Le luxe

Ce qui apparaîtra ici comme des produits de première to page écessité pourra très exemple, les petits p distribués par des as en France, considéré inversement, des par S. v. p page un luxe ailleurs : par ès jeunes enfants, plus démunis en Afrique, ou pensables à leur possesseur dans les sociétés traditionnelles, et qu’on regarderait comme des objets de luxe partout ailleurs. De manière générale, apparaît comme un luxe ce qui excède la moyenne des besoins à une époque et dans une certaine culture, indépendamment des jugements que se forment les individus, privilégiés ou non, qui peuvent en jouir.

Il existe dans nos sociétés occidentales éveloppées toute une industrie du luxe, que dans une perspective morale on pourrait être tenté de condamner dans son principe m même – cf. J. -J. Rousseau, Lettre à d’Alembert [Position du problème] Tout luxe est-il par essence moralement condamnable, ou bien la condamnation morale dont il pourrait faire l’objet ne devrait- elle pas concerner plutôt une certaine prodigalité ostentatoire des plus méprisables (le « bling-bling ») ? Annonce du plan] Quelle sorte de luxe devrait-il être condamné, et pour quelles raisons ? Mais le luxe n’est-il pas indispensable à nos sociétés ? En définitive, ne serait-ce pas plutôt un certain usage du luxe bien davantage que le luxe lui-même qu’on devrait dénoncer comme immoral ? [1 ère partie] 1) Le luxe qui ne serait pas en rapport avec la satisfaction directe de nos besoins, par exemple en matière de nourriture : consommer des mets raffinés, là où il suffirait de mettre provisoirement un terme à sa faim.

Le luxe lié à la consommation des loisirs : spectacles, fêtes somptuaires, dépenses ostentatoires dans le seul but de se procurer du plaisir. Le luxe dont on ne fait que jouir, éloignant l’homme du goût de l’effort et du sens du evoir à accomplir. La mollesse dans laquelle certains s’abiment, conduisant à l’avachissement généralisé des corps et des esprits. 2) Le luxe dont on jouirait égoïstement, sans le moindre souci pour les plus démunis.

Qu’on songe à tous ces individus affichant sans vergogne leur aisance matérielle, en se montrant parfaitement indifférents au sort de la grande mass 2 vergogne leur aisance matérielle, en se montrant parfaitement indifférents au sort de la grande masse et de tous ceux qui dans le même temps peinent à survivre. Ou bien à tous ces esprits erviles qui font perpétuellement la cour aux riches et aux puissants dans l’espoir d’en obtenir en retour certains privilèges, au lieu de se révolter contre l’injustice faite aux pauvres, qui sont le plus grand nombre. ) Bien davantage que le luxe en soi, ce seraient plutôt les inégalités les plus criantes qui apparaîtraient comme parfaitement intolérables dans nos sociétés, où prédominent les valeurs de l’hédonisme, et dans lesquelles les privilèges de la naissance ou de l’héritage (la quasi-totalité des très riches ne sont pas aujourd’hui des entrepreneurs, mais des héritiers), la richesse nsolente, les rapports de pouvoir, économique et politique (le bourgeois ne peut que tenir à la conservation de l’ordre ancien auquel il sera lié par ses intérêts de classe, et soutiendra ainsi la perpétuation d’une même caste ploutocratique, quand bien même s’affichant sous des dehors progressistes), la valorisation du cosmopolitisme sans racines (ce modèle de prétendue réussite vanté au travers de la célébration médiatique de l’individu sans attaches, bronzé toute l’année, voyageant partout dans le monde, et se regardant partout chez lui), se renforcent mutuellement. Conclusion partielle] Lhomme devrait savoir se contenter de peu, afin de conserver la « grande santé » (Nietzsche). Cela reviendrait 3 savoir se contenter de peu, afin de conserver la « grande santé » (Nietzsche).

