Lecture analytique la peau de chagrin, balzac

Raphaél tira de dessous son chevet le lambeau de la Peau de chagrin, fragile et petit comme la feuille dune pervenche, et le lui montrant : – Pauline, belle image de ma vie, disons—nous adieu, dit—il. — Adieu ? répéta—t—elle d’un air surpris. – Oui. Ceci est un talisman qui accomplit mes désirs, et représente ma vie. Vois ce qu’il m’en reste. Si tu me regardes encore, je vais mourir..

La jeune fille crut Valentin devenu fou, elle prit le talisman, et alla chercher la lampe. Eclairée par la lueur vacillante qui se projetait également sur Raphaël et sur le alisman, elle examin Swip next page visage de son amant la En la voyant belle de reur fut plus maître de sa caressantes et des jo Il e la Peau magique. es scenes triomphèrent dans son âme depuis longtemps endormie, et s’y réveillèrent comme un foyer mal éteint. – Pauline, viens !

Pauline I un cri terrible sortit du gosier de la jeune fille, ses yeux se dilatèrent, ses sourcils violemment tirés par une douleur inouïe, s’écartèrent avec horreur, elle lisait dans les yeux de Raphaël un de ces désirs furieux, adis sa gloire à elle ; mais à mesure que grandissait ce désir, la Peau, en se contractant, lui chatouillait la main. Sans réfléchir, elle s’enfuit dans le salon voisin dont elle ferma la porte. Pauline ! Pauline ! ria le m to Wew next page moribond en courant après elle, je t’aime, je t’adore, je te veux ! je te maudis, si tu ne m’ouvres ! je veux mourir à toi ! Par une force singulière, dernier éclat de vie, il jeta la porte ? terre, et vit sa maîtresse à demi nue se roulant sur un canapé. Pauline avait tenté vainement de se échirer le sein, et pour se donner une prompte mort, elle cherchait à s’étrangler avec son châle. –  » Si je meurs, il vivra ! disait-elle en tâchant vainement de serrer le noeud. Ses cheveux étaient épars, ses épaules nues, ses vêtements en désordre, et dans cette lutte avec la mort, les yeux en pleurs, le visage enflammé, se tordant sous un horrible désespoir, elle présentait ? Raphaël, ivre d’amour, mille beautés qui augmentèrent son délire ; il se jeta sur elle avec la légèreté d’un oiseau de proie, brisa le châle, et voulut la prendre dans ses bras.

Le moribond chercha des paroles pour exprimer le désir qui dévorait toutes ses forces ; mais il ne trouva que les sons étranglés du râle dans sa poitrine, dont chaque respiration creusée plus avant, semblait partir de ses entrailles. Enfin, ne pouvant bientôt plus former de sons, il mordit Pauline au sein. Jonathas se présenta tout épouvanté des cris qu’il entendait, et tenta d’arracher à la jeune fille le cadavre sur lequel elle s’était accroupie dans un coin. Que demandez—vous ? dit—elle. Il est à moi, je l’ai tué, ne l’avais—je pas prédit ? 2