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KISOKA Paul MED 24 Septembre 2008- Décembre 2008 Rapport du stage effectué à l’hôpital saint-Martin de PAPANE Introduction C’est dans le cadre des quatre mois optionnels inclus dans la période de stage des troisième et quatrième doctorats que j’ai eu l’opportunité de me rendre au Bénin. Aventure très dépays étudiant en médecin l’UCL, les lignes qui s vécue durant ce quadrimestre. r 15 Sni* to View e s la vie d’un xpérience que j’ai Description du lieu de stage Papane est un petit village situé à environ 70 kms au sud de Parakou (troisième ville du Bénin, située à mi-hauteur du pays), et à 8 kms au sud de Tchaourou (ville dont est originaire le président Yayi Boni). Il faut environ 7 heures de car pour faire la liaison Cotonou-papane (la durée du trajet varie selon la qualité des cars de la compagnie choisie, et les aléas du trafic routier).

L’hôpital Saint-Martin de Papane, où j’ai accompli mon stage, jouit d’une très bonne réputation dans un large rayon et draine donc une importante patientèle. habitations de plusieurs membres du personnel de l’hôp•tal se trouvent aussi non loin de cette piste. L’hôpital lui-même comprend IO bâtiments : le bloc administratif ; le laboratoire ; la aternité ; un bâtiment abritant à la fois les urgences, la caisse, la pharmacie et le dispensaire ; le bloc opératoire ; la pédiatrie ; le bâtiment d’isolement ; la médecine ; le pavillon des tuberculeux et la radiologie.

En retrait par rapport à ces structures, on peut trouver le magasin de l’hôpital, une bâtisse où sont occasionnellement célébrés des offices religieux, ainsi que les maisons des trois médecins de l’hôpital (le docteur Alain SANTOS, le docteur Jean-Paul LENO, et le docteur Edwige SAGBO), les chambres des stagiaires, et une maison dans laquelle sont logés les stagiaires étrangers. Lors de mon arrivée à Papane, la saison des pluies battait son plein. Végétation très verdoyante et ciel souvent couvert sont rapanage de cette saison.

Les pluies ont progressivement diminué au cours du mois d’octobre pour laisser place à la saison sèche (ciel bleu, assèchement progressif de la végétation). A partir de la mi-novembre l’harmattan (vent en provenance du désert) a commencé ? souffler. Tout au long de mon séjour la température varia de 25 à 35 degrés environ. Activités à l’hôpital de Papane La vie hospitalière à Papane s’organise autour de sept services : 15 Les urgences Le service des urgences compte huit lits. Quatre infirmiers se relaient pour assurer la permanence et les gardes dans ce service.

La permanence s’étale de huit heures à seize heures, puis l’infirmier de garde prend le relais jusqu’au lendemain matin. L’infirmier en charge du service est aidé par un aide-soignant et un apprenti aidesoignant (cette règle vaut pour tous les services de l’hôpital). Chacun de ces trois agents de santé a un rôle défini • L’infirmier effectue Panamnèse et l’examen clinique du patient lors de son entrée, prescrit les examens comp émentaires, instaure le traitement, et uge de la nécessité de faire ou non appel au médecin de garde.

L’aide soignant et son apprenti se chargent de la réception et de l’installation des patients. Ils relèvent leurs paramètres vitaux. Ce sont eux aussi qui, bien souvent, posent la perfusion au patient, réalisent les injections et les prélèvements veineux, posent les sondes naso-gastriques et urinaires. L’apprenti aide-soignant se charge en outre du nettoyage et de l’entretien de la salle d’urgence. Les tableaux les plus fréquents en salle d’urgence sont . -les polytraumatismes En constante affluence, ils sont presque toujours la conséquence ‘accidents de la voie publique, qui jouxte le site de l’hôpital.

Le respect plus qu’aléatoire du code de la route, l’utilisation majo itaire de motos, véhicules vulnérables par excellence, la vétusté des véhicules en circulation, la vitesse excessive de certains véhi ent les véhicules venus certains véhicules (notamment les véhicules venus d’Europe par l’Atlantique et qui transitent par le Bénin pour gagner le Niger), l’absence d’une zone piétonnière ou d’un trottoir distinct de la route, expliquent la fréquence de ces accidents, souvent mortels. Dans un très grand nombre de cas, un traumatisme crânien évère est associé, assombrissant fortement le pronostic vital. les morsures de serpen Les cultivateurs, exposés aux morsures de ces reptiles par leur travail dans les champs sont les plus touchés. -les accès palustres Le Bénin étant une zone hyperendémique, les cas de paludisme sont légions. Les enfants sont les plus vulnérables. On rencontre fréquemment des formes neurologiques de cette pathologie. -les syndromes douloureux abdominaux Leurs étiologies sont diverses : gastro-entérites, ulcères gastro- duodénaux, appendicites, hernies étranglées, péritonites, salmonelloses, occlusions intestinales, oliques hépatiques…

