ETUDE DES GENRES orq2 Sni* to View Problématique du module : espaces . – le texte à code unique (la langue écrite) ; – la scène à codes multiples (les voix. gestes et costumes des acteurs ; le lieu de la représentation y compris les éclairages et les décors). Le théâtre est donc un espace de convergence entre l’auteur, l’acteur et le spectateur et son origine remonte à l’Antiquité (tragédie grecque). 1 . 1. Le théâtre, genre littéraire Outre sa division en « tragédie » et « comédie », le théâtre comporte des genres selon les styles et les époques envisagés • La tragédie grecque antique :
Cérémonie à caractère religieux en l’honneur de Dionysos • « Lla tragédie chante le combat que la raison, pour imposer son ordre, livre aux farces qui pèsent sur l’homme de tout le poids du Ciel ou qui fermentent dans son propre sang » (R. Pignarre in Littérature et langages) Eschyle, Sophocle et Euripide sont les principaux auteurs du théâtre grec. Leurs œuvres ont traité de grands mythes comme celui d’Œdipe, d’Antigone, etc. Le théâtre médiéval . Au Moyen-âge, le caractère sacré des représentations se retrouve dans trois genres : les miracles, les mystères et les passions.
Le mystère, du latin misterium, représentation, est le moyen de présenter au public la vie du Christ. Le déroulement du mystère est entrecoupé d’épisodes profanes non écrits (sortes d’intermèdes ou entractes) et improvisés par les comédiens qui laissaient libre court à leur verve satirique (chroniques, potins de la ville où se déroulaient la représentati 9 libre court à leur verve satirique (chroniques, potins de la ville où se déroulaient la représentation). Les passions les plus célèbres sont celles d’Arnoud Gréban (1450) et de Jean Michel (1486).
La comédie médiévale comporte trois genres : la farce caractérisée par la critique naïve des grands de ce monde, le rire et les jeux de scène hérités de la comédie latine (Plaute) dont la plus connue est celle de Maître Pathelin ; la moralité où l’allégorie se mêle au burlesque, au pathétique et au mélodrame et teintée de sermon religieux ; la sotie, genre également allégorique qui se mêlait de politique et inquiéta les rois au point que François 1er l’interdit. – Le théâtre baroque . L’idée fondatrice du théâtre baroque est que le monde est en ?quilibre instable.
Il s’adresse plus à la sensibilité qu’à la raison. Il use de la folie, du déguisement, des intrigues complexes. Les auteurs célèbres sont Calderon, Shakespeare et en France, Corneille. – La Commedia dell’Arte (XVIe-XVIlle siècles) : Il s’agit d’un spectacle de rue, né en Italie et qui se fonde sur des canevas traditionnels et des personnages aux caractères fixés : Arlequin, Pedrolino (Pierrot), Scaramouche, Colombine, etc… Il existe environ un demi-millier de canevas dont les sujets sont puisés dans la pastorale, le roman et le conte.
Le registre de ces anevas va du bouffon à l’horrifique et leur structure présente trois actes précédés d’un prologue n’ayant rien à voir avec le sujet de la pièce. – Le théâtre c – Le théâtre classique français : Sous l’influence de la culture gréco-latine et sur la base du respect de « la règle des trois unités » (temps, lieu, intrigue), le théâtre classique présente des types « éternels » (archétypes) et vise ? montrer des caractères humains en évitant le spectacle de la brutalité ou même des actions spectaculaires. Les spectateurs se passionnent aussi bien pour les comédies de
Molière (L ‘Avare, Le Malade Imaginaire, Tartuffe, Les Femmes Savantes, Don Juan, etc… ) que pour les tragédies de Racine qui emprunte à l’histoire antique (Phèdre, Andromaque, Britannicus, Bérénice, etc… ). – Le théâtre romantique (XVIIIe-XlXe siècles) : La grande vogue romantique née en Allemagne est ouverte en France par Victor Hugo avec la préface de Cromwell (1827) dans laquelle il proclame la liberté totale de l’invention et de la création théâtrale et rompt ainsi avec le théâtre classique et emprunte autant au baraque qu’au romantisme allemand (Hernani, Ruy
Blas). On parlera alors de « drame romantique – Le théâtre du XXe siècle . Sur l’idée que l’homme n’existe que par ses actions et ses rapports avec les autres, Jean-Paul Sartre a produit Huis Clos et Albert Camus Caligula. D’autres auteurs appartiennent à la même période : Jean Anouilh, modernisant les thèmes mythiques et/ou historiques avec Antigone, Beckett ou Ihonneur de Dieu, La Sauvage; Eugène Ionesco avec Le Roi se 2 historiques avec Antigone, Beckett ou l’honneur de Dieu, La Sauvage; Eugène Ionesco avec Le Roi se meurt; Paul Claudel avec L’Annonce faite à Marie. 1-2.
