EAU 1 La collecte et l’épuration des eaux usées > Vincent BRAHY et Didier CADELLI Les activités humaines (domestiques, agricoles, industrielles et touristiques) produisent des eaux usées contenant des microorganismes fécaux et divers contaminants (matières organiques, azote, phosphore, métaux lourds, agents tensioactifs… ) dont la charge dépasse souvent le pouvoir auto-épurateur des eaux réceptrices, ind et les écosystèmes. aux usées représen environnementale d qui doit contribuer e ur la santé humaine t de la politique tian et à la restauration de la qualite des cours d’eau, des ones humides, des eaux souterraines et des eaux côtières. La politique régionale en matière de traitement des eaux résiduaires est régie par une directive européenne contraignante (911271/CEE).
Le positionnement de la Région wallonne face à cette directive a toujours été et reste encore aujourd’hui problématique, car les échéances et les obligations émises par l’Europe ne sont pas totalement respectées. Face ? ces manquements, les autorités wallonnes ont mis en place ces dernières années divers outils (réglementaires, financiers et de planification) en ue d’accélérer la collecte et le traitement des eaux usées.
Les eaux urbaines résiduaires elles proviennent pour la plupart d’établissements résidentiels. Les eaux usées industrielles sont issues, quant à elles des locaux utilisés à des fins commerciales ou industrielles. http://environnement. wallonie. be L’organisation de la collecte et du traitement des eaux usées Une gestion efficace des eaux usées nécessite des moyens financiers importants, une planification des opérations et l’intervention coordonnée de plusieurs opérateurs.
En Région wallonne, il s’agit : z des Communes, qui sont responsables de ‘égouttage ; z des organismes d’assainissement agréés (OAA), chargés de la réalisation et de l’exploitation des infrastructures d’épuration et de collecte ; z de la Société Publique de Gestion de l’Eau (SPGE), qui coordonne depuis 2000 les actions des différents opérateurs et assure le financement de l’épuration collective, de Les PASH comme schéma directeur de la gestion des eaux usées Les plans d’assainissement par sous-bassin hydrographique (PASH) sont des documents cartographiques élaborés à féchelle des 1 5 sous- bassins que compte la Région wallonne.
Ils remplacent les 262 lans communaux généraux d’égouttage (PCGE) depuis leur parution au Moniteur Belge entre décembre 2005 et se tembre 2006. Ces plans tiennent PAGF OF d’assainissement prévus par la législation : 1. Le régime collectif qui implique la collecte des eaux usées et le traitement de ces eaux dans des stations d’épuration publiques. Ce régime s’applique aux agglomérations supérieures ou égales à 2 000 équivalent habitants (EH), mais aussi aux agglomérations de plus petite taille, lorsqu’il existe une station d’épuration collective, et/ou lorsque 75 % des égouts sont existants et en bon ?tat, et/ou lorsque des spécificités environnementales le justifient (Zones Natura 2000, zones de baignade, protection des captages… ). 2.
Le régime autonome qui implique l’installation de systèmes d’épuration individuelle (SE’) ou groupée. Ce régime s’applique dans les zones faiblement habitées, lorsqu’il n’existe pas de groupes d’habitations de plus de 250 habitants. Ce régime s’applique en outre à toutes les habitations érigées en dehors des zones destinées à Purbanisation. 3. Le régime transitoire s’applique dans les zones non visées ci- avant, soit en raison de l’hétérogénéité de la ensité de l’habltat, sot de l’incertitude quant à son évolution. Des études complémentaires doivent être réalisées pour déterminer Paffectation finale (collective ou autonome) de ces zones.
Les cartes identifient les périmètres dans lesquels s’appliquent les régimes d’assainissement, les implantations des stations d’épuration, le tracé des collecteurs et des égouts, ainsi que divers autres éléments (prises d’eau, zones de prévention, bassins d’orage… ). Les plans sont établis par les OAA qui agissent sous la coordination de la SPGE. Les PASH répondent aux exigences de la directive-cadre uropéenne sur l’eau (2000/60/CE) en fournissant des données essentielles pour mener une gestion intégrée du cycl PAGF fournissant cycle de l’eau à l’échelle d’un district hydrographique. Ce mode de gestlon, coordonné par un organe unlque, confère aux PASH une plus grande cohérence dans la planification de l’assainissement des eaux usées. Si les plans actuels constituent un outil de gestion indispensable, ils ne figent aucunement la situation.
