Le fait religieux

Cette formation artistique fondée sur Yexercice d’une pratique effective, éclairée par la rencontre avec des œuvres, et associée à des apprentissages techn imension avec l’intr is d’une nouvelle ent continu, progressif et cohéren e • • out au long de la Svipe nextp g scolarité de l’élève. CEPS participe à Pacquisition d’une culture humaniste (en rapport avec le fait religieux). A ce titre, elle contribue à sensibiliser les élèves à l’histoire des arts principalement dans le domaine des « arts du spectacle vivant » mais aussi sur les faits religieux.

Ici, l’activité danse (expression corporelle) est programmée pour une classe de troisième, une mise en perspective historique, culturelle et religieuse est proposée. Celle-ci s’appuie alors ur les thématiques du programme d’histoire des arts et sur des œuvres traitées dans le cadre des autres enseignements (français, histoire-géographie, musique, arts plastique, culture religieuse). Tous les enseignants tr to next page travaillent en étroite collaboration (travail en équipe) pour faire partager à nos élèves une culture humaniste et religieuse.

L’œuvre que je vais proposer à ma classe de troisième A, est une toile de Marc Chagall. Nos élèves doivent être capable d’avoir compris et maitrisé l’œuvre, de la vivre par des expressions corporelles par petits groupes de 4, 5 personnes en mêlant illes et garçons dans les groupes. Ils doivent nous faire vivre de nouvelles émotions à travers l’œuvre travaillé en amont. J’ai choisi de leur présenter une œuvre d’art du XXème siècle, La Colombe de l’Arche de Marc Chagall, 1956, pa isr Tériade, collection particulière.

Il s’agit d’une peinture de Marc Chagall(1B87-1985), une peinture à l’huile, Eau- forte rehaussée à la gouache préparatoire pour les gravures de la bible( 40 gouaches) Noé lâche la colombe par la fenêtre de l’arche(Genèse, VI 11,6-9),une illustration de la bible, XXème siècle, période ontemporaine, de 1914 à nos jours, au musée national Marc Chagall de Nice. Marc Chagall, peintre, graveur et décorateur russe naturalisé français (Vitebsk 1887-Saint Paul-de-Vence 1985).

L’art de Marc Chagall s’est formé sur fond d’influences issues de la double tradition slave et judalque. II a séduit l’occident par la vision poétique qu’il propose et par la diversité de ses moyens d’expressions. Chagall est l’un des plus célèbres artistes en France au XXe siècle avec Pablo Picasso. Son œuvre, sans se rattacher à aucune école, présente des caractéristiques du surréalisme et du néo-primitivisme. Inspirée par la tradition juive, la vie 2 caractéristiques du surréalisme et du néo-primltivisme.

Inspirée par la tradition juive, la vie du Shtetl (village juif en Europe de l’Est) et le folklore russe, elle élabore sa propre symbolique, autour de la vie intime de l’artiste. Chagall cherche à représenter l’épisode biblique. II choisit le point de vue de l’intérieur de l’Arche. Sa toile ressemble à un vitrail que la lumière venue de l’extérieur ferait chanter. Cette planche de Marc Chagall est remarquable à trois niveaux : le choix du sujet, la technique du clair-obscur et enfin la composition articulière.

Si l’on compare le choix des épisodes illustrés par Chagall avec le travail de Gustave Doré (1832-1883), antérieur de près d’un siècle, on peut saisir la grande originalité du parti pris de Chagall dans son travail d’illustration biblique : tandis que Gustave Doré s’attache à représenter des drames humains pour illustrer la bible, Chagall choisit de représenter l’épisode de Noé lâchant la colombe de l’arche et non pas la scène chaotique du déluge.

L’absence chez Chagall des thèmes liés à la chute de l’humanité dans l’ensemble de ses illustrations bibliques révèle son parti pris n faveur des lectures juives de la Bible : alors que l’art chrétien se réfère abondamment à l’idée de la chute de l’humanité depuis le péché originel, Chagall se concentre lui sur l’alliance entre Dieu et son peuple, sur la promesse divine, adoptant ainsi une attitude davantage fidèle aux interprétations juives. Cette planche montre la manière dont Chagall développe son esthétique du clair-obscur.

Il s’est servi 3 planche montre la manière dont Chagall développe son esthétique du clair-obscur. Il s’est servi parfois du contraste du noir et du blanc pour distinguer deux mondes différents. Alors que l’intérieur de l’arche est empreint d’un noir ténébreux, celui du monde ancien, la colombe et l’extérieur sont d’un blanc lumineux, celui du nouveau monde purifié par l’eau. Enfin, l’importance accordée aux animaux par Marc Chagall se perçoit largement dans cette planche : les animaux sont représentés au premier plan tandis que Noé et une femme avec son nourrisson servent de cadre à la scène.

De même, le choix des animaux n’est probablement pas anodin : alors que cette arche doit être remplie de toutes sortes d’animaux, on aperçoit seulement une chèvre et n coq, animaux les plus récurent dans l’œuvre de Marc Chagall. Ici la colombe et l’extérieur sont d’un blanc lumineux, celui du nouveau monde purifié par l’eau. Dans ce contexte, le coq peut prendre plusieurs significations : tout d’abord, un élément de la vie agricole, il peut être perçu comme un souvenir de l’enfance du peintre ; en relation avec les Kapparot, le coq peut symboliser la repentance et la demande de grâce de dieu, le coq peut enfin exprimer l’espoir.

