Progrès technique et évolution économique Canalyse de Joseph Schumpeter -Présentation 1 page A-Biographie Joseph Alois Schump r e autrichienne, il est cl des Finances d’un go nomiste d’origine es. II fut le ministre rès marque par la lecture de Marx (même s’il ne partageait pas ses idées), il est surtout connu pour sa contribution à l’analyse de l’évolution du capitalisme. Il s’exile aux États-Unis à la suite de la montée du nazisme. Il décède en 1950.
B-Place de Schumpeter dans la pensée économique Schumpeter est un économiste hétérodoxe que l’on ne peut lasser dans aucun des trois grands courants principaux (courants libéral, keynésien et marxiste) ; il donne l’exemple d’une pensée libre et originale. Les apports de Schumpeter à la pensée économique sont nombreux : théorie des cycles, analyse du rôle de l’innovation et du rôle de l’entrepreneur dans la croissance économique, théorie sur l’évolution du capitalisme… ranche imitent l’entrepreneur innovateur et, d’autre part, les innovations vont se diffuser dans d’autres branches. Il en résulte un phénomène de croissance générateur de cycles économiques. L’histoire économique est donc celle d’une « destruction réatrice » dans laquelle les innovations sont motivées par une recherche nouvelle de profit après une phase de ralentissement économique liée à la banalisation des précédentes innovations. Toutefois, Schumpeter croit comme Marx que le capitalisme est voué à disparaître et à être remplacé par le socialisme.
D-Bibliographie commentée L’œuvre de Schumpeter est très importante. Parmi les nombreux ouvrages qu’il a écrits, on peut signaler la Théorie de l’évolution économique (1912) dans lequel il présente sa théorie de l’innovation et des cycles de la conjoncture, Le Cycle des affaires 1939) dans lequel if poursuit son étude des cycles économiques, Capitalisme, Socialisme et Démocratie (1942) qui présente son analyse de la destruction du capitalisme et Histoire de l’analyse économique qu’il laisse inachevé à sa mort.
Il-Progrès technique et évolution économique selon Schumpeter A-L’évolutlon économique Schumpeter affirme que le développement qu’ il appelle « évolution » entraîne une augmentation générale des richesses créées, un élargissement de la consommation et du progrès social. Ce développement est un phénomène qualitatif « spontané et discontinu» Selon Schumpeter, l’économie serait statique tel un circuit économique si le système ne produisait pas spontanément de nouvelles combinaisons productives [1] ; celles-ci sont dues ? l’innovation, c’est-à-dire au progrès technique.
Sous ce terme d’innovation, Schumpeter englobe ci Il d’innovation, Schumpeter englobe cinq catégories de faits 1. la fabrication d’un produit nouveau ; 2. l’introduction d’une méthode de production nouvelle ; 3. l’ouverture d’un débouché nouveau , 4. la conquête d’une nouvelle source de matières premières ; 5. la création d’une nouvelle organisation, par exemple la création une situation de monopole ou une nouvelle organisation du travail. Chaque nouvelle innovation crée une nouvelle combinaison, mais détruit l’ancienne.
Schumpeter considère donc que la croissance est « un processus de destruction créatrice qui révolutionne incessamment de l’intérieur la structure économique en détruisant continuellement des éléments vieillis et en créant continuellement des éléments neufs » [2]. B-L’évolution est un phénomène spontané grâce à l’action des entrepreneurs En continuité avec les théories classique et néoclassique, Joseph Schumpeter considère que la recherche du profit de la part de ‘entrepreneur est au cœur de la croissance du système capitaliste [3].
Afin d’augmenter son profit, « le rôle de l’entrepreneur consiste à réformer ou à révolutionner la routine de la production Le profit récompense l’entrepreneur dynamique et innovant ; c’est grâce à cette motivation que l’entrepreneur est le moteur du progrès technique et est incité à innover. Le profit n’est pas la seule motivation : l’entrepreneur est un créateur, un aventurier qui trouve du plaisir et de la joie ? découvrir de nouvelles combinaisons productives et à l’emporter sur ses concurrents.
Selon la théorie microéconomique traditionnelle, en raison de la concurrence que se livrent les en théorie microéconomique traditionnelle, en raison de la concurrence que se livrent les entreprises, le profit a tendance à diminuer et même à devenir nul [4]. Une des façons pour un entrepreneur de réaliser un profit malgré cette concurrence est d’innover. L’innovation dans un nouveau produit le mettra dans une situation de monopole (il sera le seul à fabriquer ce produit durant un moment) et l’innovation de procédé lui permettra d’avoir des coûts inférieurs à ceux du marché.
Mais cette rente de onopole ou ce surprofit ne seront que temporaires car d’autres entreprises imiteront rapidement l’entreprise innovatrice. Schumpeter pense donc que les pratiques monopolistiques doivent être acceptées. La concurrence parfaite apparait comme un cadre théorique. L’initiative capitaliste se doit d’être concurrentielle, mais le monopole est dans de nombreux cas un au puissant moteur du progrès. C’est la recherche du monopole provisoire qui permet la croissance, et pour conserver ou pour conquérir de nouveau une position de monopole, il est nécessaire d’investir et d’innover.