Le théâtre, lieu de représentation Différentes conceptions du lieu théâtral sont apparues progressivement. Elles survivent et chacune offre des avantages spécifiques. – Le théâtre en plein air : Grecs et Romains représentaient leurs spectacles à ciel ouvert. Dans l’Occident médiéval, les premières oeuvres de théâtre sont jouées dans les édlfices religieux, elles illustrent les Écritures. Dabord intermèdes insérés dans la liturgie, les mystères et miracles ont été progressivement expulsés des édifices religieux et montés sur la place publique soit à même le sol, soit sur une strade montée sur des tréteaux.
Parfois ronde, elle dispose dans certains cas de trappes pour les substitutions de personnages. Des panneaux decorés distinguent les lieux de l’action et les acteurs passent de l’un à l’autre. Parfois des rideaux enrichissent cet appareil technique. – Le théâtre « à la française » Les premiers édifices consacrés à la pratique du théâtre sont l’Hôtel de Bourgogne et le Théâtre du Marais. Le théâtre élisabéthain (1550-1642) : Conçu en rond, ce lieu propose quatre espaces de jeu : l’avant scène, la scène, l’arrière-scène, le balcon.
Les deux théâtres les plus réputés de Londres sont « Le Globe » où ont été jouées les pièces de Shakespeare et « Le Cygne – Le théâtre à l’italienne (XVIIIe-XlXe siècl PAGF s 9 jouées les pièces de Shakespeare et « Le Cygne – Le théâtre à l’italienne (XVIIIe-XIXe siècles) : La fonction de ce dispositif est de voir et d’être vu. Les spectateurs pauvres sont relégués aux étages supérieurs avec parfois des escaliers séparés. Une rampe éclaire la scène pas la salle, elle sépare acteurs et spectateurs.
Le décor est en trompe- l’oeil. Le cadre de scène ressemble à un encadrement de tableau. La scène est le siège d’une machinerie complexe (la cage de scène : poulies, panneaux, trappes, glissières, etc… ) Le théâtre contemporain : Il est souvent joué sur des scènes polwalentes. La cage de scène est supprimée. Par contre une régie, parfois placée dans la salle même, permet aux techniciens de contrôler certains éléments (sons, éclairage, effets spéciaux… ).
Un plafond technique est aménagé sur toute la salle (passerelles). L’isolation acoustique est poussée et les normes de sécurité imposent certaines contraintes liées à l’évacuation rapide des spectateurs. Le théâtre comporte plusieurs genres dont les plus importants sont la tragédie, la comédie et la tragi-comédie. 2. LA TRAGEDIE A la fois genre littéraire et art du spectacle, la tragédie obéit à des règles strictes, se meut dans un univers partlculier et comporte une thématique précise.
C’est dans la Grèce antique (v a siècle avant J. C. ) que prend naissance la tragédie. Elle se développe en France à partir du XVIO siècle lorsque l’on redécouvre les auteurs antiques mais elle ne connaît 6 9 France à partir du XVIO siècle lorsque l’on redécouvre les auteurs ntiques mais elle ne connait véritablement son apogée qu’au XVII’ siècle avec les créations des grands auteurs comme Racine et Corneille.
A partir du XVIIIO siècle, elle sera peu à peu remplacée par des drames bourgeois à l’exception des tragédies écrites par Voltaire. Ce genre retrouve ses lettres de noblesse au siècle grâce à la représentation des auteurs classiques et ? certains auteurs qui composeront des tragédies. Pour comprendre ce qu’est la tragédie, il faut se reporter à la conception développée par Aristote dans la Poétique et à laquelle se réfèrent tous les spécialistes. Aristote, en effet, définit la tragédie ainsi : « La tragédie est [… l’imitation d’une action noble, conduite jusqu’à sa fin et ayant une certaine étendue, en un langage relevé d’assaisonnements dont chaque espèce est utilisée séparément selon les parties de l’œuvre ; c’est une imitation faite par des personnages en action et non par le moyen d’une narration, et qui par l’entremise de la pitié et de la crainte, accomplit la purgation des émotions de ce genre. » (1449 b) Cette définition pose un certain nombre de points essentiels quant à la caractérisation de la tragédie comme le souligne
Scaliger qui propose, en 1561, une lecture d’Aristote . « La tragédie emprunte ses sujets, comme la comédie, à la vie des hommes ; mais elle s’en distingue sur trois points : conditions des personnages, nature des situations et 7 9 hommes ; mais elle s’en distingue sur trois points : conditions des personnages, nature des situations et des actions, dénouement. » Les points essentiels sont donc les suivants . – la noblesse du sujet et des personnages ; – l’imitation (ou mimesis) faite par des personnages en action et non par la narration ; – la purgation des émotions (ou catharsis).
