« L’accompagnement des publics en difficulté » JUIN 2007 SOMMAIRE INTRODUCTION 6 S. v. p page Page 3 entretiens de plusieurs professionnels des différents secteurs, mais aussi en interrogeant des gens extérieurs au milieu. Ainsi, notre première partie tentera de mettre en lumière le concept d’accompagnement sous tous les sens qu’il peut prendre selon le contexte ou les personnes qui le définissent, sans oublier ses origines et son étymologie.
Dans un deuxième temps, nous illustrerons ces définitions théoriques par le biais de nos diverses expériences professionnelles. ‘accompagnement des publics en difficulté ) L’accompagnement, qu’est-ce que c’est ? A) Quel sens ce terme prend t-il pour nous ? Pour nous, l’accompagnement est un outil du travailleur social qui se divise en différents points que nous allons enoncer. Avant toute chose, l’accompa nement renvoie à une aide, un soutien, ou simplement u u’un éducateur peut 2 E certaine forme de contrat.
Mais il est évident que cela demande à l’éducateur que la notion d’« être avec » la personne se traduise dans la durée. D’autre part, les personnes en demande pour être accompagnées sont souvent dans une période délicate de leur vie durant laquelle lles ont besoin d’une écoute, d’une présence. Cette écoute permet au travailleur social de prendre en compte la personne tant sa dans globalité qu’au niveau de son parcours. Enfin, l’accompagnement se fait à partir de la demande afin de mettre en place un projet qui met la personne dans un rôle d’acteur.
Le travailleur social est présent pour le soutenir dans son projet et l’amener à trouver lui-même les différents chemins à prendre, lesquels le conduiront vers son évolution personnelle. Cest de ce fait que l’éducateur va participer à son épanouissement, car c’est aussi le rôle du travailleur social que de ? redonner le goût » et de redynamiser la personne. B) L’historlque du terme : l’accompagnement. Le service social a utilisé différents « mots fort » au cours de sont histoire pour désgner son « faire professionnel Ces mots sont le reflet des option et des courants de pensé d’une époque puis sont galvaudés.
Ils se chargent donc de connotations différentes de leurs significations originelles, tombent plus ou moins en désuétude où côtoient d’autres mots en se superposant ; Fin du 19ème – début 20ème siècle Le terme qui est utilisé est « assistance » (l’assistance publique). On expliquait ainsi que l’on voulait assister, soutenir, les membres de la société lorsqu’il en a ssistance se différenciait 2E avait besoin. L’assistance se différenciait alors fortement de la charité (faite par les églises) et de la bienfaisance (faite par les couches les plus aisées de la société). 904 – 1945 Le mot « protection » s’affirme en 1945 avec la protection maternelle et infantile. C’est également à cette époque qu’apparaît le mot de « suivi » Le terme de « suivi » veut dire « faire suite suivre, marcher derrière. Il signifie également contrôler dans le temps de manière égulière et sans interruption. Ce terme a été emprunté au langage médical. 1946 – 1970 Après la guerre d’autres termes apparaissent et cohabitent avec les anciens comme « prise en charge » que l’on associe aujourd’hui à la notion de poids, de fardeau, de difficulté.
A l’époque, on parle également de « cas lourd » pour désigner des personnes à multiples problèmes. 1970 – 1985 Les termes d’« approche globale » et d’« intervention » apparaissent. ‘approche globale est la manière de resituer l’acte professionnel dans un contexte social et institutionnel, mais c’est également ne approche de la personne sous tous ses aspects psychologiques et sociaux. L’intervention est un terme qui naît en 1980 dans le nouveau programme d’étude préparatoire au diplôme d’Etat d’Assistant de Service Social dans lequel on parle de la théorie et de la pratique de l’intervention en service social.
Un an plus tard, le livre « méthodolo ie de l’intervention en travail social » utilise ce terme qu les définitions des faire 4 26 « accompagnement » apparait. Cest un terme qui a initialement été introduit par le milieu médical pour désigner l’aide aux mourants. Il signifiait la nécessité d’être à côté, d’accompagne usqu’au bout du chemin. Ce terme est également très utilisé dans le domaine des sciences de l’éducation ou ron parle alors d’accompagnement pédagogique. Il n’est pas rare que les termes que je viens de citer se superposent et ils sont encore presque tous encore utilisés de nos jours.
