Pour Arendt, la société de masse a rompu le fil de la tradition culturelle dans la mesure où celle-ci se caractérise par le fait qu’elle est en même temps « société de consommation. » Dans une telle société, la culture est vouée à n’être qu’un objet de consommation destiné à entretenir le processus vital et non ? rompre avec lui ainsi que la frontière traditionnelle entre temps de travail et loisir [‘établissait.
Conséquence de la société de consommation, tous les objets sont réduits à une valeur d’usage soumise aux modes, à l’usure, à l’obsolescence… Autre fait remarquable de la société de masse : le philistin y rospère. Il peut même viser un philistinisme cultivé qui ne voit dans la culture qu’un mayen avoué au non de servir ses intérêts Swipe to page narcissiques et prosa masse réduit tout Ob a u ors à lui ruine les objets to view d’échange.
Ainsi, lep s » lm « leur plus important ur de la société de le philistin, quant t à une valeur jets culturels ale qualité : ravir et émouvoir le lecteur ou le spectateur par-delà les siècles. » (p. 259-260). Ce qu qui intéresse le philistin dans l’art : l’acquisition d’un statut social correspondant au raffinement individuel et social des biens ulturels qu’il entend investir. Arendt interroge ensuite la portée polltique de la crise de culture et pour ce faire, s’intéresse au lien entre art et politique qui relèvent tout deux de la sphère publique.
S’appuyant sur le jugement de goût tel qu’il est définit par Kant par dans la Critique de la faculté de juger, Arendt montre que le goût est la faculté politique qui crée la culture. Etre cultivé ne signifie donc pas de s’intéresser à l’art comme à un objet de consommation ou un savoir, être cultivé c’est être capable de jugement. Ce chapitre éponyme est sans doute le plus attendu du livre Hannah Arendt. C’est en effet dans cet essai qu’elle aborde enfin le thème de la culture.
Lorsque Hannah Arendt évoque ici une crise de la culture, elle entend parler de l’avènement de la société de masse qui a selon elle dévalorisé l’objet culturel en le faisant devenir « produit culturel » comme un produit de consommation courante. Ici elle compare de nouveau société américaine et société européenne. La société américaine est à l’origine du modèle de la culture de masse, c’est-à-dire de la culture « conso société américaine est à l’origine du modèle de la culture de asse, c’est-à-dire de la culture « consommable » par tous.
La société européenne, elle, se rend coupable par son snobisme. En effet, la société européenne est l’endroit où « la culture a acquis une valeur de snobisme et où c’est devenu une affaire de position sociale que d’être assez éduqué pour apprécier la culture » (p 254). Il est aussi question pour Hannah Arendt de « philistinisme barbare des nouveaux riches » (p 254), c’est-à- dire d’une appréciation vulgaire de la culture par les nouveaux riches.
En fait, il est aussi question de l’individu qui voit sa position hanger avec Fémergence de la société de masse. Désormais les classes de la population se sont transformées et les pressions se sont accentuées. L’indlvidu a perdu une partie de son espace de liberté, de sa liberté d’expression notamment : une bonne part du désespoir des individus dans les conditions de la société de masse est due au fait que ces échappées sont maintenant bloquées parce que la société a incorporé toutes les couches de la population. ? (p257). Si la place de l’individu dans les sociétés de masse a changé, la position de la culture elle aussi s’est transformée. La société s’est mise à « hangé, la position de la culture elle aussi s’est transformée. La société s’est mise à « utiliser » la culture à des fins intéressées, l’accaparant ? aux individus. Hannah Arendt nous dit : « la société se mit à monopollser la culture pour ses fins propres » (p259). La culture est devenue un moyen pour les philistins de parvenir à une meilleure position sociale.
Elle leur donne des traits de distinction qu’ils ne possédaient pas avant. De cette façon, la culture a changé de mission. Certains artistes se révoltent donc car ils voient cette « récupération » de leur art par ces philistins ui, plutôt que de respecter leur réalité et leur volonté de faire s’élever beauté et esprit, les confinent « dans une sphère de conversation raffinée où ce qu’ils feraient perdraient toute Slgnificatlon » (p259).
Outre la position de l’artiste, pour Hannah Arendt la transformation la plus importante est le rejet de la culture par la société de masse. Elle lui préfère les loisirs entertainment p 263), qui servent tout simplement à passer le temps, à combler le vide… Ce temps n’est pourtant pas celui de Voisiveté. Cette nouveauté s’oppose totalement au phénomène de l’art où les ?uvres d’art seraient les objets culturels par excellence (p 2 PAGF phénomène de l’art où les œuvres d’art seraient les objets culturels par excellence (p 271).
A l’origine, nous dit-elle, la culture vient du latin « colere » qui signifie cultiver, demeurer, prendre soin, entretenir, préserver (p271) et rappelle l’analyse de l’auteur romain Cicéron du « excolere animum » (cultiver l’esprit ) et du « cultura animi » (esprit cultivé). La culture et l’art ne sont donc pas la même chose (p 275). Je préfère au nom du ciel m’égarer avec Platon plutôt que de voir juste avec ses adversaires ».
Avec cette phrase de Cicéron, Hannah Arendt nous indique qu’une personne cultivée devrait être : quelqu’un qui sait choisir ses compagnons parmi les hommes, les choses, les pensées, dans le présent comme dans le passé. Elle étudie dans ce chapitre, le concept de culture de masse, au regard de celui de société de masse, qu’elle avait déjà développé dans les chapitres précédents. Elle tente de nous montrer comment la culture est en contradiction avec la notion de loisirs. Elle accompagne la dialectique de sa pensée où les choses énoncées le sont au regard de la philosophie politique et non de la solution facile.