Diderot

Chaque ersonnage représentent souvent les opinions contradictoires de l’auteur lui-même. Le dialogue permet donc à Diderot de mettre en scène une délibération en exposant ses propres interrogations. Le supplément au voyage de Bougainville participe participe pleinement à une révolution du regard sociologique : le naif, le barbare prétendu devient le juge de l’européen, c’est l’inversion des rôles et cela rejoint le thème essentiel au 18e siècle, du regard sur l’autre et de l’autre sur soi : le « sauvage » comprend mieux la civilisation que Bougainville lui-même.

Déjà Montaigne, dans ses essais avec ses « cannibales » avait opéré ou effectué ce changement de perspective : donner la parole à un étranger qui analyse les travers de la civilisation a été une démarche commune à plusieurs acteurs : X Montesquieu révèle à travers le regard des persans, les contradictions de la société Française. X Voltaire met en scène un voyageur interplanétaire, Micromigas, qui fait preuve d’une curiosité universelle, se montre raisonnable et peine à comprendre les querelles engendrés par les superstitions humaines.

De même, Candide découvre à ses épends que la folie mène le Monde. Mais en quoi ce texte est-il un réquisitoire contre les maux de la civilisation et un éloge du retour au naturel ? 2: Lecture Analytique. : Un réquisitoire contre les maux de la civilisation. 1 • Le vieillard, personnage du « sage 2 : Un discours véhément qui exprime la révolte. 3 : Un discours prophétique qui annonce un avenir funeste. : Le retour au naturel et à la simplicité des besoins. 1 • Un bonheur basé sur le simple nécessaire.

Une affirmation des valeurs fondamentales de l’humanité. 3: Un refus de la décadence. 3 : Rédaction du Commentaire. Diderot présente le vieillard comme un homme dont la parole est légitime, c’est une sorte de « portie 2 vieillard comme un homme dont la parole est légitime, c’est une sorte de « portier familias », bienveillant et de bon sens : « Le père de famille » ( « Il se montre méfiant et distant des regard de dédain sur eux » ; « se retire dans sa cabane » ( L-2& 3 ).

A la venu des Européens, il refuse de se laisser séduire, mais il est serain « ni étonnement, ni frayeur, ni curiosité », il incarne la maîtrise de soi, il a la sévérité de l’homme d’expérience qui parle en onnaissance de cause. Cest donc dès le premier paragraphe que Diderot impose ce personnage du sage, comme un personnage digne de confiance et d’écoute ce qui rend sa révolte crédible et légitime. Dans un premier temps, le vieillard s’adresse au Thaïtien car certains parmi-eux regrettent le départ de ces envahisseurs.

En effet, ils cherchent à emprunter leurs valeurs, à s’occidentaliser. Puis dans un second temps, il se tourne vers Bougainville et s’indigne de la supériorité prétendu de leurs mœurs et de leurs valeurs. Le discours du vieillard reprend un certains nombres de rocédés chères à l’éloquence classique. X Premier procédé rhétorique : la triple apostrophe qui interpelle le Tahitien : « Pleurer malheureux Tahitien » ; « Ô Tahitien, mes amis ! X Il interpelle aussi Bougainville : « Et toi, chef des brigands », puis s’adresse à Orou, un interprète de la tribu.

On a presque ici, les figures d’avocats se tournant vers les différentes parties en presence. X La description péjorative à l’aide de termes connotant la violence : « fureurs inconnues » ; « folle dans tes bras » ; « féroces dans les leurs » ; « se haïr, égorger… 3 ureurs inconnues » ; « folle dans tes bras » ; « féroces dans les leurs » ; « se haïr, égorger… » ; « teinte de votre sang » ; « futur esclavage X Le parallélisme de construction : « devenu folle – devenu féroce » ; « lorsque nous avons faim…. orsque nous avons froids… ». X Les questions oratoires, elles ont pour buts l’ironie et la vive critique des croyances, des comportements : « Tu crois donc que le Tahitien ne sait pas défendre sa liberté ? Ce discours cherche à provoque une prise de conscience chez les Tahitiens. Il présentent les européens non seulement comme ne menace actuel, mais également dans l’avenir, voir l’usage de l’anaphore : « Un jour ils reviendront, un jour vous servirez… b.

Il s’adresse à sa communauté toute entière et s’appuie sur des verbes au futur simple à valeur catégorique pour présenter un avenir funeste : « Vous les connaitrez mieux » ; « Ils reviendront e fanatisme religieux, la fureur guerrière entraînent l’esclavage et la corruption. Le ton employé par le vieillard et le lexique choisis inscrivent le thème dans un registre pathétique. Il n’y a pas d’issu aux malheurs qui s’abattent sur les Tahitiens : « Aussi, malheurs u Tahitiens présents et à tout les Tahitiens à venir, du jour où tu nous visité.

Registre pathétique: C’est un registre qui par la narration ou une mise en scène d’une situation malheureuse, inspire au lecteur ou au spectateur une forte émotion en s’adressant à leur sensibilité. Parallèlement à ce refus de la corruption par les mœurs européennes, le vieillard prône un retour au naturel et à la simplicité des besoins qui s 4 mœurs européennes, le vieillard prône un retour au naturel et à la simplicité des besoins qui sont les deux seules voies du bonheur d’une société qui souhaite rester saine.

A Tahiti, la vie naturel est valorisé ; elle obéit à un code moral car il s’agit de suivre le pur instinct de la nature. Le vieillard rappelle ainsi à Bougainville : « Nous sommes innocents, nous sommes heureux et tu ne peux que nuire à notre bonheur ; « Tout ce qui nous est nécessaire et bon, nous le possédons II transforme ainsi, la connaissance en aveuglement lorsqu’il dit à Bougainville : « Nous ne voulons point troquer ce que tu appelle notre ignorance contre tes inutiles lumières Il rappelle également qu’en dehors de l’alimentation et de la protection contre le froid, es autres besoins sont superflus.

Selon le vieillard, l’organisation de la société Tahitienne porte en elle des valeurs fondamentales de la société, la liberté originelle, l’égalité entre les hommes et la réciprocité des liens, la fraternité. Cest au sein d’interrogations à l’égard de Bougainville qu’on retrouve dans ces trois thèmes et dans les discours qui surgissent du texte à travers les mise en question et le comportement des européens : « Vous êtes tout deux enfants de la nature, quels droits as-tu sur lui qu’il n’ait sur toi ?

Il évoque ensuite les liens e réciprocité et l’égalité entre les hommes qui en découle : « Nous avons respecté notre image en toi, laisse nous nos mœurs On a donc vraiment affaire à une véritable morale de l’altruisme de la part du vieillard : il ne faut pas faire à l’autre ce que lion voudrait pas que l’on vous f S de la part du vieillard : il ne faut pas faire à l’autre ce que l’on voudrait pas que l’on vous fasse Tout au long de son discours, le vieillard oppose deux attitudes, deux ensembles de valeurs différentes ; il fait alterner considération générale avec des arguments et illustrations particulières, il dénonce :

X La notion de propriété individuelle et la distinction du tien et du mien illustré par l’attitude des européens. X II dénonce la perte de la liberté par la colonisation violente dun pays réduit à l’esclavage ( attitude inverse d’accueil des tahitiens X Il dénonce la quête du superflu qui engendre la fébrilité et la fatigue inutile ; les Tahitiens pratiquant le repos. X II dénonce enfin l’effondrement dune société saine et robuste, et l’échange d’une population marqué par le manque de rigueur : « Je laboure, je grimpe, je perce, je parcours… » ; « Tes jeunes compagnons ont peine à me suivre ».