Actuellement, le terme de « prise en charge » est souvent utilisé dans les hébergements et implique une notion de quotidien. L’accompagnement est un concept qui sous-entend à la fois une idée de mouvement et d’action : c’est donc une notion d’évolution positive. Le rôle de l’accompagnateur est de permettre à la personne qu’il ccompagne de trouver les clés nécessaires à l’acquisition de son autonomie en utilisant I’ « être avec » et en évitant le « agir à la place de Lorsque fon utilise le terme d’accompagnement, sa signification paraît évidente.
Pourtant, les seules personnes ayant cette fonction peuvent l’expliquer. La notion d’accompagnement est présente dans tous les milieux et dans tous les domaines (médias, enseignement, entreprises avec le tutorat et les maitres de stage). Dans le domaine du social, la fonction d’accompagnant couvre des champs très vaste. En effet, selon l’institution dans laquelle e professionnel officie, son rôle se fera de différentes manières (hébergement, accueil de jour, emploi, logement). là où les problématiques varient d’une personne accompagnée à l’autre, les accompagnements eux aussi sont multiples.
C’est donc une notion imprécise ce qu s E accompagnée à l’autre, les accompagnements eux aussi sont multiples. C’est donc une notion imprécise ce qui lui permet d’être pratiquée dans des domaines aussi différents que l’hébergement ou l’entreprise. Malgré toutes les différentes pratiques, une chose reste commune à tous les accompagnements. En effet, comme il a été dit plus haut, ccompagner quelqu’un c’est « être avec » sans « agir à la place de Je vais essayer d’illustrer mes propos par un exemple.
Si l’on travaille dans le domaine de l’emploi, par exemple dans une . A. E (insertion par l’activité économique), pour autonomiser la personne accompagnée, il est nécessaire que les démarches (ANPE, ASSEDIC, recherche d’offres par l’intermédiaire de journaux ou d’Internet) soient faites par la personne elle-même. Dans ce cas précis, l’accompagnant peut parfaitement guider la personne dans ses recherches en l’aidant à délimiter le champ de recherche ou en orientant la personne vers des endroits où elle la possibilité de trouver elle-même les réponses.
Pour imager cet exemple, je comparerai l’accompagnateur à une béquille (ou un soutien). L’accompagné peut l’utiliser ou pas pour s’aider ? avancer vers l’autonomie, mais la béquille ne peut pas avancer toute seule et ne peut, de par sa volonté propre, faire avancer la personne. En ce qui concerne les publics en difficulté, ce terme est vague car nous sommes tous potentiellement en difficulté. Un évènement de la vie peut nous faire perdre pied et nous empêcher de mobiliser nos capacités afin de surmonter cette situation.
Dans e domaine social, lorsque l’on utilise le terme de publics en difficultés on parle toujours des personnes qui 6 E utilise le terme de publics en difficultés on parle toujours des personnes qui utilisent les différents services sociaux et qul ont des problématiques plus ou moins lourdes. Le chômeur, le toxicomane, la femme battue, l’étudiant pauvre, la personne âgée, etc…. tous peuvent être considérés comme des publics en difficulté. C) L’accompagnement social des publics en difficulté Il nous sera nécessaire d’essayer de définir ce qu’est le concept d’accompagnement.
Ce terme d’accompagnement s’est progressivement imposé, otamment au cours des années 1 980, comme terme propre au travail social, se substituant ainsi à la prise en charge, au suivi. Quand le terme de suivi signifie « faire suite marcher derrière, on peut y voir une notion d’ordre plutôt administratif et une idée sous-jacente de contrôle (suivi d’un dossier). La prise en charge dégagerait quelque chose de l’ordre du handicap, d’un fardeau qu’il n’est pas possible, pour la personne, de régler toute seule, le travailleur social intervenant pour alléger ce poids.
Comme beaucoup d’autres termes, Paccompagnement viendra du milieu médical : l’accompagnement des malades, l’aide ux mourants. L’accompagnement désigne alors un soutien psychologique, un moment partagé, une sorte de compassion (au sens premier du terme). A partir des années 1980, « accompagner » semble également être approprié au langage du travail éducatif et social : il ressort une idée d’égalité, l’accompagnant étant à côté de raccompagné. accompagnement est « l’acte ou le processus interactif de comprendre ou de faire comprendre, qui exige des relations de proximité où l’échange s’effectue dans une sphère affective, un mom comprendre, qui exige des relations de proximité où l’échange ‘effectue dans une sphère affective, un moment vécu en commun, un partage fictif mais vécu et posé comme « vrai par les protagonistes »1 . Même si l’éducateur est un professionnel, il n’est pas, dans la terminologie celui qui sait, celui qui fait à la place de : il fait avec la personne accompagnée, en fonction de ses difficultés et de ses besoins.
