaux économétriques, portant sur des données de panel et sur des séries chronologiques, ont montré que l »accumulation d »un capital humain appréciable peut ne pas déboucher necessairement sur une croissance économique significative (Pritchet, 2 2 5 appréciable peut ne pas déboucher (Pritchet, 2001).

Dans ce papier exploratoire, on discutera du statut des onnaissances dans les activités productives et le rôle de l’éducation, de la formation et de l’apprentissage dans la génération desdites connaissances. es éléments abordés sewiront pour mieux appréhender la réalité de la nouvelle économiel qui est actuellement entrain de se constituer et dont la base et l »élément moteur sont les compétences immatérielles et les connaissances dont disposent les individus et les organisations.

Nous devons signaler que beaucoup de questions restent posées comme par exemple la relation entre les activités innovatrices, les connaissances disponibles et l »évolution de la roductivité dans [« économie tout entière. En outre, à l »état actuel des choses, il est loin d »être facile de comparer la révolution en cours avec celle des dernières années du dix-neuvième siècle2. 2.

Les connaissances et les compétences dans les économies modernes Les activités humaines ont toujours eu comme ingrédient les connaissances et le succès des économies a toujours été basé sur cet élément (Smith, 2000, pp. 5-6 ; Zhang, 2001, p. 10). Actuellement, non seulement cette relation se trouve renforcée ; mais en plus la connaissance et les éléments immatériels eviennent la principale force dans la détermination3 de la compétitivité d’un pays et l »amélioration du bien être social (Zhang, 2001, p.

IO). Il importe de voir comment le savoir, dont disposent les individus et les sociétés, permet d »atteindre une productivité élevée et d »accroître la compétitivité des 3 5 productivité élevée et d »accroître la compétitivité des 2 3 J’utilise les expressions économie du savoir, économie des connaissances ou la nouvelle économie comme équivalents ? l’expression anglaise Knowledge economy. Je dois signaler que des expressions en vogue comme la net-économie sont très ?vocatoires mais imprécises.

Il est intéressant de voir les éditions spéciale de Newsweek de December 1999 et celle de February 2000, Les numéros spéciaux doubles de BusinessWeek, le premier est celui d’August 24-31, 1998 sur the 2 Ist century economy et le deuxième d’August 21-28, 2000 sur the 21st century corporation. Dans ce cadre, il se peut que l’expression la plus pertinente soit celle de l’économie d’apprentissage proposée par Lundvall et Nielson (2002, p. 2) Selon Marc Giget, dont run des ouvrages est revus par A.

Reverchon, il est probable que la révolution industrielle de la fin u XIX siècle fut beaucoup plus profonde que celle à laquelle nous assistons actuellement (Reverchon. 2000. p IV) Nous devons signaler que la théorie économique, que ce soit dans le domaine de la croissance économique, de l’organisation industrielle, de la nature des multinationales, du commerce international ou la nature de la concurrence, a depuis longtemps essayé de prendre en considération ces changements profonds de la réalité dans des modèles qui en rendent compte d’une manière plus explicite (Peneder, 1999, p. ) Repères et Perspectives – Numéro 3 – Automne 2002 4 25 erformances économiques des Individus, des groupes et des nations. 2. 1 . Connaissances, Compétences et Habiletés 4 Nous savons, d »après les études qui ont été faites sur les sources, à long terme, de la croissance économique, que la productivité est le facteur déterminant pour réaliser une croissance durable et élevée (Solow, 1957 ; Kuznets, 1973). L »organisation du travail et les innovations y afférentes sont pour beaucoup dans ce processus (A. Smith, 1776).

La révolution industrielle et la croissance des pays développés, au cours des deux derniers siècles, sont une illustration de ces deux idées. Pour saisir les liens entre les connaissances et I »économie, il importe de repérer les éléments qui accroissent la productivité des individus ainsi que leur réceptivité aux changements et leurs capacités de saisir les opportunités et de tirer parti des changements. Par conséquent, il est indispensable de bien décrire le déploiement des efforts humains pour la réalisation d »une quelconque activité donnant lieu ? des biens et services.

En effet, dans ses activités de création des richesses l’homme effectue un ensemble de tâches qui lui permettent de réaliser un ensemble d »activités débouchant sur « obtention d »un output utile. Les facteurs qui permettent à cet individu d’accroître sa productivité, définie comme étant le rapport entre son output et les heures de travail qu »il a effectuées pour son obtention, sont directement liés à ses connaissances et à ses compétences.

Par ailleurs, la productivité en tant u e force motrice de la croissance économique n s 5 continue des actions, des tâches, des activités et des procédures d »utilisation des inputs pour l »obtention des outputs. Pour ce faire, l’élément central est constitué par I »aptitude des individus ? méliorer leurs compétences et leurs habiletés par l’adoption de nouvelles approches et de nouvelles modalités opératoires leur permettant de mieux réaliser les différentes activités.

Ainsi, si les individus au travail arrivent à revoir les modalités de réalisation des opérations élémentaires, ils pourront améliorer leur productivité sans augmentation des facteurs matériels utilisés dans la production. Le même résultat peut être obtenu par l »amélioration des modalités de réalisation des tâches, des activités et des processus. Les habiletés, qu’on peut définir comme les aptitudes ocalisées destinées à réaliser des opérations élémentaires, sont, en définitive, le canal qui permet d »améliorer la productivité et l »efficacité.

