La Kabbale et Safed La Kabbale de Safed – Chronologie 1505 à 1584 Vie de Shlomo Alkabetz, rabbin, kabbaliste et poète. Né ? Salonique en 1505, il fait son Alya en Eretz Israël où il s’installe ? Safed. En 1 553, il publie un commentaire kabbalistique du Cantique des Cantiques : Ayelet Ahavim (la Biche des amours) et en 1 561, il compose un commentaire très connu sur le livre de Ruth (Shoresh Yishai).
Mais sa réalisation la plus célèbre et la plus reconnue est le poème Lekha Dodi (va, mon fiancé), un poème sur la rencontre entre le peuple Juif et le Shabbat, assimilés à des mants séparés qui s « Allons, mon bien ai le Shabbat. Allons à la rencontre Swtp next page iancée ! Accueillons Car il est source de bénédictions Depuis le début, il a été sanctifié Existence programmée dans la pensée première » Lekha Dodi est aussi un poème sur les souffrances et la rédemption du peuple Juif. « Allons, mon bien aimé, à la rencontre de la fiancée !
Accueillons Secoue ta poussière lève toi Revêt tes habits de splendeur, mon peuple Par Le fils de Yishaï (David, archétype et ancêtre du Messie) de Bethlehem, Approche-toi de mon âme et délivre là. dopté par les communautés Juives et il est chanté tous les vendredis soir dans les synagogues du monde entier. Avant 1522 à 1570 VIe de Moshe Cordovero, un des plus grands penseurs kabbaliste de l’histoire juive. Né d’une famille originaire de Cordoue en Espagne (comme son nom l’indique), il s’installe très jeune à Safed où il fait preuve d’une très grande érudition dès son plus jeune âge.
En 1538, il fait partie des rabbins qui sont ordonnés par Jacob Berab, le rabbin de Safed. Il s’initie à la Kabbale aux côtés de son beau-frère, Shlomo Alkabetz, l’auteur du Lekha Dodi, à partir e 1542. Il entame l’écriture de ses deux ouvrages essentiels : Or Yakar (lumière précieuse, un commentaire sur le Zohar en 16 volumes) et Pardess Rimonim (Le champs de grenades, où il clarifie les systèmes kabbalistiques existant), qu’il achève en 1548.
La kabbale de Safed et le renouveau d’Isaac Louria au XVIe siècle Généralités : l’expulsion des ju•fs de la péninsule Ibérique Mesure-t-on réellement ce qu’a pu signifier pour la mémoire collective des juifs de l’Europe méridionale, si ancrés dans la socio-culture de leur terre d’adoption, un tel décret d’expulsion igné en 1492 par Isabelle la catholique et son époux Ferdinand ? D’un trait de plume, les juifs étaient chassés d’un territoire devenu leur patrie d’adoption tandis que tous leurs repères séculaires disparaissaient.
Ils s’étaient sentis intégrés dans ces possessions de la couronne espagnole, arrachés, au terme de luttes longues et âpres, à l’expansionnisme musulman qui avait 2 espagnole, arrachés, au terme de luttes longues et âpres, ? l’expansionnisme musulman qui avait réussi à se maintenir dans la péninsule pratiquement jusqu’à la fin du XVe siècle…. La ymbiose avec le milieu ambiant fut si totale que les juifs avaient même donné naissance à une langue judéo-espagnole comme le ladino, dans laquelle ils rédigèrent certaines de leurs prières, intégrées à la liturgie hébraïque ancestrale.
Leurs aïeux s’étaient illustrés dans tous les secteurs de la vie publique et avaient conquis une place enviée dans la direction politique du pays, à la cour des monarques, dans les arts et les lettres, la médecine, les sciences etc… L’un des leurs, le célèbre Moise Maimonide (1 138-1204), contraint de quitter sa ville natale, Cordoue, n’avait jamais oublié la cité qui l’avait vu naître, même dans son lointain exil égyptien… Au soir de sa vie, il continuait d’être en relation épistolaire avec ses frères demeurés sur place.
Il ne fut pas le seul puisque la plupart de ceux qui allaient, des siècles plus tard, subir le terrible décret d’expulsion, se feront appelés les mégorashim (expulsés d’Espagne) même après avoir fait souche dans les pays du pourtour méditerranéen. Aucun secteur n’était soustrait à l’influence des juifs de la péninsule, excepté le culte établi, la religion majoritaire, qui finit ar avoir raison d’eux. Le seul secteur qu’ils n’avaient pas pu investir en raison de leur fidélité à la religion de leurs ancêtres.