Les transformations des politiques sociales sont concomitantes d’une évolution du travail social. « Les politiques sociales se sont structurées dans une logique essentiellement sectorielle et verticale basée sur le traitement de risques ociaux ». 2 Au-delà d’une pratique, l’accompagnement social signifie aussi une mission générale, une mesure intégrée à un dispositif, un programme ou un plan (insertion, handicap, vieillesse… ). C’est pourquoi un accompagnement spécifique à ce besoin est une tentative de réponse possible.
Le projet individuel ainsi que le contrat y prennent une place prépondérante. Tous ces termes nous éclairent sur l’évolution sociétale, leur moment d’apparition traduisant des courants essentiels de la société, les problématiques de certaines périodes ainsi que des représentations afférentes. La fonction d’accompagnement implique donc d’être à côté de la personne, de faire avec elle. Il induit donc Pidée de mouvement, d’évolution de la personne, une notion d’individualisation.
La durée a également une importance non négligeable dans l’accompagnement car elle en constitue une des limites. La définition de « publics en difficulté » nous paraît la plus délicate à effectuer car composant un panel de situations hétéro nous parait la plus délicate à effectuer car composant un panel de situations hétéroclites. Il peut s’agir de personnes en situation de handicap, de personnes vivant à la rue, d’enfants placés, de ineurs isolés, de sans papiers…
Ce terme nous semble plus galvaudé que l’accompagnement lui- même. Il nécessiterait une analyse singulière plus approfondie qu’un essai de listes mais nous partirons du précepte qu’il s’agit des personnes que nous serons amenés à rencontrer, dans tous les champs d’intervention du travail social. II nous faut également prendre en considération le fait que l’accompagnement n’est qu’un domaine d’action et qu’il ne constitue pas à lui seul le travail éducatif et social effectué sur le terrain.
D) Le regard des différentes structures sociales et médico-social ) Entretien avec un éducateur spécialisé travaillant dans un accueil de jour : raccompagnement est un terme contenant différentes définitions suivant la profession exercée, la formation ou le lieu même de Pexercice. Le travailleur social que j’ai interviewé travaille selon une approche systémique de la situation. un schéma simplifié nous permettra de mieux comprendre Transformation- Déséquilibre- Equilibre L’éducateur intervient à ce moment précis du déséquilibre qui est le symptôme, de la situation de la personne.
L’accompagnement visera, non seulement la « guérison » du symptôme mais aussi la ituation d’équilibre, équilibre qui sera la base d’une projection dans ravenir. La personne en difficulté doit demeurer actrice de son parcours : l’accompagnateur ne devr e « à la place de » ou pas se mettre « à la place de » ou « faire pour Il supposera le plus possible l’action en posant des questions telles que la personne pense faire pour résoudre le problème.
Si des évènements interviennent lors de raccompagnement comme un rendez-vous raté par exemple, une remise en question pourra se faire et un chemin nouveau sera envisagé, d’autres démarches étant possibles. Le travailleur social et ‘usager redéfiniront ensemble le sens de l’action à mener. Cette manière de faire a pour but de permettre à la personne en demande d’aide de mieux cerner, d’une part, le contexte, ses expériences vécues, et ses appréhensions par rapport à une situation nouvelle.
Dans un accompagnement, il y a toujours des points positifs ? dégager : l’éducateur spécialisé avec qui je me suis entretenu m’a donné l’exemple d’une personne pour laquelle la question de l’hébergement était au centre de sa problématique. Après avoir dormi quelques jours dans un centre d’hébergement d’urgence, il est entré dans le dispositif du Plan d’Hébergement Temporaire (PHT) pour quelques semaines.
Le travailleur social a souligné l’évolution positive de sa situation et lui a ainsi posé cette question : Qu’est ce qui a fait que vous avez tenu plus longtemps dans le PHT ? Il est essentiel, dans un accompagnement, de faire le point sur chaque étape du parcours. I s’agit alors de redynamiser la personne en tant qu’actrice, de lui souligner le chemin déjà parcouru, de lui redonner confiance en elle. raccompagnateur donne « un devoir » à faire, entendons par là, par exemple, une démarche administrative que la personne aura à effectuer seule, en vue du rochain entretien. Si 0 6