Doc 1 : Jean Kempf, Les Mots des Etats-Unis, Presses universitaires du Mirail, 2012. Doc 2: Anne Hurault-paupe « Une utopie américaine: le road movie CinemAction na 115 utopie et cinéma, Direction Yona Dureau, éditions Charles Corlet, mars 2005. Doc 3: Martha Zuber et Martine Fournier, « Réinventer le rêve américain Sciences Humaines, mensuel na 198, novembre 2008. Doc 4: couverture du magazine National Geographique France, hors série Documents na2, photos: Roger Kahan/ Condé Nast Archives/ Corbis Source: Tcwguide, Culture générale et expression, BTS examen 2014, Hachette éduc Swipetaviewn htp g
Dans sa plus simp piration à la liberté qui se manifeste en particulier par une ascension sociale et économique pour soi et sa famille. C’est donc un objet éminemment individuel où l’énergie ne saurait provenir que de l’individu, pas de l’État. Derrière cette idée s’en loge une autre, ? savoir que ce ne sont en Amérique, ni l’héritage ni la chance qui font le succès, mais le travail et la valeur de l’individu.
En d’autres termes, non seulement l’homme se libère ici de ses chaînes historiques, mais il devient maitre de sa propre destinée en recevant la juste récompense de ses efforts, comme le proposait e projet des Lumières. e rêve américain n’est donc pas l’aspiration à une égalité des conditions tout au plus à une égalité des chances au départ. Il a ainsi pu faire bon ménage avec le darwinisme social: le pays des possibles (land of oppo opportunity) est aussi celui des hiérarchies où la mobilité doit être comprise comme ascendante et descendante.
Source d’espoir infini, le rêve draina chaque année des milliers d’immigrants vers les États-Unis, même si comme l’ont montré des études sociologiques l’immigration vers les États-Unis n’est pas toujours e moyen le plus rapide d’améliorer sa condition sociale et économique. Le mythe américain a la vie dure et la culture populaire télévisuelle américaine étant largement exportée, ses images participent à son maintien. Mais le rêve américain n’est pas uniquement le rêve d’Amérique (pour les étrangers), c’est aussi le rêve des Américains qui croient en a la labilité de leur société.
Malgré les réalités économiques – dont aujourd’hui pour beaucoup la perte de la propriété de son logement qui constitue une ligne de partage social entre classe moyenne (aussi petite soit-elle) et classe auvre – les études montrent que l’optimisme qui caractérise le rêve est toujours là. Sa place est si fondamentale dans la conception de la vie et de la société aux États-Unis qu’il a encore de beauxjours devant lui. Le rêve en a vu d’autres! Jean Kempf, Les Mots des Etats-Unis, Presses universitaires du Mirail, 2012. DOC 2.
On sait que l’Amérique occupe une place dans Pirnaginaire utopique : Nouveau Monde colonisé à une époque où l’Europe, émergeant du Moyen-Age, cherchait à étendre son influence dans le monde, elle symbolisait la possibilité d’une renaissance, n particulier pour les communautés puritaines persécutées en Grande-Bretagne, dont les valeurs dominèrent I 2 pour les communautés puritaines persécutées en Grande- Bretagne, dont les valeurs dominèrent la construction des Etats- Unis. Face à de tels espoirs, la tentation de dresser un bilan, un inventaire de ce qui y a été bâti est forte.
Or, si on peut affirmer que le road movie existait dès l’époque du cinéma classique « hollywoodien il est clair qu’il n’a émergé en tant que « genre » qu’au début des années 1970, période de remise en question de l’idéal américain. Easy Rider a été le catalyseur de l’émergence du genre, parce que l’équipe qui l’écrivit et le produisit (en particulier Peter Fonda, Dennis Hopper et Terry Southern) voulait créer un nouveau genre de films, dans un but à la fois commercial et politique pour refléter le débat de l’époque contre la guerre au Vietnam, contre la ségrégation dans les Etats du Sud, etc.
Rien d’étonnant donc si le slogan publicitaire choisi pour Easy Rider était : « Un homme partit ? la recherche de l’Amérique et ne la trouva nulle part ce qui opposait fAmérique telle qu’elle devrait être (le Rêve américain, ‘est-à-dire la réalisation d’un monde de bonheur idéal dans le cadre institutionnel des Etats-Unis d’Amérique), et l’Amérique telle qu’elle apparait dans le film : des lieux qui ne correspondent pas ? cet idéal, des lieux de nulle part, vides de sens.