Une fidélité qui ne pesa pas lourd face aux exigences du clergé catholique, soucieux de renf 3 ancêtres. Une fidélité qui ne pesa pas lourd face aux exigences du clergé catholique, soucieux de renforcer son pouvoir en parachevant l’unité religieuse du royaume : tous les territoires de la couronne, en Castille, en Andalousie, en Aragon, dans le territoire de Léon, partout, la puissante église catholique entendait affirmer son hégémonie qu’elle croyait menacée par la ontée en puissance des juifs dont tant de hautes personnalités l’avaient pourtant déjà rejointe.
Nous reviendrons dans les chapitres suivants sur le cas de convertis célèbres comme Abner de Burgos devenu Alfonso de Valladolid ; mais il y eut aussi des milliers d’anonymes, notamment lors de la vague de conversions de 1349 dont Fritz Isaac Baer parle dans son célèbre ouvrage. Sétant fortement impliqués dans tous les secteurs de la vie politique et culturelle, les juifs s’étaient progressivement assimilés.
Leur fusion ethnique et religieuse au sein du corps social traditionnel devenait une nécessité absolue aux yeux de ‘église catholique qui craignait qu’une puissance, originellement juive, ne portât atteinte à l’identité même du royaume. Il fallut choisir entre le départ, donc l’exil, et la conversion. C’est ainsi que naquit le phénomène marrane qui ne manqua pas de réserver quelques surprises à l’église catholique. Cécrasante majorité des juifs refusa d’abjurer sa foi et préféra rexil ? l’apostasie.
Les pays du Maghreb, mais aussi la Turquie et l’Europe bénéficièrent de cet important afflux de populations. Les cités- Etats d’Italie accueillirent les expu 4 cet Important afflux de populations. Les cités-Etats d’Italie accueillirent les expulsés, notamment la ville de Venise dont le ghetto abrita des personnalités aussi prestigieuses que Isaac Cardoso et Isaac Abrabanel, le grand philosophe et exégète biblique, familier des rois et des reines.
Cette rupture et ce traumatisme ne peuvent pas ne pas avoir laissé de traces profondes dans le vécu et le penser de ces hommes qui durent tout abandonner pour conserver leur foi. Empreints d’une religiosité profonde, ils ne manquèrent pas de s’interroger sur ce coup du sort. Pourquoi Dieu les avait- il abandonnés, une fois encore ? Eminemment convaincus de l’existence d’une impeccable théodicée, ils ne pouvaient s’en prendre à Dieu ni lui adresser le moindre reproche : leur seule ressource consistait à découvrir en eux-mêmes les raisons d’un tel malheur qui frappait une nation dans son ensemble.
Il ne s’agissait plus des manquements d’une seule personne ou d’un groupe limité, mais de tout un peuple : qu’avait-il bien pu commette comme délit pour en être arrivé là ? Il fallut chercher en son for intérieur ce qui avait déclenché une telle punition divine. Même un esprit aussi rassis que Abrabanel, homme de onviction mais aussi de savoir scientifique, a cru que SI les juifs avaient essuyé l’ire divine, c’est parce qu’ils avaient trop cultivé les lettres grecques, délaissant les textes sacrés de la Révélation, c’est-à-dire la Tora… expulsion d’Espagne a largement pesé sur le mode de pensée d’AbrabaneI qui, sans ce grave accident politique, aurait S largement pesé sur le mode de pensée d’AbrabaneI qui, sans ce grave accident politique, aurait peut être pris une tout autre direction. On perçoit nettement dans ses écrits le procès qu’il intente aux averroïstes, coupables, à ses yeux, d’avoir ingulièrement tiré vers eux les thèses du Guide des égarés de Maimonide. En d’autres termes, d’avoir déformé la pensée de Maimonide et d’avoir substitué leurs propres idées aux siennes.
Cette attitude dénote au moins une chose : face au drame du déracinement et de l’exil, les Intellectuels juifs de la fin du XVe et du début du XVIe siècles ont cherché à apporter une réponse, à défaut d’une explication : les enfants d’Israël ont été chassés par la main de Dieu d’un lieu où ils s’étaient crus à l’abri d’un coup du sort pour la seule raison qu’ils avalent abandonné leur héritage religieux traditionnel. Ils n’auraient pas dû conceptualiser leur judaïsme au point de le transformer en philosophie pure.
Il convenait donc d’en tirer les conséquences et de revenir sur le terrain de la tradition ancestrale Dans ce contexte, la kabbale lourianique constitue une sorte de réponse mystique à cette mesure d’expulsion, de nature religieuse elle aussi, mais avec d’indéniables conséquences politiques. L’âme juive, acculée de toutes parts, livrée, pieds et poings liés, à l’arbitraire de ses ennemis, ne pouvait plus placer son espoir en un rationalisme maimonidien qui l’avait menée l? où elle se trouvait.