Cévolution technique rend instable la osition de monopole ; ce dernier doit donc constamment progresser. Le problème est que cette fonction d’entrepreneur-innovateur tend à disparaître. L’innovation, pourtant indispensable ? l’évolution capitaliste, souffre d’une certaine routine. Schumpeter pense que le progrès technique a tendance à se dépersonnaliser, à s’automatiser, ce qui élimine progressivement la motivation à « révolutionner la routine de production » et ce qui réduit l’initiative individuelle.
Cela est dû au fait que le système s’habitue à l’innovation au romantisme des aventures d’antan succède le OF Il fait que le système s’habitue à l’innovation (« au romantisme des aventures d’antan succède le prosaiSme ») et qu’avec la disparition, du fait de la concentration, des petites et moyennes entreprises, la figure emblématique de l’entrepreneur et le prestige de la bourgeoisie s’effacent progressivement.
Le capitalisme, victime de son succès, va laisser la place au socialisme C-L’évolutlon est un phénomène discontinu Les innovations surviennent par « grappes » ou « essaims » et se généralisent par diffusion, entraînant le circuit dans une évolution cyclique. ne grappe d’innovations désigne un nombre important d’innovations qui surviennent durant une même période car elles sont dépendantes.
Ainsi, une innovation dans un secteur crée des goulets d’étranglement (un goulet d’étranglement est un déséquilibre dû aux différences de capacités productives de deux secteurs liés entre eux) dans les secteurs complémentaires (une innovation dans le tissage nécessite par exemple des innovations complémentaires dans le filage) qui sont ainsi incités à Innover ? leur tour. C’est l’irrégularité du progrès technique qui explique les irrégularités de la croissance. Des périodes à fort progrès technique succèdent à des périodes à faible progrès technique.
En effet, les grappes d’innovations suscitent des anticipations de profit élevé dans les branches innovatrices, ce qui attire de nouveaux entrepreneurs sur ces marchés. Mais la généralisation de l’innovation et l’accroissement de la production dans ces branches innovantes entraînent la baisse de profit ; l’impulsion finit par s’épuiser ; les entreprises les moins solides disparaissent ; c’est la dépression. Les innovations étant di entreprises les moins solides disparaissent ; c’est la dépression.
Les innovations étant différentes (Schumpeter explique que l’on ne peut pas mettre sur le même plan l’amélioration d’une diligence et l’invention de la locomotive), elles ont des périodes d’introduction variées et leur résorption par le système ne sera pas de durée égale. Schumpeter distingue les cycles longs appelés cycles Kondratiev (55 ans environ), les cycles des affaires, appelés aussi cycles majeurs ou cycles Juglar (6 à 10 ans) et les cycles mineurs ou cycles Kitchin (40 mois environ).
Selon Schumpeter, la crise des années 1 930 était un phénomène inéluctable se situant au point de retournement d’un cycle Kondratiev et dun cycle Juglar [6]. Ill-Actualité des analyses de Schumpeter et prolongements A Les théories de la croissance endogène es théories traditionnelles de la croissance postulaient que la croissance de longue période est exogène, c’est-à-dire que ses déterminants sont extérieurs à la sphère économique.
Ainsi, dans le modèle de Solow, la croissance provient essentiellement de la quantité de travail (et donc de la croissance démographique) et du progrès technique considéré comme un facteur exogène provenant de données extérieures à la croissance : le progrès scientifique [7]. Les théories de la croissance connaissent un renouveau depuis la fin des années 1980 et le début des années 1990. Le progrès technique serait à la fois une cause et une conséquence de la croissance.
Cest cette endogénéisation du progrès technique qui explique le caractère cumulatif de la croissance • la croissance provoque l’accumulation du progrès technique qui elle-même suscite la croissance. Cette analyse provoque l’accumulation du progrès technique qui elle-même suscite la croissance. Cette analyse se trouvait déjà chez Schumpeter puisqu’il affirmait que les innovations progressives ésultent de l’amélioration des innovations précédentes. La théorie de la croissance endogène prend plusieurs directions et accepte une définition très large du progrès technique.
Chacun des modèles rend compte d’une forme particulière de progrès technique (expérience et savoir-faire, éducation et formation professionnelle, infrastructures publiques… )- Ainsi, dans un modèle développé par Romer et largement inspiré des travaux de Schumpeter, c’est l’innovation et la recherche-développement qui constituent le facteur endogène de croissance • plus les efforts de recherche-développement ont importants, plus la croissance est forte ; plus la croissance est forte, plus les efforts de recherche-développement peuvent être importants.
Ce système est source d’une dynamique car l’entreprise qui innove grâce à ses efforts de recherche- développement bénéficie de rente de monopole provisoire ; au bout d’un certain temps, l’innovation tombe dans le domaine public et de nouvelles innovations rendent les premières obsolètes.
