Fiche méthode : éléments de versification. La poésie repose sur des règles qu’il faut connaitre pour pouvoir bien l’étudier. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, la poésie est de forme régulière, mais avec le romantisme, les règles commencent à être bousculées… On distingue donc la forme régulière de la forme libre. Voici de quoi pouvoir étudier un texte poétique. l) Le vers. Voici sans doute la première chose à étudier dans un poème : le vers. L’unité de mesure du vers français est la syllabe.
On retiendra trois maniè Les rimes indiquées les accents : ce sont plutôt que d’autres, s es pauses : ce sont d groupes de syllabes. Sni* to View du vers. ent certains mots ent dans le vers. ui isolent des 1) Le décompte des syllabes : Pour compter le nombre de syllabes à rintérieur d’un vers, il faut connaitre quelques règles: a) Il faut, par exemple, savoir déterminer les moments où le e est muet et ceux où il est vocalique, c’est-à-dlre les moments où il se prononce : Les syllabes terminées par un e muet s’élident devant un mot commençant par une voyelle ou un [h] muet.
Cela signifie qu’il ne faut pas prononcer le e. ex : « Jamais mensong(e) heureux n’eut n effet si prompt » Racine, Athalie. Les syllabes terminées par un e sont vocaliques devant un mot qui commence par u une consonne ou par un [h] aspiré. Contrairement à la langue orale et quotidienne où le plus souvent les e sont élidés. Ex : « C’était l’heure tranquill(e) où les lions vont boir(e). » Hugo, La Légende des siècles Le e muet ne compte jamais à la fin d’un vers.
Il ne compte pas ? l’intérieur d’un mot Sil est précédé dune voyelle : le dénuement, le dévouement, etc. Exemple : « Le Vierge, le vivac(e) et le bel aujourd’hui Va-t-il nous déchirer avec un coup d’ail(e) ivre Ce lac dur oublié que hante sous le givre Le transparent glacier des vols qui n’ont pas fui. » (Stéphane Mallarmé) Seuls les e finaux, de « Vierge » (v. 1), de « que hante » (v. 3) sont vocaliques. Tous les autres sont muets, soit parce qu’ils sont suivis d’une voyelle, soit parce qu’ils sont situés à la rime. ) La diphtongue : diérèse et synérèse : La diphtongue désigne deux sons qu’on peut entendre distinctement dans un même mot, mais produits en une seule émission de voix. Il est donc indispensable pour mesurer le mètre de savoir quand deux ou plusieurs voyelles successives forment ne ou plusieurs syllabes • La synérèse : émission de deux voyelles en une seule syllabe. Le mot lion peut être prononcé en une seule syllabe. La diérèse : émission de deux voyelles en deux syllabes.
Dans le vers suivant, on doit séparer le mat lion en deux syllabes pour obtenir douze syllabes dans ralexandrin : « Vous êtes mon lion superbe et généreux. » (Victor Hugo) Il faut prononcer Li- 2) Le mètre ou la m êtes mon lion superbe et généreux. » (Victor Hugo) prononcer Li-on. 2) Le mètre ou la mesure du vers. Il faut En fonction de son nombre de syllabes, un vers sera d’un mètre différent. Un vers est terminé par le retour à la ligne suivante. Il est également terminé par la rime. Le vers suivant commence par une majuscule.
Il existe des mètres pairs et impairs. Selon leur nombre de syllabes, les vers portent des noms différents monosyllabe (un vers d’une syllabe) ; dissyllabe (un vers de deux syllabes) ; trisyllabe pour 3 ; quadrisyllabe pour 4 ; pentasyllabe pour 5 ; hexasyllabe pour 6. La poésie classique admet très rarement des vers de moins de sept syllabes (heptasyllabes), préférant plutôt les vers de huit (octosyllabes), dix (décasyllabes) ou douze syllabes (alexandrins). On parle dhendécasyllabe pour 1 1 mais il s’agit d’un vers rare. 3) L’enjambement, le rejet, le contre-rejet.
Ces trois termes marquent les différences existantes entre les longueurs respectives du vers et de la phrase. Ces différences de longueur peuvent prendre trois formes : L’enjambement : On parle d’enjambement lorsque la phrase ne s’arrête pas à la fin du vers, mais déborde jusqu’à la césure ou ? la fin du vers suivant. Il marque en général un mouvement qui se développe, un sentiment qui s’amplifie, un temps qui s’étire… « Nous avons aperçu les grands ongles marqués Par les loups voyageurs que nous avions traqués. » Alfred de Vigny, Les Destinées, « La mort du loup » Le rejet : On que nous avions traqués. ? Le rejet : On parle de rejet lorsqu’un ou deux mots de la phrase sont placés au début du vers suivant. Selon Littré, cette forme d’enjambement est « l’état ou le défaut du vers qui enjambe sur le suivant. L’enjambement est surtout usité dans la poésie familière ; ailleurs an ne l’emploie guère que pour produire un effet. » Dans la poésie classique, les écrivains ont essayé de faire coïncider l’énonce avec le vers ou ‘hémistiche ; ils ne s’autorisaient l’expansion sur le vers suivant qu’exceptionnellement à des fins expressives. ? Même, il m’est arrivé quelques fois de manger Le berger. » Jean de La Fontaine, Fables, VII, 1 En revanche, cette forme de Fenjambement est fréquente dans la poésie romantique « Comment vous nommez-vous ? Il me dit : -Je me nomme Le pauvre. » Victor Hugo, Les Contemplations (V, 9), « Le mendiant Ce rejet au début du vers suivant crée un effet de mise en valeur. Le contre-rejet : quand la fin d’un vers contient quelques éléments de la phrase qui se développe au vers suivant. ? Souvenir, souvenir, que me veux-tu ?
L’automne Faisait voler la grive à travers l’air atone. » Paul Verlaine, Poèmes saturniens Le contre-rejet crée une rupture rythmique, qui sollicite l’attention du lecteur ou de l’auditeur. 4) e rythme. La coupe dans un vers est re résentée par le signe l, la césure est matérialisée par // car c’es aieure dans un vers de par le signe l, la césure est matérialisée par // car c’est une coupe majeure dans un vers de plus de huit syllabes. La césure divise le vers en deux hémistiches. Le rythme binaire scinde le vers en deux. Exemple : « Ô rage ! ? désespoir ! / Ô vieillesse ennemie ! 3/ 31/ 3/3 N’ai-je donc / tant vécu // que pour cet / te infamie ? » 3/ Pierre Corneille, Le Cid Le rythme binaire a souvent une valeur affective, il traduit des émotions qui n’arrivent pas à se poser, qui sont exteriorisées par jets. Le rythme ternaire découpe le vers en trois mesures égales. Il exprime l’ordre, Péquilibre. Il est très employé en poésie car il exprime une certaine harmonie, une régularité. « Je marcherai / les yeux fixés / sur mes pensées. » 4/4/4. Victor Hugo, Les Contemplations, « Demain, dès l’aube ». ?? Toujours aimer, / toujours souffrir, / toujours mourir » 4/ 4/4. Pierre Corneille, Suréna. Dans le premier extrait, le découpage en trois groupes égaux évoque peut-être le balancement régulier de la marche, mais surtout l’absorption du père meurtri dans ses pensées lancinantes (poème sur la mort de Léopoldine, fille de V. Hugo) ; dans le second, il souligne la force contralgnante du destin et l’accablement qui en résulte. e passage d’un rythme à un autre est souvent significatif d’un changement dans les faits ou les sentiments. L’enjambement et le rejet créent des ruptures