‘eau est Fun des enjeux les plus importants au monde car elle est indispensable à la vie. Dans les pays développés, alors que la qualité de l’eau des réseaux est optimale, un phénomène étonnant s’est développé depuis les années 1980 : la consommation d’eau en bouteille. Près de 100 milliards de litres d’eau embouteillée sont ainsi vendus dans le monde chaque année. Nestlé, numéro 1 de l’alimentaire, plus connu pour son chocolat et son café soluble, est le leader de ce marché depuis 1992 Nestlé a beau être le groupe agroalimentaire le plus puissant au onde, cela n’empêche pas ses dirigeants de penser à l’avenir.
En 2005, le groupe serait au cours de ce pouvait assurer la cr Letmathe, président de doute : cette ress S. v. p next page de savoir quelle ressource qui Pour Peter Brabeck- éponse ne fait pas Devenu leader sur le marché de l’eau minérale, Nestlé a vu son chiffre d’affaires dépasser les 80 milliards d’euros. Et, tandis que 900 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable, le géant suisse possède aujourdhui au moins une usine d’embouteillage dans chaque pays. Interrogé à cette époque, M.
Brabeck-l_etmathe estimait que la uestion de la privatisation de l’eau pouvait être abordée de deux manières : « L’une est Swige to vie' » next page est extrémiste, défendue par quelques ONG qui considèrent que l’eau est un bien public. » Balayant cette thèse, il insiste : « L’eau est une denrée alimentaire comme les autres et doit avoir une valeur marchande. » Empruntée au documentaire We Feed the World, cette profession de foi trouve une place centrale dans l’enquête réalisée par Urs Schnell et Res Gehriger. BATAILLE JURIDIQUE SANS MERCI Depuis les bords du lac Léman jusqu’aux bidonvilles de Lagos, au
Nigeria, les deux journalistes remontent les méandres du marché de l’eau minérale Nestlé. Dans l’Etat du Maine, aux Etats-Unis, se livre ainsi une bataille juridique sans merci entre la multinationale et les habitants. Aux pieds du mont Washington, où la loi autorise à puiser l’eau sans limite, Nestlé a construit la plus grande usine d’embouteillage du monde. Dans la ville de Fryeburg, l’ironie est de mise pour parler de l’usine Nestlé : « Cette eau en bouteille qu’on nous vend à prix d’or est la même que celle qui coule dans nos toilettes. » Face à ces critiques, Nestlé tente de laver son Image.
Dans le camp de Kebribeyah, en Ethiopie, 20 000 réfugiés bénéficient gratuitement d’un système d’alimentation en eau potable. Ils attendent simplement qu’il soit réparé. Autre exemple édifiant, ? Lahore, au Pakistan. Hier, l’eau y était gratuite. Aujourd’hui, on ne sert plus que pure Life, la nouvelle gamme de Nestlé. Purifiée et enrichie en minéraux, c’est l’eau en bouteille la plus vendue 2 nouvelle gamme de Nestlé. Purifiée et enrichie en minéraux, c’est l’eau en bouteille la plus vendue au monde. Les classes privilégiées du Pakistan ont servi de marché test.
Mais, près es bidonvilles, les sources s’épuisent et sont de plus en plus insalubres. Désormais inaccessible pour des dizaines de milliers d’habitants, à Lahore comme ailleurs, l’eau potable n’existe plus qu’en bouteille Cette même eau, une fois embouteillée et présentée comme plus saine que celle du robinet, est revendue plusieurs dizaines de milliers d’euros ! Très rapidement, la question majeure du documentaire s’impose : à qui appartient l’eau ? Une interrogation fondamentale à laquelle les législateurs ne répondent pas toujours, autorisant par leur silence les multinationales de l’eau ? profiter de vides juridiques.
Dans le Maine, Nestlé s’appuie par exemple sur une loi, créée pour les agriculteurs, qui permet à tous de puiser de l’eau sans limite. Sans se soucier, selon les réalisateurs, des conséquences pour l’environnement. Jugée plus saine et même à la mode, l’eau en bouteille a été adoptée par les classes aisées de ces pays au détriment du développement de réseaux d’eau de qualité. Pire, le niveau de la nappe phréatique a baissé et les anciens puits ne sont plus assez profonds. Les plus pauvres n’ont parfois plus accès à l’eau et sont les premières victimes. 3