Metamorphose

Presentation de l’auteur : 1) Né à Prague (République Tchèque) le 03/07/1883 ; Mort ? Kierling Vienne (Autriche) le 03/06/1924 Franz Kafka nait au sein d’une famille juive à Prague, alors sous la domination austro-hongroise. Son père, commerçant bourgeois autoritaire, lui inculque une éducation stricte. Il part faire ses études en Allemagne, où il sent naître en lui une passion pour la littérature. Il rédige le Procès, la Métamorphose (191 5), une nouvelle fantastique, puis Lettre au père (1919). Atteint par la tuberculose, Kafka se sent à la merci d’un monde complexe et S »ge to dangereux.

Il cherch la domination et la d de ses angoisses pro dz du monde. Sa vie am et à des engagement org oyen d’échapper ? se décharge ainsi . uvent la cruauté doute perpétuel s Jours peu connu du public. Ses oeuvres seront publi es titre posthume et découvertes seulement au lendemain de la Seconde guerre mondiale. 2) Figure majeure de la littérature du XXe siècle, de langue allemande, issu d’une famille juive, Kafka est surtout connu pour ses romans Le procès et Le Château ansi que pour la nouvelle La Métamorphose (Die Verwandlung).

Il laisse cependant une œuvre plus vaste, semblant caractérisée ar une atmosphère cauchemardesque, sinistre, où la bureaucratie et la société impersonnelle ont de plus en plus de prise sur l’individu. Il y développe avec a angoisse et ironie un univers labyrinthique et absurde, un monde que le langage courant qualifiera par la suite de ‘kafkaïen’. Ses influences reposent sur une triple appartenance culturelle • tchèque, allemande et juive, religion pour laquelle il se passionne à la fin de sa vie.

Fondée sur les thèmes de la culpabilité, de la perte d’identité et de la transformation du corps (La Métamorphose), lioeuvre de Franz Kafka ne cesse de fasciner les sychanalystes. Profondément marqué par une relation conflictuelle avec son père, relatée dans Lettre au père en 1919, Kafka mène une existence tourmentée dans laquelle se succèdent les échecs. Amené à trois reprises à rompre ses fiançailles, il tient une correspondance très riche avec son plus grand amour, Milena Jesenka, qui témoigne d’une passion intense mais destructrice.

Se sachant condamné par la tuberculose dès 1917, Franz Kafka écrit par nécessité avec un sentiment d’urgence, laissant derrière lui une oeuvre inachevée mais monumentale. On doit à son ami Max Brod la publication posthume de ses travaux non terminés comme Le procès, allant, heureusement pour le public, contre la volonté de Kafka de détruire ses écrits. 3) Kafka analyse le conflit profond et insoluble dans les relations avec son père. Kafka n’a jamais surmonté un besoin de s’expliquer et de se justifier devant cet homme robuste, fortement ancré dans la réalité.

Le mélange d’admiration et de haine qu’il éprouve pour son père a fait naître en lui un inextricable sentiment de culpabilité. Conscient de l’incompatibilité de a fait naître en lui un inextricable sentiment de culpabilité. Conscient de l’incompatibilité de leur caractère et de leurs intérêts, il n’est cependant pas arrivé à se libérer de l’emprise paternelle et n’a pas cessé de solllciter une approbation impossible à obtenir. Un matin, Gregor Samsar représentant de commerce , tente de se lever pour aller au travail, mais il se rend compte que, durant la nuit, il s’est métamorphosé en « un monstrueux insecte ».

Les affaires de son père ont périclité cinq ans auparavant et seul le travail de Gregor permet de faire vivre les siens et de leur assurer une vie assez confortable. Alors qu’il tente de s’adapter ? son nouveau corps, il se rend compte qu’il est en retard pour son travail. D’abord sa mère, puis son père et sa sœur, viennent frapper à la porte de sa chambre, pour le faire sortir de son lit. Gregor qui a verrouillé les trois portes d’accès à sa chambre tente de les rassurer. Le fondé de pouvoir de son employeur arrive alors pour s’enquérir de la raison du retard insolite de Gregor.

Gregor réussit à ramper jusqu’à la porte de sa chambre, à ouvrir et à révéler sa nouvelle apparence. Sa mère s’effondre et son employeur s’enfuit de l’appartement. Fou de rage, le ère s’empare de la canne qu’a oubliée le fondé de pouvoir et chasse violemment Gregor dans sa chambre. Gregor essaie de communiquer, mais il s’aperçoit rapidement que personne ne comprend ce qu’il dit. Perplexe et horrifié par le nouveau corps de Gregor, tant Gregor que sa famille s’installent dans une routine dans les semaines e nouveau corps de Gregor, tant Gregor que sa famille s’installent dans une routine dans les semaines et les mois suivants.

Gregor va rester enfermé dans sa chambre plusieurs semaines. Surmontant son dégoût, sa sœur Grete vient le nourrir chaque our et nettoyer sa chambre. Gregor se cache alors pour qu’elle ne puisse le voir, pour ne pas la faire souffrir. Elle va même un jour déplacer les meubles pour que Gregor puisse se déplacer plus facilement. Elle demande l’aide de sa mère. Mais Grégor qui jusqu’à présent ne communiquait plus s’efforce de montrer qu’il s’oppose à ce déménagement. A sa vue, sa mère va s’évanouir de nouveau.

