POLITIQUE INTERNATIONALE II

Le nouvel ordre mondial est un concept géopolitique de l’immédiat après-guerre froide. L’expression désigne alors l’alignement idéologique et politique des gouvernements et organismes mondiaux vers une certaine unipolarité, incarnée par les États-Unis. Depuis lors, elle est réemployée dans d’autres contextes où il est diversement question de consolider une gouvernance mondiale (en matière financière ou environnementale, par exemple). ?tant données l’échelle envisagée et la complexité des problématiques, cela pose la question de la démocratie compte tenu de l’éloignement géographique des dirigeants et de la echnicité des sujets. L’usage de la désinformation en démocratie sépare encore plus I une méfiance généra ce or 15 Utilisée pour la prem e Sni* to Congrès des États-U George H. W. Bush2, et suscite parfois ants. rs prononce au par le président re mondial » s’inscrit dans la lignée des tormules exprimant l’idée de nouveauté dans la diplomatie américaine, après la « nouvelle donne » de 1932 et la « nouvelle frontière » de 1960.

Dans les relations internationales des années 1990 et 2000, les tenants de la thèse de 1’« empire global » considèrent que l’emploi de cette expression par les politiques témoigne d’une olonté d’expansion de tout ce qul définissalt schématiquement le modèle américain pendant la guerre froide : la démocratie et l’économie de marché. L ‘expression est reprise par certains altermondialistes et anticapitali Swipe to vlew next page anticapitalistes pour dénoncer la mondialisation économique, qui serait dominée par la « pensée unique » libérale.

Les tenants de la « théorie de l’empire global » considèrent les événements polltico-économiques internationaux survenus depuis 1989 comme témoins de la transition de l’humanité vers un « empire global qui dans un premier temps correspondrait à un ordre ondial polarisé autour d’une seule puissance : les États-Unis. Pour maintenir leur hégémonie et devancer la prééminence de rivaux comme la Chine, la Russie ou le Japon, on estime que les États-Unis devront s’allier avec l’Europe pour dominer l’Eurasie4 en cooptant ou en contrôlant ses élites5.

Pour cela, les États- Unis ont besoin d’un partenaire européen, mais comme l’Europe est trop divlsée, Brzezinski est pansan d’une coopération étrolte entre les trois pays d’envergure mondiale d’Europe : le Royaume- uni, la France et l’Allemagne6_ La suprématie sur l’Eurasie est stratégique parce qu’elle contient les 3/4 des ressources aturelles en matière d’énergie et représente 60 % du PIB mondia14 et le contrôle de l’Asie centrale est un des principaux objectifs7.

Par ailleurs, il explique qu’il n’est pas possible d’arriver à un consensus international, sauf dans le cas de la « perception d’une menace extérieure directe et massive » L’effondrement du bloc soviétique en 1991 sort le monde de la logique bipolaire qui a encadré les relations internationales durant la guerre froide. Désormais sans rival, le modèle américain sort grandi de ce conflit. Déjà qualifiés de « superpuissance » au temps de la guerre froide aux côtés de l’URSS, les États-Unis tteignen 15 atteignent le statut d’« hyperpuissance On peut donc parler d’hégémonie américaine.

Dans le même temps, la fin du confllt entre États-Unis et URSS marque un renouveau dans la coopération internationale. Beaucoup prônent le « multilatéralisme » pour diriger les affaires internationales qui se sont complexifiées et sont source d’instabilité. Nous pouvons nous interroger : le nouvel ordre international est- il celui d’une simple hégémonie américaine ? En effet, la fin de la guerre froide a vu la coopération internationale se renforcer. L’espoir d’une gestion plus multilatérale fait alors son apparition.

En outre, l’affirmation du pôle européen remet en cause l’idée La fin de la Guerre froide et les changements géopolitiques en Europe La fin du XXème siècle connait en Europe de l’Est des bouleversements géopolitiques majeurs. La chute du Mur de Berlin, en novembre 1989, met un terme à la Guerre froide et ? ses divisions héritées de la Seconde Guerre mondiale. La fin du glaclS communiste emporte dans sa chute le monde bipolaire structuré autour de la rivalité entre les États-Unis et l’Union soviétique.

Des structures économiques et militaires telles que le Comecon (Council for Mutual Economic Assistance) et le Pacte e Varsovie sont dissoutes en 1991. Les événements de la fin des années quatre-vingts marquent le début des retrouvailles entre deux parties du continent longtemps séparées. Partout les réformes politiques et économiques favorisent réclosion d’une économie de marché et l’instauration de démocraties parlementaires pluralistes qui l’éclosion d’une économie de marché et Pinstauration de démocraties parlementaires pluralistes qui reposent sur FÉtat de droit.