Cela reviendrait à condamner le luxe dont jouit une minorité socialement vantée, dans le contexte d’un accroissement scandaleux des inégalités entre les hommes qui ne fait qu’exciter fenvie, le ressentiment, l’égo-lSme, la mesquinerie et l’étroitesse d’esprit chez tous ceux qui sont incapables de se donner un idéal de vie plus noble, dans le sens d’un dépassement e soi et de ses désirs. [2ème partiel 1) C’est dans une perspective économique que le luxe apparaît, en tant que secteur productif à part entière, comme faisant la richesse de nos sociétés occidentales développées : véhicules de marque, arts de la table, tourisme et hôtellerie, production vinicole, haute couture, etc. 2) La consommation de produits de luxe élève le niveau général du goût dans nos sociétés. n large public, quelle que soit son indigence par ailleurs en matière culturelle, se trouve influencé par les media, la publicité, les modes, etc. apprécier de préférence ce qui porte la marque du raffinement, de Pélégance, de la distinction discrète, et à se détourner du grossier, du vulgaire, du tapageur. 3) Le luxe dans nos sociétés est étroitement lié aux arts, beaux- arts ou arts d’agrément : architecture, spectacles, mobilier, espaces domestiques, décoration d’intérieur, etc. Condamner le luxe en soi reviendrait à dénier aux arts toute possibilité d’expression, à déc 4 Condamner le luxe en soi reviendrait à dénier aux arts toute possibilité d’expression, à déclarer par avance le beau comme inutile.

On retrouve ici l’esprit de Voltaire, qui condamnait le discours de ces moralistes « tristement vertueux » – les jansénistes du siècle précédent, pour qui la véritable vertu serait de toujours se priver pour trouver le chemin de son salut – : la recherche du luxe, permise à partir d’un certain niveau de progrès technique, constitue un puissant aiguillon pour la croissance économique en même temps qu’elle participe de l’amélioration générale du bien- être de l’humanité, dont il serait stupide de vouloir se priver. [3ème partiel 1) La condamnation morale du luxe reviendrait à n’avoir en ue que Putile, et la satisfaction des besoins immédiats du plus grand nombre. Cela n’est plus envisageable dans nos sociétés économiquement développées, à moins de se résigner à une croissance négative ou à une décroissance. ) Il existe un luxe tapageur, incontestablement condamnable : le luxe ostentatoire posé comme seul idéal de vie, affiché par ces individus qui ont pour habitude de parler fort en se posant comme les nombrils du monde, et d’afficher certains signes visibles de la richesse, qu’elle soit héritée ou bien acquise sans scrupules, tels que la Rolex, les vêtements de marque ou les ijoux S héritée ou bien acquise sans scrupules, tels que la Rolex, les vêtements de marque ou les bijoux en or, les voitures de luxe, etc. Le plus souvent sans éducation et dépourvus de toute moralité, leur unique objectif ne parait être que susciter l’envie chez certains jeunes, tout en méprisant ouvertement les plus pauvres et tous ceux qui n’adhéreraient pas à leur paradigme de prétendue réussite sociale. 3) Il existe à l’opposé un luxe respectable : celui des personnes qui, sur le modèle de la vieille bourgeoisie, savent se montrer discrètes quant à leur degré d’aisance matérielle, témoignent ouvent de leur bon goût, comme de leur capacité d’écoute à l’égard de la misère des plus démunis.

On pourra toujours dénoncer leur hypocrisie, souvent teintée de catholicisme. On pourra de loin préférer un idéal de vie plus spartiate : la satisfaction des besoins immédiats, la préparation physique continue pour l’essentiel, le dédain pour la possession des biens matériels toujours exposés au risque de destruction ou de perte. Qu’on songe par exemple à tout ce superflu qu’on ne pourrait que sacrifier en cas de guerre, ou si l’homme avait à nouveau lutter pour sa survie. Il n’empêche que la jouissance d’un certain confort matériel participe à l’agrément d’une existence individuelle. Le luxe n’est pas par lui-même moralement condamnable.