On rencontre encore des méningites, des états comateux, des insuffisances cardiaques, des infections respiratoires…. La médecine Ce service est composé d’un pavillon pour femmes et d’un pavillon pour hommes (bien qu’en pratique la mixité soit de mise dans les deux bâtiments). C’est l? qu’aboutissent les cas de la salle d’urgences qui ont été stabilisés. C’est là aussi que sont envoyés les patients ultation au dispensaire, 5 immédiate, ainsi que les patients qui doivent être opérés de façon non urgente.

La chirurgie En-dehors des vestiaires, des zones de stérilisation des nstruments et du quartier des infirmiers, le bloc opératoire comprend deux salles d’opération et une salle de réveil (qui n’est pas utilisée). Les cas chirurgicaux les plus fréquents sont : -la hernie inguinale ou inguino-scrotale De très loin la première indication opératoire à Papane (avec la césarienne). Il s’agit souvent de hernies que les patients ont laissé évoluer pendant une période prolongée avant de consulter. par conséquent, elles sont souvent volumineuses, et parfois étranglées. les péritonites : Causées par des ulcères gastro-duodénaux perforés, des appendicites, des almonelloses, des nécroses intestinales, ayant évolué défavorablement avant consultation. Sont également pris en charge des cas de césariennes et de grossesses extra-utérines, des adénomectomies prostatiques, des mammectomies, des occlusions intestinales, des cas de traumatologie,.. Une fois opérés, les patients regagnent le service dont ils proviennent. La maternité pour les cas gynéco-obstétricaux, les urgences, ou le pavillon de chirurgie (adjacent aux pavillons de médecine, et dépendant de la même équipe de soignants).

Lors de mon stage, des di ives à l’utilisation de la e provenance, ne bénéficient pas toujours d’une surveillance optimale puisque l’équipe de soignants doit également gérer smultanément d’autres cas, parfois préoccupants. L’utilisation de la salle de réveil serait donc une bonne manière d’avoir un suivi plus attentif de l’évolution des patients en post-opératoire. Le dispensaire C’est à man sens l’endroit idéal pour rétudiant qui souhaite parfaire sa démarche réflexive sur base de l’anamnèse et de l’examen clinique. En effet, c’est là que les patients viennent en consultation. e pense donc que, à la fois pour la démarche anamnestique et our l’examen clinique, le dispensaire est un excellent lieu de perfectionnement. Il n’y a aucun autre endroit ? l’hôpital où le débit de patient est aussi grand qu’au dispensaire. L’étudiant motivé peut donc, dans un premier temps, accompagner l’infirmier qui reçoit les patients afin d’acquérir certains réflexes de la médecine tropicale (par exemple : face à un patient présentant une fièvre et des douleurs abdominales, un sérodiagnostic de Widal est systématiquement demandé).

D’ailleurs, au-delà de la démarche clinique, l’étudiant se familiarise aussi avec la rescription de médicaments, et notamment les posologies de ces derniers. Après un certain temps l’étudiant peut prendre les consultations en charge seul. Une fois par semaine, se tient une consultation spéciale consacrée aux patients atteints du HIV. 6 5 les autres services), le soignant est limité dans ses investigations diagnostiques. D’une part par le manque relatlf de moyens diagnostiques à sa disposition, et d’autre part par les ressources financières limitées des patients qui consultent.

D’autre part, le suivi des patients est parfois difficile. Ceci est particulièrement nconfortable dans le cadre de pathologies graves et/ou chroniques comme l’insuffisance cardiaque ou le diabète, pour ne citer qu’elles, dans lesquelles la prescription respectivement d’un bêta-bloquant ou d’un hypoglycémiant oral doit être régulièrement réévaluée. Cela est problématique lorsque le patient vient de loin et n’a pas les moyens de revenir régulièrement à l’hôpital pour son suivi. L’imagerie médicale L’hôpital de Papane dispose d’un appareil de radiographie et d’un appareil d’échographie.

