Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique, l, 1 . Posséder le Je dans sa représentation : ce pouvoir élève l’homme infiniment au-dessus de tous les autres êtres vivants sur la terre.
Par là, il est une personne; et grâce à l’unité de la conscience dans tous les changements qui peuvent lui survenir, il est une seule et même personne, je, un être entièrement différent, par le rang et la dignité, de choses comme le sont les animaux sans raison, dont on peut disposer à sa guise; et ceci, même lorsqu’il ne peut pas dire Je, car il l’ a dans sa pensée; ainsi toutes les langues, orsqu’elles parlent à la première personne, doivent penser ce Je, même si elles ne l’expriment pas en un mot particulier. Car cette faculté (de penser) est l’entendement.
Il faut remarquer que l’enfant, qui sait déj? qu’assez tard (peut-ê un org soi à la troisième per nnz„: et il semble que pour il commence à dire J l’autre manière de parler. Auparavant, il ne maintenant, il se pense. ‘ Introduction du texte nt ne commence avant, il parle de ger, marcher, etc. ); e se lever quand revient jamais ? aisait que se sentir; Texte dans lequel la conscience de soi est pensée en termes de pouvoir », et définie comme la condition de possibilité de toute repré Swipe to View next page représentation.
Thèse : la conscience de soi donne à l’homme sa dignité. Trois arguments établissent cette thèse . 1 . ce pouvoir de la conscience de soi est le privilège de l’homme, et fonde sa supériorité sur les autres vivants 2. conséquence : il est une personne d’un rang et d’une dignité incomparables aux objets, en raison de sa capacité de penser 3. e passage chez l’enfant au stade de la pensée (contemporain de l’usage linguistique de la première personne du singulier) ntroduit un changement décisif dans son développement. Ce qui est premier selon l’ordre des valeurs, est second selon l’ordre chronologique. A) La possession du Je est un privilège humain. Kant montre ici que posséder le Je dans sa représentation est un pouvolr. Le pronom personnel Je a ici la forme d’un substantif, et qui plus est, d’un nom propre.
Le Je exprime et désigne la conscience de 1) Fonction du Je : le Je est la condition de possibilité de toute Non seulement : la représentation suppose la conscience (il n’y a de représentation que pour un sujet qui en est conscient), ais encore : les représentations « données dans une intuition ne seraient pas toutes ensemble mes représentations si elles n’appartenaient pas toutes ensemble à une conscience de soi » (CRPure). le : la conscience de soi se constitue comme pouvoir d’unification et de synthèse du divers (préciser ce qu’est le divers : les expériences, ce que je perçois). ynthèse du divers (préciser ce qu’est le divers : les expériences, ce que je perçois). Conséquence : transcendance du Je : Ce qui rend possible la représentation ne saurait être, en effet • -ni une représentation, ni un élément de l’ensemble des représentations, -et n’est pas non plus donné dans une intuition sensible -ni dans une intuition intellectuelle La condition transcende ce qu’elle rend possible (le fondement ne peut logiquement être du même ordre que ce qu’il rend possible). Exemple : si le je était un élément du tout, il ne pourrait s’élever ? la pensée du tout.
Ansl, le Je est à la fois transcendant (supérieur aux choses) et transcendantal (indépendant de l’expérience), et il se distingue radicalement du Je empirique (saisi dans l’expérience sensible). -Conséquence de ce pouvoir : l’homme est une personne. « par là, il est une personne »). L’argument se dédouble : a) le Je, sujet logique : L’homme est une conscience de soi qui subsiste par-delà le divers des représentations, qui en assure l’unité par-delà la pluralité des expériences et l’identité en dépit des changements qui lui arrivent. ) Le Je, sujet moral : Cest dans la mesure où il est conscience de soi et ce faisant, sujet logique, que l’homme est aussi sujet moral. En effet, afin d’être un sujet moral, il faut qu’on puisse être responsable de nos actes : la condition pour cela, c’est bien de pouvoir se représenter soi- même comme un sujet unique e ctes : la condition pour cela, c’est bien de pouvoir se représenter soi-même comme un sujet unique et permanent. ) Eminence de la conscience : En tant qu’il est sujet à la fois logique et moral, l’homme occupe dans l’univers le premier rang. La conscience de soi est donc ce qui élève l’homme au-dessus des lois de la nature, lien émancipe. D’abord, comme sujet logique : il est bien hors rang puisqu’aucune des représentations ne peut être ramenée à ce qui en est la condition. Ensuite et surtout comme sujet moral : il ne peut être, contrairement aux choses, quelque chose dont on peut user à sa guise.
Cette émancipation est donc ce qui fait la dignité de la personne. En effet, la personne s’oppose ici aux êtres vivants dépourvus de raison (les animaux) mais surtout, aux choses; être une personne, pour Kant, c’est ne pas être une chose ; or, les choses sont relatives, et ne peuvent avoir une dignité; Kant dit qu’elles ont un prix : on peut les échanger les unes contre les autres, en donner un équivalent (les acheter, etc) (on peut toujours remplacer une chose par une autre).
Par contre, si les choses de la nature sont seulement des moyens, si je peux m’en servir à ma guise, en faire ce que je veux, les ersonnes ne peuvent sublr ce même traitement. Elles ont, non un prix, mais une dignité, un valeur en soi. le : la personne est en elle-même une fin, et ne peut jamais être utilisée (seulement) comme un moyen. Pourquoi? Tout simplemen PAGF une fin, et ne peut jamais être utilisée (seulement) comme un moyen. Pourquo?