Le pari n’est pourtant pas gagné d’avance comme le montre le contre-exemple de la sortie violente de la dictature ommuniste en Yougoslavie. L’Europe occidentale est tiraillée entre les espoirs de la détente et les angoisses des périodes de tension. Car les nouveaux régimes annoncent rapidement leur intention de s’adresser à l’occident pour obtenir l’aide et l’assistance economique necessaires pour favoriser la transition. Certes l’aspiration à la propriété et à la modernité qu’incarne l’Union européenne constitue un moteur pour la transformation des pays d’Europe centrale et orientale (PECO).

Mais l’Union européenne, investie de cette mission historique, doit aussi s’ingénier à offrir à ces États une erspective, des moyens et une méthode pour leur ouvrir son espace de paix et de prospérité. La fin du rideau de fer ouvre aussi la voie à une réunification de l’Allemagne puis de l’Europe toute entière. C’est en juin 1993, lors du Conseil européen de Copenhague, qu’est officiellement lancé le processus d’élargissement de l’Union européenne, unique dans son histoire en raison du nombre de pays candidats et de l’importance de leur population.

Les structures européennes doivent également s’élargir et se transformer pour mieux s’adapter à la nouvelle donne géopolitique à l’Est, que ce soit la Conférence sur la écurité et la coopération en Europe (CSCE), le Conseil de l’Europe ou encore l’Union de l’Europe occidentale (UEO). Avec la fin de la Guerre froide, la configuration géopolitique de l’Europe géo 5 occidentale (UEO). l’Europe géographique a changé. Les élargissements de l’OTAN et de l’Union européenne ne sont pas des jeux à somme nulle. L’intégration de 12 nouveaux États membres a partiellement modifié l’Union européenne et sa relation à l’OTAN.

La France se retrouve donc amenée à reconsidérer de fond en comble son approche de l’OTAN. La redéfinition des relations entre la France t l’OTAN est le résultat secondaire des mutations géopolitiques de l’Europe depuis 1989. Le 11 septembre 2007, le ministre de la Défense Hervé Morin engage publiquement une réflexion sur le possible retour de la France dans la structure militaire intégrée de l’organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Prise de position qui reviendrait à infirmer la décision prise par le général de Gaulle en mars 1966.

En quittant la structure militaire intégrée de l’OTAN, la France entendait alors affirmer le principe du commandement national de ses forces jusqu’à leur insertion éventuelle sous ommandement OTAN en cas de conflit. Le général de Gaulle souhaitait ainsi empêcher toute possibilité d’engagement automatique des forces françaises sans décision politique nationale préalable. Créée en 1949 pour impliquer les États-Unis dans la défense de l’Europe occidentale face à la menace soviétique, l’OTAN est un pur produit de la Guerre froide. Quarante ans plus tard survient la chute du Rideau de fer, en 1989.

Si, en 1990, la fin de la Guerre froide a été un succès pour l’OTAN, bien des experts se sont rapidement interrogés sur sa pérennité. Pour des raisons différentes, il se tro PAGF s 5 experts se sont rapidement interrogés sur sa pérennité. Pour des raisons différentes, il se trouve alors à Washington, mais aussi ? Paris et à Moscou, des partisans de sa disparition. Alors que le pacte de Varsovie a dlsparu, force est de constater que l’OTAN a non seulement survécu à la Guerre froide mais qu’elle a su faire de l’après-guerre froide un moment d’extension considérable en Europe.

Pour commencer, l’Allemagne est réunifiée en 1990 dans le cadre de l’OTAN, contrairement à ce que souhaitait l’Union des république socialistes soviétiques (URSS). Le jeu des États- Unis consiste alors à briser Fordre issu de la Seconde Guerre mondiale. Une Allemagne réunifiée dans l’OTAN signe la défaite de l’URSS comme puissance victorieuse de 1945. La dlsparition de la République démocratique d’Allemagne (RDA), vitrine du communisme, symbolise la déroute de cette idéologie. Sans parler de l’implosion de l’URSS, le 8 décembre 1991.

Les positions défendues par Paris au début des années 1990 Seul État membre de l’OTAN à ne pas participer à la structure militaire intégrée, depuis 1966, la France considère au début des années 1990 que l’Alliance atlantique n’est plus justifiée, puisque ‘ennemi potentiel à l’Est a disparu. Il importe de relever, par ailleurs, que le traité de Maastricht (1992) ne fonde pas seulement la monnaie unique mais encore la Politique étrangère et de sécurité commune. Son article 17 empêche la PESC d’être incompatible avec les intérêts de l’OTAN.

Autrement dit, l’espoir français de conduire l’Europe communautaire à s’affranchir du cadre de l’OTAN se trouve mis en difficulté. L’OTAN met en oeuvre deux éla 6 5 s’affranchir du cadre de l’OTAN se trouve mis en difficulté. L’OTAN met en oeuvre deux élargissements En 1999, la crise du Kosovo voit FOTAN intervenir au moyen ‘une offensive aérienne qui entend contraindre les autorités de Belgrade à cesser la répression des Albanais du Kosovo. Plusieurs fois, les États-Unis donnent l’impression – à travers les opérations de l’OTAN – de chercher jusqu’où ils peuvent contrarier les affinités de la Russie sur le terrain.