Mr Gélase ADOUNVO, ingénieur en imagerie médicale, est le responsable de ce service. Les échographies anténatales constituent de loin son activité principale mais il réalise bien-sûr d’autres examens, notamment dans le domaine de la traumatologie où les clichés radiographiques sont nécessaires. pédiatrie Accès palustres, malnutrition, infections respiratoires sont des pathologies fréquentes dans ce service. Maternité Ce sen’ice prend en chare PAGF 7 5 oloeie gynéco- Tchaourou, dont dépend l’hôpital de Papane. J’ai eu la chance d’accompagner ce médecin dynamique et entreprenant au cours de certaines de ses activités.

Journée de consultations à Woria Le 13 septembre 2008, j’ai accompagné le Docteur BADAROLJ et toute une équipe de soignants (le docteur NDAH, médecin-chef de la zone de Tchaourou, un infirmier, une sage-femme) et un pharmacien dans le village de Woria. L’accès ? ce village est possible via des dizaines de kilomètres de pistes dégradées que le véhicule tout-terrain franchit lentement. Les conditions de vie dans ce village sont représentatives d’une multitude d’autres villages semblables sur le territoire béninois : absence d’électricité, accès difficile ou inexistant à l’eau potable.

Le premier centre de sante se situe à une rentaine de kilomètres de Woria. Dans ces conditions, il est clair que la population recourt quasi exclusivement à la médecine traditionnelle en méconnaissant la médecine occidentale. Voilà pourquoi le médecin coordonnateur a pris l’initiative d’aller vers ces populations pour leur faire connaître nos services. Le moyen utilisé fut d’offrir à la population de Woria et des villages alentours une journée de consultations gratuites. Un stock de médicaments (payants) était également disponible.

A cet effet, deux maisons ont rapidement été transformées en salles de consultation. L’une pour la sage-femme ui s’est chargée principalement des consultations PAGF 15 consultants : le docteur NDAH, un infirmier d’un centre de santé du département, et moi-même. Ce fut donc aussi l’occasion de donner des conseils de prévention, hygiénodiététiques, de déparasiter les patients par une prescription quasi-systématique de Mébendazole, et de les encourager à consulter dans un centre de santé.

Les résultats escomptés étaient d’une part la prise de conscience par la population de l’existence de la médecine occidentale, et de la possibilité de consultation dans des entres de santé alentours, et d’autre part la sensibilisation par rapport à certains problèmes de santé (comme le HIV/SIDA qui fait rage et dont beaucoup de gens ignorent jusqu’à l’existence) et la manière d’en effectuer une bonne prévention. Voici quelques réflexions personnelles relatives à cette journée . Points positifs : Les villageois ont été en contact (beaucoup pour la première fois) avec la médecine occidentale.

Ils ont pu, au cours d’une brève consultation, exposer certains problèmes de santé, et recevoir un traitement. On peut espérer que cette expérience les stimulera ans une certaine mesure à faire le déplacement jusqu’au centre de santé (je suis conscient du problème de la difficulté d’accès à ces centres ; cfr « points négatifs Cette journée a, quoi qu’il en soit, remporté un grand succès auprès de la population en termes de fréquentation. Sur le plan épidémiologique, ce fut une occasion d’évaluer la présence du VIH dans cette population rurale par excellence.

La sage-femme disposait en effet d’un test de La sage-femme disposait en effet d’un test de diagnostic rapide du VIH. Sur 50 patientes reçues en consultation, 3 étaient séropositives. Points négatifs : Il est évident que les traitements que nous avons proposés aux patients étaient souvent plus symptomatiques qu’étiologiques, puisque nous devions prendre une décision thérapeutique raisonnable sur seule base de l’anamnèse (et éventuellement d’un examen clinique rapide et inconfortable).

On peut donc à juste titre é mettre des réserves quant aux résultats à long terme des traitements prescrits aux patients, notamment lorsqu’on prend en compte les notions de suivi ou de prolongation des traitements. Même si une telle initiative peut encourager une frange de la opulation à se rendre plus volontiers dans des centres de santé, le problème de l’accessibilité de ces derniers demeure.

Le problème du coût financier d’une telle journée est bien présent pour les organisateurs. Le carburant nécessaire au déplacement, le matériel utilisé (gants par exemple), Journées Nationales de Vaccination contre la polio A cette occasion, j’ai à nouveau pu accompagner une journée le Docteur BADAROU. Cette journée fut l’occasion pour moi d’un triste constat que je vais exposer ici. Au cours de cette journée, le médecin coordonnateur et moi- même avons sillonné les