Le road movie construit donc un imaginaire pessimiste de l’Amérique, où les personnes circulent dans un espace incertain, fascinant mais vide de sens, où les gestes sont répétitifs. Dans ces lieux de nulle part, les personnages se refusent à aborder leur avenir, si ce n’est dans des r 3 lieux de nulle part, les personnages se refusent à aborder leur venir, si ce n’est dans des rêves qu’ils savent illusoires ; certains d’entre eux se réfugient même dans le suicide, échappatoire ultime.
Si l’on passe de l’échelle des personnages à celle de la représentation de l’histoire américain, le même phénomène se reproduit : le road movie dénonce le présent de façon contradictoire et ne montre pas d’issue. Anne Hurault-Paupe « Une utopie américaine : le road movie », CinemAction no 115 utopie et cinéma, Direction Yona Dureau, éditions Charles Corlet, mars 2005. DOC 3.
Lors de leur dernier congrès, les sociologues états-uniens énonçaient vigoureusement les méfaits du néolibéralisme. Sociologists on strike ! Nation in peril ! (les sociologues en grève, la nation en péril)… C’est par ce petit slogan humoristique que s’annonçait cette année le congrès de l’American Sociological Association (ASA), dans la vibrante et historique cité de Boston, entre son prestigieux MIT et sa solennelle université de Harvard…
Pendant cinq jours, plus de 5 000 sociologues se sont rencontrés dans un foisonnement de sessions et d’ateliers autour d’un large panel de sujets tels que les transformations culturelles es sociétés contemporaines, les prolifiques cultural et gender studies, les questions d’éducation ou encore les perspectives d’une sociologie environnementale qui se fait jour à propos des changements climatiques…
Mais la thématique principale concernait les transformations du travail (Worlds ofwork) qui a donné lieu à nombre de tables rondes où débattaient 4 transformations du travail (Worlds ofwork) qui a donné lieu à nombre de tables rondes où débattaient des figures internationales spécialistes de ces questions. A travers les analyses a émergé une préoccupation majeure, elayée actuellement par nombre de médias américains de droite comme de gauche : comment réinventer le « rêve américain » ?
Cet American dream, emblématique d’un pays prospère et dynamique, fait figure de mythe fondateur dans l’opinion conservatrice comme dans le camp démocrate. Des inégalités croissantes Selon le sociologue de Harvard, Christopher Jencks, la réalisation de ce rêve a bien fonctionné du New Deal aux années 1970, période durant laquelle les classes moyennes ont continué ? croître et à prospérer. Or, prévient C.
Jencks, ce rêve menace de evenir un cauchemar : « Il y a bien plus d’inégalités aujourd’hui que dans les années d’après-guerre a-t-il affirmé dans l’une des conférences plénières du congrès. Chiffres à l’appui, le sociologue a rappelé la forte hausse des inégalités aujourd’hui, malgré le boom économique des années 1990. 40 millions d’Américains vivent en dessous du seuil de pauvreté, et un bien plus grand nombre encore n’a pas de couverture médicale.
Plusieurs intervenants ont insisté sur la situation des travailleurs les plus pauvres, immense sphère multiculturelle rassemblant es employés de tous les secteurs d’activité et notamment des services aux personnes (malades, population âgée, handicapée, etc. ) dans une société secouée par la crise des subprimes, l’envolée des prix du pétrole, la guerre en Irak S société secouée par la crise des subprimes, l’envolée des prix du petrole, la guerre en Irak…
De fait, la tonalité de ce grand raout était résolument de gauche et prompte à stigmatiser une globalisation sur fond d’idéologie néolibérale. Le congrès sonnait comme un puissant encouragement au candidat démocrate Barack Obama pour qu’il ngage des réformes visant à réguler les politiques de l’emploi. Des sociologues pro-Obama ? Pour Donna Shalala, présidente de runiversité de Miami (qui fut secrétaire d’Etat à la santé pendant les huit ans de la présidence Clinton), l’une des priorités est d’instituer un système d’assurance- maladie universelle.
Une autre serait de « cesser les politiques économiques qui transforment les travailleurs en une nouvelle classe d’ouvriers dont l’emploi est précaire et sous-payé Enfin, ajoute-t-elle, « ne faudrait-il pas avoir aussi moins d’heures de ravail, plus de temps passé avec ses enfants et un système public de garde d’enfants une chose est sûre : bien au-delà des analyses des sociologues, la manière de réinventer le rêve américain sera, dans la campagne électorale, au centre de passes d’armes passionnées entre les deux candidats….
Martha Zuber et Martine Fournier, « Réinventer le rêve américain Sciences Humaines, mensuel no 198, novembre 2008. Doc 4. Couverture du magazine National Geographique France, hors- série Documents n02. Photo: Ro er Kahan/ Condé Nast Archive/ corbis