Pigmalion

DOSSIER BAROQUE : Pigmalion de Jean Philippe Rameau (1748) Pygmalion et Galatée de JL Gérôme or7 Sni* to View Jean-Philippe Ramea mort à paris le 12 se tembre 1683 et est ompositeur français et théoricien de la musique. Il est surtout reconnu pour ses œuvres pour clavecin (Le Tambourin, L’Entretien des Muses) mais aussi pour son opéra-ballet Les Indes Galantes. Dès sa plus tendre enfance, Rameau est formé par son père ? la musique « Jean-Philippe sait ses notes avant même de savoir lire » – Wikipédia. A dix-huit ans il effectue un court séjour à Milan, ù il devalt parfaire son éducation musicale.

Il devient d’abord organiste, tout comme son père. Jusqu’à l’âge de ses quarante ans, Rameau n’a de cesse de se déplacer en France (Montpellier, Avignon, Clermont-Ferrand) avant de s’installer à Paris. Et, en 1730 il est repéré par le mécène La Pouplinière, fermier général sous Louis XV, qui le nomme chef de son orchestre privé. Grâce ? lui, il fait la connaissance d’artiste comme Voltaire. En 1748, alors que Rameau approche des soixante-dix ans, il compose l’acte de ballet Pigmalion. présents sur scène et le décor représente l’atelier du sculpteur.

L’orchestre est composé d’un basson, de deux violons, de deux flutes et de tambourins. L’interprétation écoutée est celle d’Hervé Niquet et le Concert Spirituel, éditée en 2008. En quoi pouvons- nous qualifier cet œuvre comme une œuvre baroque ? Pourquoi le compositeur a choisi d’adapter un mythe antique au milieu du XVIII ème siècle ? Dans un premier temps, nous verrons pourquoi cette œuvre peut être qualifiée de « baroque », quels sont les aspects techniques et esthétiques propres au courant artistique de cette époque.

Tout d’abord, il apparait clairement sur la partition que la usique de Pigmalion est « verticale On y retrouve le principe de basse continue, c’est-à-dire que l’on entend la présence d’un accompagnement instrumental réalisé sur un instrument polyphonique. Ici, la basse continue est principalement jouée par les bassons. La verticalité est un facteur récurrent de l’art baroque, surtout en musique. Elle est mise en application la première fois par Claudio Monteverdi en 1605 dans le cinquième livre des Madrigaux. De plus, le figuralisme est prépondérant au sein de l’œuvre. ar exemple, dans la scène Ill, après que Pigmalion se soit amenté sur son sort, et à prier l’Amour de lui porter grâce, celle- ci se manifeste sur scène. Les Flutes apparaissent et jouent lentement, reflétant les paroles prononcées par le chanteur « Une vive clarté se répand dans ses lieux.  » (doc 1). Au XVII et XVIII ème siècle, c’est-à-dire, sous l’ère baroque, les compositeurs et auteurs tentent de donner une nouvelle dimension à leurs compositions. PAG » rif 7 les compositeurs et auteurs tentent de donner une nouvelle dimension à leurs compositions.

L’invention de la musique horizontale permet une dissociation des lignes mélodiques, menant ainsl un contraste entre l’orchestre et le soliste. Cela a pour but de peindre, de décrire musicalement une scène ou bien de souligner le texte chanté. C’est un procédé rhétorique appelé FiguRenlehRe (ou « Théorie des figures »). Ailleurs que chez Rameau, nous pouvons retrouver le figuralisme chez d’autres compositeurs comme Bach ou Haendel dans Orlando où « il joue de la diversité des timbres, en donnant un rôle concertant aux divers instruments, contribuant ainsi à inscrire le drame au cœur même de l’écriture musicale. ? – Encyclopaedia Universalisa Tout au long de la pièce, nous pouvons observer la présence d’armures aux clefs. Le XVIII èrne siècle est aussi la période où la musique tonale commence à s’imposer sur la musique modale. Ainsi dans le même passage de la Scène Ill, cité au-dessus, la musique passe du mi mineur au mi majeur, à l’apparition de l’Amour. Il est clair que la tonalité, tout comme les instruments, incarne un rôle symbolique. « Le grand et le magnifique ont encore lieu dans l’octave des notes ré, la ou mi.

Le mode mineur, pris dans l’octave de ré, sol ou mi, convient à la douceur et à la tendresse. ? Dit Rameau dans le chapitre vingt-quatre, livre Il du Traité de [‘Harmonie réduite à ses principes naturels (1722). Cependant la signification de chaque tonalité n’est pas universelle. Chaque compositeur a ses propres codes, ses propres symboles. Ainsi, le ton mi majeur, symbolisant le grand et le magnifi PAGF3C,F7 ses propres codes, ses propres symboles. Ainsi, le ton mi majeur, symbolisant le grand et le magnifique chez Rameau, signifie la querelle, le criard chez Marc-Antoine Charpentier (in Règles de composition).

Puis, une autre caractéristique de l’art baroque est la notion e contraste : Contraste de couleur, de lumière en peinture, contraste entre différents tempos ou mouvement mélodiques en musique, cette notion est au cœur même de la mentalité d’époque. Le contraste, le paradoxe d’une société qui préfère le faux au vrai, le théâtre à la vie. «Le monde est une scène de théâtre, et la vie est un jeu » dit même Shakespeare. Ici, dans l’œuvre de Rameau, nous pouvons trouver un exemple de contraste en bas de la page trente-neuf (doc 2). Pigmallon chante sa dévotion envers l’amour, d’un ton allègre et enjoué.