Le passage des ères agricole et artisanale, caractérisées par une quasi-stagnation des technologies utilisées, à l’ère industrielle, a bouleversé la dynamique des systèmes technologiques en place. En effet, la révolution industrielle a crée un environnement où les technologies changent bien plus rapidement. Ces dernières ne sont plus le résultat d »un long processus d’émergence mais la conséquence d »une réflexion de plus en plus planifiée qui ébouche sur la mise en œuvre de technologies nouvelles et efficaces dans des laps de temps réduits.

Ainsi, depuis longtemps l’homme a brisé le cercle vicieux de l »utilisation des technologies héritées du passé. Ce point a constitué le moment où l »homme a commencé à utiliser, d »une manière plus intense, le savoir pou 6 25 constitué le intense, le savoir pour accroître sa productivité et ses performances. Depuis lors, cuest I »aptitude ? concevoir de nouveaux processus et ? utiliser de nouveaux outils de production qui a joué le rôle de première importance dans la dynamique économique.

Ces trois concepts sont, respectivement, les équivalents français des termes anglais : knowledge, competences et skills Ainsi, les individus utilisent les connaissances disponibles pour acquérir ou renforcer leurs compétences, ce qui leur facilite le développement d »habiletés pratiques leur permettant [« exécution des différentes actions et processus d »une manière efficace (Jarboe, 2001). Il ressort de ce raisonnement, que les performances d’un individu dépendent de ses habiletés qui sont déterminées par ses connaissances et ses compétences innées ou acquises par l »éducation et la formation.

Ces habiletés ou compétences opératoires sont susceptibles de croitre par l »apprentissage_ Le rythme de ce dernier dépend de sa qualité et de son intensité. Ainsi, il est probable qu »un individu détenant des connaissances sur une activité particulière développe ses compétences beaucoup mieux qu »un autre et que cette situation lui donne un avantage en matière d »apprentissaee et d »acqu 25 de renforcement et d’émergence des habiletés Connaissances Compétences Habiletés Les connaissances, les compétences et les habiletés se distinguent essentiellement par le fait qu »elles ont plus ou moins transférables.

Ainsi, il est très difficile de transférer les habiletés ou les savoir-faire acquis par les Individus dans leur travail à d »autres qui n »y ont pas participé alors que les connaissances, proprement dites, sont codifiables et de ce fait plus facilement transférables. Dans ce cadre, l’éducation, la formation et l’apprentissage sont les vecteurs de transfert de ces trois formes du savoir. 2. 2.

Education, Formation et Apprentissage La constitution de la société d’innovation, qui est la condition sine qua non de la compétitivité dans Père actuelle nécessite I »introduction du savoir dans toutes les activités pour prendre les meilleures décisions. Dans cette situation, il est nécessaire, en premier lieu, de préparer les individus pour profiter de l »ensemble des réseaux qui se constituent dans les différents maillons de l »architecture sociale.

L’éducation, dans son sens classique et basique, est la seule, ? notre avis, capable de fournir aux individus les éléments indispensables pour intégrer la société du savoir et s »adapter socialement. L’éducation sert, donc, dans la société à transmettre les idéaux, la ulture et les croyances. En plus de l »éducation, la f indispensable pour la les compétences et habiletés dont ils ont besoin et dont dispose la société. L « apprentissage joue à cet égard un rôle important pour faciliter la transmission des connaissances tacites ou non codifiées.

Ces dernières constituent une partie très importante et informelle du stock des connaissances et des habiletés dont ont besoin les individus pour exceller dans leurs activités Oarboe, 2001 ; Smith, 2000) Tableau na 1 : Eléments distinctifs de l’éducation, de la formation et de l’apprentissage Source « émergence Nature Education société l »école et Culturelle Formation ntellectuelle L’école recherche la pratique (Arrow, 1962), par l »usage (Rosenberg 1982) ou par l »interaction5 (Lundvall, 1 988), constitue un canal fondamental pour l »appropriation des connaissances tacites qui sont très utiles pour la compétitivité des nations et des organisations (Houghton et al. , 2000 : p. 9). Cette situation renvoie d »ailleurs au fait que le savoir le plus utile et le plus opératoire est encastré ou enclavé dans les processus et les actes sociaux (Knorr cetina, 1998). 2,3. Les Compétences Collectives L « apprentissage collectif est le processus évolutif qui se caractérise par l’accumulation de compétences nouvelles susceptibles d »aider à améliorer la performance d »une organisation (Midler, 1993). Dans un autre ordre d »idées, on discute souvent des innovations technologiques mais on prend soin rarement de signaler l »importance des innovations sociales et institutionnelles.

Ces dernières sont d »une importance au moins équivalente ; ceci est indéniable depuis l »émergence du Japon comme puissance industrielle au début de ce siècle suite à la révolution institutionnelle initiée par l’empereur Meiji en 1868. En outre, la sédentarisation comme phénomène historique a permis à l »homme de développer les activités collectives et d »ouvrir de nouvelles possibilités en matière de création des richesses et d »amélioration de la productivité (Cortright, 2001 Les premières civilisations de l »irrigation ont constitué le berceau de plusieurs innovations majeures comme l »écriture et l »organisation hiérarchique De ce fait, ces civilisations sont les premières ayant utilisé d »une manière systématique les connaissances pour gérer leurs affaires quotidiennes (Drucker, 1972). Un des changemen 0 5