Cette opération aérienne est controversée, notamment sur le plan juridique. Il n’empêche que IOTAN reste à la fin des années 1990 un élément déterminant de l’architecture de sécurité européenne, alors que POSCE n’a pas réussi à s’imposer, contrairement aux vœux de pans et Moscou. En témoigne le déroulement du premier élargissement de l’OTAN à des pays issus du bloc de l’Est. Dès le 12 mars 1999, survient un événement inimaginable quinze ans plus tôt. En dépit de l’opposition virulente de la Russie post- soviétique, trois pays issus du bloc de l’Est intègrent l’alliance militaire ennemie de l’URSS : l’OTAN.

Il s’agit de la Pologne, de la République tchèque[4] et de la Hongrie. En 2004 survient un véritable big bang géopolitique. L’OTAN s’ouvre le 29 mars 2004 à sept pays précédemment communistes : l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Slovaquie, la Roumanie, la Bulgarie et la Slovénie[51. Ainsi, non seulement les États-Unis se permettent d’intégrer à l’alliance militaire qu’ils dominent d’anciens satellites de l’URSS mais ils vont jusqu’à oser y intégrer trois anciennes Républiques soviétiques. A bien des égards, il s’agit d’une véritable révolution. L’enclave russe d 7 5 Républiques soviétiques.

A bien des égards, il s’agit d’une véritable révolution. L’enclave russe de Kaliningrad se retrouve même « encerclée » par deux pays membres de l’OTAN, la Pologne au sud et la Lituanie au nord. La preuve par 2003 Dès 2003, la marche à la guerre en Irak est l’occasion d’une nouvelle démonstration de l’attractivité des Etats-Unis. Les pays membres ou candidats à IOTAN et / ou à l’UE manifestent leur soutien à la stratégie de Washington par « La lettre des huit pays d »Europe pour un front uni face à l’Irak le 30 janvier 2003 et la « Déclaration des pays du groupe de Vilnius », le 5 février 2003.

La France et l’Allemagne, adossées à la Russie de V. poutine, n’arrivent pas à susciter l’enthousiasme des pays membres ou candidats à l’UE pour leur critique de la stratégie états-unienne, pourtant largement fondée. Le but n’est pas d’empêcher l’intégration en tant que telle, mais plutôt de s’assurer qu’un certain degré de division persiste entre ses membres. »[9] Dans une certaine mesure, l’installation d’éléments d’un système anti- missiles en Pologne et en République tchèque pourrait s’inscrire dans ce processus. robablement plus que jamais, les États-Unis dlsposent depuis 2004 d’outils et de moyens pour se donner un droit de regard sur le fonctionnement des institutions européennes. Les derniers arbitrages entre gouvernements des pays membres envisageaient de faire de l’OTAN « le fondement » et « l’instance » e la mise en œuvre de la défense collective des pays membres de l’OTAN, c’est à dire de la très grande majorité des membres de l’UE. Ce qui témoigne d’un état d’esprit. Le résultat négatif d 5 très grande majorité des membres de l’UE.

Ce qui témoigne d’un état d’esprit. Le résultat négatif du référendum français du 29 mai 2005 — et le blocage du texte – ne retire rien à cet état d’esprit. La France se retrouve donc contrainte de reconsidérer de fond en comble son approche de l’OTAN. La redéfinition des relations entre la France et l’OTAN est le résultat secondaire des mutations géopolitiques de Europe depuis 1989. Jacques Chirac, déclarer en 2004 au sommet de l’OTAN ? Istanbul: «La France conçoit ses engagements dans PIJnion europeenne et dans l’Alliance comme parfaitement compatibles.

Il n’existe pas, il ne peut pas exister, d’opposition entre l’OTAN et l’Union européenne. » Les dirigeants français ont été — progressivement et douloureusement – obligés de faire le deuil de leur objectif initial… et de se rapprocher, assez maladroitement, de POTAN à partir de 1995. La France réintègre alors le Comité militaire, la plus haute autorité militaire de l’Alliance, qui réunit les chefs d’état-major des armées des pays membres.

En 2004, la France participe notamment aux instances intergouvernementales suivantes de l’Alliance : Conseil de l’Atlantique Nord, Comité militaire et état major international. Cependant, à cette date, « La France ne participe pas au fonctlonnement de la structure militaire intégrée mais dispose de missions militaires ou dofficiers de liaison auprès des principaux états-majors (SACEIJR, SACLANT, commandements régionaux et subrégionaux… ) pour tenir compte des besoins de coordination et d’interopérabilité nécessaires à une éventuelle implication des forces françaises dans les opérations de déf PAGF 15