Quoique contraires à l’esprit du marché, les rentes de monopole sont donc utiles car elles assurent une bonne rentabilité à l’activité de recherche-développement et parce que eur caractère provisoire encourage une dynamique d’innovation B-Portée de l’explication des cycles par le progrès technique Pour les partisans de l’analyse schumpetérienne, la forte croissance des Trente Glorieuses s’expliquerait par des innovations fondamentales dont la généralisation du fordisme ou la créat s’expliquerait par des innovations fondamentales dont la généralisation du fordisme ou la création de nouveaux biens de consommation, mais tous ces moteurs seraient en panne depuis le milieu des années 1970 et aucune innovation majeure ne parviendrait à les remplacer. Cette explication doit être nuancée car la crise actuelle avec son progrès technique important semble bien différente d’une phase B d’un cycle Kondratiev.
Effectivement de nouveaux procédés de production se diffusent (automation, par exemple) a ainsi que de nouvelles organisations de la production (flux tendus, par exemple) et de nouveaux produits continuent à être innovés (micro-ordinateurs, par exemple). Or on pourrait même affirmer au contraire que la crise est due à cet important progrès technique qui induit une destruction créatrice trop forte et rapide pour laisser le temps à l’économie de se restructurer en douceur. C-Taille des entreprises et innovation Pour Schumpeter, l’innovation et la taille des entreprises sont corrélées puisque la structure de marché monopolistique est généralement favorable à l’innovation.
La concurrence pure et parfaite est non seulement irréalisable, mais elle est aussi non souhaitable car, en ne permettant pas le profit de monopole lié ? l’innovation, elle tue l’innovation et donc la croissance. Cependant, la vision de Schumpeter est plus nuancée sur le long terme. Si l’évolution technique rend instable la position de monopole et Incite donc les entreprises à innover, ‘augmentation de leur taille fait disparaître l’esprit d’innovation de l’entrepreneur. Le développement du capitalisme, avec les sociétés anonymes de grande taille, modifie le sens de la propriété et fait d les sociétés anonymes de grande taille, modifie le sens de la propriété et fait disparaître le modèle de l’entrepreneur capitaliste. Le capitalisme risque d’être victime de critiques importantes et le système socialiste peut alors le remplacer.
Ce débat est toujours présent : d’un côté, les grandes entreprises ont des moyens importants pour effectuer des dépenses en echerche-développement et donc pour innover que n’ont pas les petites et moyennes entreprises ; d’un autre côté, les plus grandes entreprises peuvent développer une inertie qui limite les initiatives alors que les plus petites apparaissent plus dynamiques et flexibles. L’innovation provient-elle avant tout ces possibilités de dépenses en recherche-développement ou de l’esprit dinitiative ? Certaines entreprises comme Microsoft ou Intel nous donnent l’exemple de sociétés de très grande taille en situation de monopole ou de quasi-monopole qui continuent à innover pour conserver leur situation.
Les sommes considérables qu’elles peuvent dépenser en recherche-développement leur permettent de conserver leur position de leader du marché, mais elles n’en demeurent pas moins extraordinairement dynamiques [9]. La réalité est donc nuancée ; un monopole n’a jamais intérêt à s’endormir sur ses positions sauf s’il est protégé par des règlements administratifs (cas du monopole légal). Notes 1-1Jne combinaison productive est une association spécifique de facteur travail (quantité et qualifications) et de facteur capital (quantité et qualité) 2-Le phénomène de « destruction créatrice » est au cour de ‘analyse de Schumpeter. -Le mobile du chef d’entreprise dans la théorie classique et néoclassique est le profit selon le pr mobile du chef d’entreprise dans la théorie classique et néoclassique est le profit selon le principe de la main invisible de Smith, la croissance provient de la volonté de certains de s’enrichir et donc de réaliser du profit ; les néoclassiques considèrent que l’intérêt du propriétaire de l’entreprise est la maximisation de son profit. 4-Sur une longue période, le profit a tendance à s’annuler. En effet tout surprofit attire de nouveaux offreurs, ce qui fait ugmenter le niveau de la production et fait baisser les prix. L’incitation à entrer sur le marché perdure tant que le prix du marché est supérieur au seuil de rentabilité. À partir de ce point, le profit, au sens de l’analyse microéconomique, est nul ; il s’agit ici de ce que l’on nomme parfois le surprofit car le capital continue à être rémunéré à sa productivité marginale. 5-Comme Marx, Schumpeter pense que le socialisme est inéluctable, mais contrairement à Marx, il le regrette. -Kondratiev dans Les Vagues longues de la conjoncture paru en 1926 remarque que les prix suivent des vagues longues de ariation, composées d’une vague ascendante et d’une vague descendante. Un cycle Kondratiev est composé de deux phases appelées par F. Simiand phase A et phase B : une phase A dite phase d’expansion, durant laquelle les prix et la production augmentent, et une phase B, dite de récession, durant laquelle les prix baissent et la production diminue ou augmente faiblement 7-Économiste américain, Robert Solow (1924) a reçu le prix Nobel d’économie en 1 987 pour sa contribution à la théorie de la croissance économique. Il propose un modèle de croissance équilibrée d’inspiration néoclassique. (Une contribution à la théorie 0 1