La tradition folklorique russe voit dans l’animal le symbole de la victoire du bien sur le mal. Le motif de la licorne st très présent dans l’iconographie des synagogues d’Europe de l’Est. Popularisée par les bestiaires, figure d’un folklore ancestral, la licorne peut n’être dans le judaïsme qu’une figure décorative, mais elle peut également symboliser 4 licorne peut n’être dans le judaïsme qu’une figure décorative, mais elle peut également symboliser la force spirituelle et la piété.

Bien qu’ici Chagall n’accorde pas de signification chrétienne à la licorne. On peut mentionner, le pouvoir purificateur de l’animal, qui semble prendre sens au moment du déluge. La femme avec son nourrisson dans le fond de la toile, il peut s’agir soit e la femme de Japhet, soit de celle de Cham, enfants de Noé l’origine de la nouvelle humanité reconstituées après le déluge. Le nourrisson, à la tête aussi blanche que la colombe, peut Incarner ce renouveau. Noé lâche la Colombe par la fenêtre de rarche. La colère de Dieu entraine le déluge sur la Terre.

Seuls survivent les occupants de l’arche construite par Noé sur l’ordre de Dieu Noé et sa famille, ainsi que des représentants de chaque espèce animale. Noé, à l’abri dans l’arche, s’apprête à laisser s’envoler la colombe. Elle reviendra avec un rameau d’olivier, signe que es eaux se sont retirées de la Terre. Le personnage de Noé est lié aux origines du monde et de l’humanité dans la Bible. Son histoire figure dans le premier Livre, celui de la Genèse, Dieu, qui a créé l’homme, déplore sa méchanceté après l’épisode d’un péché originel et celui du meurtre d’Abel par Caïn.

Il décide de déchainer le déluge sur la terre pour détruire l’humanité pervertie. Il épargne cependant un homme, juste et intègre, Noé. Il lui ordonne de construire une arche en bois et d’y faire entrer sa femme, ses fils et leurs épouses, ainsi qu’un mâle et une femelle de chaque espèce vivante en d S femme, ses fils et leurs épouses, ainsi qu’un mêle et une femelle de chaque espèce vivante en distinguant animaux purs et impurs. A l’issue de quarante jours et quarante nuits du déluge, Noé veut savoir si les eaux se sont retirées de la terre.

II lâche d’abord un corbeau, puis une colombe qui revient sans avoir pu se poser sur un sol asséché. Une semaine plus tard, Noé la laisse prendre à nouveau son envol et la colombe ramène un rameau d’olivier, signe que les êtres humains et vivants peuvent désormais sortir de l’arche. Tout d’abord, la décrue ramène au calme, annonce une nouvelle ie, une nouvelle ère. Le vent en est le premier signe. Il rappelle le souffle de Dieu, le retour de la vie, ‘apaisement des eaux, la fin du chaos.

L’ouverture de la fenêtre par le maitre de l’arche représente rentrée du soleil dans ce lieu hermétique ainsi que la propagation du souffle de vie, retenu jusqu’alors dans l’arche. Ici, nous avons juste une vision de l’intérieur, du point de vue de Noé. Il ouvre lui-même la fenêtre alors que Dieu avait fermé la porte de l’arche, ce qui traduit la volonté de l’homme de construire une ère nouvelle. Ce retour à la lumière symbolise aussi la fin de la olère divine. Dieu est un être ambivalent car il est à la fois plein de colère et d’amour pour l’être qu’il a créé.

Pour la première fois, un artiste représente la scène depuis l’intérieur du navire. Noé est figuré de profil, sous les traits d’un vieillard à la barbe longue, conformément au texte biblique qui indique qu’il est âgé de six cents ans. Avant de mettre en images la Bib conformément au texte biblique qui indique qu’il est âgé de SIX Avant de mettre en images la Bible, Chagall avait réalisé pour le marchand d’art et éditeur Ambroise Vollard les illustrations ‘un recueil faisant la part belle aux animaux : les fables de la Fontaine.

Il est important pour nos élèves de connaitre les différents œuvres fondatrices des religions. La religion chrétienne, ses symboles, ses références, ses valeurs sont ancrées dans nos vies quotidiennes. L’enseignement de l’histoire des arts (couplée avec l’EPS par l’expression corporelle) est un enseignement de culture artistique partagée. Il convoque tous les arts. Son objectif est de donner à chacun une conscience commune : celle d’appartenir l’histoire des cultures et des civilisations, à l’histoire du monde.

Cette histoire du monde s’inscrit dans des traces Indiscutables : les œuvres d’art de l’humanité. L’enseignement de l’histoire des arts (avec l’enseignement des faits religieux) est là pour donner les clés, en révéler le sens, la beauté, la diversité et l’université. Faire entrer l’histoire du fait religieux dans l’enseignement, c’est apporter un éclairage circonstancié sur ses incidences sur l’aventure humaine puisqu’il est un élément essentiel des civilisations.