En effet, la SPGE est chargée de la révision totale ou partielle d’un PASH lors de tout changement de régime d’assainissement à l’initiative des Communes, des OAA ou u Gouvernement. Notons enfin que les PASH ne proposent pas de calendrier pour la constructlon des stations d’épuration et les travaux de collecte et d’égouttage, ni de plan financier. Ceux-ci sont définis dans les programmes d’investissement quinquennaux de la SPGE. Les 15 PASH sont accessibles sur http://ww. m. spge. be. CHAPITRE [10] L’EAU ET L’ENVIRONNEMENT AQUATIQUE Les missions de ces opérateurs sont pour la plupart définies dans des contrats de gestion, comme par exemple celui qui lie la SPGE au Gouvernement wallon(2).
Fig eau 1-1 Répartition de la population wallonne selon le régime d’assainissement des aux usées, par district hydrographique % habitants l’égouttage prioritaire et de la protection des captages d’eau souterraine; z de la DGRNE, qui est chargée de remettre des avis sur les déversements des eaux traitées. collecteurs(3) et la construction des stations d’épuration. Dans cette optique, les autorités ont mis en place un règlement général d’assainissement ainsi qu’une nouvelle structure de financement de l’égouttage prioritaire (voir ci-après). Le RGA fixe, dans les zones destinées à l’urbanisation ou en dehors de ces zones lorsqu’il existe des habitations, le mode d’assainissement des aux usees : collectif, autonome ou transitoire. Le RGA précise, en outre, les éléments que doivent contenir les plans d’assainissement par sous-bassln hydrographique (PASH). 7 % de la population wallonne sont situés en zone d’assainissement collectif En juin 2006, 78 % de la population wallonne se situent dans des agglomérations de 2 000 équivalent – habitants (EH) et plus, contre 9 % au sein d’agglomérations de moins de 2 000 EH. En outre, l’assainissement autonome concerne près de 12 % de la population (sot environ 130 000 habitations) dont deux tiers se situent en zones urbanisables au plan de secteur. Le tiers restant (4 % de la population) se caractérise par un habitat dit dispersé où l’assainissement autonome prévaut par défaut. [u Fig EAU 1-1] Il existe des différences importantes entre certains PASH, en particulier au niveau de la répartition de la populatlon entre les trois régimes d’assainissement.
Ces disparités s’expliquent par des différences au niveau de l’urbanisation, de la densité de population, de la topographie des lieux, de l’étendue du réseau d’épouttaee mais aussi du ion des PAGF s OF 29,8 % Total habitants : Région wallonne Meuse et Seine Escaut Rhin 3 367 115 131 466 1 194 706 40 944 Transitoire Autonome en zone d’habitat dispersé en zone urbanisable Collectif 2 000 EH) collectif 2 EH) source : SPGE (juin 2006) indépendamment de l’existence ou non d’une station d’épuration collective. Si d’une manière générale, ent PAGF 6 OF des déversoirs d’orage… ), de gestion des effluents industriels, de pollutions diffuses ou Carte EAU 1-1 367 Meuse aval Dyle-Gette Dendre Senne Escaut-Lys Vesdre Sambre Haine Répartition par sous-bassin hydrographique de la population selon le régime d’assainissement Meuse amont et Oise Ambleve Ourthe Lesse 7 OF L’équivalent habitant (EH) exprime la charge polluante d’un effluent, quelle que soit l’origine de la pollution (domestique, industrielle, tertiaire, tourisme… ).
En théorie, un EH correspond au rejet moyen journalier d’eaux usées d’une personne, soit 180 litres d’effluents contenant 90 g de MES(7), 60 g de DB05(8), 135 g de DCO(9), 2 g de phos hore et 9,9 d’azote. Dans la réali g 1 traitements La gestion des eaux urbaines résiduaires comprend différentes opérations • z la collecte des eaux usées domestiques, urbaines et/ou industrielles ; z le traitement des eaux usées dans des stations d’épuration ubliques ; z le rejet des eaux traitées dans le milieu récepteur (cours d’eau… ) ; z le traitement et la valorisation des sous-produits de l’épuration, principalement des boues issues du processus épuratoire [voir DEC 1]. Le réseau d’égouts achemine les eaux usées de l’agglomération vers un collecteur équipé éventuellement d’un déversoir d’orage.
Les collecteurs de réseaux unitaires sont dimensionnés pour recevoir un débit correspondant à 12 fois le débit de temps sec, le rôle du déversoir d’orage étant de rejeter l’excédent d’eau directement à la rivière. Une fois rrivées à la station d’épuration, les eaux usées subissent différents traitements avant d’être rejetées dans le cours d’eau. La législation européenne distingue quatre types de traitements(10) : Source : ADEME (http://www. ademe. fr) 1 . Les prétraitements et le traitement primaire qui font appel ? des procédés physiques (dégrillage, dessablage, dégraissage… ) et/ou chimiques (floculation) pour faire décanter les matieres solides en suspension. Ce traitement doit permettre de réduire la DB05 des eaux brutes d’au moins 20 % et leur contenu en MES d’au moins 50 % ;