Tout simplement parce que pour Kant, la personne, en tant qu’être humain conscient de ses actes, est capable d’en répondre, et fait que l’homme devient un sujet responsable : et par là, il est capable de mesurer ces actes à des droits et des devoirs (ie : la personne est un sujet porteur de droits et de evoirs); par là, elle porte en elle quelque chose qui limite la faculté d’agir comme bon nous semble à son égard : la raison (l’humanité, ce qui est commun à tout homme) ou encore, pour Kant, la moralité.
Si raison et moralité vont de pair et font la dignité de la personne, c’est parce que par la raison, l’homme est capable de s’abstraire de ses intérêts personnels, de ses penchants immédiats, afin de prendre sur ses actions un point de vue universel (qui vaut non seulement pour moi, mais pour tout homme en tant qu’homme ou en tant que doué de raison). Cest donc la moralité qui fait qu’un être raisonnable est une fin en soi, car ce n’est que par elle qu’il est possible de participer à l’établissement de lois universelles (qui, si elles formaient un autre règne que celui de la nature, serait le « règne des fins »).
Le fait que la personne, ou l’humanité, soit toujours pour Kant une fin en soi, met donc en relief l’obligation de ne jamais violer, sous aucun prétexte, le respect dû à la personne humaine Bref : ce qui a de la dignité, c’est l’humanité, en tant qu le respect dû à la personne humaine Bref : ce qui a de la dignité, ‘est l’humanité, en tant qu’elle est capable de moralité Contrairement, nous dit Kant, aux animaux (en cela, il s’oppose à Hume, pour qui, au contraire, le problème de l’identité personnelle renvoyait au même traitement que celui qui s’appliquait aux plantes ou aux animaux-mais, justement, chez Hume, pas de personne). Ici, problème : peut-on vraiment en disposer « à sa guise »? En fait, ailleurs, Kant est plus mesuré. Il ne croit pas vraiment que les animaux sont des choses comme les autres. Contrairement à Descartes, il croit plutôt à une spécificité de certains organismes, les êtres vivants, qui ne sont pas de ulgaires machines (CFJ). Cf. ait que Kant définit la vie comme « faculté d’agir d’après la représentation d’une fin », ce qui est l’analogon de la liberté. Pour Descartes, on peut réellement faire ce qu’on veut des animaux, puisqu’ils ne souffrent pas : ainsi, pas de différence entre l’animal qui crie sous les coups de scalpel, et entre le son que font les aiguilles d’une montre quand elles sonnent l’heure. Mais, quand on reconnait au moins que les animaux, qui, s’ils sont des êtres naturels, et non des « personnes », ne sont pas des choses inertes comme les pierres, on ne peut pas aire ce qu’on veut des bêtes. La réalité de leur capacité à souffrir, si elle ne fait pas d’eux des êtres de drolt, créé au moins des devoirs pour l’homme.
Nous avons, dit Kant, certains d’eux des êtres de droit, créé au moins des devoirs pour l’homme. Nous avons, dit Kant, certains devoirs (même s’ils sont indirects, en tant qu’ils ont une signification pour ou à propos de notre humanité à nous) envers elles : « parce que les animaux sont un analogon de l’humanité, nous observons des devoirs envers l’humanité quand nous les regardons comme analogues de cette dernière et par là, nous atisfaisons à nos devoirs envers Ihumanité » Parce que le vivant entretient un rapport d’analogie avec ce qui nous constitue comme êtres humains, il fait ou même doit faire l’objet d’un certain respect, celui qu’à travers tous les animaux nous nous témoignons à nous-mêmes.
Bref : si les hommes sont des êtres « hors nature », par le fait qu’ils sont seuls des personnes, alors, certes, ils peuvent disposer à leur guse des plantes et des animaux, mais, « dans une certaine mesure », je, pas à volonté (par exemple, on ne leur infligera pas des blessures inutiles) car les nimaux ne sont pas des choses comme les autres. B- La conscience de soi qui consiste à posséder dans sa représentation le Je transcendantal, est un acte de l’entendement. Que les langues aient ou non dans leurs catégories grammaticales le pronom personnel je, elles ne peuvent se dispenser de penser le Je. Car penser le Je, c’est la condition de la pensée et celle du langage. Kant rompt ici avec conception instrumentaliste du langage : le langage ne sert pas à penser, mais il a rompt ici avec conception instrumentaliste du langage : le langage ne sert pas à penser, mais il a pour fonction de penser. Il est un cte de l’entendement qui implique la conscience de soi en tant que pouvolr unificateur du divers. ) C-Analyse de la formation du Je chez l’enfant : dire « Je », ou le passage à la pensée. L’usage du Je correspond à un progrès rréversible dans la maîtrise du langage. Lorsque l’enfant se désigne à la troisième personne ou par un nom, il se confond avec toute chose extérieure. Alors qu’un nom peut s’appliquer à une pluralité d’objets, le je ne désigne que la personne qui l’énonce, c’est pourquoi il a le statut de nom propre.
La formulation du Je assure donc l’apparition du sujet en tant que tel. Mais, ce point e vue diachronique n’invalide en rien l’idée que Je est dans sa pensée « même lorsqu’il ne peut pas dire Je » (ie : la dignité de la conscience de soi précède sa manifestation) Le passage du sentiment de soi à la conscience de soi constitue dans le temps un passage décisif. Il annonce un autre passage qu’il est convenu d’appeler l’âge de raison. Si l’enfant n’a pas encore l’âge de raison, il entre dans un ordre que lui-même institue et rompt avec la nature. (Pour l’ enfant, une lumière se lève quand il dit je : il se pense et pense le monde, ce qui n’a rien à voir avec sentiment confus de l’animal)