Toutefois, « l’action noble » est également une caractéristique de l’épopée grecque et Aristote prend soin de distinguer les deux genres : « Alors que dans la tragédie on ne saurait imiter plusieurs parties de l’action qui se déroulent en même temps, mais seulement la partie jouée sur scène par les acteurs, dans l’épopée, du fait qu’elle est un récit, il est possible de composer plusieurs parties de Faction qui s’accomplissent en même temps, et, qui, pour peu qu’elles soient appropriées au sujet, ajoutent à l’ampleur du poème : l’épopée a donc là un bon moyen de onner de la majesté à l’œuvre, de procurer à l’auditeur le plaisir du changement et d’introduire des épisodes dissemblables ; le semblable, en effet,provoquant rapidement la saturation, cause l’échec des tragédies. » (Poétique, 1459) La tragédie se distingue de l’épopée en ce qu’elle imite une action et n’est donc pas un récit ; elle s’en distingue également car, contrairement à l’épopée, elle est brève.
De là découle l’organisation de la tragédie selon le principe des « trols unltés » : – Le lieu : une seule pièce pour une seule le principe des « trois unités » Le lieu : une seule pièce pour une seule scène ; – Le temps : il est limité ; letemps de la représentation est équivalent au temps de la pièce ; ‘action : la tragédie commence là où l’action se modifie. Quant à la catharsis, c’est le but assigné à la tragédie par Aristote. Il s’agit, en effet d’inspirer la crainte et la pitié et de purger ainsi les émotions ; c’est pourquoi les personnages mis en scène, bien qu’étant d’origine noble, ne sont ni totalement bons, ni totalement méchants . ? Il est manifeste, tout d’abord, qu’on ne saurait y [la tragédie] voir i des hommes justes passer du bonheur au malheur (car cela ne suscite ni frayeur, ni pitié), ni des méchants passer du malheur au bonheur (car c’est, de toutes les situations, la plus éloignée du tragique : elle ne suscite ni sympathie, ni pitié, ni crainte), ni d’autre part un scélérat tomber du bonheur dans le malheur (ce genre d’agencement pourra peut-être susciter la sympathie, mais ni pitié ni crainte ; car rune – c’est la pitié – s’adresse à l’homme qui est dans le malheur sans l’avoir mérité, et l’autre – c’est la crainte – s’adresse à notre semblable, si bien que ce cas-là ne uscitera ni pitié ni crainte). » (Poétique, 1452 b-1453 a). Le spectateur doit être soumis au processus de l’identification . la pitié représente un moyen de participer à la souffrance du héros et la crainte l’érige en victime potentielle des malheurs représentés. La catharsi PAGF 9 souffrance du héros et la crainte l’érige en victime potentielle des malheurs représentés.
La catharsis sera largement utilisée par les classiques pour démontrer la moralité du théâtre. De là, découle la matière de la tragédie qui sera faite d’évènements susceptibles d’éveiller la crainte et la pitié comme e précise Aristote : « Parmi les évènements, voyons donc lesquels provoquent l’effroi, lesquels appellent la pitié. Par nécessité, des actions de ce genre sont accomplies par des hommes qui entretiennent entre eux des relations d’alliance, de haine ou d’indifférence. une haine réciproque ne suscitera – que le personnage agisse ou s’en tienne aux intentions – aucun sentiment de pitié, sauf au moment où surviendra l’évènement pathétique lui-même ; l’indifférence n’en suscitera pas davantage.
Mais les cas où l’évènement pathétique survient au sein d’une alliance, par exemple, l’assassinat, ‘intention d’assassiner ou toute autre action de ce genre entreprise par un frère contre son frère, par un fils contre son père, par une mère contre son fils ou par un fils contre sa mère, ce sont des cas qu’il faut rechercher. » (Poétique, 1453 b). Ce sont des évènements qui surviennent à la suite de deux types de fautes : l’harmatia ou erreur involontaire : Œdipe, dans la tragédie éponyme de Sophocle, tue Laïos qui l’a offensé sans savoir que c’est son père ; l’até ou égarement de l’esprit : Clytemnestre, dans Agamemnon d’Eschyle, sacrifie son époux, qui a assas