Texte 1 : Voltaire Candide extrait du chapitre Ill « comment Candide se sauva d’entre les Bulgares, et ce qu’il devint » (1759) Introduction : voltaire (1994;1778) est un écrivain philosophe français. Figure emblématique de la philosophie des Lumières. Candide est un conte philosophique paru en janvier 1759. Nous allons étudier un extrait du chapitre 3 : Après avoir été chassé du château de Thunder-ten-tronckh, Candide est enrôlé dans l’armée bulgare et découvre les horreurs de la guerres.
Problématique : Quels sont les procédés utilisés par Voltaire pour age dénoncer la guerre d l)Les satires de la gu dide ? Il)Un tableau réaliste la gu Ill)Une critique de la ique I) Les apparences : la guerre comme un spectacle A- La guerre présentée comme un spectacle La guerre est présentée comme un spectacle. On relève ainsi dès la première phrase de l’extrait une suite d’adjectifs élogieux qui mettent en relief la beauté du spectacle : « Si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné Le lecteur a l’impression dassister ? une parade militaire.
Ce spectacle n’est pas qu’esthétique : il est également sonore omme le révèle l’énumération d’instruments de musique « les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons Le substantif « enfer » dans la suite de I to Wew next page la phrase ruine l’impression favorable suscitée par la description des armées : celle-ci, loin de créer ‘harmonie, est une incarnation de l’enfer sur terre. B- Les armées : des soldats de plombs On observe une métaphore entre les armées et des soldats de plomb.
Ainsi le verve « renversés » employé à al place de « tués » uggère une armée de soldats de plomb balayés d’un revers de main : « Les canons renversèrent d’abord Loin d’être individualisés, les soldats apparaissent interchangeables et indifférenciés. Les morts se comptent de façon très approximative : « à peu près » (1,4), « environ « quelques milliers L’on constate que, dans une logique de guerre, quelques milliers de morts de plus ou moins laissent indifférents.
Il) La réalité : la cruauté de la guerre A- Le sort épouvantable des victimes Dans le deuxième paragraphe, Voltaire dresse un tableau athétique des victimes de la guerre. Les victimes énumérées sont des êtres faibles : vieillards, femmes et enfants. Leur faiblesse et leur innocence sont renforcées par l’emploi de participe passée au sens passif : « criblés de coups » « égorgées « éventrées « à demi brulées » qui souligne leur position de victime.
Voltaire accumule les détails anatomiques qui suscitent l’indignation et l’horreur : « femmes égorgées », « mamelles sanglantes « filles éventrées « des cervelles étaient répandues « de bras et de jambes coupés B- La cruauté 2 éventrées », « des cervelles étaient répandues », « de bras et de jambes coupés B- La cruauté des armées Elle donne a voir le même spectacle ; elles ont quasiment le même nom (bulgare et abare) qui, de façon non anodine, rime avec barbare ; elles chantent toutes deux le Te Deum (chant religieux) après la bataille.
Elles sont d’une même cruauté sans borne si bien que Voltaire décrit « boucherie héroïque oxymore qui dénonce la fausse valeur qu’est l’héroiSme. Candide ne prend pas parti pour une armée particulière : il ne herche qu’à sauver sa peau. Cette absence de parti pris renforce l’inutilité de cette guerre.
Ill) Une critique de la philosophie et de la politique A- Une critique de la philosophie Voltaire fait semblant d’adopter la logique de la guerre en la présentant comme une opération juste et équitable : « Les canons renversèrent d’abord a peu près six mille hommes de chaque cotés ; ensuite la mousqueterie ôta du meilleur des mondes environ neuf à dis mille coquins qui en infectaient la surface Les termes « coquins et « infectaient » associent les victimes ? es parasites nuisibles dont l’élimination est bénéfique.
L’expression « meilleur des mondes » fait référence au enseignement de Pangloss et souligne que la philosophie optimiste approuve le principe de la guerre. Un peu plus loin, Voltaire se moque directement des philosophes en soulignant leur absence de courage par une comparaison peu flatt 3 directement des philosophes en soulignant leur absence de courage par une comparaison peu flatteuse : « Candide qui tremblait comme un philosophe B- une critique de la politique Voltaire adresse une critique aux rois qui règlent leurs conflits u prix de sacrifices humains épouvantables.
Il dénonce la récupération de la religion pour justifier des actes barbares. Ainsi, « les deux rois faisaient chanter des te deum dans son camp Le Te Deum, chant de grâces pour remercier Dieu, est chanté dans les deux camps et relève le rôle complice de la religion récupérée dans les deux camps pour légitimer la barbarie. Voltaire critique également le droit qui, loin de protéger les plus faibles, autorise pillages et massacres « c’était un village abare que les Bulgares avaient brûlé, selon les droit public
Conclusion • Dans ce chapitre 3, Candide est confronté pour la première fois au problème de la guerre. C’est l’occasion pour voltaire de procéder à une double dénonciation. D’une part, il dresse une satire de la guerre, barbarie contraire aux progrès de la civilisation et aux droits de l’homme ; d’autre part, Voltaire se moque de la théorie de l’optimisme en assénant un démenti par les faits. Cet extraire de Candide s’inscrit dans le mouvement des Lumières qui dénonce la guerre et la barbarie contraires au progrès de la civilisation. 4