Quand le père rentre à la maison, Grete explique ce qui s’est passé et furieux, il poursuit Gregor autour du salon et lui jette des pommes. une pomme frappe Gregor au dos, le blessant gravement. Il faut un mois pour Gregor à guérir de sa blessure.. Comme Gregor ne peut plus travailler pour subvenir aux besoins de la famille, une partie de l’appartement est louée à trois locataires. En dépit de son invalidité, sa famille a fini par le tolérer. Une nuit, les pensionnaires invitent Grete à jouer du violon pour eux dans la salle principale.

Gregor sort de sa chambre, attiré par la musique que sa sœur joue au violon ; malheureusement, les locataires le voient et décident de s’en aller aussitôt et sans payer. Face à cette situation sans avenir, la sœur en larmes propose de se débarrasser de l’insecte. Tous sont d’accord, car ils pensent avoir fait tout ce qu’ils pouvaient. Mais Gregor, désespéré, qui ne se n désespéré, qui ne se nourrit plus depuis quelques jours, est retrouvé mort desséché un matin par la femme de ménage. ? peine attristée, surtout soulagée, la famille se réjouit de pouvoir prendre un nouveau départ, et sort enfin de l’appartement pour une promenade en banlieue. Les parents remarquent que Grete s’est épanouie et qu’il est temps de la marier. 1 )Toutefois, personne ne s’interroge sur le pourquoi scientifique de la métamorphose. Elle est, tout simplement, comme une atalité qui peut vous tomber dessus à tout moment. On ne peut rien y changer et il faut vivre avec ou mourir. Et en effet, les personnages ne s’étonnent pas de l’état de Gregor.

Il les dégoûte mais ils l’acceptent. L’intrusion de l’élément surnaturel dans le quotidien est vécue comme quelque chose de naturel. De là né un certain décalage, non dépoupu’u dihumour propre à Kafka. 2) La métamorphose principale décrite dans ce récit n’est pas tant celle de Gregor. Sa transformation en insecte est réalisée dès les premières lignes de l’histoire, sans être expliquée. À l’inverse, elle ntraine la métamorphose du reste de la famille Samsa, au fur et à mesure de la dégradation de la condition de Gregor.

Ainsi, le père, à l’origine faible et somnolent, devient vigoureux, tandis que la sœUr, affectueuse et casanière, se prend ensuite en main et précipite finalement le rejet de Gregor — L’ incipit de La Métamorphose nous fait pénétrer de plain 3) pied dans la fiction, juste après la monstrueuse métamorphose Métamorphose nous fait pénétrer de plain-pied dans la fiction, juste après la monstrueuse métamorphose du héros ; le début in medias res souligne que la nouvelle s’attache moins à décrire ‘instant de la transformation lui-même (ce moment transitoire où l’ordre du réel bascule), que les conséquences induites par cette transformation première.

La métamorphose de Gregor apparaît en effet comme une donnée initiale, à partir de laquelle se construit le récit. Présenté comme un phénomène imprévu, instantané et inexplicable (provoqué, comme dans les contes de fées, par « un coup de baguette magique D), le « devenir-animal » du protagoniste est évoqué très rapidement par le narrateur. un paragraphe suffit à en délimiter les contours : « [Grégor] était sur e dos, un dos aussi dur qu’une carapace et, en relevant un peu la tête, il vit, bombé, brun, cloisonné par des arceaux rigides, son abdomen sur le sommet duquel sa couverture, prête à glisser tout à fait, ne tenait plus qu’à peine.

Ses nombreuses pattes, lamentablement grêles par rapport à la corpulence qu’il avait par ailleurs, grouillaient désespérément devant ses yeux » (p. 45-46). Dès le début du récit, Kafka introduit donc une rupture tres nette avec la tradition des métamorphoses littéraires. Contrairement à ce qui se produit généralement dans le texte fantastique, ‘événement étrange qu’est la métamorphose « n’apparait pas à la suite d’une série d’indications indirectes, comme sommet d’une gradation : il est contenu dans la toute première phrase. (1) » par un tour de force narrat d’une gradation : il est contenu dans la toute première phrase. 1) » Par un tour de force narratif, Kafka parvient à présenter très rapidement la métamorphose de son héros (qui heurte par nature les lois du réalisme et de la vraisemblance) comme un phénomène naturel. Comme le note Jean-Paul Sartre dans Situations l, le héros « ne s’étonne jamais Nous sommes obligés ‘épouser son point de vue, de « contempler sans surprise ce qui nous ébahit (2) Autre décalage avec la tradition, Kafka n’accorde que peu d’intérêt à la mutation de son héros, laquelle apparaît comme secondaire par rapport à la transformation de son entourage, qui en constitue l’exacte conséquence. La métamorphose d’une famille, tel est le véritable sujet de la nouvelle.

Le père affaibli par la faillite de son commerce, la mère maladive et larmoyante, la sœur en apparence si douce et si charitable avaient autrefois pour Gregor des sentiments de reconnaissance à la mesure de leur dépendance à son égard. Au fil du récit, le père maladif et cacochyme reprend des forces au point de se transformer en un pere autoritaire, castrateur et tyrannique La mère, naguère bienveillante et effacée, laisse finalement la répugnance l’emporter sur la tendresse maternelle. Quant à la sœur, elle devient indifférente, excédée, puis résolument hostile, allant jusqu’à condamner son frère à mort . « Je ne veux pas, face à ce monstrueux animal, prononcer le nom de mon frère, et je dis donc seulement : nous devons tenter de nous en débarrasser » (p. 1 IO). Un jeu des métamorphoses inv