Cependant après sept mesures instrumentales, nous avons un ralentissement conséquent du tempo, puis de nouveau, une accélération. Cette succession de vite-lent-vite est donc un contraste typiquement baroque. Même contraste que nous pouvons retrouver chez Georges de La Tour, par exemple, qui a popularisé le principe de clair-obscur, comme dans La Madeleine à la veilleuse ou bien chez Lubin Baugin, avec Le dessert de gaufrettes (doc 3 et 4) ; Où l’effet de lumière totalement artificiel et irréel apporte, paradoxalement, une dimension à la fois réaliste et mystique aux sujets de ces œuvres.

Enfin, dernier aspect caractérisant l’œuvre de Rameau comme une œuvre « baroque » : sa structure. Déjà, étant un opéra-ballet, elle est divisée en différentes scènes, de différentes formes. Par exemple, Scène V, lorsque le exemple, Scène V, lorsque le personnage de Pigmalion chante Règne, Amour la forme est ternaire. Nous pouvons distinguer aisément le contraste entre la partie A et la partie B. De plus, l’indication « Da Capo » est inscrite (doc 5 et 6). Autre exemple, Scène Il, Céphise qui entonne « Pigmalion est-il possible ? La ligne de Soprano n’est qu’accompagnée par la basse continue doc x).

Cest ce que l’on appelle un « Recitativa secco n. Le Récitatif sec, comme toutes les autres formes de Récitatif, a été inventé au XVI ème siècle, en même temps que l’opéra, duquel il est indissociable, car, étant au dehors du temps dramatique, il permet de faire évoluer l’intrigue. Alnsl, L’acte de ballet de Jean-Philippe Rameau peut être qualifié de baroque à travers différents aspects typique que le courant artistique a engendré. Néanmoins une interrogation s’impose • Pourquoi Rameau s’est inspiré d’un texte de l’Antiquité pour composer une œuvre ? ?? Pygmalion et Galatée » est une légende tirée du livre d’Ovide, Les Métamorphoses. Ce récit a inspiré de nombreux artistes au travers des époques : Jean de la Fontaine en 1678 avec « Le Statuaire et la Statue de Jupiter» ou bien même Collodi avec Pinocchio en 1883. Bien que Rameau se soit basé sur le livret de Balot de Sauvot pour ecrire son ballet, il nous semble bizarre pour un compositeur baroque de reprendre un texte antique. Car, cette tendance était plutôt caractéristique de l’époque de la Renaissance, qui a pris fin en 1610. Cest donc une ère bien postérieur à Rameau.

D’autant plus que l’hypertexte qui a pris fin en 1610. C’est donc une ère bien postérieur ? Rameau. D’autant plus que l’hypertexte (la version de Sauvot) présente quelques différences avec l’hypotexte (version d’Ovide). Comme par exemple, l’ajout de personnages tels que Céphise la Propétide (femme de Chypre) ou bien le peuple qui entonne les chœurs. L’hypertextualité va encore plus loin : la fin est totalement remaniée, pour pouvoir coller avec le genre du ballet. Dans l’hypotexte d’Ovide, Pygmalion et Galatée ont des enfants et les Propétides sont changées en pierre par Aphrodite.

Or, dans l’hypertexte, tout se termine par des danses et une fête célébrant le pouvoir de l’Amour. Nous pouvons alors voir l’histoire comme un prétexte du compositeur pour mettre en scènes différentes danses et pantomimes. La Statue, venant de naître, est prise par la main par les Grâces qui lui enseignent successivement la gavotte, la chaconne et la sarabande. Néanmoins, nous savons aussi combien le texte peut-être important pour les compositeurs de l’époque. Aussi, Rameau a tenté de véhiculer un message à travers le choix de cette réécriture.

Il se peut même que ce-dernier s’identifie en Pygmalion : Tout comme le sculpteur qui a su comment donner vie à son œuvre, à sa statue, Rameau s’efforce de donner vie à la musique qu’il compose. Par exemple, il fait usage d’une notion qui est, pour l’époque, nouvelle : la tonalité, qui se marque avec un symbole pouvant être interprété comme l’ancêtre du dièse contemporain. Ainsi, Pigmalion, composée en 1748 appartient évidemment au courant artistique de son époque. Cela se traduit par une musique vertlcale, portée évidemment au courant artistique de son époque.

Cela se traduit par une musique verticale, portée sur le symbolisme et la suggestion de la mélodie, plutôt que sur sa forme et sur une théorisation pure. La musique prend alors une nouvelle dimension : elle devient soutient du texte, ce même texte qui, dès le XVIIème siècle prend une importance. Les compositeurs commencent à faire appel à des auteurs pour inventer de nouvelles histoires, bien que basées sur des contes ou des mythes anciens. C’est en decouvrant Rameau et les extraits de Castor & Pollux qu’il m’est venue l’idée de travailler sur une de ces œuvres.

Et, en voyant que, parmi ses compositions, il avait réécrit le célèbre mythe de pygmalion, je n’ai pas hésité et est opté pour. Néanmoins je suis conscient que j’ai entrepris une étude plus que complexe compte tenu de mon niveau actuel. Malgré la cinquantaine de pages j’ai quand même réussi à trouver une certaine forme de plaisir à mener une sorte « d’enquête » sur le morceau, pour tenter de deviner les intentions de l’auteur, de trouver la logique du ballet. Mon grand regret est de ne pas avoir pu trouver une représentation du ballet, avec les danseurs et les décors sur scène.